Au moins trois morts dans des manifestations au Kurdistan iranien

Les forces de sécurité iraniennes ont abattu au moins trois manifestants mardi dans la province occidentale du Kurdistan lors de manifestations contre la mort de Mahsa Amini (Photo, AFP).
Les forces de sécurité iraniennes ont abattu au moins trois manifestants mardi dans la province occidentale du Kurdistan lors de manifestations contre la mort de Mahsa Amini (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 16 novembre 2022

Au moins trois morts dans des manifestations au Kurdistan iranien

  • À Téhéran, des manifestants ont bloqué un grand rond-point, scandant «Liberté, liberté»
  • Alors que la nuit tombait, certains se sont réunis autour de feux, scandant «Mort au dictateur», un slogan visant le guide suprême iranien

PARIS: Au moins trois protestataires ont été tués mardi par les forces gouvernementales au Kurdistan iranien, selon une ONG, alors que des manifestations ont eu lieu à travers le pays pour rendre hommage aux victimes de la répression meurtrière de novembre 2019 liée à une hausse du prix du carburant.

Un mouvement de protestation, réprimé lui aussi, secoue la République islamique depuis la mort, il y a deux mois, de Mahsa Amini, une femme de 22 ans originaire du Kurdistan iranien arrêtée pour infraction au code vestimentaire strict qui oblige les femmes à porter le voile islamique en public.

"Les forces du gouvernement ont ouvert le feu (sur des manifestants) dans la plupart des villes où ont eu lieu des insurrections, comme à Sanandaj, Kamyaran et Kermanshah", dans le nord-ouest du pays, a déclaré à l'AFP l'ONG de défense des droits Hengaw, basée à Oslo.

"Trois personnes ont été tuées jusqu'ici, deux à Sanandaj et une à Kamyaran" par des tirs directs des forces du gouvernement, a fait savoir l'ONG, ajoutant qu'elle essayait de confirmer des informations sur la mort d'autres personnes.

A Téhéran, des manifestants ont bloqué un grand rond-point, scandant "Liberté, liberté", selon des vidéos vérifiées par l'AFP.

Alors que la nuit tombait, certains se sont réunis autour de feux, scandant "Mort au dictateur", un slogan visant le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, selon une vidéo publiée par le média en ligne 1500tasvir.

Magasins fermés

Des gens ont défilé dans d'autres villes, notamment Bandar Abbas (sud) et Chiraz (sud), où l'on a vu des femmes en train de brandir leur foulard au-dessus de leur tête.

Un appel à la grève avait été aussi lancé dans le pays.

Des magasins ont fermé dans le Grand Bazar de Téhéran, ainsi que dans les villes de Kerman (sud-est), Mahabad (nord-ouest), Chiraz et Yazd (centre), selon des vidéos publiées par 1500tasvir.

L'agence iranienne Mehr a fait état de la fermeture de la majorité des magasins dans le Grand Bazar, mais a cité un employé disant qu'ils avaient fermé après que des manifestants "ont menacé de (les) brûler".

Un porte-parole de la police a affirmé que 11 personnes avaient été arrêtées pour avoir "menacé" des commerçants au Grand Bazar dont ils voulaient qu'ils ferment leurs boutiques, dans des déclarations à la télévision d’Etat.

Selon Hengaw, des arrêts de travail ont été observés dans la majeure partie du Kurdistan.

L'appel à manifester mardi a été lancé pour marquer le troisième anniversaire du début des manifestations déclenchées en novembre 2019 par la hausse des prix du carburant, à l'origine de violences sanglantes dans de nombreuses villes du pays. Des postes de police avaient été attaqués, des magasins pillés, des banques et des stations-service incendiées.

Selon Amnesty International, au moins 304 personnes avaient été tuées au cours de ces violences. Et d'après les témoignages d'experts rapportés fin septembre devant un tribunal de Londres, le nombre de morts a même pu atteindre 1.515.

Depuis la colère déclenchée par la mort de Mahsa Amini le 16 septembre, les manifestations en Iran se sont multipliées puis transformées en un vaste mouvement contre le régime qui dirige le pays depuis la Révolution islamique de 1979.

Nouvelles sanctions

Au moins 326 manifestants ont été tués dans la répression du mouvement, selon un bilan établi samedi par Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo.

Ce chiffre comprend au moins 123 personnes tuées depuis le 30 septembre dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), après des manifestations provoquées par le viol présumé d'une jeune fille par un policier.

Les actions de protestation ne montrent aucun signe d'apaisement malgré la violente répression face à des manifestants largement pacifiques, selon des ONG de défense des droits humains, et une campagne d'arrestations massives incluant des militants, des journalistes et des avocats.

Parmi eux figure Hossein Ronaghi, défenseur de la liberté d'expression en grève de la faim, hospitalisé dimanche puis retourné en prison lundi soir après l'amélioration de son état de santé.

Le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a réclamé mardi la libération "immédiate" des milliers de personnes arrêtées pour avoir participé aux manifestations et dénoncé des peines de plus en plus sévères, comme une récente condamnation à la peine de mort d'un manifestant.

Lundi, l'Union européenne avait annoncé de nouvelles sanctions visant 29 responsables iraniens parmi lesquels le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, et trois institutions, notamment la chaîne publique Press TV, accusée d'avoir diffusé "les aveux forcés" de détenus après la répression de manifestations contre la mort de Mahsa Amini.

L'Iran a vivement critiqué mardi ces nouvelles sanctions et annoncé qu'il se réservait le droit d'y répondre "avec force".


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com