Pologne: Réunion d'urgence du G20, Biden juge «improbable» un tir depuis la Russie

Le missile est tombé sur le village de Przewodow, dans le sud-est de la Pologne (Photo, Reuters).
Le missile est tombé sur le village de Przewodow, dans le sud-est de la Pologne (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 16 novembre 2022

Pologne: Réunion d'urgence du G20, Biden juge «improbable» un tir depuis la Russie

  • Cet incident, qui a fait deux morts, renforce les craintes d'une escalade du conflit contre lesquelles n'ont cessé de mettre en garde les dirigeants des 20 grandes économies mondiales réunis --sans Vladimir Poutine-- depuis mardi à Bali
  • Alors que la Pologne, membre de l'Otan, a évoqué un missile «de fabrication russe» et que Kiev a mis en cause Moscou, le président américain a tempéré, estimant qu'il était «improbable» que l'engin ait été tiré «depuis la Russie»

NUSA DUA: Le président américain Joe Biden a jugé mercredi "improbable" que le missile qui a frappé la Pologne ait été tiré depuis la Russie, une crise qui a assombri le sommet du G20 en Indonésie où Occidentaux et pays du Sud cherchaient un semblant d'unité face à la guerre en Ukraine.

Cet incident, qui a fait deux morts, renforce les craintes d'une escalade du conflit contre lesquelles n'ont cessé de mettre en garde les dirigeants des 20 grandes économies mondiales réunis --sans Vladimir Poutine-- depuis mardi à Bali.

Après une réunion d'urgence de près d'une heure dans l'île tropicale indonésienne, les chefs d'Etat ou de gouvernement du G7 (Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada, Japon) et de l'Otan ont apporté leur "plein soutien" à la Pologne dans un communiqué. Sans accuser de responsables dans l'immédiat, ils ont décidé de "rester en contact étroit pour déterminer des prochaines étapes en fonction de l'enquête".

Alors que la Pologne, membre de l'Otan, a évoqué un missile "de fabrication russe" et que Kiev a mis en cause Moscou, le président américain a tempéré, estimant qu'il était "improbable" que l'engin ait été tiré "depuis la Russie". Moscou a nié être l'auteur de la frappe, le ministère russe de la Défense évoquant une "provocation intentionnelle dans le but de créer une escalade de la situation".

Le missile est tombé sur le village de Przewodow, dans le sud-est de la Pologne, non loin de l'Ukraine qui a été visée mardi par d'intenses bombardements russes sur des infrastructures, mais aussi non loin du territoire bélarusse utilisé par l'armée russe depuis le début de l'invasion le 24 février.

"Compte-tenu des enjeux, il est logique qu'on aborde la question avec la plus grande prudence", a souligné la présidence française, soulignant que "beaucoup de pays disposent du même type d'armement" dans la région et en rappelant que "les risques d'escalade sont importants".

L'article 5 du traité de l'Alliance atlantique affirme que si un Etat membre est victime d'une attaque armée, les autres considèreront cet acte de violence comme dirigé contre l'ensemble des membres et prendront les mesures jugées nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

Accord sur une déclaration commune

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est membre de l'Otan, a dit de son côté "respecter" les démentis russes et insisté sur les propos de Joe Biden sur l'origine du tir: "Il ne serait pas correct de prendre des décisions hâtives".

Cette crise est venue secouer le plus grand rassemblement de dirigeants mondiaux depuis le début de la pandémie de Covid, où les membres du G20 cherchaient à surmonter leurs divisions face à l'invasion lancée en février par l'un des leurs, conduisant à une flambée des prix de l'énergie et des produits alimentaires.

Nombre des pays du Sud, tels la Chine et l'Inde, silencieux mercredi sur la frappe en Pologne, se refusent à condamner Moscou et préfèrent appeler les deux parties à négocier.

Succès inespéré en début de sommet, les 20 dirigeants, y compris donc Vladimir Poutine, se sont mis d'accord sur un communiqué commun, inespéré au début de la réunion. Le texte consulté par l'AFP reconnait les répercussions négatives de la "guerre en Ukraine", condamnée "fermement" par "la plupart" d'entre eux.

Risque de famine

Il qualifie également d'"inadmissible" tout recours à l'arme nucléaire et appelle à prolonger l'accord permettant des exportations de céréales ukrainiennes, qui arrive à échéance vendredi et sur lequel Moscou laisse planer le doute malgré le risque de famine évoqué par l'ONU.

Le président russe, dont l'armée accumule les défaites et recule dans le Sud de l'Ukraine, est le grand absent de la réunion. Il s'était fait représenter par son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, mais ce dernier est reparti de Bali mardi soir et n'était donc pas là pour s'expliquer en personne mercredi.

En revanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit de nouveau s'exprimer mercredi devant le G20 après avoir déjà assuré face au "G19", excluant la Russie dans ses propos, qu'il était "temps que la guerre destructrice de la Russie s'arrête".

Au-delà de la frappe en Pologne, Joe Biden a d'ailleurs dénoncé les bombardements "barbares" de civils par la Russie lors d'une rencontre avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui a repris cette qualification.

L'ambassadeur ukrainien en Indonésie Vassyl Garmianine a jugé auprès de l'AFP "très symbolique et significatif qu'au premier jour du sommet on assiste à la pire vague de lancers de missiles (contre l'Ukraine), c'est un signal clair au G20 et à l'Indonésie de la façon dont la Russie traite les efforts de paix".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.