La France «soutient l'intégration pleine et entière de l'Union africaine au G20», dit Macron

Le président français Emmanuel Macron tient une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 16 novembre 2022. (AFP).
Le président français Emmanuel Macron tient une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 16 novembre 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 16 novembre 2022

La France «soutient l'intégration pleine et entière de l'Union africaine au G20», dit Macron

  • M. Macron a expliqué que la réunion du G20 avait «permis d'avancer sur le plan de la restructuration des dettes des pays les plus fragiles, qui est un élément-clé de la solidarité»
  • «Nous devons sortir d'un statu quo pour les pays les plus pauvres et mobiliser massivement le secteur privé, en tout cas le mobiliser bien davantage pour la révolution énergétique, agricole et industrielle»

NUSA DUA : Le président français Emmanuel Macron a assuré mercredi à Bali que Paris "soutient l'intégration pleine et entière de l'Union africaine au G20", au même titre que l'Union européenne en est membre, lors d'une conférence de presse.

Il a estimé qu'il s'agissait d'un "élément clé" de la recomposition des "règles de gouvernance des institutions internationales". "Si nous voulons pleinement prendre en compte une solidarité à l'égard du Sud, nous devons accepter que l'Union africaine, comme l'Union européenne, soit autour de la table", a-t-il déclaré.

Le président français a également annoncé la tenue "en juin prochain à Paris" d'une "conférence internationale sur un nouveau pacte financier avec le Sud", avec le souhait de "créer les conditions d'un véritable choc de financement vers le Sud" car "nous ne devons nous ne pouvons pas demander à ces pays de soutenir le multilatéralisme, si celui-ci n'est pas en capacité de répondre à leurs urgences vitales".

Il s'agira notamment de "faire un point d'étape" sur la réallocation des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI des pays riches vers les pays les plus pauvres. La France a "pris l'engagement, avec quelques autres, de pouvoir réallouer 30% de nos droits de tirage spéciaux" aux "pays les plus fragiles", a précisé le chef de l'État en conclusion du G20 sous présidence indonésienne.

Les DTS sont une sorte de monnaie créée par le FMI. Ils peuvent être accordés par le FMI directement aux pays membres qui peuvent les utiliser soit pour rembourser leurs obligations auprès du FMI, soit pour ajuster leurs réserves monétaires.

M. Macron a également expliqué que la réunion du G20 mardi et mercredi avait "permis d'avancer sur le plan de la restructuration des dettes des pays les plus fragiles, qui est un élément-clé de la solidarité". "Nous devons sortir d'un statu quo pour les pays les plus pauvres et mobiliser massivement le secteur privé, en tout cas le mobiliser bien davantage pour la révolution énergétique, agricole et industrielle", en desserrant "une partie des contraintes dans l'accès au financement".

"Nous devons, dans le cadre de ce nouveau pacte financier, également intégrer la question de la vulnérabilité climatique", a insisté le président français. Un "groupe de sages" en marge de la COP27 de Charm-el-Cheikh en Egypte a été "mandaté"  pour "avancer techniquement" sur des "mécanismes financiers spécifiques", a-t-il détaillé.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

Short Url
  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Short Url
  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

Short Url
  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.