Libye: Un ministre grec annule une visite à Tripoli en arrivant à l'aéroport

La ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Al-Mangoush, attendait sur le tarmac de l'aéroport de Tripoli lorsque Dendias a refusé de débarquer de son avion (Photo, AP).
La ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Al-Mangoush, attendait sur le tarmac de l'aéroport de Tripoli lorsque Dendias a refusé de débarquer de son avion (Photo, AP).
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Publié le Vendredi 18 novembre 2022

Libye: Un ministre grec annule une visite à Tripoli en arrivant à l'aéroport

  • Selon Athènes, M. Dendias devait rencontrer à Tripoli le président du Conseil présidentiel Mohamed al-Menfi
  • Début octobre, Tripoli et Ankara ont signé un accord de prospection d'hydrocarbures dans les eaux libyennes, dénoncé par la Grèce et l'Egypte

TRIPOLI: Le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a refusé de quitter l'avion à son arrivée jeudi à l'aéroport de Tripoli pour une visite prévue, afin d'éviter d'être accueilli par son homologue au sein du gouvernement libyen dont Athènes conteste la légitimité.

Comme le veut le protocole, la ministre libyenne Najla al-Mangouch était au pied de l'avion pour accueillir le ministre grec, a indiqué le ministère libyen des Affaires étrangères dans un communiqué.

Mais M. Dendias a "refusé de descendre de l’avion avant de repartir sans aucune clarification", a ajouté le ministère en condamnant ce geste et en promettant de riposter "avec les mesures diplomatiques appropriées".

Ces mesures n'ont pas tardé. Le porte-parole du gouvernement à Tripoli, Mohamad Hamouda, a annoncé à la chaîne locale al-Ahrar "le rappel de l'ambassadeur libyen à Athènes" et la "convocation de la chargée d'affaires grecque à Tripoli".

A Athènes, le ministère des Affaires étrangères a imputé cet incident diplomatique au gouvernement de Tripoli, l'accusant dans un communiqué de s'être "dérobé à un accord" prévoyant qu'aucune rencontre n'aurait lieu entre M. Dendias et son homologue libyenne.

Selon Athènes, M. Dendias devait rencontrer à Tripoli le président du Conseil présidentiel Mohamed al-Menfi uniquement, faisant l'impasse sur le gouvernement, avant de se rendre à Benghazi, siège des autorités rivales dans l'est du pays.

Malgré le couac diplomatique, M. Dendias a maintenu l'étape de Benghazi.

"A l'aéroport de Benghazi, où le programme de la visite se déroulera normalement", a tweeté M. Dendias à son arrivée, publiant une photo de son accueil par des militaires libyens.

Athènes est en froid avec le gouvernement de Tripoli depuis que ce dernier a signé deux mémorandum d'entente en 2019 avec la Turquie, l'un portant sur une coopération militaire et l'autre, le plus controversé, sur la délimitation maritime grâce auquel Ankara fait valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale.

Début octobre, Tripoli et Ankara ont signé un accord de prospection d'hydrocarbures dans les eaux libyennes, dénoncé par la Grèce et l'Egypte.

"Cet accord menace la stabilité et la sécurité en Méditerranée", avait alors estimé M. Dendias, en déplacement au Caire, contestant la légitimité du gouvernement de Tripoli.

Depuis mars, deux gouvernements se disputent le pouvoir en Libye, qui a sombré dans le chaos après le soulèvement qui a entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Celui de Tripoli a été mis en place dans le cadre d'un processus de paix parrainé par l'ONU, tandis que le gouvernement rival est soutenu par le camp de l'Est du maréchal Khalifa Haftar.

A Benghazi, M. Dendias a remis aux responsables locaux "des dons de vaccins anti-Covid" et un chèque d'un peu plus de 550.000 euros en guise de contribution à la reconstruction du port de Benghazi, projet piloté par le Programme alimentaire mondial.

Après un entretien avec le maréchal Haftar et ses conseillers où "l'accent a été mis sur la nécessité de stabiliser la Libye et de promouvoir paix dans la région", M. Dendias a rencontré des parlementaires qu'il a remerciés "pour leur position claire condamnant le mémorandum turco-libyen de 2019 et celui signé en octobre 2022".


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.