Plus de dix millions d'Ukrainiens sans électricité après les frappes russes

Un garçon tient dans ses mains des vivres de secours qu'il a reçus dans le centre de Kherson, le 17 novembre 2022. (Photo par Bulent Kilic / AFP)
Un garçon tient dans ses mains des vivres de secours qu'il a reçus dans le centre de Kherson, le 17 novembre 2022. (Photo par Bulent Kilic / AFP)
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Publié le Vendredi 18 novembre 2022

Plus de dix millions d'Ukrainiens sans électricité après les frappes russes

  • Ces bombardements répétitifs visent depuis octobre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, privant régulièrement de courant mais aussi d'eau des millions d'habitants
  • L'opérateur ukrainien privé DTEK a évoqué «une destruction sans précédent» subie par le système énergétique

KHERSON, Ukraine : Plus dix millions d'Ukrainiens étaient privés d'électricité vendredi, au lendemain de nouvelles frappes russes dans plusieurs villes, dont Kiev, survenues durant les premières neiges, alors que le mercure pourrait descendre jusqu'à -10°C dans les prochains jours.

Ces bombardements répétitifs visent depuis octobre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, privant régulièrement de courant mais aussi d'eau des millions d'habitants.

«A l'heure actuelle, plus de dix millions d'Ukrainiens sont sans électricité», notamment dans la région de Kiev, a précisé jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de son adresse télévisée quotidienne.

Le président ukrainien, dont le pays va entrer le 24 novembre dans son dixième mois de guerre, a dénoncé «une autre attaque terroriste russe».

«Des sites civils sont la cible principale. La Russie fait la guerre contre l'électricité et le chauffage destinés aux gens en faisant exploser des centrales électriques et d'autres installations énergétiques», a-t-il affirmé.

Le Kremlin a rétorqué jeudi que les souffrances des civils en Ukraine étaient imputables au refus de Kiev de négocier.

«C'est la conséquence du manque de volonté de la partie ukrainienne de régler le problème, d'entamer des négociations, de son refus de chercher un terrain d'entente», a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.

Des frappes massives avaient déjà été menées mardi, survenant après une nouvelle retraite humiliante des forces russes qui ont abandonné, sous pression d'une contre-offensive ukrainienne le 11 novembre, le nord de la région de Kherson (sud) dont Moscou revendique pourtant l'annexion.

La région de Kiev, deux missiles de croisière et des drones kamikaze de fabrication iranienne «Shahed» ont été abattus par la défense ukrainienne.

Un journaliste de l'AFP a vu un de ces missiles survoler un quartier résidentiel dans l'est de la capitale.

A Dnipro (centre-est), quatorze personnes dont une adolescente de 15 ans ont été blessées dans un bombardement, a indiqué le gouverneur régional Valentin Reznitchenko.

- «En mode survie»-

Les premières chutes de neige sont survenues jeudi. Le gouverneur régional Oleksiï Kouleba avait averti mercredi que la semaine à venir serait «difficile», avec des températures pouvant descendre «jusqu'à -10°C».

L'opérateur électrique national Ukrenergo a annoncé la prolongation des coupures d'électricité du fait de l'«aggravation de la situation».

«En raison d'un refroidissement brutal, la consommation d'électricité a augmenté» ce qui a «compliqué davantage la situation déjà difficile dans le système électrique», entraînant de «plus vastes restrictions» de la consommation de l'énergie à travers le pays, a déploré Ukrenergo.

De son côté, l'opérateur ukrainien privé DTEK a évoqué «une destruction sans précédent» subie par le système énergétique.

«Nous vivons maintenant en mode survie, c'est le front de l'énergie», a déclaré le chef du Centre de recherche sur l'énergie, Oleksandr Kharchenko.

Par ailleurs, après le retrait des forces russes de Kherson, de sinistres découvertes montrent l'ampleur sans précédent des cas de torture dans la ville pendant les huit mois d'occupation russe, a dénoncé un haut responsable ukrainien.

«Je n'ai pas encore vu» de tortures «à une telle échelle», «après avoir visité toutes les salles de torture dans diverses régions de l'Ukraine», a déclaré jeudi Dmytro Loubynets, chargé des droits humains au Parlement. «L'ampleur du phénomène est horrible».

Des «dizaines de personnes» étaient «électrocutées, battues avec des tuyaux métalliques. Leurs os étaient brisés» et «les Russes ont filmé tout cela», a-t-il accusé.

Dans les rues de Kherson, l'euphorie cédait parfois jeudi la place à la frustration, avec des cohues lors de la distribution de produits de première nécessité.

«C'est la première fois que nous recevons de l'aide», déclare Tatiana Bozhko, 62 ans. «C'est premier arrivé, premier servi», critique Maksym, un cheminot de 27 ans.

L'artiste britannique Banksy a posté jeudi sur Instagram une vidéo d'une minute trente montrant notamment plusieurs œuvres au pochoir réalisées en Ukraine, avec des habitants qui s'expriment et également un message en incrustation à l'écran: «En solidarité avec le peuple d'Ukraine».

Il avait déjà publié des images dans la nuit de vendredi à samedi d'un pochoir sur un bâtiment bombardé de Borodianka, près de Kiev, confirmant ainsi en être l'auteur.

- Pluie de missiles russes -

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a assuré jeudi que la Russie portait la «responsabilité ultime» pour la chute meurtrière d'un missile en Pologne, qui a tué mardi deux personnes, alors qu'une enquête doit déterminer d'où celui-ci a été tiré.

La Russie a nié avoir tiré ce missile, la Pologne elle-même jugeant «hautement probable» qu'il s'agisse d'un projectile anti-aérien ukrainien et évoquant «un accident malheureux».

Des experts ukrainiens sont arrivés jeudi en Pologne pour participer à l'enquête, a indiqué le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba sur Twitter. «Nous espérons qu'ils accèderont rapidement au site» de l'incident, «en coopération avec les forces de l'ordre polonaises».

Sur le plan diplomatique et économique, l'accord permettant les exportations de céréales ukrainiennes depuis les ports d'Ukraine a été reconduit pour les quatre mois d'hiver, levant les inquiétudes sur une possible crise alimentaire mondiale.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.