Cryptomonnaies: les remous de la faillite de FTX frappent d'autres plateformes

Le logo de la crypto-monnaie FTX (Photo, AFP).
Le logo de la crypto-monnaie FTX (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 18 novembre 2022

Cryptomonnaies: les remous de la faillite de FTX frappent d'autres plateformes

  • Dans une série de tweets, la plateforme a expliqué que certains sites partenaires à qui elle avait prêté des fonds avaient eux-mêmes interrompu les retraits pour leurs clients
  • Dans un entretien vidéo au Wall Street Journal, la directrice financière de Coinbase, l'un des géants du secteur, a estimé que le système crypto tout entier n'était pas en danger

NEW YORK: Plusieurs plateformes de cryptomonnaies ont dû suspendre certains retraits ces derniers jours, victimes de la faillite de leur concurrent FTX, dont les ramifications ne cessent de s'étendre.

Dernier en date, jeudi, la perle française Coinhouse, qui a confirmé à l'AFP avoir bloqué les sorties sur son livret crypto, présenté comme un produit d'épargne en cryptomonnaies.

Dans une série de tweets, la plateforme a expliqué que certains sites partenaires à qui elle avait prêté des fonds avaient eux-mêmes interrompu les retraits pour leurs clients.

Un effet domino traverse ainsi le secteur, car parmi les partenaires de Coinhouse figurait notamment Genesis. Ce dernier avait confié des cryptomonnaies à Alameda, sorte de bras spéculatif de FTX, poussé au dépôt de bilan vendredi dernier.

Coinhouse a évoqué "des tensions globales sur le marché crypto et une pression sur les liquidités".

Même son de cloche du côté de Gemini, le vaisseau amiral des frères Winklevoss, popularisés par la genèse de Facebook et le film "The Social Network".

Le groupe, également piégé par la défaillance de Genesis, a dû geler son programme Gemini Earn, qui permet, lui aussi, de placer ses cryptomonnaies, prêtées ensuite à d'autres contre rémunération.

"La semaine qui vient de s'écouler a marqué une séquence incroyablement difficile et stressante pour notre industrie", a décrit Gemini, sur Twitter.

Selon le site CoinDesk, avant de fermer le robinet, Gemini avait enregistré, en 24 heures seulement, près de 600 millions de dollars de retraits contre moins de 100 millions de dépôts, un grave déséquilibre dû à la nervosité des utilisateurs, qui redoutent la contagion.

Quant à BlockFi, autre acteur de poids, il a lui figé l'ensemble de sa plateforme, qui gérait, fin juin, environ 3,9 milliards de dollars, répartis sur plus de 650 000 comptes.

"Nous avons une exposition significative à FTX", a reconnu BlockFi, dont plusieurs médias américains ont indiqué qu'il envisageait de déposer le bilan.

"C'est très inquiétant, parce que nous n'avons pas encore vu l'échelle de la contagion", commente Francesco Melpignano, directeur général de Kadena Eco, spécialisée dans la blockchain (registre qui répertorie toutes les transactions d'une plateforme).

Pour lui, le séisme FTX et ses répliques dépasse, en ampleur, celui créé au printemps par l'implosion de la devise numérique Terra, qui avait entrainé vers le fond plusieurs sites d'échanges, notamment Celsius.

Il compare même la faillite de FTX à celle de Lehman Brothers, qui avait semé la panique sur les marchés et emmenée avec elle plusieurs banques.

Dans un entretien vidéo au Wall Street Journal, la directrice financière de Coinbase, l'un des géants du secteur, a estimé que le système crypto tout entier n'était pas en danger.

"Mais il va falloir plusieurs jours ou semaines pour réaliser la contagion qu'a provoqué cet événement et comprendre qui était exposé", a expliqué Alesia Haas.

«Les crypto vont se remettre»

Beaucoup relèvent que les accidentés du choc FTX ont en commun avec ceux de la saga Terra au printemps d'être des plateformes centralisées, dont le modèle ressemble à des sociétés financières traditionnelles.

Ils "ont tiré avantage de la technologie de la blockchain pour créer des modèles qui n'étaient pas viables, dans le but de s'enrichir", affirme Daniel Keller, co-fondateur de Flux, un écosystème virtuel qui possède sa propre cryptomonnaie.

Pour lui, l'avenir de la blockchain et des cryptos tient en un mot, "décentralisation", élément fondateur de cet univers, qui doit permettre de se passer d'intermédiaires.

Francesco Melpignano abonde et souligne que les plateformes décentralisées "ont résisté à cet effondrement" consécutif à la défaillance de FTX, tout comme elles étaient "sorties indemnes des précédentes crises".

"Je pense que les crypto vont se remettre", anticipe Sylvia Jablonski, de Defiance ETFs, dont un des fonds est investi dans le secteur. "Il y a tellement d'usages possibles pour la blockchain. (...) C'est un système trop énorme pour que cela disparaisse."

Si l'anxiété persiste dans le monde des cryptomonnaies, la semaine écoulée aura, en revanche, démontré à quel point les marchés financiers traditionnels étaient hermétiques aux tribulations des devises numériques.

"Certaines actions (de sociétés cotées du secteur) ont été impactées, (...) mais cela ne joue pas sur la stabilité du système financier", analyse Sylvia Jablonski.

Elle voit d'ailleurs plutôt dans la séquence une manifestation de l'attrait des investisseurs pour des marchés régulés, face à une industrie des cryptomonnaies sans supervision.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Short Url
  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

Short Url
  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Short Url
  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.