Les enfants de djihadistes s'adaptent bien une fois rapatriés, selon HRW

Ci-dessus, le camp d'Al-Hol dirigé par les Kurdes, qui abrite des proches de combattants présumés du groupe Daech dans le gouvernorat de Hasakeh, dans le nord-est du pays. (Photo d'archive, AFP)
Ci-dessus, le camp d'Al-Hol dirigé par les Kurdes, qui abrite des proches de combattants présumés du groupe Daech dans le gouvernorat de Hasakeh, dans le nord-est du pays. (Photo d'archive, AFP)
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Publié le Mardi 22 novembre 2022

Les enfants de djihadistes s'adaptent bien une fois rapatriés, selon HRW

Ci-dessus, le camp d'Al-Hol dirigé par les Kurdes, qui abrite des proches de combattants présumés du groupe Daech dans le gouvernorat de Hasakeh, dans le nord-est du pays. (Photo d'archive, AFP)
  • L'ONG a interrogé des proches, parents d’accueil, assistants sociaux et enseignants d'une centaine d'enfants âgés de deux à 17 ans
  • Il en ressort que 89% des personnes interrogées estiment que l'enfant s'adapte "très bien" ou "assez bien", en dépit des mois passés sous le joug de l'organisation Etat islamique (EI) ou dans l'"horreur" des camps

PARIS: Les enfants de djihadistes s'adaptent en majorité bien une fois rapatriés, se sociabilisant comme les jeunes de leur âge, indique lundi Human Rights Watch (HRW) dans un rapport intitulé "Mon fils est juste un enfant comme les autres".

L'ONG a interrogé des proches, parents d’accueil, assistants sociaux et enseignants d'une centaine d'enfants âgés de deux à 17 ans, tous revenus de zone irako-syrienne entre 2019 et 2022 et ce dans les sept pays suivants: Allemagne, France, Kazakhstan, Ouzbékistan, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède.

Il en ressort que 89% des personnes interrogées estiment que l'enfant s'adapte "très bien" ou "assez bien", en dépit des mois passés sous le joug de l'organisation Etat islamique (EI) ou dans l'"horreur" des camps de déplacés du nord-est syrien. Seules 4% de ces personnes indiquent que l'enfant est en difficulté.

Par ailleurs, 73% des personnes interrogées affirment que l'enfant se débrouille "très bien" ou "assez bien" en classe, malgré un piètre accès à l'éducation durant leur captivité.

Depuis 2019, plus de 1.500 enfants sont revenus, selon HRW. Le Danemark, la Russie ou les Etats-Unis entre autres ont fait revenir la plupart de leurs concitoyens, contrairement à d'autres pays, dont l'Australie, la France ou les Pays-Bas.

Les prises en charge varient d'un pays à l'autre.

Alors qu'en Ouzbékistan, les enfants restent avec leur mère, en Belgique, en France et aux Pays-Bas par exemple, ils sont immédiatement séparés, la mère étant détenue ou inculpée pour des faits liées à l'EI.

En Suède par exemple, les enfants peuvent être placés en observation pendant trois mois dans un établissement d'accueil spécialisé pour la jeunesse avant d'être placés dans une famille élargie, une famille d'accueil ou une institution.

En Allemagne, les grands-parents ou autres membres de la famille élargie sont généralement en mesure d'assumer immédiatement la responsabilité de la prise en charge des enfants qui reviennent.

"Dans de nombreux cas, la séparation a lieu sans avertissement, sans possibilité pour la mère d'expliquer à l'enfant ce qui se passait", note HRW. Or, la séparation avec la mère "ajoute un traumatisme" et devrait être évitée, plaide l'ONG, favorable à des "alternatives non privatives de liberté".

Les longs délais avant le placement dans la famille élargie peuvent par ailleurs "saper la stabilité (de l'enfant, NDLR) à long terme", souligne l'ONG.

Environ 56.000 personnes sont détenues à al-Hol et Roj, deux camps en Syrie contrôlés par les Kurdes et où la violence est endémique et les privations nombreuses. Y sont enfermés "arbitrairement" des épouses et enfants d’hommes soupçonnés d’appartenir à l'EI, indique HRW.

Plus de 18.000 sont originaires de Syrie, environ 28.000 d'Irak et plus de 10.000 d'une soixantaine d’autres pays, précise HRW. Selon l'ONG, plus de 60% sont des enfants qui, pour une grande majorité ont moins de 18 ans et qui souffrent "d’hypothermie, de malnutrition et de maladies évitables".

Ils sont confrontés à "des risques croissants de recrutement, de radicalisation et de traite", alerte HRW qui exhorte les Etats dont ils sont ressortissants à les rapatrier.


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.