Risque d'attaque iranienne lors de la Coupe du monde, selon les renseignements israéliens

La police qatarie patrouille à cheval devant le stade Lusail. (AP)
La police qatarie patrouille à cheval devant le stade Lusail. (AP)
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

Risque d'attaque iranienne lors de la Coupe du monde, selon les renseignements israéliens

  • Le chef de la direction du renseignement militaire israélien craint que l’Iran ne mène une attaque pour détourner l’attention de ses troubles intérieurs
  • Les joueurs et les supporters pourraient être sévèrement punis pour avoir protesté lors du match contre l’Angleterre, selon une spécialiste de l’Iran

LONDRES: Le chef de la direction du renseignement militaire israélien de l’armée de défense d’Israël a affirmé que l’Iran pourrait lancer une attaque lors de la Coupe du monde de la Fifa 2022 au Qatar, à laquelle son équipe nationale participe actuellement.

Le général de division Aharon Haliva a déclaré que le régime de Téhéran «envisageait» cette action dans le but de déstabiliser la région et de détourner l’attention de ses troubles intérieurs dus aux vastes manifestations contre le gouvernement qui ont fait des centaines de morts et conduit à l’emprisonnement de près de 14 000 personnes.

Dans un discours prononcé lors de la conférence de l’Institut national d’études sécuritaires (INSS) à Tel Aviv, M. Haliva a déclaré : «Je vous dis que les Iraniens envisagent maintenant de lancer une attaque lors de la Coupe du monde au Qatar.»

«L'Iran cherche à faire en sorte que l’instabilité reste une constante. Alors que le monde qui l’entoure est stable et prospère, l’Iran ne l’est pas.»

«La Coupe du monde pourrait être l’un de ces événements au cours desquels il tente de provoquer l’instabilité», selon le Times of Israel.

Les manifestations nationales contre le régime iranien ont éclaté après la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans, alors qu’elle était détenue par la police des mœurs du pays, qui l’avait arrêtée parce qu’elle ne portait pas correctement son hijab.

«À ce stade, je ne vois pas de risque pour le régime, mais à mesure que la pression sur l’Iran augmente, y compris la pression interne, la réponse iranienne devient beaucoup plus agressive, donc nous devons nous attendre à des réponses beaucoup plus agressives dans la région et dans le monde», a ajouté M. Haliva.

Lundi, l’Iran a perdu son match d’ouverture face à l’Angleterre (6-2). Il s’agissait d’une rencontre controversée puisque les joueurs iraniens ont refusé de chanter l’hymne national en signe de protestation silencieuse contre la situation dans leur pays.

Les supporters iraniens ont hué l’hymne dans le stade et brandi des pancartes condamnant la mort d’Amini et le régime et appelant à la protection des droits des femmes. En Iran, des images ont été diffusées pendant la nuit montrant des personnes célébrant la victoire de l’Angleterre.

Une vidéo montre un homme à l’arrière d’une mobylette brandissant le drapeau du Royaume-Uni, et d’autres personnes ont été vues en train d’applaudir et de danser après le résultat final.

Un homme, identifié comme étant un professeur de linguistique du nord de l’Iran appelé Kamran, déclare au MailOnline: «Le mouvement de protestation a éclipsé le football. Je veux que l’Iran perde ces matchs.»

«Il y a quelques mois, j’aurais bien sûr voulu que l’Iran gagne contre l’Angleterre et les États-Unis. Maintenant, c’est étrange. Je m’en fiche complètement», confie Anusha, une jeune fille de 17 ans, originaire de Téhéran.

Catherine Perez-Shakdam, spécialiste de l’Iran à la Henry Jackson Society de Londres, explique au site Web que «le refus de l'équipe de football iranienne (...) de chanter l’hymne national de la République islamique sera une décision que les joueurs paieront très cher.»

«De même, tout supporter iranien identifié par le régime pour avoir hué l’hymne national sera également sévèrement puni. Telle est la réalité brutale de l’Iran aujourd’hui.»

«Les joueurs iraniens ont peut-être perdu plus que leur liberté aujourd’hui, et leurs vies ne sont peut-être pas les seules en jeu.» 

«En effet, le régime a démontré une propension particulière à cibler les membres de la famille des dissidents et, ce faisant, à dissuader les autres d’exprimer leurs opinions.»

«Compte tenu des antécédents épouvantables de l’Iran, il est évident que les joueurs et les supporters qui ont rejeté le régime aujourd’hui connaissaient parfaitement les risques qu’ils encouraient.»

«Un tel courage et une telle dignité face à l’absolutisme méritent certainement toute notre reconnaissance», a-t-elle ajouté. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.