La nomination du nouveau représentant américain froidement accueillie côté palestinien

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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

La nomination du nouveau représentant américain froidement accueillie côté palestinien

  • Des responsables à Ramallah ont déclaré que la nomination de Hady Amr n'aura aucun impact pratique sur l'impasse entre Israël et les Palestiniens
  • «Amr est un véritable héros, qui se soucie des Palestiniens et de la cause palestinienne» selon Jim Moran, ancien député américain

WASHINGTON: La nomination de Hady Amr au poste de représentant spécial des États-Unis pour les affaires palestiniennes ne répond pas aux attentes d'un engagement plus ferme de l'administration Biden, a affirmé l'Autorité palestinienne.
Amr, qui occupait auparavant le poste de secrétaire d'État adjoint chargé des affaires israélo-palestiniennes, se concentrera désormais sur les questions palestiniennes au sein du Bureau des affaires du Proche-Orient du département d'État.
Un geste plus qu'insuffisant pour les dirigeants palestiniens, qui attendent encore la réouverture du consulat américain à Jérusalem, fermé au cours de l'ère Trump.
Israël n'ayant montré aucun intérêt à s'engager sérieusement dans des pourparlers de paix, il est peu probable qu'Amr puisse exercer une influence sur la situation des territoires palestiniens occupés, ont-ils ajouté.
L'administration Biden ne respecte pas les objectifs qu'elle s'est fixés, ont-ils alerté, à savoir mettre fin à l'occupation israélienne des territoires palestiniens et ouvrir la voie à la création d'un État palestinien indépendant.
Selon la diplomatie américaine, le Bureau s'engagera étroitement avec les Palestiniens et leurs dirigeants et, en coopération avec l'ambassade américaine, continuera à communiquer avec Israël sur les questions liées aux Palestiniens
La nomination d'Amr reflète «l'engagement de l'administration de Washington à renforcer l'engagement des États-Unis avec les Palestiniens», a-t-elle affirmé.
«Le président Biden a réaffirmé qu'en Israël et en Cisjordanie, nous restons attachés à la réouverture de notre consulat général à Jérusalem et à la vision d'une solution à deux États.»
«La vraie question pour nous, Palestiniens, est de savoir quel sera le mandat d’Amr dans ce nouveau poste, alors qu'Israël s'oriente vers des politiques plus extrémistes contre les Palestiniens», a réagi un responsable du Fatah.
«Amr va-t-il superviser et mettre en œuvre les objectifs politiques déclarés par Biden, ou nous donner encore deux ans de course en rond sans aucun résultat réel sur le terrain?»
La réticence de l'administration Biden à prendre des «mesures tangibles» en faveur des Palestiniens illustre selon lui un manque de volonté à trouver une solution durable au conflit.
Pour Jim Moran, ancien député américain, la frustration des Palestiniens à l'égard de l'administration Biden est compréhensible. Il a toutefois rappelé qu'«Amr s'est battu pour qu'ils soient représentés à Washington.»
Amr a dû faire face à «obstacles insurmontables à Washington de la part d'opposants à son combat», a-t-il poursuivi.
«Amr est un véritable héros, qui se soucie des Palestiniens et de la cause palestinienne.»
Un responsable de l'Autorité palestinienne qui a parlé à Arab News sous couvert d'anonymat a dévoilé qu'une partie du problème de l'Autorité Palestinienne avec l'administration Biden est qu'elle a refusé de prendre des mesures réelles dans le but d’annuler les mesures prises par l'administration Trump dans le cadre de son soi-disant «accord du siècle».
La frilosité de l'administration Biden à tourner le dos aux mesures prises sous l'ère Trump, a notamment suscité la méfiance de l'Autorité palestinienne, selon l'un de ses membres qui a souhaité garder l'anonymat.
«L'accord du siècle de Trump est toujours en vigueur sous l'administration Biden», a-t-il rappelé, en faisant référence à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par les Etats-Unis en 2017. L'ambassade américaine en Israël avait en conséquence été déplacée dans la ville sainte, où elle est toujours installée.
«Bien qu'Amr soit très respecté au sein de la direction palestinienne, cette nomination ne suffit pas à nous faire croire que l'administration Biden est sérieuse quant à son engagement en faveur de la solution à deux États.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.