La Palestine doit devenir un État membre à part entière de l'ONU, déclare l'ambassadeur Mansour à Arab News

L'ambassadeur palestinien Riyad Mansour assistant à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU en 2018 (Photo, AFP).
L'ambassadeur palestinien Riyad Mansour assistant à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU en 2018 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 21 novembre 2022

La Palestine doit devenir un État membre à part entière de l'ONU, déclare l'ambassadeur Mansour à Arab News

  • La Palestine aurait été un État membre de l’ONU depuis bien longtemps si les États-Unis ne disposaient pas du droit de veto pour s’y opposer
  • Il a exprimé sa gratitude envers les pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, qui sont restés unis pour soutenir la Palestine au sein des Nations unies

NEW YORK: Accorder à la Palestine le statut de membre à part entière de l'ONU serait une mesure «pratique» qui pourrait préserver la solution à deux États et contribuer à relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, affirme Riyad Mansour, l'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU.
M. Mansour a entamé cette année des consultations avec les membres du Conseil de sécurité de l'ONU pour faire pression en faveur d'une résolution permettant d’élever la Palestine de son statut actuel d'État observateur et de lui accorder le statut de membre à part entière.
Lors d’un entretien exclusif accordé à Arab News au siège des Nations unies à New York, M. Mansour a déclaré que son initiative était ancrée dans le «droit naturel et légal de la Palestine à devenir un membre à part entière du système des Nations unies».
La recherche du statut d'État est encore plus urgente car, poursuit-il, Israël tente de saper la perspective d'une solution permettant la création d’un État palestinien indépendant, en «créant non seulement une réalité à État unique mais une réalité d'apartheid».
M. Mansour a indiqué avoir déjà obtenu le soutien suffisant des membres du Conseil de sécurité – y compris les votes de l'Irlande, de l'Albanie et de la Norvège – pour obtenir la recommandation pour accorder à la Palestine le statut d'État membre à part entière à l'Assemblée générale.
«L'article 4 de la Charte des Nations unies stipule que l'adhésion est une décision de l'Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité. L'Assemblée générale ne peut pas décider de l'adhésion sans la recommandation du Conseil de sécurité», a indiqué à Arab News Paulina Kubiak Greer, porte-parole du président de l'Assemblée générale.
Bien que l'octroi du statut d'État membre à part entière à la Palestine réponde à la volonté de l'administration américaine actuelle de prendre des «mesures pratiques» pour parvenir à une solution à deux États, M. Mansour a fait savoir que Washington «n'était pas enthousiaste à cette idée».
«J'ai dit à Linda (Thomas-Greenfield, l'ambassadrice américaine à l'ONU), lors de plus d'une réunion: si vous n'aimez pas notre idée, proposez une alternative – une idée pratique pour protéger la solution à deux États. Mais si vous affirmez ne pas partager pas mon idée, et si vous ne proposez pas de solution alternative, alors ceci est inacceptable», a-t-il poursuivi.

L'ambassadrice américaine auprès de l'ONU Linda Thomas-Greenfield s'exprimant lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU (Photo, AFP).

M. Mansour pense que la réticence de Washington est liée à sa préférence pour une «solution négociée à deux États», une voie que, selon ses dires, les Palestiniens continuent de soutenir.
Les Palestiniens «ne refusent pas de négocier avec qui que ce soit, même avec la partie israélienne – (à condition que les pourparlers soient menés) sur la base du droit international et compte tenu du consensus mondial, y compris l'Initiative de paix arabe – si la partie israélienne est disposée à le faire».
L'Initiative de paix arabe est une proposition lancée par l'Arabie saoudite pour mettre fin au conflit israélo-arabe. Elle a obtenu l’approbation de la Ligue arabe en 2002. Elle propose la normalisation des relations entre les États arabes et Israël en échange d'un retrait complet d'Israël des territoires occupés, d'un «règlement juste» de la question des réfugiés palestiniens et de la création d'un État palestinien avec pour capitale Jérusalem-Est.
M. Mansour a remercié les pays arabes d'être restés unis pour soutenir la Palestine au sein de l'ONU et de n'avoir jamais manqué de voter en sa faveur. Il a notamment souligné le rôle joué par l'Arabie saoudite.

Les membres du Comité de l'Initiative de paix arabe réunis à New York le 21 septembre 2022, en marge de la 77e Assemblée générale des Nations unies (Photo d'archive, SPA).

«L'Arabie saoudite a un rôle très, très important et influent», a-t-il déclaré. «Nous sommes reconnaissants aux Saoudiens de soutenir les droits du peuple palestinien. Ils continuent ainsi d’honorer et de respecter l'Initiative de paix arabe, qu'ils ont lancée il y a 20 ans lors du sommet arabe de Beyrouth.»
«Nous sommes également reconnaissants à l'Arabie saoudite d’avoir déclaré ouvertement et courageusement, lors du sommet de Djeddah, en présence du président Joe Biden, que la question palestinienne était une question centrale pour les pays arabes et que l'Initiative arabe de paix était toujours considérée et respectée.»
«Ces éléments constituent pour nous l'essence de la position arabe et nous ne nous attendons pas à moins que cela.»
Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité nationale palestinienne, a dernièrement multiplié les initiatives afin d’obtenir le statut de membre à part entière de l'ONU. Depuis l'été dernier, il a abordé la question avec le président français Emmanuel Macron et le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi qu'avec Joe Biden lors de la visite du président américain à Bethléem en juillet.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, une photo dans la main, lors de son allocution à la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le 23 septembre 2022 à New York (Photo, Getty Images via AFP).

«La clé de la paix et de la sécurité dans notre région commence par la reconnaissance de l'État de Palestine», avait alors affirmé M. Abbas à M. Biden.
L'Autorité nationale palestinienne a demandé pour la première fois le statut de membre à part entière de l'ONU en 2011. Elle a fait valoir que l'organisation avait adopté en 1947 la résolution 181, qui divisait le territoire palestinien en deux États, un texte qui a effectivement servi d'«acte de naissance à Israël». Selon l’Autorité, l'ONU avait désormais «le devoir moral et historique» de sauver les chances de paix en délivrant un acte de naissance similaire à la Palestine.
La question a été soumise à l'examen du Comité d'admission de nouveaux membres, mais l'opposition de l'administration du président américain Barack Obama a empêché le comité de soumettre une recommandation unanime au Conseil de sécurité.
En 2012, une majorité de l'Assemblée générale a voté pour élever le statut de la Palestine de simple «entité» à celui d'État observateur, le même statut accordé au Vatican; 138 pays ont voté en faveur, 9 contre et 41 se sont abstenus.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (photo du haut), applaudi lors de son allocution à l'Assemblée générale de l'ONU avant le vote visant à accorder à la Palestine le statut d'État observateur non membre, le 29 novembre 2012 à New York (Photo, Getty Images/AFP).

Le vote était en grande partie symbolique, car les États observateurs ne peuvent pas voter sur les résolutions de l'Assemblée générale, mais il a néanmoins permis aux Palestiniens d'adhérer à plus de 100 traités et conventions internationaux en tant qu'État partie.
Cela a octroyé aux Palestiniens, selon M. Mansour, le droit «de faire partie de l'humanité», de prendre leur place dans le monde et de partager ses préoccupations.
Par ailleurs, les autorités américaines ont cherché à convaincre les Palestiniens de ne pas aller jusqu'au bout de leurs efforts pour obtenir le statut de membre à part entière de l'ONU, répétant les mêmes arguments selon lesquels cela ne ferait que contourner des négociations de paix en bonne et due forme avec Israël.
«Les États-Unis ont clairement exprimé leur opposition à la candidature palestinienne au statut de membre à part entière de l'ONU», a affirmé un responsable américain à Arab News. «Il n'y a pas de raccourci vers un État palestinien en dehors de négociations directes entre les parties.»
«Les États-Unis s'efforcent de rapprocher les Palestiniens et les Israéliens dans la poursuite de la solution à deux États, pour deux peuples, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Les États-Unis restent attachés à une solution à deux États. Comme l'a déclaré le président Biden, aux côtés du président Abbas en juillet, “le peuple palestinien mérite un État qui lui soit propre, indépendant, souverain, viable et contigu”.»

Le président américain Joe Biden (G) reçu par le président palestinien Mahmoud Abbas (D) lors d'une cérémonie d'accueil à Bethléem, en Cisjordanie occupée, le 15 juillet 2022 (Photo, AFP).

«La seule voie réaliste vers une paix globale et durable qui mette un terme définitif à ce conflit passe par des négociations directes entre les parties. Or, ces conditions ne sont pas encore réunies pour des négociations directes. Les efforts américains visent donc à établir de telles conditions.»
Cet argument a déjà été avancé par les États-Unis à plusieurs reprises lorsque l'ONU a adopté des mesures favorisant la représentation palestinienne sur la scène internationale. Washington a qualifié la résolution de 2012 accordant à la Palestine le statut d'observateur de «malheureuse et contre-productive» et de «grand écran de fumée qui s'estomperait rapidement».
De même, Washington s'est opposé à une décision de 2015 visant à autoriser les Palestiniens à hisser leur drapeau au siège de l'ONU à New York. Par ailleurs, lorsque la Palestine a été admise en 2011 à l'Unesco, le Congrès américain a interrompu tout financement américain de l'agence. L'ancien président Donald Trump est allé jusqu'à retirer entièrement les États-Unis de l'Unesco en 2019, l'accusant de partialité anti-israélienne.

Des Palestiniens appellent à la fin des atrocités israéliennes lors d'une manifestation à proximité du siège de l'Unesco dans la ville de Gaza, le 16 mai 2018 (Photo, AFP).

Le Congrès à majorité démocrate a récemment autorisé le retour des États-Unis à l'Unesco. Or, cette décision a été prise à condition que la Palestine ne devienne membre d’aucun autre organe des Nations unies. Les législateurs américains ont même adopté une loi interdisant le financement de toute agence onusienne accordant à la Palestine le statut de membre.
«Cette réaction hostile montre que même les petits pas que les Palestiniens font à travers cette initiative, cet élan... Je ne voudrais pas dire qu'ils ont peur de notre initiative, mais ils la prennent au sérieux», a déclaré M. Mansour.
Après avoir vécu des années d'aliénation sous l'administration Trump, M. Mansour a exprimé sa gratitude à celle de Joe Biden pour avoir rétabli le financement humanitaire de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), et pour avoir pris des «mesures pratiques» pour parvenir à la paix.

Des Palestiniens reçoivent leurs rations alimentaires mensuelles de l'Office de secours et de travaux des Nations unies (Unrwa) à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le 14 juin 2022 (Photo, AFP).

M. Mansour a toutefois déploré ce qu'il a décrit comme la réticence de Joe Biden à aborder les dimensions politiques de la question. En effet, certain nombre de promesses ne sont toujours pas tenues, comme la réouverture du consulat américain à Jérusalem-Est et du bureau de l'Organisation de libération de la Palestine à Washington.
«Bien que nous nous réjouissions de l'aide économique et humanitaire, nous avons besoin d'un processus politique pour avancer vers la fin de cette occupation et actualiser le consensus mondial sur la solution à deux États», a souligné M. Mansour.
«Nous ne constatons aucun progrès quant à cette question, et ils continuent de nous enjoindre d’attendre. Nous attendons depuis la Nakba, depuis presque 75 ans. Nous attendons depuis l'occupation de 1967, soit près de 55 ans. Combien de temps voulez-vous que nous continuions à attendre?»
«Si (les Américains) ne disposaient pas du droit de veto pour nous arrêter, alors nous aurions été un État membre il y a bien longtemps.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


A Gaza, le chef humanitaire de l'ONU évoque "une tâche énorme"

Le responsable de l'aide humanitaire des Nations Unies, Tom Fletcher, montre un camion chargé d'aide humanitaire en route pour Gaza au point de passage de Rafah, le 16 octobre 2025. (OCHA via Reuters)
Le responsable de l'aide humanitaire des Nations Unies, Tom Fletcher, montre un camion chargé d'aide humanitaire en route pour Gaza au point de passage de Rafah, le 16 octobre 2025. (OCHA via Reuters)
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  • Tom Fletcher, a qualifié l’acheminement de l’aide à Gaza de « tâche énorme », annonçant un plan de 60 jours pour répondre aux besoins urgents : nourriture, santé, logement et éducation
  • Alors que l’accord de cessez-le-feu prévoit la restitution de toutes les dépouilles d’otages, seules 10 sur 28 ont été rendues par le Hamas, provoquant des tensions avec Israël qui accuse le mouvement de violer l’accord

Gaza, Territoires palestiniens: L'acheminement de l'aide d'urgence dans la bande de Gaza constitue une "tâche énorme", a plaidé samedi le chef des opérations humanitaires de l'ONU Tom Fletcher lors d'une visite dans le territoire palestinien dévasté par deux ans de guerre.

En parallèle, les autorités israéliennes ont annoncé samedi avoir identifié la dépouille d'un otage retenu à Gaza remise la veille dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Lors d'une visite à Gaza-ville, M. Fletcher a dit constater l'ampleur des destructions. "J'étais ici il y a sept ou huit mois. La plupart de ces bâtiments étaient encore debout. Mais là, c'est absolument épouvantable de voir une vaste partie de la ville devenue un terrain vague", a-t-il dit à l'AFP dans le quartier de Cheikh Radouane.

"Nous avons maintenant un plan massif de 60 jours pour intensifier l'approvisionnement alimentaire, distribuer un million de repas par jour, commencer à reconstruire le secteur de la santé, installer des tentes pour l'hiver, remettre des centaines de milliers d'enfants à l'école", a-t-il détaillé.

M. Fletcher, qui est entré vendredi dans la bande de Gaz a estimé que l'Ocha (bureau de coordination de l'aide humanitaire de l'ONU) devra faire face à "une tâche énorme (...) mais nous le devons aux gens ici qui ont traversé tant de choses".

-Recherche des corps-

A travers Gaza, les secours s'activent pour retrouver des corps de Palestiniens ensevelis sous les gravats, tandis que le Hamas cherche à retrouver des dépouilles d'otages israéliens qu'il doit remettre à la Croix-Rouge dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu.

Par ailleurs, pour aider à la recherche des corps, israéliens comme palestiniens, une équipe de 81 membres de l'Afad, l'agence turque de gestion des catastrophes, attend depuis vendredi à la frontière côté égyptien, selon un haut responsable turc à l'AFP.

Aux termes de l'accord, entré en vigueur le 10 octobre, le groupe islamiste palestinien devait libérer tous les otages, vivants et morts qu'il détenait encore, au plus tard le lundi 13 octobre à 09h00 GMT.

Le Hamas a libéré dans les temps les 20 derniers otages vivants mais n'a restitué depuis lundi que dix dépouilles sur les 28 qu'il retenait.

Samedi matin, les autorités israéliennes ont annoncé avoir la dépouille, remise la veille, d'Eliyahu Margalit, un septuagénaire tué le 7 octobre 2023 par un commando du Hamas qui l'a ensuite emmené à Gaza.

Israël ne fera "pas de compromis" et "n'épargnera aucun effort jusqu'au retour de tous les otages décédés", a affirmé le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Un porte-parole du Hamas, Hazem Qasem, a dit vendredi que le mouvement islamiste continuait à œuvrer en faveur de l'échange de prisonniers, tout en soulignant que "la question des corps est complexe et nécessite du temps".

Pour Israël, le retard dans la remise des dépouilles est une violation du cessez-le-feu.

Le Hamas dénonce de son côté de "nombreuses violations de l'accord".

La Défense civile, opérant sous l'autorité du Hamas, a affirmé samedi avoir récupéré les dépouilles de neuf Palestiniens tués selon elle la veille dans des tirs israéliens contre un bus. L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir "identifié" un véhicule "suspect en train de franchir la ligne jaune" et les soldats ont "ouvert le feu pour éliminer la menace" et ce "conformément à l'accord".

La veille au soir, le ministre de la Défense israélien Israël Katz a dit sur X que l'armée "a commencé à marquer la ligne jaune où elle se déploie sur plus de 50% du territoire de Gaza, avec un marquage continu spécial afin d'en déterminer clairement" la limite.

Selon la Défense civile de Gaza, "plus de 280 corps de martyrs [avaient] été retrouvés sous les décombres" depuis le début de la trêve. Les autorités locales estiment qu'environ 10.000 corps y sont toujours ensevelis.

- Accès restreints -

Le Programme alimentaire mondial a appelé vendredi à l'ouverture de tous les points de passage, contrôlés par Israël, vers le territoire palestinien pour "l'inonder de nourriture".

Le plan négocié sous l'égide de Donald Trump prévoit que "dès l'acceptation de cet accord, une aide complète sera immédiatement acheminée dans la bande de Gaza".

Une étape ultérieure du plan visant à la paix prévoit également le désarmement du Hamas et l'amnistie ou l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.

L'attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 67.967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.


Gaza: le Hamas restitue une dépouille, s'engage à rendre à Israël tous les corps d'otages

Des parents et des amis portent le cercueil drapé du soldat israélien Mohammad Alatrash lors de ses funérailles dans le village bédouin de Sawa, dans le sud d'Israël. (AP)
Des parents et des amis portent le cercueil drapé du soldat israélien Mohammad Alatrash lors de ses funérailles dans le village bédouin de Sawa, dans le sud d'Israël. (AP)
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  • Le Hamas a remis une nouvelle dépouille d’otage à Israël et affirme respecter l’accord de cessez-le-feu, prévoyant la restitution de toutes les dépouilles restantes
  • La Turquie s’apprête à jouer un rôle humanitaire et technique dans la mise en œuvre du cessez-le-feu, avec une équipe spécialisée prête à intervenir à Gaza pour retrouver les corps israéliens et palestiniens sous les décombres

Jérusalem: Le Hamas a restitué vendredi soir à Israël une nouvelle dépouille d'otage, s'engageant à rendre toutes les autres qu'il détient encore à Gaza conformément à l'accord de cessez-le-feu.

La dépouille a été remise par la Croix-Rouge aux forces israéliennes à l'intérieur de la bande de Gaza et doit être rapatriée en Israël jusqu'à l'Institut national médico-légal, à Tel-Aviv, pour être identifiée, a indiqué dans la nuit le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le Hamas dit "respecter son engagement envers l'accord de cessez-le-feu" parrainé par le président américain Donald Trump, et "continuera à œuvrer pour mener à bien le processus d'échange de prisonniers", selon un communiqué du Hazem Qasem, porte-parole du mouvement islamiste.

Le Hamas avait néanmoins souligné un peu plus tôt que "la question des corps est complexe et nécessite du temps".

La Turquie, proche des dirigeants politiques du Hamas, entend jouer un rôle dans l'application du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Une équipe de 81 membres de l'Afad, l'agence turque de gestion des catastrophes, "attend actuellement à la frontière côté égyptien. Ils sont prêts à mener des opérations de recherches et de secours dans les ruines", a déclaré vendredi un responsable turc, précisant que cette mission portait sur la recherche de corps de victimes "israéliennes comme palestiniennes".

La Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, a indiqué que, depuis l'entrée en vigueur de la trêve, "plus de 280 corps de martyrs [avaient] retrouvés sous les décombres" du territoire. Les autorités locales estiment qu'environ 10.000 corps sont ensevelis sous les décombres à Gaza.

Selon une source du Hamas, citant des "médiateurs", la délégation turque est "attendue dimanche" dans la bande de Gaza.

- Matériel spécialisé -

Les spécialistes turcs sont équipés de matériel spécialisé, "notamment des chiens de recherche et des dispositifs de détection de signes de vie", a précisé le responsable.

Le Hamas doit indiquer des emplacements précis où rechercher les otages, dont les corps sont difficiles à retrouver, selon le mouvement.

Le Hamas avait assuré plus tôt que certains "corps ont été enterrés dans des tunnels" détruits par l'armée israélienne, "tandis que d'autres restent sous les décombres de bâtiments qu'elle a bombardés".

Israël accuse le Hamas de violer l'accord de cessez-le-feu, qui prévoyait un retour de tous les otages, vivants et morts, au plus tard le 13 octobre.

Le Hamas dénonce de son côté de "nombreuses violations de l'accord", et évoque la mort de 28 civils "tués par les tirs de l'occupant [Israël, NDLR] depuis le cessez-le-feu. L'armée israélienne a fait état vendredi de "plusieurs terroristes" qui s'approchaient de troupes israéliennes ont été "frappés" dans la zone de Khan Younes (sud).

Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a indiqué avoir ordonné à l'armée de matérialiser sur le terrain la "ligne jaune" marquant la limite de son redéploiement aux termes de l'accord de cessez-le-feu.

Le Hamas a libéré dans les temps les vingt derniers otages vivants qu'il gardait captifs depuis le 7-Octobre. Il n'a en revanche restitué depuis lundi que dix dépouilles sur les 28 qu'il retenait encore, en incluant celle rendue vendredi.

Dans l'après-midi, des dizaines de personnes ont pris part à Rishon Lezion, dans le centre-sud d'Israël, au cortège funéraire de l'ex-otage Inbar Hayman, dont le corps a été rapatrié mercredi.

En échange du retour des dépouilles, Israël a remis au total 120 corps de Palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Dans le sud de la bande de Gaza, des familles se rassemblent à l'hôpital Nasser de Khan Younes pour examiner des photos sur un écran, tentant d'identifier les corps de leurs proches qu'Israël a restitués. Akram Khalid al-Manasra explique à l'AFP avoir identifié son fils "grâce à son grain de beauté sur le nez et à ses dents".

- Accès restreints -

Les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël, restent très restreints.

L'accord du cessez-le-feu prévoit la réouverture du point de Rafah passage crucial de Rafah, entre l'Egypte et le territoire palestinien.

Le responsable de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, est entré vendredi dans la bande de Gaza où il a visité une boulangerie qui a "désormais accès au carburant et à la farine, ce qui lui permet de produire jusqu'à 300.000 pains pita par jour", a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).

Mais alors que l'ONU a déclaré fin août une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël, remédier à la situation "prendra du temps", a estimé vendredi le Programme alimentaire mondial, appelant à l'ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour "l'inonder de nourriture".

Une étape ultérieure du plan visant à la paix prévoit notamment le désarmement du Hamas et l'amnistie ou l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.

L'attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 67.967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.


Médine en tête du classement du secteur public saoudien

Médine a excellé dans l'adoption de méthodologies et le développement de mécanismes de gouvernance locale, principalement grâce au "modèle innovant d'excellence gouvernementale à Médine" établi par l'Autorité de développement de la région de Médine et la municipalité de la région. (SPA)
Médine a excellé dans l'adoption de méthodologies et le développement de mécanismes de gouvernance locale, principalement grâce au "modèle innovant d'excellence gouvernementale à Médine" établi par l'Autorité de développement de la région de Médine et la municipalité de la région. (SPA)
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  • Cette distinction reflète l’engagement des autorités saoudiennes à améliorer la qualité de vie et les services pour les résidents et les visiteurs, tout en soutenant la Vision 2030 du Royaume

MEDINE: L’Indice des capacités du secteur public 2025 a mis en lumière les forces de Médine en matière de renforcement des capacités institutionnelles, dans le tout premier rapport évaluant l’aptitude des villes à s’adapter et à se transformer.

Ce rapport, publié par l’Institute for Innovation and Public Purpose du University College London en partenariat avec Bloomberg Philanthropies, s’appuie sur des recherches de terrain menées dans 45 villes, avec la participation de plus de 200 responsables gouvernementaux et 100 experts internationaux.

Médine s’est distinguée par l’adoption de méthodologies innovantes et la mise en place de mécanismes de gouvernance locale, notamment grâce au modèle d’excellence gouvernementale innovant de Médine, initié par l’Autorité de développement de la région de Médine et la municipalité de la région.

Ce modèle favorise les partenariats et renforce la flexibilité afin de mieux intégrer les efforts entre gouvernement, secteur privé et société civile.

Cette distinction reflète l’engagement des autorités saoudiennes à améliorer la qualité de vie et les services pour les résidents et les visiteurs, tout en soutenant la Vision 2030 du Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com