Au Liban, la crise financière et le virus frappent ensemble les hôpitaux

L’un des hôpitaux universitaires les plus anciens et les plus prestigieux du pays, le centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC), a licencié des centaines de ses employés la semaine dernière. (Joseph EID/AFP)
L’un des hôpitaux universitaires les plus anciens et les plus prestigieux du pays, le centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC), a licencié des centaines de ses employés la semaine dernière. (Joseph EID/AFP)
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Publié le Jeudi 23 juillet 2020

Au Liban, la crise financière et le virus frappent ensemble les hôpitaux

  • Partout dans le pays, les hôpitaux et les médecins signalent des pénuries de fournitures médicales vitales : anesthésiques, équipements de protection, ventilateurs…
  • «La situation est vraiment catastrophique et nous nous attendons à un effondrement total si le gouvernement ne propose pas de plan de sauvetage»

BEYROUTH: Les hôpitaux libanais, longtemps considérés parmi les meilleurs du Moyen-Orient, sont au bord de la rupture avec la crise financière qui frappe le pays depuis plusieurs mois. Ils ont du mal à payer leur personnel, à faire fonctionner leurs établissements ou même à rester ouverts face à une flambée de nouveaux cas de coronavirus.

Les hôpitaux privés, rouage essentiel du système de santé libanais, préviennent qu'ils devront peut-être mettre la clé sous la porte rapidement. Les hôpitaux publics qui souffrent régulièrement d’un manque de financements et qui jusqu’ici ont combattu la pandémie de Covid-19, craignent d’être dépassés. Partout dans le pays, les hôpitaux et les médecins signalent des pénuries de fournitures médicales vitales : anesthésiques, équipements de protection, ventilateurs…

Avec des coupures d'électricité quasi-permanentes, les hôpitaux dépensent beaucoup d’argent en s’approvisionnant en électricité via des générateurs privés. Beaucoup d’entre eux refusent de recevoir les cas non critiques pour économiser leurs ressources.

«La situation est vraiment catastrophique et nous nous attendons à un effondrement total si le gouvernement ne propose pas de plan de sauvetage», a déclaré Selim Abi Saleh, président de l’ordre des médecins du nord du Liban, l'une des régions les plus pauvres et les plus peuplées du pays.

L’un des hôpitaux universitaires les plus anciens et les plus prestigieux du pays, le centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC), a licencié des centaines de ses employés la semaine dernière, invoquant l’état «désastreux» de l’économie et suscitant de profondes inquiétudes.

Les établissements médicaux ont licencié des infirmières et réduit les salaires. Leurs finances s’épuisent en partie parce qu’ils ne peuvent pas percevoir les millions de dollars que leur doit l’Etat.

Près d'un tiers des 15000 médecins libanais ont l'intention de partir hors du pays ou l'ont déjà fait, a déclaré un responsable de l’ordre des médecins, en se basant sur le nombre de personnes qui ont demandé des dossiers d’équivalence afin de pouvoir exercer à l’étranger.

Jusqu'à présent, le Liban a su maîtriser la propagation de la pandémie, grâce à de strictes mesures de confinement et une vaste campagne de tests effectués en grande partie par les hôpitaux publics. Le pays a signalé moins de 3000 contaminations et 41 décès.

Mais avec l’augmentation du nombre des cas ces dernières semaines, de nombreux acteurs sur le terrain craignent que le secteur de la santé ne puisse résister à une nouvelle vague s’ajoutant à la grave crise financière.

La pénurie de devises étrangères au Liban a paralysé la capacité du gouvernement à fournir du carburant, de l’électricité ainsi que d’autres services de base. La pénurie de dollars a réduit les importations, y compris de fournitures médicales et les médicaments.

Les prix se sont envolés de manière incontrôlable. Le chômage a dépassé 30% et près de la moitié de la population de 5 millions d'habitants vit maintenant dans la pauvreté.

Les hôpitaux privés, qui assurent environ 85% des services hospitaliers du pays, ont pris de l’importance après la brutale guerre civile qui a duré 15 ans, et sont devenus la fierté du système libanais, attirant des patients de toute la région et offrant des services spécialisés et des chirurgies avancées.

Mais tout le secteur de la santé, comme une grande partie du pays, dépend fortement du système sectaire au Liban. Les médeci

ns disent que les dotations aux hôpitaux privés sont étroitement liées au clientélisme politique.

Le système d'assurance sociale est chaotique et offre une couverture maladie très inégale. Pendant des années, la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) n’a pas remboursé les hôpitaux. Les hôpitaux privés affirment avoir contracté une dette de 1,3 milliard de dollars et que certains fonds n’ont toujours pas été remboursés depuis 2011.

«Nous ne pouvons pas lutter contre la Covid-19 et en même temps continuer à nous préoccuper pour savoir si nous disposons de suffisamment de ressources financières et matérielles pour continuer à fonctionner», déclare ainsi Firas Abiad, directeur général de l'hôpital universitaire Rafik Hariri, le principal hôpital public qui mène la lutte contre le virus.

Abiad, qui a été salué pour sa transparence dans la gestion de la pandémie, a bénéficié d’une récolte de dons privés et a obtenu quelques promesses provisoires de l’Etat qui s’est engagé à fournir du carburant aux établissements publics. «Je doute que quiconque ait une stratégie à long terme et nous survivons au jour le jour». Le financement doit rester une priorité, a-t-il ajouté. «Les générateurs ne peuvent pas fonctionner à vide, sans carburant. Les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner sans financement.»

Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé lundi à The Associated Press que le soutien aux hôpitaux constituait une « priorité », tout en les exhortant à faire de leur mieux pour traverser la crise. «Les hôpitaux investissent dans ce secteur depuis 40 ans. Quiconque a investi aussi longtemps devrait avoir le courage d'investir pendant six mois ou un an pour aider son peuple et ne pas l’abandonner», a-t-il déclaré.

Les difficultés qu’affrontent les hôpitaux privés sont aggravées par une crise du secteur bancaire qui a bloqué les comptes en devises étrangères et a compliqué les importations ainsi que l’émission de lettres de crédit.

Dans un village du nord de Majdalaya, l'hôpital ultramoderne du centre médical de 100 lits était presque vide la semaine dernière. Son propriétaire, l'oncologue Kayssar Mawad, a déclaré qu'il avait dû fermer l'un des cinq étages pour réduire les coûts. Mawad a dû refuser des patients bénéficiant d'une assurance santé publique. Le gouvernement lui doit déjà des millions de dollars, a-t-il expliqué. «Il s’agit d'une question de vie ou de mort, cette situation est insoutenable».

Il a ajouté qu'au cours des dernières semaines, il a admis 20 patients au maximum, tout en traitant les autres en consultations externes pour réduire les coûts. Son établissement est prêt à traiter les patients atteints de Covid-19, mais l’oncologue a dit qu’il ne pourrait assurer ces traitements en raison de leur coût élevé. «Nous ne voulons pas arriver à un scénario vénézuélien où nous diagnostiquons le patient, mais lui demandons d’apporter ses propres médicaments, nourriture et draps», a-t-il déclaré. «J'espère vraiment que nous nous n’en arriverons pas là. »

Un homme de 83 ans en convalescence après une chirurgie artérielle a dû ainsi payer lui-même car son assurance privée n’a couvert ni sa chambre ni son opération d’endoprothèse. Si l’un de ses frères n’était pas venu d’Allemagne pour couvrir les frais, «il serait mort», a déclaré sa fille, Mayada Qaddour.

Les 32 hôpitaux publics du pays ne pourront pas combler le rôle des hôpitaux privés menacés de fermeture, a souligné Ahmad Moghrabi, président d’Orange Nassau, la seule maternité publique au Liban. Cet homme de 70 ans, qui a repris cette maternité en 2003 à Tripoli, explique qu’elle fonctionne aujourd’hui essentiellement grâce à des dons privés. Comme elle dépend de fonds publics et des paiements d’assurance, elle n’a jamais été à même de fonctionner à pleine capacité (5 000 naissances par an). L’hôpital n’a d’autre choix que de jongler avec les priorités et a suspendu son unité néonatale pour maintenir le fonctionnement de dialyses vitales.

« En 2020, [un hôpital] ne peut pas se passer d’une unité néonatale », a déclaré Moghrabi. « Avec les circonstances actuelles au Liban, nous revenons aux années 60, voire encore plus loin. »


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com