Liban: Une campagne pour modifier les peines pour les crimes d'agression sexuelle

Une récente enquête nationale d’ABAAD, le Centre de ressources pour l'égalité des sexes, a montré que plus de la moitié des femmes victimes d'agression sexuelle au Liban n'ont pas signalé le crime (Photo, Reuters/Archives).
Une récente enquête nationale d’ABAAD, le Centre de ressources pour l'égalité des sexes, a montré que plus de la moitié des femmes victimes d'agression sexuelle au Liban n'ont pas signalé le crime (Photo, Reuters/Archives).
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Publié le Samedi 26 novembre 2022

Liban: Une campagne pour modifier les peines pour les crimes d'agression sexuelle

  • Les forces de sécurité: Une moyenne de six agressions sexuelles signalées par mois
  • Le message principal d’ABAAD indique que l'agression sexuelle est un crime qui mérite une peine sérieuse

BEYROUTH: Vendredi, ABAAD a lancé une campagne pour demander l’amendement du chapitre sept du Code pénal libanais lié aux crimes d'agression sexuelle, en appelant à la mise en œuvre de sanctions plus strictes pour ces crimes.

Le Centre de ressources pour l'égalité des sexes, ABAAD, est une organisation accréditée par le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) qui vise à atteindre l'égalité des sexes en tant que condition essentielle du développement social et économique durable dans la région MENA.

Cette campagne coïncide avec la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre. La Commission des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes lance une campagne de 16 jours pour lutter contre la violence sexiste. Certains partis et syndicats libanais, tels que le Courant patriotique libre, le parti Kataeb libanais et la Fédération nationale des syndicats d'ouvriers et d'employés ont répondu à l’appel des Nations unies en organisant des réunions vendredi.

Une récente enquête nationale d’ABAAD a montré que plus de la moitié des femmes victimes d'agression sexuelle au Liban n'ont pas signalé le crime à cause de considérations liées à la dignité et à l'honneur.

Une victime d'agression sexuelle qui a partagé son expérience avec ABAAD a révélé: «J'ai été violée et j'ai découvert que j'étais enceinte cinq mois après le crime. Ma famille m'a interdit de dénoncer l'agresseur par crainte de ce que les gens diraient et mon frère a menacé de me tuer. J'étais dans un état de choc profond et j'étais vraiment perturbée psychologiquement, éprouvant une peur et une anxiété constantes et voulant m'isoler.»

L'enquête a indiqué: «Six femmes sur dix qui ont été agressées sexuellement au Liban n'ont pas signalé le crime à cause de considérations liées à la dignité et à l'honneur. Si 75% des femmes considèrent que l'agression sexuelle est avant tout une agression physique et psychologique contre les femmes, 71% ont signalé que la société la considère comme une atteinte à l'honneur de la famille.»

Selon les chiffres des Forces de sécurité, 57 cas d'agression sexuelle ont été signalés entre janvier 2022 et octobre 2022 au Liban; 20 cas de viols et 37 cas de harcèlement sexuel; soit une moyenne de six cas par mois.

Le message principal d’ABAAD indique que l'agression sexuelle est un crime qui mérite une peine sérieuse afin de rendre justice aux victimes avant tout et de protéger les femmes et les filles contre ces crimes.

L'enquête nationale de l'organisation a porté sur 1 800 femmes et jeunes filles résidant au Liban (1 200 Libanaises, 400 Syriennes et 200 Palestiniennes), dont l'âge varie entre 18 et 50 ans, venant de différents milieux et vivant dans diverses régions libanaises.

Ghida Anani, directrice d’ABAAD, a affirmé: «Nous avons déjà commencé à coordonner avec tous les blocs parlementaires concernés au sein du Parlement libanais afin de soumettre les propositions d'amendements juridiques du chapitre sept du Code pénal libanais. Nous comptons sur le corps législatif libanais pour approuver les amendements proposés et offrir à chaque survivante et victime de ces crimes la justice qu’elles méritent.»

Selon l'enquête, six femmes sur dix qui ont été agressées sexuellement n'ont pas signalé l’agression pour des raisons de dignité et d'honneur et cinq femmes sur dix qui ont été agressées sexuellement ne l’ont pas signalée parce que leur famille a refusé de le faire pour des raisons de dignité et d'honneur.

Il semble remarquable que le comportement des femmes change en ce qui concerne le fait de signaler le crime, car cela diffère entre celles qui ont été agressées sexuellement et celles qui n'ont pas subi d'agression sexuelle.

Les femmes qui n'ont pas subi de violence sexuelle ont confirmé, à un taux très élevé (84%), qu'elles signaleraient une telle agression. Cependant, ce pourcentage a diminué de manière significative (55%) pour les femmes qui ont été agressées sexuellement, sous la pression de la dignité et de l'honneur.

L'un des témoignages a déclaré: «J'ai été violée. Je ne l'ai pas signalé aux forces de sécurité parce que je n'avais pas de documents légaux. Je suis réfugiée au Liban depuis des années et je craignais d'être arrêtée. Je n'ai parlé à personne de ce crime et ce qui me tourmente le plus aujourd'hui, c'est que l'auteur du crime n'a pas été puni.»

Quatre femmes sur dix qui ont été agressées sexuellement n'ont pas signalé l'agression parce que personne ne les croirait. En revanche, deux autres ne l'ont pas signalé parce qu'elles ne pensaient pas que des mesures seraient prises contre l'auteur de l'agression.

Les articles 503 et 504 du code pénal libanais définissent le crime de viol comme le fait de contraindre, par la violence, la menace, la tromperie ou l'abus d'une déficience mentale ou physique, une personne autre que son conjoint à avoir des rapports sexuels et fixent la peine pour ce délit.

«60% des participantes à l'étude sont favorables à l'augmentation des peines pénales jusqu'à la prison à vie pour les auteurs de violences sexuelles, d'actes indécents et de menaces, tandis que 56% des participantes à l'étude considèrent que les peines actuelles contre les auteurs de violences sexuelles, d'actes indécents et de menaces sont injustes et sont en faveur de leur augmentation jusqu'à la prison à vie», a mentionné l'enquête.

Les organisations ont déjà œuvré à l'abolition de l'article 522 du code pénal libanais, qui exempte un violeur de toute sanction s'il épouse la victime.

Le Groupe de travail sur le genre, le Groupe de travail sur la violence basée sur le genre, et la Commission nationale pour les femmes libanaises ont déclaré: «La violence à l'égard des femmes et des filles demeure la violation des droits de l'homme la plus répandue et la plus omniprésente dans le monde, touchant plus d'une femme sur trois selon les estimations; un chiffre qui n'a pratiquement pas changé au cours de la dernière décennie. Les estimations mondiales les plus récentes montrent qu'en moyenne, une femme ou une fille est tuée par un membre de sa propre famille toutes les 11 minutes.»

Dans ce contexte, Joanna Wronecka, coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, a indiqué: «Les 16 jours d'activisme nous rappellent que nous ne devons pas rester inactifs face à une telle violation du droit fondamental des femmes à vivre dans la dignité, à l'abri de la violence et de la peur. Le redressement du Liban et la construction d'un avenir meilleur pour le pays et ses citoyens dépendent dans une large mesure de l'émancipation des femmes et de l'espace qui leur est donné afin de jouir pleinement de leurs droits en tant que partenaires actifs de la société. Les Nations unies sont prêtes à soutenir le Liban dans ce processus.»

La campagne, qui se déroulera pendant 16 jours, du 25 novembre au 10 décembre, consiste en une campagne sur les médias sociaux avec les hashtags #16days et #سوا_ضد_العنف. Elle comprendra également une vidéo et une série de messages sur les médias sociaux appelant à l'engagement de tous en vue de protéger les femmes et les filles.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Cisjordanie: un assaillant tire sur un bus scolaire près de Jéricho, 3 blessés

Ci-dessus, les forces de sécurité israéliennes montent la garde sur une route de Cisjordanie occupée après une fusillade le 28 mars 2024. (AFP)
Ci-dessus, les forces de sécurité israéliennes montent la garde sur une route de Cisjordanie occupée après une fusillade le 28 mars 2024. (AFP)
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  • Un homme de 30 ans a été grièvement blessé dans l'attaque, et deux autres, un homme de 21 ans et un adolescent de 13 ans ont été légèrement blessés
  • Selon la radio publique israélienne, l'assaillant qui, était cagoulé et muni d'une arme automatique, a tiré peu après 07H00 sur les véhicules israéliens

JERUSALEM: Trois personnes parmi lesquelles un adolescent ont été blessées jeudi par un assaillant qui a tiré sur plusieurs véhicules dont un bus scolaire près de Jéricho, en Cisjordanie occupée, selon l'armée et les services de secours israéliens.

"Un terroriste a tiré sur plusieurs véhicules près de la ville d'al-Auja", à une dizaine de km au nord de la ville palestinienne de Jéricho, a indiqué l'armée dans un communiqué. Un porte-parole militaire a précisé qu'il s'agissait de deux autobus et de deux voitures.

Un homme de 30 ans a été grièvement blessé dans l'attaque, et deux autres, un homme de 21 ans et un adolescent de 13 ans ont été légèrement blessés, ont indiqué les services de secours israéliens dans un communiqué.

Selon la radio publique israélienne, l'assaillant qui, était cagoulé et muni d'une arme automatique, a tiré peu après 07H00 sur les véhicules israéliens.

Des impacts de balles sur les fenêtres d'un autobus étaient visibles sur des images diffusées par la chaîne de télévision publique israélienne qui a précisé que le véhicule était équipé de vitres blindées.

L'armée a envoyé des renforts sur place et bloqué les routes. Elle recherche activement l'assaillant, précise le communiqué de l'armée qui ne donne pas de détails sur l'identité des blessés.

Les violences se sont intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent de commandos du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre.

Selon l'Autorité palestinienne, plus de 440 Palestiniens ont depuis été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens, et des milliers d'autres ont été arrêtés.

Au moins 17 soldats ou civils israéliens ont été tués dans des attaques, selon les autorités israéliennes.


Alerte météorologique en Arabie saoudite jusqu'à lundi

La Direction générale de la protection civile a déclaré que des risques d'orages étaient prévus jusqu'à lundi. (SPA)
La Direction générale de la protection civile a déclaré que des risques d'orages étaient prévus jusqu'à lundi. (SPA)
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  • La Direction générale de la défense civile a déclaré qu'il pourrait y avoir des orages de jeudi à lundi.
  • La direction a appelé le public à rester en sécurité et à s'éloigner des endroits susceptibles d'être touchés par des inondations ou d'être submergés.

RIYADH : Le public a été invité à faire preuve de prudence au cours des prochains jours, des alertes météorologiques ayant été émises dans plusieurs régions d'Arabie saoudite.

La Direction générale de la défense civile a déclaré qu'il pourrait y avoir des orages de jeudi à lundi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Des pluies modérées à fortes, entraînant des pluies torrentielles, de la grêle et des vents violents, sont prévues pour la région de La Mecque, y compris la capitale sainte, Al-Jumum, Al-Kamil, Bahra, Khulais, Taif, Maysan, Adham, Al-Ardiyat, Tarbah, Raniyah, Al-Muwayh, et Al-Khurmah.

La région de Riyadh sera affectée par des conditions météorologiques similaires, y compris la capitale, Diriyah, Afif, Al-Dawadmi. Al-Quwayiyah, Al-Majma'ah, Thadiq, Marrat, Al-Ghat, Al-Zulfi, Shaqraa, Rumah, Huraymila, Darma, Al-Muzahmiyah, Al-Kharj, Wadi Al-Dawasir, Al-Salil, Al-Aflaj, Hotat Bani Tamim et Al-Hareeq.

Il en va de même pour les régions de Jazan, Asir, Al-Baha, Madinah, Tabuk, Al-Jawf, la frontière nord, Hail, Al-Qassim et la province orientale.

Certaines parties de la région de Makkah, y compris Jeddah, Rabigh, Al-Laith, Al-Qunfudhah, seront affectées par des précipitations modérées pouvant conduire à des pluies torrentielles, de la grêle et des vents violents.

Certaines zones des régions de Jazan, Najran et de la province orientale seront affectées par des pluies légères à moyennes et des vents descendants actifs qui soulèvent la poussière et la saleté, a ajouté l'autorité.

La direction a appelé le public à rester en sécurité et à s'éloigner des endroits susceptibles d'être touchés par des inondations ou d'être submergés. Elle a exhorté les gens à ne pas se baigner dans de tels endroits, car cela serait dangereux, et à se conformer aux instructions diffusées par les médias ou les réseaux sociaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite accueille une conférence sur le rôle des universités dans la promotion de la coexistence pacifique

L'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud de Riyad accueillera le mois prochain une conférence internationale sous le patronage du roi Salman. (X : @IMSIU_EDU_FR)
L'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud de Riyad accueillera le mois prochain une conférence internationale sous le patronage du roi Salman. (X : @IMSIU_EDU_FR)
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  • L'événement aura lieu à l'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud les 28 et 29 avril.
  • l'objectif de l'événement c'est de "mettre en évidence les expériences des universités dans la promotion de ces nobles valeurs

RIYADH : L'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud de Riyad accueillera le mois prochain une conférence internationale intitulée "Le rôle des universités dans la promotion des valeurs d'appartenance nationale et de coexistence pacifique". Elle se tiendra les 28 et 29 avril sous le patronage du roi Salman.

Ahmed bin Salem Al-Ameri, le président de l'université, a remercié le roi pour son soutien et a déclaré que l'objectif de l'événement c'est de "mettre en évidence les expériences des universités dans la promotion de ces nobles valeurs, et de démontrer l'importance d'une doctrine correcte et de l'approche de la modération", a rapporté l'agence de presse saoudienne mercredi.

Parmi les participants figurent des dirigeants, des dignitaires, des universitaires et des intellectuels du Royaume et d'autres pays, a-t-il ajouté, qui partageront leur expertise juridique, scientifique et sociale au cours de conférences, de sessions de discussion et d'ateliers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com