L'Afghanistan, pays «oublié», à l'affiche de deux nouveaux documentaires

 Sur cette photo d'archives prise le 10 septembre 2022, (de gauche à droite) le réalisateur Marcel Mettelsiefen, l'ancien maire de Maidan Shahr, en Afghanistan, Zarifa Ghafari et la réalisatrice Tamana Ayazi posent pour l'AFP lors du Festival international du film de Toronto 2022 à Toronto, au Canada. (AFP).
Sur cette photo d'archives prise le 10 septembre 2022, (de gauche à droite) le réalisateur Marcel Mettelsiefen, l'ancien maire de Maidan Shahr, en Afghanistan, Zarifa Ghafari et la réalisatrice Tamana Ayazi posent pour l'AFP lors du Festival international du film de Toronto 2022 à Toronto, au Canada. (AFP).
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Publié le Dimanche 27 novembre 2022

L'Afghanistan, pays «oublié», à l'affiche de deux nouveaux documentaires

  • «Nous avons oublié ce qu'il s'est passé» en Afghanistan, souligne le réalisateur de «Retrograde», Matthew Heineman
  • «Il n'y a pas grand monde qui parle de ce pays que nous avons laissé derrière nous», regrette-t-il

LOS ANGELES : Si la guerre en Ukraine attire toute l'attention, deux documentaires entendent braquer les projecteurs sur l'histoire de victimes du conflit en Afghanistan, plus d'un an après le brusque retrait des troupes américaines.

Le documentaire "Retrograde", produit par National Geographic et diffusé aux Etats-Unis début décembre, suit un général afghan qui a tenté en vain de contenir l'avancée des talibans à l'été 2021. Le film "In Her Hands: un destin afghan", déjà disponible sur Netflix, retrace quant à lui l'histoire de l'une des plus jeunes femmes maires en Afghanistan, qui a dû fuir le pays lorsque les islamistes ont pris le pouvoir.

"Nous avons oublié ce qu'il s'est passé" en Afghanistan, souligne le réalisateur de "Retrograde", Matthew Heineman. "Il n'y a pas grand monde qui parle de ce pays que nous avons laissé derrière nous", regrette-t-il.

Zarifa Ghafari, l'ancienne maire à l'affiche de "In Her Hands", a estimé auprès de l'AFP que sous le règne des talibans, l'Afghanistan est "le seul pays au monde aujourd'hui où une femme peut vendre son corps, ses enfants, tout ce qu'elle veut, mais ne peut pas aller à l'école".

Mais, déplore-t-elle, "l'Afghanistan n'est plus le sujet des discussions" dans les réunions diplomatiques internationales.

Les deux films commencent quelques mois avant le retrait des troupes américaines, alors que les protagonistes tentent de bâtir un avenir meilleur pour leur pays. Ils se terminent avec ces derniers, contraints de regarder de l'étranger les talibans détruire ce qu'il ont tenté de construire.

Dans "Retrograde", le général afghan Sami Sadat a accepté que les caméras de Matthew Heineman le suivent alors qu'il dirigeait les opérations pour repousser les talibans, après que les Américains ont quitté une base dans le sud du pays.

"Tous les signes disaient +arrêtez, abandonnez, c'est fini+, et il avait cette foi aveugle que peut-être, juste peut-être, s'il s'accrochait à (la ville de) Lashkar Gah ou à (la province de) Helmand, ils pourraient vaincre les talibans ", se souvient le réalisateur.

Sami Sadat a finalement dû s'enfuir dans le chaos de l'aéroport de Kaboul en août 2021, filmé par l'équipe de tournage, alors que les Afghans se massaient aux grilles, espérant trouver une place dans les derniers avions américains en partance.

"C'était l'une des choses les plus difficiles dont j'ai été témoin dans ma carrière", raconte Matthew Heineman, nommé aux Oscars pour "Cartel Land", sorti en 2015.

Prise pour cible

Zarifa Ghafari a survécu à des tentatives d'assassinat et a vu son père abattu par les talibans avant de quitter elle aussi l'Afghanistan lorsque les islamistes se sont installés.

"En parlant de ce moment, je ne peux toujours pas m'arrêter de pleurer...", confie l'élue, elle qui s'est attirée l'ire des talibans en défendant l'accès des filles à l'éducation après avoir été nommée maire de Maidan Shahr, près de Kaboul, à 24 ans.

Les réalisateurs de "In Her Hands: un destin afghan" sont retournés depuis en Afghanistan pour filmer Massoum, ancien chauffeur de Zarifa Ghafari désormais au chômage, se rapprocher des talibans, même après qu'ils eurent visé sa cliente dans le passé.

"L'histoire de Massoum est celle de l'Afghanistan, où les gens se sentent trahis", ajoute Zarifa Ghafari.

Partager leur douleur

Bien que les conflits en Afghanistan et en Ukraine soient de nature très différente, les deux films offrent un récit édifiant sur ce qui peut arriver lorsque l'Occident se détourne d'un affrontement pour un autre.

"Il est évident que cela s'est produit tout au long de l'histoire et que cela continuera à se produire à l'avenir. Et donc, que pouvons-nous apprendre de cette expérience?" s'interroge Matthew Heineman.

"Peu importe ce qui se passe en Ukraine et ce qui s'est passé en Ukraine, nous vivons la même chose qu'eux depuis 60 ans" en Afghanistan, affirme Zarifa Ghafari. "Nous partageons leur douleur".


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com