Mondial: créer le «chaos» sans perdre «l'équilibre», l'équation des Bleus

TOPSHOT - L'attaquant français #10 Kylian Mbappe regarde le ballon lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la France et le Danemark au stade 974 de Doha le 26 novembre 2022. (Photo de FRANCK FIFE / AFP)
TOPSHOT - L'attaquant français #10 Kylian Mbappe regarde le ballon lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la France et le Danemark au stade 974 de Doha le 26 novembre 2022. (Photo de FRANCK FIFE / AFP)
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Publié le Lundi 28 novembre 2022

Mondial: créer le «chaos» sans perdre «l'équilibre», l'équation des Bleus

  • Au Qatar, l'équipe de France a retrouvé sa ligne de quatre défenseurs, comme en Russie, mais elle joue avec un joueur offensif en plus
  • Fini le trio d'attaque, place à un quatuor avec, à la baguette, Antoine Griezmann en milieu ratisseur et créateur, Olivier Giroud en pivot, Mbappé et Dembélé en feux follets sur les côtés

DOHA: Lors de ce Mondial, le danger peut venir de tous les côtés chez les Bleus, avec le roi du K.-O. Kylian Mbappé ou le créateur de "chaos" Ousmane Dembélé, au coeur d'une animation "assez imprévisible" qui impose cependant une gestion minutieuse de "l'équilibre" cher à Didier Deschamps.

Tactiquement, le sélectionneur a changé de braquet à plusieurs reprises depuis le Mondial-2018, avec l'obsession d'utiliser le système épousant au mieux les qualités de ses joueurs. Avant le départ à Doha, les derniers résultats décevants et la cascade de blessés l'ont toutefois contraint à revoir ses plans, au dernier moment.

Au Qatar, l'équipe de France a retrouvé sa ligne de quatre défenseurs, comme en Russie, mais elle joue avec un joueur offensif en plus. Fini le trio d'attaque, place à un quatuor avec, à la baguette, Antoine Griezmann en milieu ratisseur et créateur, Olivier Giroud en pivot, Mbappé et Dembélé en feux follets sur les côtés.

"L'adversaire sait qu'il y a du danger à gauche, dans l'axe, et à droite", a résumé Deschamps dimanche. Mais les ailes ne se déploient pas de la même manière.

A gauche, le latéral Theo Hernandez forme un attelage résolument attiré vers le but adverse avec Mbappé, double buteur contre le Danemark (2-1). A droite, Benjamin Pavard ou Jules Koundé se concentre sur le travail défensif en collant davantage la ligne de touche derrière Dembélé, dribbleur intenable chargé "d'amener (...) le chaos en défense", comme Deschamps l'a décrit sur TF1.

La rotation dans l'ère Deschamps, large mais peu convaincante

Rarement décisif sous le mandat de Didier Deschamps, le troisième match de groupe en grande compétition a souvent offert du temps de jeu aux "coiffeurs". Mais ces remplaçants aux dents longues n'ont jamais marqué beaucoup de points en équipe de France.

La rotation annoncée par le sélectionneur pour Tunisie-France mercredi (16h00) au Mondial-2022 sourira-t-elle à certains Bleus ?

Mondial-2014: Equateur-France, 0-0

Après les probants succès contre le Honduras (3-0) et la Suisse (5-2), Deschamps effectue six changements pour défier l'Equateur, alors que la qualification n'est pas encore acquise à 100%.

Si le gardien Hugo Lloris tient son rang, la défense est remodelée à 75%, seul Mamadou Sakho conservant sa place pour une heure de jeu. Paul Pogba et Antoine Griezmann, laissés de côté contre la Suisse, retrouvent le "onze" de départ aux côtés des cadres Blaise Matuidi et Moussa Sissoko.

Déjà auteur de trois buts en deux matches et candidat au titre de meilleur buteur du Mondial - comme Kylian Mbappé en 2022 -, Karim Benzema est maintenu en attaque mais il ne brille pas. Le joueur du Real Madrid ne marquera plus du tournoi.

Le match nul assure l'essentiel: un ticket pour les huitièmes de finale avec la première place de groupe. Mais la prestation insipide ne bouscule aucunement la hiérarchie, même si Morgan Schneiderlin réussit ses débuts en Coupe du monde au milieu.

Euro-2016: Suisse-France, 0-0
Déjà qualifiée pour les huitièmes de son Euro, la France obtient le match nul qui lui assure la

première place de groupe avec cinq changements, tous au milieu et en attaque.

La défense, inchangée, tient le choc. Et contrairement à 2014, plusieurs joueurs parviennent à se maintenir dans le "onze" en huitième de finale: c'est le cas de Pogba et de Griezmann, ce dernier se montrant étincelant en phase finale.

Olivier Giroud et Dimitri Payet, titulaires en puissance, profitent de ce match pour se reposer.

Mondial-2018: Danemark-France, 0-0

Contre le Danemark, le scénario est le même qu'en 2016: les Bleus n'ont besoin que d'un point pour s'assurer la première place, au stade Loujniki de Moscou.

Une fois n'est pas coutume, même Lloris fait partie de la rotation, au profit de Steve Mandanda, et cinq autres changements sont effectués par le staff.

L'ossature reste néanmoins bien en place, avec Raphaël Varane en défense, N'Golo Kanté au milieu et la doublette Giroud-Griezmann en attaque.

Mbappé est préservé au coup d'envoi, comme Pogba. Satisfait avec ce match nul, le Danemark reste regroupé et les Bleus n'enflamment jamais la rencontre. "On n'allait pas non plus prendre de risques inconsidérés", soulignera Deschamps après le match.

Le sélectionneur a en tête son équipe-type depuis le deuxième match contre le Pérou (1-0) et il y reviendra dès les huitièmes de finale contre l'Argentine (4-3), ramenant très peu d'enseignements de ce triste Danemark-France.

Et en 2022 ?

"Il y aura évidemment des changements", a confirmé Deschamps dimanche sur Téléfoot, car les Bleus sont "déjà qualifiés (...) avec de fortes probabilités de rester premiers, ce qui n'était pas le cas en 2018", ni à l'Euro en 2021 d'ailleurs, avant un France-Portugal décisif pour la tête du groupe.

Le sélectionneur a plusieurs paramètres à prendre en compte avant de se décider.

L'état physique des troupes peut le convaincre de reposer certains cadres ou au contraire de leur donner du rythme. A titre d'exemple, Olivier Giroud a reçu un coup à une cheville samedi contre le Danemark (2-1) et Raphaël Varane, revenu à la compétition cinq semaines après sa blessure, a besoin de temps de jeu pour retrouver l'intégralité de ses sensations.

Tunisie-France est sans doute aussi l'ultime occasion de tester une doublure à Theo Hernandez comme latéral gauche, avec Eduardo Camavinga comme profil privilégié.

Les égos sont également un paramètre non négligeable: Kylian Mbappé semble déterminé à marquer le tournoi de son empreinte.

Avec cinq changements et non trois comme lors des précédents Mondiaux, Deschamps a néanmoins plus de marge pour oxygéner son groupe en cours de match.

Et l'hypothèse d'une perte de rythme éventuelle pour les joueurs mis au repos ne se pose pas vraiment, car le calendrier resserré du Mondial qatari prévoit un 1/8 de finale le 4 décembre en cas de première place, soit seulement huit jours après France-Danemark.

Griezmann, le balancier

"Le fait d'avoir parfois des déséquilibres, ça nous permet aussi d'être plus dangereux, plus tranchants offensivement", a fait valoir Raphaël Varane devant la presse. "Quand on perd d'un coté, on gagne de l'autre", a expliqué le défenseur central, de retour comme titulaire face aux Danois.

Une telle asymétrie réclame une compensation de chaque instant pour les milieux, tout particulièrement, obligés de coulisser perpétuellement pour assurer la balance.

C'est là où Griezmann entre en jeu, dans une position hybride à mi-chemin entre les milieux relayeurs derrière et le trident d'attaquants devant.

"Il marquera moins de buts, certainement, parce qu'il y a du monde devant, mais il est tellement utile, intelligent, pour faire les compensations et permettre à l'équipe d'avoir un bon équilibre tout en ayant beaucoup de joueurs offensifs", a pointé Deschamps après le succès contre le Danemark.

Le sélectionneur a d'ailleurs noté des progrès par rapport à la victoire initiale contre l'Australie (4-1), à mettre au crédit de "Grizi" et des autres attaquants.

Il y a eu de "meilleurs équilibres" grâce à "une disponibilité très importante des joueurs offensifs pour faire des efforts, des déplacements les uns par rapport aux autres", s'est-il satisfait.

"A partir du moment où tous les joueurs sont concernés sans ballon et travaillent ensemble, peu importe le nombre de joueurs offensifs, on fait le boulot et cela crée cette solidité collective", a insisté Varane.

Attention à la déconcentration

La réussite de cette animation exige une débauche d'énergie importante, une concentration maximale et une solidarité d'équipe sans faille. Si l'une des pièces vient à manquer, danger!

En bon capitaine, Hugo Lloris l'a souligné dans les couloirs du stade 974 de Doha après le succès contre les Danois.

"On ne peut pas omettre qu'aujourd'hui, nous avons eu une période plus difficile dans ce match. Il y a eu probablement un peu de fatigue, on a perdu notre concentration et le Danemark est revenu et a même eu deux occasions pour prendre l'avantage", a souligné le gardien, trop souvent mis à contribution en fin de partie.

Pour l'heure, la France a néanmoins réussi à assimiler les principes de jeu impulsés par Deschamps, de surcroît en un temps record en l'absence de véritable préparation. Sur le terrain, cela débouche sur un jeu attrayant et "assez imprévisible", selon la formule de Varane.

"On peut jouer avec bloc bas, pressing haut, en possession, en contre-attaque, on a des joueurs avec des qualités différentes et complémentaires. C'est à nous de choisir la bonne arme pour être dangereux", a analysé le joueur de Manchester United.


Municipales à Paris: vers un accord historique à gauche dès le premier tour

A  Paris, socialistes, écologistes et communistes s'apprêtent à sceller pour la première fois leur union dès le premier tour des municipales, derrière l'ex-premier adjoint socialiste Emmanuel Grégoire. Une alliance arrachée au terme de négociations délicates, mais réclamée sur le terrain face à une droite revigorée autour de Rachida Dati. (AFP)
A Paris, socialistes, écologistes et communistes s'apprêtent à sceller pour la première fois leur union dès le premier tour des municipales, derrière l'ex-premier adjoint socialiste Emmanuel Grégoire. Une alliance arrachée au terme de négociations délicates, mais réclamée sur le terrain face à une droite revigorée autour de Rachida Dati. (AFP)
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  • Depuis 09H00 ce mercredi, les écologistes parisiens sont invités à voter pour cet accord afin de faire "une liste commune, une union très très large de toutes les forces de gauche qui le souhaitent. C'est nouveau, c'est vraiment quelque chose d'historique
  • Si socialistes et écologistes gouvernent ensemble la capitale depuis 2001, ils n'avaient encore jamais mené campagne commune dès le premier tour

PARIS: A Paris, socialistes, écologistes et communistes s'apprêtent à sceller pour la première fois leur union dès le premier tour des municipales, derrière l'ex-premier adjoint socialiste Emmanuel Grégoire. Une alliance arrachée au terme de négociations délicates, mais réclamée sur le terrain face à une droite revigorée autour de Rachida Dati.

Depuis 09H00 ce mercredi, les écologistes parisiens sont invités à voter pour cet accord afin de faire "une liste commune, une union très très large de toutes les forces de gauche qui le souhaitent. C'est nouveau, c'est vraiment quelque chose d'historique pour nous", a déclaré sur franceinfo le candidat écologiste David Belliard.

Si socialistes et écologistes gouvernent ensemble la capitale depuis 2001, ils n'avaient encore jamais mené campagne commune dès le premier tour.

Cet accord, qui prévoit le désistement de David Belliard et de son homologue communiste Ian Brossat, sera soumis au vote des trois formations politiques, dont les 2.500 adhérents écologistes.

"Ce soir, dans la nuit, on connaîtra la réponse et (...) dès demain (jeudi) moi je suis prêt, dans toutes les configurations, à continuer la campagne", a ajouté M. Belliard, disant souhaiter "bousculer cette élection en faisant quelque chose d'historique".

"Quand une droite extrémisée menace, nous avons le devoir d'unir nos forces", a posté sur X Ian Brossat.

Interrogé sur la possibilité d'une union au second tour avec LFI, David Belliard s'est dit favorable à une "candidature unique à gauche".

"On est dans une élection difficile, dans laquelle il y a des enjeux (...) énormes pour Paris (...)  Et nous avons face à nous une droite qui est une droite populiste, affairiste, qui aujourd'hui est très brutale", a-t-il souligné.

Selon l'accord consulté par l'AFP, les partenaires s'engagent "à tout faire pour qu'il n'y ait qu'une seule liste de gauche au second tour", excluant toute alliance avec le candidat Horizons soutenu par Renaissance Pierre-Yves Bournazel.

"Parfois douloureux" 

Initialement annoncée pour octobre, cette alliance, qui devrait également associer Place publique et possiblement L'Après (ex-LFI), est le fruit de plus de trois mois de tractations serrées.

"Si un accord historique comme celui-ci n'avait jamais été réalisé auparavant c'est d'abord parce que c'est difficile et parfois douloureux. Cela implique que certains sortent des listes", a glissé une source socialiste.

Les discussions achoppaient notamment sur la place des écologistes en lice pour le Conseil de Paris dans un contexte de changement de mode de scrutin. Cette réforme est vivement critiquée par l'exécutif sortant, qui y voit une manoeuvre visant à faire gagner la droite.

Selon l'accord, 36 écologistes seraient éligibles contre 28 élus actuellement.

Source de profondes crispations chez les militants socialistes, les écologistes ont également obtenu que David Belliard soit tête de liste dans le XIe arrondissement, où fut élu Léon Blum et où l'est l'actuelle maire socialiste Anne Hidalgo. Une troisième mairie verte en plus de celles du XIIe et du XIVe qu'ils administrent déjà.

"C'est une révolution du point de vue de la gouvernance car il prévoit un meilleur partage entre les différents membres de cette alliance au sein de laquelle personne n'aura la majorité seul", souffle un cadre écologiste.

Revendiquant leur rôle central dans la transformation de l'espace public, de l'essor des pistes cyclables aux "rues aux écoles", les écologistes conditionnaient de fait leur retrait à l'obtention de concessions significatives.

L'accord prévoit également un renforcement des pouvoirs des maires d'arrondissement.

Parmi les "marqueurs communs" figurent notamment la revalorisation du périscolaire, un service de garde d'enfant universel, l'objectif de 40% de logement public (dont 30% de logement social), ou encore la poursuite de la piétonnisation et du verdissement de la ville.

Parmi les points de divergence, on trouve l'avenir du Parc des Princes.

"C'est un rassemblement historique qui a un coût très important pour les socialistes", a reconnu une source à gauche, pour qui les écologistes en sortiront "renforcés" alors qu'ils "reculent partout en France".

"Avec cette liste d'union il y aura un effet vote utile (...) Ca va forcément ouvrir une dynamique", estime-t-on de même source.

A l'instar de Paris, la plupart des grandes villes dirigées par la gauche ont franchi le pas d'une alliance dès le premier tour.

 

 


Crise de la dermatose en France : les vétérinaires cibles de menaces

La colère des agriculteurs français contre l'abattage des troupeaux affectés par cette maladie, qui a d'abord visé le gouvernement, s'est aussi tournée depuis plusieurs jours contre les vétérinaires, chargés des "dépeuplements" des bovins, selon les termes utilisés par l'Ordre des vétérinaires, institution professionnelle chargée d'encadrer la profession. (AFP)
La colère des agriculteurs français contre l'abattage des troupeaux affectés par cette maladie, qui a d'abord visé le gouvernement, s'est aussi tournée depuis plusieurs jours contre les vétérinaires, chargés des "dépeuplements" des bovins, selon les termes utilisés par l'Ordre des vétérinaires, institution professionnelle chargée d'encadrer la profession. (AFP)
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  • La colère des agriculteurs français contre l'abattage des troupeaux affectés par cette maladie, qui a d'abord visé le gouvernement, s'est aussi tournée depuis plusieurs jours contre les vétérinaires, chargés des "dépeuplements" des bovins
  • "Il a essayé de péter ma vitre (de voiture) avec son poing", a raconté à l'AFP une vétérinaire libérale exerçant dans la Savoie (est), qui a requis l'anonymat à la suite de cet incident avec des éleveurs

PARIS: "Vétérinaires = assassins", cliniques taguées "vétos = collabos"... "On a le droit à tout", déplore David Quint, président du Syndicat français des vétérinaires libéraux, qui témoigne du malaise dans la profession, en première ligne dans la gestion de l'épizootie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

La colère des agriculteurs français contre l'abattage des troupeaux affectés par cette maladie, qui a d'abord visé le gouvernement, s'est aussi tournée depuis plusieurs jours contre les vétérinaires, chargés des "dépeuplements" des bovins, selon les termes utilisés par l'Ordre des vétérinaires, institution professionnelle chargée d'encadrer la profession.

"Il a essayé de péter ma vitre (de voiture) avec son poing", a raconté à l'AFP une vétérinaire libérale exerçant dans la Savoie (est), qui a requis l'anonymat à la suite de cet incident avec des éleveurs.

Durant l'été, elle a été mandatée pour abattre un cheptel dans une exploitation. "Deux voitures se sont garées au milieu de la route comme des cowboys pour nous bloquer le passage et on nous a demandé si nous étions +fiers de ce que nous avions fait+, mon confrère et moi", se souvient-elle.

"Ils étaient quatre, c'était stressant, j'ai appelé la gendarmerie et porté plainte le soir même", rapporte la vétérinaire.

"Pris en étau" 

"On est pris en étau entre la souffrance du monde agricole d'un côté et le fait de devoir faire notre métier de l'autre", a regretté auprès de l'AFP Jean-Yves Gauchot, président de la Fédération des syndicats vétérinaires.

Lundi, le vétérinaire a reçu cette menace: "dans un autre temps, votre tête aurait fini au bout d'une pique", après s'être exprimé sur la chaîne d'information BFMTV, une première en 35 années d'expérience.

Une enquête a été ouverte mardi par le parquet de Bergerac (sud-ouest) pour menaces de mort après la plainte du praticien.

"Il ne faut pas laisser passer", défend-il, appelant ses confrères à porter plainte en cas de menaces.

Il n'y a "rien qui justifie que l'on menace quelqu'un de mort", a réagi mardi David Quint, lors d'une conférence de presse de l'Ordre des vétérinaires et de plusieurs organisations syndicales, qualifiant ces intimidations d'"inacceptables".

La stratégie gouvernementale de lutte contre cette maladie animale très contagieuse, non transmissible à l'homme mais qui peut toucher très durement le cheptel, prévoit l'abattage systématique d'un troupeau dès la détection d'un cas, ce qui cristallise les tensions d'une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (deuxième syndicat) et de la Confédération paysanne (3e).

"N'allez pas trop loin sinon vous n'aurez plus de vétérinaires !", a mis en garde le président du Conseil national de l'Ordre, Jacques Guérin, interrogé par l'AFP en marge de la conférence.

Droit de retrait ? 

Face à la pression qui a "monté d'un cran", il a appelé les vétérinaires à faire valoir leur droit de retrait "si les conditions ne réunissent pas leur sécurité et celle de leurs proches".

Cela signifie qu'un vétérinaire habilité et mandaté par une préfecture pour abattre un élevage pourrait refuser sa tâche, tout en argumentant les raisons auprès du préfet, explique l'Ordre, qui ne soutiendra toutefois pas les clauses de retrait "de principe".

Le standard de l'Ordre des vétérinaires est "submergé d'appels de personnes complotistes, antivax, anti-tout, qui déversent des tombereaux de bêtises à l'encontre de la profession. Cela finit par impacter fortement le moral des vétérinaires", déplorait son président il y a quelques jours auprès de l'AFP.

"C'est inadmissible de s'en prendre aux vétérinaires", a réagi auprès de l'AFP Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne, arguant que la "responsabilité du climat de défiance" est à "aller chercher du côté du ministère de l'Agriculture".

La Coordination rurale, syndicat concurrent, "condamne" également "toutes les menaces" envers les vétérinaires, selon François Walraet, secrétaire général du syndicat, joint par l'AFP.

"Ce sont nos partenaires (...) Ce n'est pas à eux qu'il faut s'adresser si on veut que le protocole évolue", abonde-t-il.

Les mesures actuelles sont "absolument ce qu'il faut faire" pour éradiquer ce "virus extrêmement résistant dans les milieux extérieurs", insiste par ailleurs la présidente de l'association de vétérinaires SNGTV, Stéphanie Philizot.


Explosion d'un immeuble dans l'Ain: un troisième corps retrouvé

Lors d'une visite sur les lieux mardi, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait déclaré qu'une personne "manque à l'appel, qui était probablement occupante d'un des logements". (AFP)
Lors d'une visite sur les lieux mardi, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait déclaré qu'une personne "manque à l'appel, qui était probablement occupante d'un des logements". (AFP)
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  • Selon les secours, "des moyens supplémentaires déployés mardi ont permis de lancer des recherches afin de retrouver une personne portée manquante, ainsi que de procéder à des reconnaissances de sécurité dans les bâtiments environnants"
  • "La personne a été retrouvée après une heure trente (de fouilles) avec les pelleteuses", a détaillé auprès de l'AFP une source secouriste

LYON: Le corps d'une femme a été retrouvé mardi soir à Trévoux dans l'Ain, au lendemain de l'explosion d'un immeuble de quatre étages qui a fait deux autres victimes, des garçons de 3 et 5 ans, ont indiqué mercredi les secours.

"La victime manquante a été retrouvée décédée peu après 20H00 dans les décombres par les sapeurs pompiers", ont indiqué les secours dans un communiqué, précisant qu'il s'agit d'une femme.

Selon les secours, "des moyens supplémentaires déployés mardi ont permis de lancer des recherches afin de retrouver une personne portée manquante, ainsi que de procéder à des reconnaissances de sécurité dans les bâtiments environnants", ont précisé les secours.

"La personne a été retrouvée après une heure trente (de fouilles) avec les pelleteuses", a détaillé auprès de l'AFP une source secouriste.

Lors d'une visite sur les lieux mardi, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait déclaré qu'une personne "manque à l'appel, qui était probablement occupante d'un des logements".

Deux frères âgés de 3 et 5 ans avaient été retrouvés lundi dans la soirée sous les décombres, en arrêt cardio-respiratoire et n'avaient pas pu être réanimés.

Outre les trois décès, 13 personnes ont été hospitalisées en urgence relative, 53 autres ont été prises en charge pour des blessures légères ou en cellule psychologique, selon le bilan des secours.

Les gendarmes sont chargés d'une enquête menée sous l'égide du parquet de Bourg-en-Bresse pour déterminer les causes de l'explosion qui a eu lieu vers 17H30 lundi au rez-de-chaussée de l'immeuble.

Le maire de Trévoux, Marc Péchoux, a évoqué devant la presse la piste d'une explosion due au gaz mais le parquet a souligné mardi dans un communiqué qu'à ce stade, les causes exactes n'étaient "pas encore déterminées avec certitude".

Au total 22 appartements et 7 maisons individuelles sont désormais inhabitables. Mardi, les propriétaires de 14 maisons ont pu regagner leur domicile, qui présentent "des dégâts mineurs", selon les secours.