Mondial: Talbi, la trajectoire ascendante du «Titi» parisien de la Tunisie

Le défenseur tunisien Montassar Talbi lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la Tunisie et l'Australie au stade Al-Janoub d'Al-Wakrah, au sud de Doha, le 26 novembre 2022. (Photo, AFP)
Le défenseur tunisien Montassar Talbi lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la Tunisie et l'Australie au stade Al-Janoub d'Al-Wakrah, au sud de Doha, le 26 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 28 novembre 2022

Mondial: Talbi, la trajectoire ascendante du «Titi» parisien de la Tunisie

Le défenseur tunisien  Montassar Talbi lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la Tunisie et l'Australie au stade Al-Janoub d'Al-Wakrah, au sud de Doha, le 26 novembre 2022. (Photo, AFP)
  • «On va essayer de gagner contre la France (...) On va jouer le match comme si c'était une finale», a promis le défenseur de Lorient au micro de beIN Sports, après la défaite (0-1) contre l'Australie
  • Le match contre la France lui donnera peut-être d'aussi belles émotions et s'il sait qu'empêcher les Bleus de marquer sera sa principale responsabilité, il s'en délecte d'avance

DOHA: Parisien de naissance avant de rentrer avec ses parents en Tunisie à 12 ans, le défenseur Montassar Talbi attend de pied ferme la France, mercredi (16h00), en s'accrochant au rêve d'une qualification historique pour les huitièmes de finale au Mondial-2022. 

"On va essayer de gagner contre la France (...) On va jouer le match comme si c'était une finale", a promis le défenseur de Lorient au micro de beIN Sports, après la défaite (0-1) contre l'Australie, samedi, qui complique la tâche des Aigles de Carthage. 

Une victoire mercredi contre les Bleus, déjà qualifiés, ne suffira pas. Il faudra espérer un nul entre le Danemark et l'Australie ou une victoire étriquée des Danois dans l'autre match, pour que la Tunisie atteigne les huitièmes pour la première fois, à sa sixième participation. 

France-Tunisie n'est, de toute façon, jamais anodin entre deux pays aux liens culturels étroits. 

"J'ai la double nationalité, j'ai vécu dans les deux pays, côtoyé les deux cultures. Je ne suis pas le seul dans la sélection tunisienne", a expliqué Talbi quelques jours avant le début du Mondial, évoquant sa famille qui vit en région parisienne. 

Né à Paris en 1998, quelques semaines avant que son "idole" Zinédine Zidane ne devienne champion du monde avec les Bleus, le futur international tunisien a tapé ses premiers ballons à 5 ans au Paris FC. A 6 ans, il rejoint le FC Lilas, club phare de la formation en Seine-Saint-Denis avec l'AS Bondy, où sévissait Kylian Mbappé, son cadet de sept mois et qu'il retrouvera sans doute face à lui mercredi à l'Education City Stadium 

Mbappé, « l'un des meilleurs » 

Un duel qu'il s'efforce d'appréhender sans crainte. 

"En tant que défenseur, je ne peux pas dire qu'un attaquant m'impressionne. Mais on sait tous que Mbappé est l'un des meilleurs joueurs au monde aujourd'hui", avait-il déclaré après la défaite des Merlus, en championnat contre le Paris SG (2-1), il y a trois semaines. 

"Quand on joue contre ce genre de joueur, on se doit d'être concentré, encore plus que d'habitude", avait-il ajouté. 

Mais à 24 ans, Talbi en a vu d'autres. 

Passé par toutes les catégories d'âge à l'Espérance de Tunis, club qui génère une passion débordante dès les équipes de jeunes, il a ensuite tenté sa chance en Turquie, à Rizespor. 

"Pour moi, c'était un bon tremplin, un pont entre le championnat tunisien, le monde du football africain, et le football européen", a expliqué celui qui dit faire ses choix "au feeling, au ressenti". 

Après une année presque blanche, il finit par faire son trou et devait signer en Serie A italienne, à Benevento, mais la relégation du club a fait capoter le transfert. Il rejoint alors le Rubin Kazan, un club ambitieux mais dont l'élan est coupé par l'invasion de l'Ukraine et les sanctions contre les clubs russes qui en découlent. 

« Grandiose » 

"C'est un club qui avait confiance en moi, qui m'a donné beaucoup de responsabilités et qui a cru en moi (...). J'ai voulu rendre la pareille", a-t-il avancé pour justifier d'y être resté malgré l'exclusion des clubs russes des compétitions européennes. 

C'était aussi une période où il y avait "des matches importants pour la qualification pour le Mondial (...) j'ai beaucoup travaillé pendant des années pour ça. D'être si près du but, pour moi c'était important de continuer à être compétitif" en vue du grand rendez-vous au Qatar, a justifié le joueur, débarqué à Lorient en juillet dernier. 

Avec un point pris sur les deux premiers matches, le premier bilan de la Tunisie n'est pas tout à fait à la hauteur des émotions que la sélection lui procure. 

"Chaque fois que j'entends l'hymne national retentir, ce sont des frissons...", a confié Talbi, se remémorant aussi le sentiment "grandiose" après son but égalisateur en septembre contre le Brésil, au Parc des Princes, en match de préparation, malgré la sévère défaite (5-1). 

Le match contre la France lui donnera peut-être d'aussi belles émotions et s'il sait qu'empêcher les Bleus de marquer sera sa principale responsabilité, il s'en délecte d'avance. 

"C'est un peu cette responsabilité qui me fait vivre tous les jours", a-t-il assuré. 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.