Grosse grève ce week-end à la SNCF, les vacances de Noël menacées

Un voyageur écoute les explications d'un employé du TGV le jour d'une grève nationale de la SNCF pour l'augmentation des salaires à la gare de Lyon à Paris le 6 juillet 2022. (Photo, AFP)
Un voyageur écoute les explications d'un employé du TGV le jour d'une grève nationale de la SNCF pour l'augmentation des salaires à la gare de Lyon à Paris le 6 juillet 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 novembre 2022

Grosse grève ce week-end à la SNCF, les vacances de Noël menacées

  • Les chefs de bord ont d'ores et déjà déposé des préavis de grève pour les week-ends de Noël et du Jour de l'an
  • Cette grève intervient à la veille du début des négociations annuelles obligatoires (NAO), qui doivent s'engager mercredi 7 décembre au niveau du groupe SNCF

PARIS: Décembre s'annonce agité à la SNCF alors que s'ouvrent les négociations salariales annuelles, avec un premier mouvement des contrôleurs qui contraint la compagnie à annuler 60% de ses TGV et Intercités de vendredi à dimanche, et d'autres grèves prévues d'ici à la fin de l'année, y compris à Noël.

Le premier week-end de décembre va être très compliqué pour les voyageurs, avec 1 train sur 2 sur le TGV Nord, 1 sur 3 sur le TGV Est, 1 sur 4 sur le TGV Atlantique, 1 sur 3 sur le TGV Sud-Est, 1 sur 4 sur Ouigo et 1 Intercités sur 2 de vendredi à dimanche. Il n'y aura aucun train de nuit pendant le week-end.

A l'international, la compagnie prévoit un trafic normal pour Eurostar et Thalys, 1 TGV sur 3 vers la Suisse, 1 sur 2 vers l'Allemagne, 1 sur 3 vers l'Italie et aucune circulation vers l'Espagne.

Une "reprise progressive" est envisagée lundi, avec 3 trains sur 4 vers tous les axes TGV.

A l'initiative de SUD-Rail, de l'Unsa et de la CFDT qui ont suivi un collectif de contrôleurs créé à la rentrée, la grève du week-end porte sur des revendications salariales, le déroulé des carrières et, globalement, une plus grande reconnaissance des spécificités de la fonction par la direction de SNCF Voyageurs.

Les presque 10.000 chefs de bord de la SNCF --généralement appelés contrôleurs--, dont près de 3 000 travaillent sur les TGV et Intercités, ont une fonction essentielle en matière de sécurité de la circulation et des voyageurs, et les trains ne peuvent pas partir sans eux.

"Dans le parcours du voyageur, le chef de bord est le seul cheminot qu'il rencontre. On se retrouve au bout de l'entonnoir de tous les problèmes", a expliqué à l'AFP Rénald Szpitalnik, élu SUD-Rail et contrôleur sur les TGV Paris-Milan. "Les chefs de bord sont les grands oubliés de l'équation alors qu'ils sont le métier vitrine de la SNCF!"

Noël et Jour de l'an

"Ce préavis marque un échec du dialogue social", estime Didier Mathis, secrétaire général de l'UNSA-Ferroviaire.

Les chefs de bord ont d'ores et déjà déposé des préavis de grève pour les week-ends de Noël et du Jour de l'an. "Une épée de Damoclès", selon M. Mathis.

"La balle est dans le camp de la direction", abonde Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT Cheminots.

"On attend une prise de conscience de la direction sur la condition spécifique des contrôleurs", dont les conditions de travail se sont "dégradées depuis un certain temps", insiste-t-il.

La direction de SNCF Voyageurs regrette dans un communiqué un mouvement maintenu "alors que des mesures concrètes et importantes ont été proposées aux organisations syndicales à l'issue de plusieurs semaines de négociations".

Ces mesures portaient sur le déroulement de carrière spécifique de cette catégorie "avec une augmentation du volume de promotions et une augmentation de leur rémunération annuelle à partir de janvier 2023". "Des mesures complémentaires avaient par ailleurs été proposées pour faciliter le changement de métier pour celles et ceux qui le souhaitent", a-t-elle ajouté.

"Des miettes", selon les syndicalistes contactés par l'AFP.

Cette grève intervient à la veille du début des négociations annuelles obligatoires (NAO), qui doivent s'engager mercredi 7 décembre au niveau du groupe SNCF. La CGT, SUD-Rail et CFDT on appelé à une "grève unitaire" ce jour-là.

Pour les voyageurs devant voyager ce week-end, la SNCF met en place le dispositif habituel: les clients ayant laissé leurs coordonnées doivent être informés mercredi, par mail ou SMS, de la circulation, ou non, de leur train. La compagnie leur recommande de toute façon de vérifier les horaires avant de se rendre en gare et, quand cela est possible, de reporter leurs trajets.

Tous les voyageurs, que leur train soit maintenu ou annulé, et quel que soit leur billet --TGV Inoui, Ouigo et Intercités-- pourront être remboursés intégralement pour des voyages prévus entre vendredi et lundi, ou échanger leur billet sans frais dans tous les trains où il reste de la place jusqu'au jeudi 8 décembre inclus, selon SNCF Voyageurs.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.