Au Soudan, les rastas en lutte contre préjugés et répression

Afraa Saad, cinéaste soudanaise de 35 ans, joue avec ses cheveux lors d'une interview dans la capitale Khartoum le 20 octobre 2022. (AFP)
Afraa Saad, cinéaste soudanaise de 35 ans, joue avec ses cheveux lors d'une interview dans la capitale Khartoum le 20 octobre 2022. (AFP)
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Publié le Jeudi 01 décembre 2022

Au Soudan, les rastas en lutte contre préjugés et répression

  • En 2019, quand l'armée a été forcée d'écarter Béchir sous la pression de la rue, les rastas «étaient super enthousiastes», se rappelle Abdallah Ahmed
  • Lors des sit-in, des défilés ou des rassemblements, partout des drapeaux frappés du portrait de Bob Marley, des bonnets rouge-vert-jaune et autres hymnes reggae en anglais ou en arabe s'invitent

KHARTOUM: Avec ses longues dreadlocks, son bonnet qui baille et sa passion pour le reggae, Abdallah Ahmed sait depuis longtemps que son style rasta peut coûter cher dans son pays, le Soudan.

Si en Jamaïque, l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié est considéré comme un messie par les rastas qui le suivent, au Soudan, pays très majoritairement musulman, le rastafarisme est un mouvement culturel, bien plus que mystique.

Sous la férule du dictateur Omar el-Béchir, Abdallah Ahmed --de son nom de scène Max Man-- a malgré tout subi les foudres de sa police islamique: en 2017, il a été arrêté alors qu'il chantait à un concert de reggae, accusé de détenir de la drogue et condamné à 20 coups de fouet.

A l'époque, la police des mœurs n'hésitait pas à raser les dreadlocks en public et à s'en prendre aux rastas parce qu'ils contrevenaient au code vestimentaire strict que le régime imposait alors.

«Les rastas ne meurent pas»

En 2019, quand l'armée a été forcée d'écarter Béchir sous la pression de la rue, les rastas "étaient super enthousiastes", se rappelle le Soudanais de 31 ans.

"Plein de musiciens et d'artistes ont émergé", raconte à l'AFP celui qui a longtemps vécu sa passion caché sous la dictature.

Mais quand il y a un an le général Abdel Fattah al-Burhane, ancien commandant de l'armée de terre de Béchir, a rétabli un pouvoir militaire avec son putsch, toutes les portes se sont de nouveau refermées.

Parmi les 121 manifestants anti-putsch tués dans la répression qui ne faiblit pas, on compte plusieurs rastas, rappelle Afraa Saad, réalisatrice de 35 ans qui arbore elle aussi de longues dreadlocks.

Souvent, dans les rafles qui précèdent ou suivent les appels à manifester, les rastas se disent les premiers visés parce que les plus visibles. Et parmi ces jeunes à cheveux longs, plusieurs sont ressortis le crâne rasé par leurs geôliers.

Pour Abdallah Ahmed, les rastas avec leur look atypique sont des "cibles". "Mais cela ne les a jamais empêché de garder leurs dreadlocks, certains sont morts parce qu'ils ne se cachaient pas" d'être rastas.

A tel point qu'aux côtés des habituels slogans "Les militaires à la caserne!" et "Le pouvoir aux civils!", est apparu le désormais emblématique: "Les rastas ne meurent pas".

«Lutter pour nos droits»

Lors des sit-in, des défilés ou des rassemblements, partout des drapeaux frappés du portrait de Bob Marley, des bonnets rouge-vert-jaune et autres hymnes reggae en anglais ou en arabe s'invitent.

"Le rastafarisme nous enseigne qu'il faut dire la vérité, être courageux, lutter pour nos droits", explique Abdallah Ahmed en marge d'une rare exposition d'art à Khartoum.

Et pourtant, souligne Afraa Saad, il y a un préjugé bien ancré, au Soudan et au-delà, selon lequel "quelqu'un qui porte des dreadlocks est un drogué qui ne sait pas se comporter comme il faut".

"Souvent, des gens me demandent comment une fille peut porter des dreadlocks alors qu'il y a tellement d'autres coiffures respectables", raconte-t-elle à l'AFP.

Mais, pour elle, porter des dreadlocks va bien au-delà de l'esthétisme. C'est un message politique.

Sous Béchir, les habits des femmes étaient strictement contrôlés et leur rôle dans la société de fait considérablement réduit.

En réponse, Afraa Saad a laissé pousser ses dreadlocks: "elles sont devenues mon identité, ce que je suis", assure-t-elle.

Saleh Abdallah, de dix ans son cadet, a, lui, laissé pousser ses cheveux pour protester contre le coup d'Etat.

"Et je garderai mes dreadlocks jusqu'à ce le régime militaire tombe", lance-t-il à l'AFP dans une manifestation anti-putsch.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com