Mondial: les Bleus battus mais reposés, couac aux enseignements limités

L'entraîneur français Didier Deschamps fait des gestes depuis la ligne de touche lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la Tunisie et la France au stade Education City à Al-Rayyan, à l'ouest de Doha, le 30 novembre 2022. (Photo de FRANCK FIFE / AFP)
L'entraîneur français Didier Deschamps fait des gestes depuis la ligne de touche lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la Tunisie et la France au stade Education City à Al-Rayyan, à l'ouest de Doha, le 30 novembre 2022. (Photo de FRANCK FIFE / AFP)
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Publié le Jeudi 01 décembre 2022

Mondial: les Bleus battus mais reposés, couac aux enseignements limités

  • Avant d'affronter la Pologne, dimanche (16h00) en huitième de finale, l'équipe de France a cassé la dynamique de victoires qui la portait jusqu'alors au Mondial
  • Une fois n'est pas coutume, le sélectionneur a mis de côté son obsession de résultat pour privilégier d'autres objectifs

DOHA: Décevante, parfois inquiétante, la prestation des Bleus face à la Tunisie (défaite 1-0) a surtout permis aux cadres de souffler et aux remplaçants de "gratter" du temps de jeu, une stratégie assumée par Didier Deschamps qui peut néanmoins observer des carences dans son effectif.

Avant d'affronter la Pologne, dimanche (16h00) en huitième de finale, l'équipe de France a cassé la dynamique de victoires qui la portait jusqu'alors au Mondial. Une fois n'est pas coutume, le sélectionneur a mis de côté son obsession de résultat pour privilégier d'autres objectifs.

Besoin de souffler et baptême de l'air

Les titulaires ont laissé "beaucoup d'énergie" contre l'Australie (4-1) et le Danemark (2-1), il fallait en "ménager" certains en raison de "petits bobos" ou d'une menace de suspension (Jules Koundé), s'est justifié Deschamps.

Ses multiples changements ont débouché sur une composition d'équipe assez baroque, avec presque la moitié des remplaçants habituels utilisés à contre-emploi.

Derrière, le défenseur central Axel Disasi a joué à droite et le milieu défensif Eduardo Camavinga, à gauche. Au milieu, Mattéo Guendouzi a été excentré sur le flanc gauche et, devant, l'ailier Kinsley Coman était positionné comme deuxième attaquant.

"J'ai bien conscience que le manque de repères nuit à l'expression collective, néanmoins, à tous, ça leur permet de toucher du doigt les exigences du très haut niveau", a tenté de positiver le sélectionneur.

Plusieurs de ses "coiffeurs" ont connu leur baptême de l'air, en Coupe du monde voire en sélection (Disasi). "Le coach a fait gratter quelques minutes à tout le monde" et "c'est vraiment important" pour la suite, a reconnu le quasi-néophyte Randal Kolo Muani. "On ne peut pas lancer quelqu'un en demi-finale, comme ça, +allez joue 15 ou 20 minutes+, il ne sera pas prêt, clairement", selon l'attaquant de Francfort.

Mondial - France: Benjamin Pavard, le malaise de l'homme des huitièmes

Relégué sur le banc lors des deux derniers matches, le défenseur des Bleus Benjamin Pavard traîne son spleen depuis le début du Mondial, un malaise rendu public par Didier Deschamps, toutefois resté mystérieux sur l'état moral du héros des huitièmes de finale de 2018.

"J'ai pris la décision de ne pas le faire jouer. J'ai eu plusieurs échanges avec lui, je considère qu'il n'est pas dans de bonnes conditions, dans de bonnes dispositions", a affirmé le sélectionneur en conférence de presse mercredi après Tunisie-France (1-0), un match que Pavard a passé sur le banc, dépassé dans la hiérarchie par le novice Axel Disasi.

"Vous me direz: +est-ce physique, est-ce la tête?+. Évidemment, le premier match ne l'a pas aidé. C'est pour ça que j'ai fait un choix différent", a poursuivi le patron des champions du monde en titre.

Titulaire contre l'Australie pour l'entrée en lice (4-1), Pavard était apparu en-dessous du niveau de jeu de ses coéquipiers, avec un placement coupable sur l'ouverture du score; la seule ombre au tableau des Français lors de cette rencontre prometteuse.

Et au moment d'aborder la phase à élimination directe, contre la Pologne dimanche (16h00), l'homme du but "sorti de nulle part" au "second poteau" contre l'Argentine (4-3), en huitièmes de finale du Mondial russe, apparaît très marqué.

Déclassement

Sur le banc des remplaçants mercredi, Pavard a gardé un visage fermé, assis aux côtés de son ami Olivier Giroud. Il s'est échauffé durant la seconde période, sans entrer en jeu.

Le joueur du Bayern Munich a de quoi être déçu: quatre ans après un tournoi joué comme titulaire, il abordait la Coupe du monde comme choix N.1 au poste de latéral droit, mais il a perdu son rang dès la deuxième rencontre face au Danemark (2-1) au profit de Jules Koundé, pourtant loin d'être rassurant à ce poste dans le passé.

Cela n'avait pas empêché Pavard d'être l'un des premiers à sauter dans les bras de Kylian

Mbappé sur le premier but des Bleus, ni de montrer sa bonne humeur lors des célébrations dans le vestiaire.

Contre la Tunisie, il devait avoir l'occasion de se reprendre, car Koundé était sous la menace d'une suspension en cas de carton jaune. Mais Deschamps a choisi Disasi, défenseur central de métier, sans la moindre sélection avant la rencontre.

Et la décision ne semble pas avoir été prise à la dernière minute. "Le coach est venu me voir il y a quelques jours pour me dire qu'il y avait une possibilité que je débute à ce poste-là, qu'il avait confiance en moi", a expliqué Disasi.

Axe ou côté

Pour Pavard, 47 sélections, ce déclassement intervient dans un contexte concurrentiel pesant. Ces derniers jours, Koundé et son partenaire à Barcelone Ousmane Dembélé, titulaire sur l'aile droite, n'ont cessé de mettre en avant leur entente sur le terrain, une complicité sur laquelle ils ont insisté devant la presse.

En dehors des terrains, le contrôle par la police allemande pour conduite en état d'ébriété, révélé début novembre, n'a pas arrangé le quotidien du Bavarois de 26 ans à l'approche du Mondial.

Sur les pelouses, la question du positionnement du joueur formé comme défenseur axial revient encore sur la table. En revenant à un système à quatre défenseurs pour ce tournoi, Didier Deschamps a dû se contredire: en mars, le sélectionneur avait en effet assuré considérer Pavard "plus comme un joueur d'axe, comme un défenseur central".

Ce n'est pas la première fois que le cas Pavard interroge en équipe de France. En novembre 2021, Deschamps lui avait préféré Léo Dubois au coup d'envoi en Finlande en qualifications au Mondial (2-0), un choix expliqué avec mystère par le sélectionneur.

"Je ne vais pas rentrer dans les détails, l'important c'est ce que je dis aux joueurs. J'ai fait ce choix pour certaines raisons. Je trouvais qu'il était mieux de commencer comme ça en fonction de la situation des deux joueurs, notamment en termes de confiance", avait-il avancé.

Un an plus tard, la confiance de Pavard est toujours au plus bas alors que se profile le 1/8 de finale des Bleus.

Mauvais points de côté

A l'heure du premier bilan, Deschamps a retenu comme points positifs la prestation de ces deux latéraux de fortune, Disasi à droite "pour sa première sélection", et Camavinga "qui a fait de bonnes choses à gauche même si ce n'est pas son poste".

Le premier s'en est certes plutôt bien sorti, malgré un manque de repères parfois évident. Le second a semblé toutefois plus en difficulté, surtout en première période, et il semble compliqué d'en faire une solution crédible face à un adversaire de plus gros calibre.

Avec le forfait de Lucas Hernandez, il n'y a plus vraiment de doublure à son frère Theo, latéral gauche au style très offensif.

A droite, le problème est tout autre: Koundé est l'option N.1 de Deschamps, même s'il est défenseur central, et le plan B avec Benjamin Pavard a du plomb dans l'aile. Le défenseur du Bayern, remplaçant contre les Danois après un match raté contre l'Australie, "n'est pas dans de bonnes dispositions", a fait savoir "DD".

Cadres préservés, Pologne émoussée

Sans repères, les habituels remplaçants ont été placés dans l'inconfort par le sélectionneur. Au bon poste et soutenus par des cadres, leur niveau de jeu peut s'élever, comme l'a montré l'entrée en jeu dans la dernière demi-heure d'Adrien Rabiot, Kylian Mbappé et Antoine Griezmann.

Ce dernier a cru égaliser au bout du temps additionnel mais son but a été annulé (90e+8) après un recours à l'arbitrage vidéo qui a fait beaucoup jaser, la France annonçant même une réclamation contre la décision de l'arbitre.

Mais pour "Grizou", il convient d'oublier le dernier match de groupe, ou du moins de ne pas en tirer des conclusions trop hâtives ni définitives. "En 2018 (0-0 face au Danemark), on a vu que ça ne changeait absolument rien en huitièmes si on reste concentré, si on travaille tous ensemble", a relevé la star de l'Atlético Madrid.

Le pari de Deschamps était de reposer ses titulaires et, quoi qu'il arrive, il était sûr de ne pas le perdre.

Dimanche contre la Pologne, "certains auront fait le plein d'énergie. Notre adversaire, lui, sera obligé de jouer un quatrième match en douze jours. On a besoin de fraîcheur, on ne peut pas tout avoir", a résumé le sélectionneur.

De fait, son homologue Czeslaw Michniewicz a aligné mercredi contre l'Argentine (défaite 2-0) la même équipe que celle qui avait débuté contre l'Arabie saoudite (2-0), quatre jours plus tôt, à une exception près: Karol Swiderski titulaire à la place d'Arkadiusz Milik, l'attaquant de la Juventus. De quoi peser dans les jambes dimanche contre la France ?


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.


Mercosur: les syndicats rencontrent Macron à l'Elysée, la dermatose en toile de fond

Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron reçoit les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dont la signature a été reportée, mais les tensions restent fortes malgré les concessions évoquées par le gouvernement
  • La rencontre se déroule sur fond de crise sanitaire liée à la dermatose bovine et de blocages agricoles persistants, avec une remobilisation annoncée début janvier

PARIS: Emmanuel Macron reçoit mardi après-midi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur auquel ils sont opposés mais le sujet de la dermatose bovine sera difficile à éviter au regard des blocages routiers qui persistent sur le terrain.

La FNSEA, les Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale et la Confédération paysanne sont reçus à 16H30, ont-ils annoncé à l'AFP.

C'est la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'est aussi la première depuis l'annonce jeudi dernier du report de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur, après une mobilisation de plusieurs milliers d'agriculteurs avec leurs tracteurs à Bruxelles.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées qui affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes, notamment environnementales et sanitaires, que les produits européens.

Il permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Emmanuel Macron s'était félicité du report de la signature, demandant que les "avancées" réclamées par la France, mais aussi l'Italie, se concrétisent afin que "le texte change de nature".

Les syndicats agricoles sont remontés depuis des mois et demandaient au président de prendre clairement position, après que celui-ci eut déclaré en novembre être "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter l'accord.

Emmanuel Macron avait rencontré des représentants de différents syndicats à Toulouse mi-novembre, des manifestations ayant changé le programme d'un déplacement qui devait être consacré aux réseaux sociaux et au spatial.

- "Mercosur = NON" -

"Le message de la FNSEA au Président de la République restera inchangé, ferme et clair: Mercosur = NON", a indiqué mardi le syndicat dominant dans une déclaration à l'AFP. Son président Arnaud Rousseau fera une déclaration à la presse à l'issue. Il avait déjà rencontré le président mi-novembre.

La Coordination rurale et la Confédération paysanne, fer de lance de la contestation de la gestion de la dermatose par l'Etat et opposants historiques au traité UE-Mercosur, ont ensuite confirmé à l'AFP leur venue.

Pour ces deux syndicats, c'est la première rencontre entre le président et des représentants nationaux depuis le dernier Salon de l'agriculture.

Plusieurs sources diplomatiques ont indiqué que la nouvelle échéance visée pour la signature était désormais le 12 janvier au Paraguay.

"Nous ne nous contentons pas de nous opposer à cet accord. En l'état, nous obtenons des concessions inédites au bénéfice de nos agriculteurs, que cet accord soit signé ou qu'il ne le soit pas", a déclaré lors des questions au gouvernement mardi Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, citant des "mesures miroir pour garantir la réciprocité", des "contrôles douaniers" et des clauses de sauvegarde annoncées en septembre par la Commission européenne.

Les agriculteurs français ont déjà prévenu qu'ils se remobiliseraient début janvier, jugeant ces réponses insuffisantes.

Mais certains sont mobilisés depuis plus de 10 jours sur le terrain, notamment contre la stratégie gouvernementale pour lutter contre la dermatose bovine dans le Sud-Ouest, mais aussi ponctuellement plus au nord, contre le Mercosur et les autres crises qui pèsent sur le monde agricole.

En Gironde, la Coordination rurale (CR33) a annoncé organiser un "réveillon de Noël façon auberge espagnole" sur l'A63 au sud de Bordeaux.

"Le côté festif, ça permet de durer plus longtemps", résume à l'AFP Jean-Paul Ayres, porte-parole de la CR33, alors qu'un terrain de moto-cross a été improvisé sur le terre-plein central de l'autoroute.

Les bureaux centraux des syndicats se sont bien gardés d'appeler à lever les blocages, laissant les sections locales décider et appelant simplement au "repos" de leurs troupes et à une "trêve" pour certains pour mieux reprendre en janvier si nécessaire.

La mobilisation des agriculteurs a connu un léger regain lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes) par rapport à dimanche (23 actions), mais elle est nettement en baisse comparée à la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi).


Vol au Louvre: une grille de protection installée sur la fenêtre empruntée par les cambrioleurs

Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
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  • Une grille de protection a été installée sur la porte-fenêtre du Louvre utilisée lors du vol spectaculaire de bijoux du 19 octobre, dont le butin de 88 millions d’euros reste introuvable
  • Le musée renforce sa sécurité après de vives critiques : grilles supplémentaires, dispositifs anti-intrusion et vidéosurveillance accrue prévue d’ici 2026

PARIS: Une grille de protection a été installée mardi matin sur la porte-fenêtre du musée du Louvre à Paris, empruntée par les cambrioleurs lors du spectaculaire vol de bijoux du 19 octobre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le 19 octobre, quatre malfaiteurs ont réussi à approcher le bâtiment en camion-élévateur et à hisser deux d'entre eux jusqu'à cette fenêtre menant à la galerie d'Apollon, qui donne sur les quais de Seine, grâce à une nacelle.

Ils ont dérobé huit joyaux de la Couronne de France. Le butin, estimé à 88  millions d'euros, reste introuvable.

Depuis le cambriolage, la sécurité du musée le plus visité au monde se retrouve au cœur des critiques, le braquage ayant révélé une série de défaillances.

La grille de protection "est l'une des mesures d'urgence décidées après le vol ", a précisé mardi à l'AFP Francis Steinbock, administrateur général adjoint du musée.

Des "réflexions" sont en cours concernant la "sécurisation sur les autres fenêtres", a ajouté le responsable.

La présidente du Louvre, Laurence des Cars, avait assuré la semaine dernière devant les sénateurs français qu'une grille serait reposée "avant Noël". Elle avait précisé que la précédente avait été retirée en 2003-2004, lors d'importants travaux de restauration.

Autre chantier majeur: le renforcement de la vidéosurveillance sur les façades du palais. "Nous avons annoncé un dispositif d'une centaine de caméras positionnées autour du palais. Le marché a été signé et l'installation pourra débuter tout au long de l'année 2026 ", a précisé Francis Steinbock.

La semaine dernière, le Louvre avait également annoncé l'achèvement de la mise en place de dispositifs anti-intrusion autour du musée.

Du 15 au 18 décembre, les agents du Louvre étaient en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et des moyens supplémentaires pour la sécurité. Le mobilisation a été levée vendredi, mais les négociations se poursuivent entre les syndicats et le ministère de la Culture pour répondre aux inquiétudes des agents.