Mondial-2022: sur les traces de Jules Koundé, défenseur humain et engagé

Le défenseur français #05 Jules Kounde dirige le ballon aux côtés du défenseur danois #05 Joakim Maehle lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la France et le Danemark au stade 974 de Doha le 26 novembre 2022. (Photo de FRANCK FIFE / AFP)
Le défenseur français #05 Jules Kounde dirige le ballon aux côtés du défenseur danois #05 Joakim Maehle lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la France et le Danemark au stade 974 de Doha le 26 novembre 2022. (Photo de FRANCK FIFE / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 02 décembre 2022

Mondial-2022: sur les traces de Jules Koundé, défenseur humain et engagé

  • Il a beau être né à Paris, c'est à Landiras, petite commune rurale de 2000 âmes du Sauternais à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux où sa mère, postière, a atterri au début des années 2000, que Koundé a usé ses premiers shorts
  • Pour éviter qu'il imite d'autres jeunes du club, partis trop tôt dans des contrées plus huppés de l'agglomération bordelaise pour finalement échouer, La Brède contacte directement les Girondins début 2013 afin qu'ils l'observent

LANDIRAS: Véritable enfant de la balle, le défenseur Jules Koundé s'est construit humainement et socialement en Gironde, sans griller les étapes mais avec la ferme intention d'atteindre le plus haut niveau, jusqu'à rejoindre Barcelone et l'équipe de France, qui pourrait l'aligner dimanche en huitièmes du Mondial-2022.

Il a beau être né à Paris, c'est à Landiras, petite commune rurale de 2000 âmes du Sauternais à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux où sa mère, postière, a atterri au début des années 2000, que Koundé a usé ses premiers shorts.

Après l'école, son quotidien était ce mur de frappes "où il faisait ses gammes" se souvient Bernard Ricaud, 78 ans dont plus d'un demi-siècle passé comme secrétaire de la Fraternelle de Landiras qui jusque-là avait amené deux joueurs du cru (Philippe Lagardère et Thierry Labarthe) aux portes du professionnalisme dans les années 1980.

"Je suis voisin du stade et je voyais ce petit aux moyens athlétiques au dessus des autres sauter la barrière. La clôture ne lui faisait pas peur pour aller sur les terrains d'entraînement", poursuit celui qui lui a fait signer sa première licence à six ans.

"Il était dans son petit coin, au mur de frappes, c'est là qu'il a acquis ses qualités techniques".

Poli, respectueux et sérieux, Koundé progresse à vue d'œil et fait naturellement l'objet de convoitises. Après cinq saisons à Landiras et une autre à Cérons non loin de là, il est repéré à onze ans par un éducateur U13 du FC La Brède, club formateur reconnu du Sud-Gironde.

«Intelligence de jeu»

"Il était tranquille, ne faisait pas de bruit mais lorsqu'il se mettait à jouer on sentait une différence, raconte Tony Gomez, le président brèdois. Il pouvait jouer un peu partout. Quand on perdait, on le faisait monter devant pour marquer des buts. Mais manque de pot, comme il n'était plus derrière, on en prenait d'autres (rires)".

"Jules avait déjà une détente, il sautait plus haut que les autres malgré sa taille (1,78 m aujourd'hui) et avait ses enjambées que l'on voit sur le terrain à l'heure actuelle".

Pour éviter qu'il imite d'autres jeunes du club, partis trop tôt dans des contrées plus huppés de l'agglomération bordelaise pour finalement échouer, La Brède contacte directement les Girondins début 2013 afin qu'ils l'observent.

Du gagnant-gagnant. Koundé rejoint l'équipe au scapulaire à 15 ans, fort déjà "d'une intelligence de jeu", "dans l'art d'anticiper" selon ses différents éducateurs qui le décrivent comme "passionné et gros travailleur".

"C'était peut-être pas le meilleur au début, pas celui qui scintillait le plus mais il a beaucoup écouté, observé et bossé, gagnant en masse, en galbe, avec cette rage de vaincre", décrit Paul Frey, employé du club bordelais.

Sa progression est linéaire et la reconnaissance logique avec le brassard de capitaine de +la génération dorée+ qu'il compose avec Gaëtan Poussin, Aurélien Tchouaméni et Zaydou Youssouf, championne de France U19 en 2017.

Ouvert sur le monde, fidèle à son terroir

Bac avec mention en poche, la tête sur les épaules avec la +cool-attitude+, il débute en pro en janvier 2018 et charme rapidement son nouvel entraîneur Gustavo Poyet. "L'émergence de Jules, c'est incroyable. On a un joueur, il est là pour des années", s'enthousiasme le technicien uruguayen.

Jules reste simple, "il a gardé sa C3 grise qui traînait sur le parking des pros, c'était marrant", sourit Paul Frey qui le côtoie alors au quotidien. "Il est assez vif d'esprit, se positionne pas mal sur certains sujets de société, est assez cultivé et engagé, poursuit-il. A son domicile, ce qui m'avait marqué, c'est qu'il y avait beaucoup de livres et il regardait beaucoup de films en anglais, en VO".

Une ouverture d'esprit confirmée dans L'Équipe par son agent Jonathan Kébé: "Il regarde tout ce qui se passe dans le monde et partage (sur les réseaux sociaux) ce qu'il ressent sans se soucier des retours. S'il n'était pas footballeur, il aurait opté pour Science Po".

Malgré son départ pour Séville en 2019 puis Barcelone l'été dernier, Koundé (24 ans) est resté fidèle à son terroir.

"Un dimanche quand il était encore à Séville, se remémore Tony Gomez, l'équipe C de La Brède qui joue en district se déplaçait à Illats, un village voisin. +Oh! Regardez il y a Jules+ se retournaient les gens d'Illats. Il venait voir jouer ses copains, ses amis qui sont toujours les mêmes. Il peut leur prêter sa maison, faire plein de choses comme ça... C'est Jules, une bonne personne."


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

Short Url
  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Short Url
  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.