Maroc: Des phosphates au service de la diplomatie

Phosphate non traité à l'usine Marca de la Société nationale marocaine des phosphates, près de Laâyoune, au Sahara marocain-occidental (Photo, AFP).
Phosphate non traité à l'usine Marca de la Société nationale marocaine des phosphates, près de Laâyoune, au Sahara marocain-occidental (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 04 décembre 2022

Maroc: Des phosphates au service de la diplomatie

  • Pour la deuxième année consécutive, le royaume enregistre des recettes records grâce aux exportations de phosphates
  • L'OCP devrait enregistrer en 2022 un chiffre d'affaires de plus de 130 milliards de dirhams

RABAT: Premier exportateur africain de phosphates, le Maroc met à profit sa première ressource naturelle pour rallier des soutiens diplomatiques à sa position sur le dossier primordial du Sahara occidental, selon les analystes.

Pour la deuxième année consécutive, le royaume enregistre des recettes records grâce aux exportations de phosphates, bénéficiant de l'envolée des prix de ce minerai vital pour la sécurité alimentaire de l'Afrique depuis les perturbations liées à la guerre en Ukraine.

Le Maroc est le 2e producteur de phosphates au monde après la Chine et détient 70% des réserves mondiales.

"C'est un minerai stratégique pour l'avenir car crucial pour la sécurité alimentaire mondiale", explique à l'AFP Abderrahim Handouf, spécialiste des politiques agricoles.

"Face à la hausse de la démographie, les engrais sont le moyen le plus efficace pour augmenter la productivité des exploitations agricoles", souligne M. Handouf.

Les roches phosphatées sont exploitées depuis 1921 dans le royaume, y compris au Sahara occidental qui fournit 8% de la production nationale.

Le Maroc représente 31% du marché mondial du phosphate, selon l'Office chérifien du phosphate (OCP), la société publique qui détient le monopole de son exploitation.

L'OCP devrait enregistrer en 2022 un chiffre d'affaires de plus de 130 milliards de dirhams (environ 11,5 mds d'euros), soit une hausse de 56% par rapport à 2021, selon des chiffres officiels.

«Tensions géopolitiques»

Les prix des engrais de synthèse, dont la Russie est le premier exportateur mondial, se sont envolés en raison des sanctions occidentales contre Moscou, et de la hausse des cours du gaz naturel, essentiel pour leur fabrication.

Mais déjà avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la flambée des prix a été alimentée par l'explosion de la demande après la pandémie de Covid-19, les restrictions des exportations imposées par la Chine et les besoins de l'Inde, un des principaux importateurs mondiaux qui avait épuisé ses stocks, précise Mounir Halim, expert du secteur.

L'OCP a quadruplé sa capacité de production entre 2008 et 2021: de 3,4 millions de tonnes à 12 millions et il vise 15 millions de tonnes d'ici la fin 2023.

Les exportations marocaines de phosphate et de ses dérivés ont bondi jusqu'à fin septembre de 66,6% par rapport à la même période l'an dernier, pour une valeur de 91 milliards de dirhams (plus de 8,5 mds d'euros), selon l'Office des changes.

Mais la production internationale reste limitée et "les tensions géopolitiques pourraient imposer de nouvelles contraintes d'approvisionnement à court terme", relève un récent rapport de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO).

«Joker gagnant»

Dans ce contexte, le phosphate est devenu un instrument pour le Maroc dans sa détermination à régler en sa faveur l'interminable conflit du Sahara occidental, qui l'oppose aux indépendantistes sahraouis soutenus par l'Algérie.

Les engrais sont le "joker gagnant de la diplomatie" marocaine tandis que l'OCP en est devenu le "bras économique", analyse la presse locale.

Le Maroc a ainsi rappelé une cargaison de 50.000 tonnes d’engrais destinée au Pérou, selon des médias, après que Lima a rétabli ses relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée par les indépendantistes du Front Polisario.

"Le Maroc fait usage de ses armes économiques de manière pragmatique, loin de toute logique de marchandage", tempère Tajeddine El Husseini, professeur en relations internationales, tout en concédant qu'elles peuvent avoir "un impact politique".

Courtisé par le Brésil et le Japon, l'OCP intensifie sa présence internationale, en particulier sur le continent africain où il est implanté dans 16 pays et compte 12 filiales.

Il vient d'inaugurer une usine de mélange d'engrais au Nigeria et a signé en septembre un contrat pour en installer une autre en Ethiopie.

Le géant public envisage de consacrer 4 millions de tonnes d'engrais "pour soutenir la sécurité alimentaire en Afrique" en 2023. Et ce, après avoir exporté 500.000 tonnes de phosphates vers des pays africains cette année, soit gratuitement, soit à des prix préférentiels.

"Le Maroc a lancé depuis quelques années des projets de coopération économique avec plusieurs pays africains, notamment ceux qui lui étaient hostiles sur le dossier du Sahara", rappelle le commentateur politique Naoufal Bouamri.

"C’est une manière de se rapprocher et peut-être d'amener ces pays à changer de position dans le futur", estime-t-il.


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien et le Premier ministre grec discutent des tensions entre l'Iran et Israël

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
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  • Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

RIYAD : D'après l'agence de presse saoudienne, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'est entretenu dimanche par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis pour discuter de l'escalade de la situation entre Israël et l'Iran.

Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

Ils ont souligné la nécessité de faire preuve de retenue et de désescalade, et ont insisté sur l'importance de régler les différends par des moyens diplomatiques, a ajouté l'APS.

Cet appel intervient dans un contexte de tensions accrues, suite à une série d'attaques réciproques entre les deux pays.

La dernière flambée de violence a fait craindre un conflit régional plus large, et les dirigeants internationaux ont exhorté toutes les parties à éviter une nouvelle escalade. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com