Les dépenses néfastes pour le climat s'envolent sous l'effet du bouclier énergétique, selon une ONG

À long terme, le Réseau Action Climat (RAC) prône la «transition écologique», estimant qu'elle n'a pas été suffisamment enclenchée en France, ce qui explique que le pays soit aujourd'hui aussi touché par la crise des énergies fossiles (Photo, AFP).
À long terme, le Réseau Action Climat (RAC) prône la «transition écologique», estimant qu'elle n'a pas été suffisamment enclenchée en France, ce qui explique que le pays soit aujourd'hui aussi touché par la crise des énergies fossiles (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 06 décembre 2022

Les dépenses néfastes pour le climat s'envolent sous l'effet du bouclier énergétique, selon une ONG

  • «Ce sont au moins 67 milliards d’euros d’argent public qui contribuent au changement climatique» dans le budget de l'Etat pour 2023
  • Le bouclier subventionne aussi directement la consommation de gaz fossile, rappellent les auteurs du rapport

PARIS: Les dépenses publiques néfastes au climat et à l’environnement s'envolent en France sous l'effet du bouclier tarifaire visant à contenir la hausse des prix de l'énergie, estime le Réseau Action Climat (RAC) dans un rapport publié mardi.

"Ce sont au moins 67 milliards d’euros d’argent public qui contribuent au changement climatique" dans le budget de l'Etat pour 2023, selon cette association qui fédère d'importantes ONG luttant contre le dérèglement climatique, un bond par rapport aux 25 milliards enregistrés en 2022.

Le RAC a choisi de comptabiliser dans ces dépenses néfastes 45 milliards d'euros de "bouclier" tarifaire mis en place par le gouvernement pour faire face à la flambée des prix de l’énergie.

"Nous évaluons les dépenses liées au bouclier tarifaire comme défavorables au climat et à l’environnement", explique-t-il.

"Cette cotation est d’autant plus pertinente que l’électricité consommée en France dépend encore en partie des énergies fossiles, et ce de manière plus importante avec la réouverture de la centrale à charbon de Saint Avold, mais aussi avec des importations d'électricité, elle-même plus carbonée", souligne le RAC.

Le bouclier subventionne aussi directement la consommation de gaz fossile, rappellent les auteurs du rapport.

D'un point de vue méthodologique, ils ont choisi de comptabiliser la totalité de ces 45 milliards (33,8 milliards pour l'électricité et 11,1 milliards pour le gaz) de manière brute et sans soustraire une partie des mécanismes de reversements des énergies renouvelables, à l'inverse de ce qu'a fait l'Etat en présentant son budget "vert". Ce mode de calcul permet d'avoir une "réelle vision d’ensemble du coût environnemental du budget de l’Etat", estime le RAC.

Ce dernier critique le fonctionnement du bouclier qui permet "un financement de la consommation d’énergie des ménages les plus aisés" et devrait donc être revu, selon lui. À long terme, le RAC prône la "transition écologique", estimant qu'elle n'a pas été suffisamment enclenchée en France, ce qui explique que le pays soit aujourd'hui aussi touché par la crise des énergies fossiles.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.