L'UE peine à se dépêtrer des blocages hongrois

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire (à droite), s'entretient avec la ministre polonaise des Finances, Magdalena Rzeczkowska (à gauche), avant un Conseil "Affaires économiques et financières" (Ecofin) au siège de l'UE à Bruxelles, le 6 décembre 2022. (AFP).
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire (à droite), s'entretient avec la ministre polonaise des Finances, Magdalena Rzeczkowska (à gauche), avant un Conseil "Affaires économiques et financières" (Ecofin) au siège de l'UE à Bruxelles, le 6 décembre 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 06 décembre 2022

L'UE peine à se dépêtrer des blocages hongrois

  • Réunis à Bruxelles, les ministres des Finances des Vingt-Sept doivent discuter de la voie à suivre pour éviter un blocage des institutions, tout en restant fidèles aux principes et aux règles de l'Union européenne face au dirigeant nationaliste Viktor Or
  • Fin novembre, la Commission a recommandé aux Etats membres de suspendre 7,5 milliards de fonds de cohésion qui devaient être versés à la Hongrie dans le cadre du budget 2021-2027

BRUXELLES : L'UE tente mardi de sortir de l'impasse dans laquelle la plonge son bras de fer avec la Hongrie sur l'Etat de droit. Menacé de perdre 13 milliards d'euros de fonds européens, Budapest bloque plusieurs dossiers cruciaux.

Réunis à Bruxelles, les ministres des Finances des Vingt-Sept doivent discuter de la voie à suivre pour éviter un blocage des institutions, tout en restant fidèles aux principes et aux règles de l'Union européenne face au dirigeant nationaliste Viktor Orban.

Fin novembre, la Commission a recommandé aux Etats membres de suspendre 7,5 milliards de fonds de cohésion qui devaient être versés à la Hongrie dans le cadre du budget 2021-2027. Si elle a validé le plan de relance hongrois post-Covid, doté de 5,8 milliards d'euros, elle en a conditionné le paiement à la mise en oeuvre de réformes pour améliorer la lutte anticorruption et l'indépendance de la justice.

Mais, parallèlement, Budapest utilise son droit de veto pour bloquer le plan d'aide de 18 milliards d'euros à l'Ukraine, prévu pour 2023, et le projet d'impôt minimum sur les bénéfices des multinationales conclu au sein de l'OCDE.

Accusée de chantage, la Hongrie dément tout lien entre ces blocages et la question des fonds européens.

Mais elle s'oppose aussi à de nouvelles sanctions contre la Russie, avec qui elle maintient des liens, et reste le seul pays de l'Otan avec la Turquie à ne pas avoir ratifié l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Alliance atlantique.

Plusieurs votes devaient en principe se tenir mardi lors de la réunion des ministres. Ils doivent en effet encore valider le plan de relance hongrois et la suspension des fonds de cohésion, mais aussi débloquer l'aide macro-financière à l'Ukraine et approuver le projet de taxation des multinationales.

Budapest a consenti à engager les réformes réclamées, mais le compte n'y est pas encore. Et les Vingt-Sept pourraient temporiser avant de trancher. Nul ne sait si Budapest serait déjà prêt à lever ses vetos alors qu'il n'a aucune garantie sur ses fonds européens.

Flou absolu

"Il faut encore un peu de temps pour étudier les conclusions de la Commission européenne. Nous prendrons une position dans les jours qui viennent", a déclaré lundi le ministre français Bruno Le Maire. Concernant les engagements de la Hongrie, "il y a des choses qui vont dans le bon sens, d'autres qui doivent encore être regardées de près".

"Les discussions se poursuivent" concernant les fonds européens, "s'il n'est pas possible d'avoir une décision demain, nous la prendrons lors d'une prochaine réunion, peut-être dans une semaine", a expliqué le commissaire à l'Economie, Paolo Gentiloni.

Y aura-t-il des votes ou non mardi ? Sur quels sujets et selon quelles modalités ? "Personne ne le sait. On est dans le flou absolu", confie une source européenne. "Une nouvelle réunion est très très probable", juge une autre.

Plusieurs diplomates estiment que la résolution du problème hongrois pourrait même remonter jusqu'au plus haut niveau, c'est à dire au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement les 15 et 16 décembre.

La procédure dite de "conditionnalité" destinée à protéger le budget européen des atteintes à l'Etat de droit, une première pour l'UE, a été lancée contre la Hongrie en avril en raison "d'irrégularités systématiques dans les passations de marchés publics" ainsi que de "défaillances" en matière de poursuites judiciaires et de lutte contre la corruption.

Sous pression, Budapest a déjà adopté 17 mesures pour répondre aux inquiétudes de Bruxelles, dont la mise en place d'une "autorité indépendante" destinée à mieux contrôler l'utilisation des fonds de l'UE, soupçonnés d'enrichir des proches de Viktor Orban.

Les Etats membres ont jusqu'au 19 décembre pour se prononcer sur la suspension des 7,5 milliards d'euros de fonds de cohésion.

Le paiement des 5,8 milliards du plan de relance sera également conditionné à la mise en oeuvre des réformes promises. Et sur ce dossier aussi, le temps presse. Si le plan n'obtenait pas le feu vert avant la fin de l'année, 70% des fonds seraient perdus.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.