La Trump Organization reconnue coupable de fraude fiscale à New York

L'ancien président américain Donald Trump (Photo, Reuters).
L'ancien président américain Donald Trump (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

La Trump Organization reconnue coupable de fraude fiscale à New York

  • La sentence devrait être prononcée le 13 janvier 2023
  • Donald Trump est visé par plusieurs procédures judiciaires, mais il ne fait pour l'instant l'objet d'aucune inculpation

NEW YORK: L'entreprise familiale de Donald Trump, la Trump Organization, a été reconnue coupable mardi de fraudes financières et fiscales au terme d'un procès à New York où l'ancien président républicain n'était pas jugé.

C'est la première fois que le groupe familial du milliardaire américain, qui regroupe clubs de golf, hôtels de luxe et des propriétés immobilières, est condamné au pénal, a indiqué dans un communiqué le procureur de Manhattan, Alvin Bragg.

Même s'il n'était pas poursuivi personnellement et si la sanction encourue par le groupe, une amende de 1,5 million de dollars, est relativement faible par rapport à sa taille, il s'agit d'un revers judiciaire pour l'ex-président (2017-2021), désormais officiellement candidat à l'investiture républicaine pour 2024.

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L'avocat de l'organisation Trump William Brennan et Michael van der Veen quittent la salle d'audience (Photo, AFP).

Donald Trump aborde cette course dans une position moins bonne qu'il n'espérait, affaibli par les résultats décevants pour les républicains qu'il soutenait aux élections de mi-mandat, tandis que l'un de ses rivaux potentiels, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, a été réélu triomphalement.

Le jury du tribunal de Manhattan, qui s'était retiré lundi pour délibérer après plus d'un mois d'audiences, "a déclaré la Trump Corporation et la Trump Payroll Corporation coupables sur tous les chefs d'accusation", 17 au total, a ajouté le procureur Alvin Bragg, un élu démocrate.

La sentence devrait être prononcée le 13 janvier 2023, ont ajouté ses services.

 Appel

Les deux entreprises étaient jugées pour fraude fiscale et falsifications de déclarations comptables, notamment dans le but de cacher aux services fiscaux des compensations financières de certains hauts dirigeants, en particulier son ancien directeur financier Allen Weisselberg, qui avait plaidé coupable.

"Pendant 13 ans, la Trump Corporation et la Trump Payroll Corporation ont échappé à la loi en accordant à des cadres de haut niveau des avantages et des rémunérations somptueuses, tout en dissimulant intentionnellement ces avantages aux autorités fiscales pour éviter de payer des impôts", a ajouté M. Bragg, évoquant une "affaire de cupidité et de tricherie".

Dès l'ouverture du procès, fin octobre, Donald Trump avait dénoncé une "chasse aux sorcières" menée par les démocrates, même s'il n'était pas personnellement visé par ce procès.

"Nous sommes en désaccord avec ce verdict (et) nous ferons appel", a réagi dans une déclaration transmise à l'AFP une avocate de la Trump Organization, Susan Necheles.

"M. Weisselberg a déclaré sous serment qu'il avait +trahi+ la confiance que la société avait placée en lui et qu'il avait, à tout moment, agi +uniquement+ pour son +gain personnel+ et par +avidité personnelle+", a aussi argumenté une porte-parole de l'organisation.

Proche de Donald Trump, Allen Weisselberg avait plaidé coupable de 15 chefs d'accusation de fraude et d'évasion fiscales portant sur 1,76 million de dollars de revenus non déclarés entre 2005 et 2021.

Mercedes et cash

Ce septuagénaire, qui a témoigné au procès, a reconnu avoir profité d'avantages en nature non déclarés: un appartement dans un quartier huppé de Manhattan, la location de deux Mercedes pour lui et sa femme, ou de l'argent liquide pour ses vacances.

Donald Trump est visé par plusieurs procédures judiciaires, mais il ne fait pour l'instant l'objet d'aucune inculpation.

Trois jours après sa déclaration de candidature pour 2024, mi-novembre, le ministre de la Justice Merrick Garland avait annoncé la nomination d'un procureur spécial, Jack Smith, pour reprendre deux enquêtes en cours de la justice américaine: l'une sur les efforts de l'ancien locataire de la Maison Blanche pour changer les résultats de la présidentielle de 2020, l'autre sur la gestion des archives présidentielles.

À partir d'octobre 2023, Donald Trump comparaîtra aussi à New York, au civil cette fois, avec trois de ses enfants, accusé comme eux de pratiques fiscales frauduleuses au sein de la Trump Organization.

Dans cette affaire, la procureure générale de l'État de New York, Letitia James, accuse le milliardaire républicain et ses enfants d'avoir "délibérément" manipulé les évaluations des actifs du groupe pour obtenir des prêts plus avantageux auprès des banques ou réduire ses impôts.

Elle réclame 250 millions de dollars de dommages-intérêts au nom de l'État, ainsi que des interdictions de diriger des sociétés pour l'ex-président et ses proches.


L'ancien vice-président Mike Pence a déposé sa candidature à la Maison Blanche

L'ancien vice-président américain Mike Pence prend la parole lors du coup d'envoi du printemps de la Iowa Faith & Freedom Coalition à West Des Moines, Iowa, États-Unis, le 22 avril 2023 (Photo, Reuters).
L'ancien vice-président américain Mike Pence prend la parole lors du coup d'envoi du printemps de la Iowa Faith & Freedom Coalition à West Des Moines, Iowa, États-Unis, le 22 avril 2023 (Photo, Reuters).
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  • Le conservateur officialisera mercredi, le jour de ses 64 ans, son entrée en lice avec une vidéo
  • Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016

WASHINGTON: L'ancien vice-président Mike Pence a déposé lundi sa candidature à la Maison Blanche, selon des documents publiés par la commission électorale fédérale (FEC), et défiera donc son ancien patron Donald Trump lors des primaires républicaines de 2024.

Le conservateur officialisera mercredi, le jour de ses 64 ans, son entrée en lice avec une vidéo, puis un meeting à Des Moines dans l'Iowa et terminera la journée sur un plateau de la chaîne CNN, selon ses proches.

Il rejoint une arène de candidats républicains déjà bien remplie, avec une dizaine de prétendants qui, pour l'heure, sont tous largement distancés dans les sondages par l'ancien président.

Chrétien évangélique, farouche opposant à l'avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à la suite de l'assaut contre le Capitole, qui a ébranlé la démocratie américaine le 6 janvier 2021.

Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020. Bien qu'il n'ait qu'un rôle protocolaire, Donald Trump avait insisté pour qu'il refuse de valider l'élection du démocrate.

Rupture avec Trump

L'ancien gouverneur de l'Indiana n'avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à "pendre" Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte.

Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été "irresponsables" et l'avaient "mis en danger".

La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un "traître". L'homme à la sage mèche blanche plafonne autour de 3,8% des intentions de vote, loin derrière l'ancien président (53,2%), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics.

Il est également distancé par le gouverneur de Floride Ron DeSantis (22,4%), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur mais sur un ton plus offensif, ainsi que d'un cheveu par l'ancienne ambassadrice à l'ONU Nikki Haley (4,4%).

Il prépare pourtant sa candidature depuis des mois. Après avoir sorti un livre intitulé "So Help Me God" ("Que Dieu me vienne en aide", non traduit), l'ancien animateur de radio a sillonné le pays, multipliant les prises de paroles dans des États susceptibles de faire la différence lors des primaires républicaines.


L'ONU appelle à «faire plus» pour mettre fin au «désastre» de la pollution plastique

Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (Photo, AFP).
Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (Photo, AFP).
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  • Les deux tiers de la production mondiale de plastique ont une faible durée de vie et deviennent des déchets
  • La production annuelle de plastique a plus que doublé en 20 ans pour atteindre plus de 430 millions de tonnes

ABIDJAN: Les Nations unies ont appelé lundi à "faire plus" pour mettre fin au "désastre de la pollution plastique", à l'occasion de la Journée mondiale pour l'Environnement qu'accueillait cette année Abidjan, en Côte d'Ivoire.

"La façon dont le monde produit, consomme et dispose du plastique a créé un désastre (...). Nous devons en faire plus", a affirmé la directrice du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Inger Andersen.

"Nous l'utilisons avec abondance et de façon inutile : les pailles, les verres, les sacs, les protections pour le transport des marchandises. Il y a beaucoup à faire au niveau des États mais aussi du secteur du transport", a-t-elle ajouté à l'AFP.

La production annuelle de plastique a plus que doublé en 20 ans pour atteindre plus de 430 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d'ici à 2060 si rien n'est fait.

Une première version d'un futur traité international contre la pollution plastique doit être rédigée d'ici novembre, en vue d'un texte définitif fin 2024, selon une résolution adoptée par 175 pays la semaine dernière à Paris.

Journée mondiale pour l'Environnement à Abidjan 

La Journée mondiale pour l'Environnement qui fêtait son 50e anniversaire lundi, se tenait à Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire où la pollution plastique, comme dans de nombreuses grandes villes du continent africain, est un fléau important.

"En Afrique, pourquoi nous avons tant de plastique ? Parce que les gens n'ont pas d'eau potable alors ils en achètent en sachets ou en bouteille. Pourquoi y a-t-il autant de déchets dans les rues ? Parce qu'il n'y a pas d'infrastructure de collecte", a déploré Mme Andersen, saluant toutefois "l"ouverture au dialogue" des autorités ivoiriennes sur le sujet.

En 2013, le gouvernement ivoirien avait décidé d'interdire la production, la commercialisation, la détention et l'utilisation des sachets plastiques. Mais la mesure reste très peu appliquée dans le pays.

Les deux tiers de la production mondiale de plastique ont une faible durée de vie et deviennent des déchets après une ou quelques utilisations.

Quelque 22% sont abandonnés (décharges sauvages, incinérations à ciel ouvert ou rejet dans la nature), et moins de 10% sont recyclés.


La Maison Blanche insiste sur les risques créés par les manoeuvres militaires chinoises «agressives»

John Kirby, coordinateur du Conseil de sécurité nationale des États-Unis pour les communications stratégiques (Photo, AFP).
John Kirby, coordinateur du Conseil de sécurité nationale des États-Unis pour les communications stratégiques (Photo, AFP).
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  • Le Pentagone avait déjà dénoncé dimanche les actions «de plus en plus risquées» de l'armée chinoise en Asie
  • La marine américaine a accusé samedi un navire chinois d'avoir zigzagué de façon «dangereuse» autour d'un destroyer américain

WASHINGTON: Les manoeuvres militaires chinoises, qualifiées d'"agressives" par Washington, risquent à terme d'entraîner des blessures, a averti lundi la Maison Blanche, après un incident maritime au cours du week-end.

La marine américaine a accusé samedi un navire chinois d'avoir zigzagué de façon "dangereuse" autour d'un destroyer américain dans le détroit de Taïwan, moins de 10 jours après un incident aérien entre les deux pays dans la région.

"Ce n'est qu'une question de temps avant que quelqu'un ne soit blessé", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, lors d'une conférence de presse.

Il a fustigé des manoeuvres à la fois "dangereuses" et "non professionnelles", selon lui.

Le Pentagone avait déjà dénoncé dimanche les actions "de plus en plus risquées" de l'armée chinoise en Asie.

Le 26 mai, un pilote d'avion de combat chinois avait effectué "une manœuvre agressive injustifiée" près d'un appareil de reconnaissance américain qui survolait la mer de Chine méridionale, selon des militaires américains.