Liban: Bassil se tourne vers le patriarche maronite pour solliciter son soutien dans l’impasse politique

À la lumière du conflit politique avec le Hezbollah, le député libanais Gebran Bassil s’est tourné vers le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Raï, pour tenter de renforcer sa position (Photo, AFP).
À la lumière du conflit politique avec le Hezbollah, le député libanais Gebran Bassil s’est tourné vers le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Raï, pour tenter de renforcer sa position (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 10 décembre 2022

Liban: Bassil se tourne vers le patriarche maronite pour solliciter son soutien dans l’impasse politique

  • «Certains obstacles entravent cette option», affirme Al-Raï lors de son entretien avec le chef du CPL
  • À la lumière du conflit politique avec le Hezbollah, Bassil s’est tourné vers Al-Raï pour tenter de renforcer sa position

BEYROUTH: Le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Raï, a laissé entendre vendredi que certains obstacles entravaient le dialogue visant à mettre fin à l’impasse politique liée à la vacance présidentielle.

Les propos d’Al-Raï ont été tenus lors de son entretien avec le député libanais Gebran Bassil, gendre du président sortant Michel Aoun et chef du parti du Courant patriotique libre (CPL).

À la lumière du conflit politique avec le Hezbollah, Bassil s’est tourné vers le patriarche pour tenter de renforcer sa position.

Bassil refuse également la tenue de sessions du Conseil des ministres par un gouvernement intérimaire dans un contexte de vide présidentiel.

«Les décrets émis par le gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes constituent un coup dur pour la position du président», a déclaré Bassil à l’issue de la réunion.

«Plus de 10 décrets portant atteinte à cette position ont été publiés. Le mécanisme de signature de ces décrets annule la formule de partenariat.»

Bassil a soulevé la question de l’approche de l’élection présidentielle avec Al-Raï à Bkerké quelques heures avant que Michel Aoun ne s’y rende en tant que non-président.

Le CPL et les autres forces chrétiennes appréhendent toute démarche politique qui contredit leurs positions, car ils estiment que cela pourrait menacer leur existence, comme l’ont souligné à plusieurs reprises le CPL, ainsi que le parti des Forces libanaises (FL).

Le CPL n’était pas d’accord avec les approches du Hezbollah concernant les candidats à la présidence.

Le différend est apparu récemment après que le Hezbollah a manifesté son soutien à Sleiman Frangieh, qu’il considère comme un allié.

Le CPL rejette Frangieh et cherche à jouer le rôle de décideur dans la course à la présidence puisque son bloc compte la plus grande représentation chrétienne au Parlement.

«J’ai achevé avec Al-Raï ce que nous avions commencé concernant la présidence, à savoir trouver une personnalité qui bénéficie du soutien des deux tiers des voix du Parlement», a indiqué Bassil.

Bassil a également souligné la nécessité d’un dialogue entre chrétiens pour parvenir à un accord sur un ou plusieurs candidats à présenter aux élections.

«Le CPL est ouvert au dialogue, quelles que soient les positions des autres forces, et si les autres ne sont pas ouverts, nous ne pouvons pas les forcer», a-t-il lancé.

L’appel au dialogue entre chrétiens est intervenu le lendemain de l’appel lancé par le président du Parlement, Nabih Berri, aux blocs parlementaires représentant toutes les sectes pour qu’ils tiennent des discussions, à partir de jeudi prochain afin de concilier les points de vue et de désigner un président consensuel.

Jusqu’à présent, le Hezbollah et ses alliés s’en tiennent au vote blanc, et le CPL ne veut plus faire de même.

Les votes du CPL sont allés à plusieurs candidats lors de la dernière séance de vote, dans le but d’envoyer un message politique au Hezbollah.

Après son entretien avec Bassil, Bechara Boutros al-Raï a rappelé qu’il appelait au dialogue depuis 2009.

Il a soutenu la position de Bassil selon laquelle la réunion du Cabinet n’aurait pas dû avoir lieu, surtout en l’absence de nombreux ministres.

«Nous avons toujours prôné le dialogue, et aucune solution n’est possible sans un dialogue entre les parties; soit par un dialogue bilatéral entre moi-même et chaque partie, soit par un dialogue inclusif, mais certains obstacles entravent cette option.»

Le chef des FL, Samir Geagea, a indirectement commenté l’appel de Bassil dans un tweet, en disant: «Le dialogue nécessite des personnes aptes au dialogue.»

Richard Kouyoumjian, chef de l’unité des relations extérieures des FL et ancien ministre, a remis en question le départ de Bassil de l’axe du Hezbollah, malgré le différend qui les oppose.

«Si son attaque contre le parti et sa défense du christianisme sont sincères, alors il devrait laisser Geagea être candidat à la présidence», dit-il. 

Le dialogue n’est pas nécessaire car nos positions en tant que FL sont claires, a déclaré Kouyoumjian.

«Nous avons préservé autant que possible notre réconciliation avec le CPL mais ce sont eux qui l’ont gâchée.»

Le ministre sortant de l’Information, Ziad Makari, affilié à Frangieh, a souligné que Bassil savait que sa candidature ne faisait pas l’objet d'un consensus, même parmi ses alliés.

«Ses chances sont nulles. Frangieh a plus de chances que Bassil», précise-t-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ce que l'on sait des explosions en Iran

A handout image grab made available by the Iranian state TV, the Islamic Republic of Iran Broadcasting (IRIB), shows what the TV said was a live picture of the city of Isfahan early on April 19, 2024, following reports of explosions heard in the province in central Iran. (AFP).
A handout image grab made available by the Iranian state TV, the Islamic Republic of Iran Broadcasting (IRIB), shows what the TV said was a live picture of the city of Isfahan early on April 19, 2024, following reports of explosions heard in the province in central Iran. (AFP).
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  • Le centre de l'Iran abrite plusieurs des sites nucléaires iraniens connus. Les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan sont "totalement en sécurité", a indiqué l'agence Tasnim
  • "Nous n'avons pas de commentaire pour le moment", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne à l'AFP au sujet des explosions

TEHERAN: De fortes explosions ont été rapportées vendredi en Iran, après qu'Israël a menacé de répondre à l'attaque lancée par Téhéran contre son territoire le week-end dernier.

Voici ce que l'on sait à ce stade sur ces développements:

Fortes explosions dans le centre

Téhéran a fait état de trois explosions survenues à l'aube vendredi près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars. Selon la télévision d'Etat, ces "fortes explosions" ont été entendues dans la province d'Ispahan, dans le centre, et les causes ne sont pas encore connues.

L'Iran a activé dans la foulée sa défense aérienne dans plusieurs provinces. Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes.

Selon l'agence officielle Irna se basant sur les informations rapportées par ses journalistes, aucun dégât majeur n'a été signalé.

Installations nucléaires pas touchées

Le centre de l'Iran abrite plusieurs des sites nucléaires iraniens connus. Les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan sont "totalement en sécurité", a indiqué l'agence Tasnim.

"Les installations importantes, en particulier les installations nucléaires, sont totalement sûres et aucun accident n'y a été signalé", a également souligné l'agence officielle iranienne Irna.

Réactions israélienne et américaine

"Nous n'avons pas de commentaire pour le moment", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne à l'AFP au sujet des explosions.

Israël avait prévenu qu'il riposterait après que l'Iran a tiré des centaines de missiles et de drones sur le territoire israélien au cours du week-end. Cette attaque était intervenue à la suite d'un raid contre le consulat iranien à Damas, imputé à Israël.

L'armée israélienne a aussi annoncé vendredi matin que des sirènes d'alerte avaient été activées dans le nord d'Israël.

La Maison Blanche de son côté n'a pas non plus fait de commentaire dans l'immédiat. Mais les chaînes NBC et CNN, citant respectivement des sources au fait de la question et un responsable américain, ont rapporté qu'Israël avait prévenu Washington à l'avance de la frappe, sans que les Etats-Unis n'approuvent l'opération ni ne participent à son exécution. "Nous n'avons pas approuvé la riposte", a déclaré un responsable américain, selon CNN.

Conséquences

La compagnie aérienne émiratie Flydubai a de son côté annulé ses vols vers l'Iran vendredi après les fortes explosions.

Les vols ont été suspendus en Iran à partir de Téhéran et d'autres villes vendredi, avant de reprendre en début de matinée.

L'Australie a de son côté exhorté ses ressortissants à quitter Israël et les territoires palestiniens, en raison d'une "forte menace de représailles militaires et d'attaques terroristes".


Gaza: Le roi de Bahreïn et le président égyptien insistent sur la nécessité d’une réponse arabe unifiée

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  • Abdel Fattah al-Sissi et le roi Hamad s’engagent à agir conjointement pour faire face à l’escalade de la crise à Gaza
  • Le roi Hamad et le président égyptien ont également évoqué l’ordre du jour du 33e Sommet arabe, que Bahreïn accueillera le mois prochain

LE CAIRE: Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Hamed de Bahreïn se sont engagés à agir conjointement pour faire face à l’escalade de la crise à Gaza et à ses répercussions sur la région.

M. Al-Sissi a reçu le roi Hamed au Caire mercredi. Les deux dirigeants ont fait part de leur espoir de voir les efforts de paix déboucher sur une nouvelle voie pour la région, ce qui permet d’envisager un avenir dans lequel leurs pays œuvreraient ensemble à la prospérité.

Le roi Hamed a précisé lors d’une conférence de presse conjointe que le président égyptien et lui avaient également évoqué l’ordre du jour du 33e Sommet arabe, que Bahreïn accueillera le mois prochain.

M. Al-Sissi et le roi de Bahreïn ont insisté sur la nécessité d’adopter des politiques claires pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient.

Le roi a déclaré avoir discuté avec le président Al-Sissi de plusieurs questions qui concernent le renforcement de la coopération arabe.

M. Al-Sissi et le roi Hamed ont discuté des efforts déployés par leurs pays et de «l’action arabe commune pour faire face à cette situation intenable, pour y mettre un terme et, surtout, pour empêcher qu’elle ne se reproduise».

«Ainsi, la communauté internationale doit s’unir pour imposer un cessez-le-feu immédiat, urgent et durable dans la bande de Gaza ainsi que mettre fin à toute tentative de déplacement forcé, de famine ou de punition collective du peuple palestinien frère. Elle doit s’unir pour garantir l’acheminement complet, durable et sans entraves de quantités suffisantes d’aide humanitaire et de secours dont le secteur a désespérément besoin», a ajouté le dirigeant égyptien.

«En parallèle, les parties doivent s’engager immédiatement et sérieusement sur des voies propices à une solution politique juste et durable à la cause palestinienne, fondée sur la solution à deux États ainsi que sur la création d’un État palestinien indépendant et souverain, selon les frontières du 4 juin 1967, ayant Jérusalem-Est pour capitale. Cet État palestinien devrait jouir à la fois de la reconnaissance internationale et être membre à part entière des Nations unies.»

M. Al-Sissi a indiqué que l’Égypte avait mis en garde à plusieurs reprises contre les conséquences désastreuses qui pourraient résulter de la guerre en cours en Palestine occupée. Ce conflit entraîne des appels à l’escalade et des représailles, créant un cycle de violence qui détruit toute chance de paix et de stabilité dans la région.

«En effet, ces derniers mois, la région est en proie aux conséquences dévastatrices de la guerre en cours, dont les flammes se sont propagées à l’extérieur. Cette situation a engendré l’état actuel de tension et de péril dans la région, qui menace gravement la sécurité, la stabilité et l’avenir de notre peuple», a-t-il poursuivi.

Selon le président égyptien, les dirigeants «ont longuement discuté de ces développements régionaux troublants et des solutions que nous envisageons, animés par notre conviction commune de l’importance cruciale de préserver la sécurité et la stabilité de la région et de ses peuples face aux multiples menaces, et de ne pas abandonner leur sort à la volonté des bellicistes. Cet engagement est fondé sur le principe consistant à accorder la priorité à la sécurité arabe commune, que nous considérons comme indivisible».

M. Al-Sissi a précisé que les deux dirigeants étaient convenus de la nécessité de déployer et d’encourager des efforts immédiats et intensifs en vue d’une désescalade dans les territoires palestiniens et au niveau régional.

«Nous avons par ailleurs discuté de l’importance d’exhorter les parties à adopter une approche rationnelle, à opter pour des solutions politiques et à abandonner les solutions militaires et les notions de domination et d’hégémonie», a déclaré le président.

«Nous sommes aujourd’hui réunis à une heure extrêmement grave en raison de la guerre sanglante menée par Israël contre la bande de Gaza et de la perte inexorable de milliers de civils innocents et sans défense dans des scènes d’une horreur indicible.»

«Ils n’ont rien fait d’autre que de vivre sur leur terre, de rester attachés à leur maison et à leur patrie, et d’aspirer à une vie empreinte de dignité, de fierté et d’humanité.»

«Il s’agit sans aucun doute d’un moment décisif qui restera dans les annales, étant donné le recours scandaleux à la force militaire pour terroriser, affamer et infliger des souffrances inimaginables à des civils innocents, collectivement et sans distinction, pour les terrifier et les pousser à abandonner leurs maisons, et pour les déplacer de force de leur terre.»

«Tout cela se produit alors que la communauté internationale reste les bras croisés, incapable de faire respecter la justice et le droit international, le droit humanitaire international ou même les principes fondamentaux de l’humanité, ou ne voulant pas», a conclu le président égyptien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: La Ligue arabe exprime ses craintes à l'ONU

Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
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  • Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, s’est entretenu avec le général de division de l’ONU, Patrick Gauchat
  • Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU

LE CAIRE: Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré à un haut responsable de l’ONU qu’il redoutait que le conflit à Gaza ne devienne incontrôlable et ne menace la sécurité régionale. 

Lors d’une réunion au Caire avec le général de division Patrick Gauchat, chef de mission et chef de l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve (Onust), M. Aboul Gheit a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution sur le cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU et de fournir une aide humanitaire urgente à la population affamée de Gaza.

Selon Gamal Roshdy, porte-parole du secrétaire général de la Ligue arabe, la réunion portait sur la situation régionale. M. Aboul Gheit a affirmé que la guerre menée par Israël contre Gaza violait le droit international et les principes humanitaires.

Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU, notamment la Ligne bleue, qui délimite la trêve entre le Liban et Israël.

M. Aboul Gheit a estimé que les résolutions politiques demeuraient le moyen le plus efficace pour assurer la sécurité de toutes les parties.

Toutefois, la mise en œuvre de ces résolutions reste difficile dans la mesure où Israël poursuit ses objectifs en recourant à la force militaire et en prenant des civils pour cible, a-t-il ajouté.

D’après le site Internet de l’Onust, le Conseil de sécurité, dans la résolution No 50 (1948), appelait à une cessation des hostilités en Palestine le 29 mai 1948 et chargeait le médiateur de l’ONU en Palestine de surveiller l’application de la trêve avec l’aide d’un groupe d’observateurs militaires.

Le premier groupe d'observateurs militaires, créé en 1949 pour superviser la mise en œuvre des accords d’armistice israélo-arabes, est devenu par la suite l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve.

Les observateurs de l’Onust au Moyen-Orient ont pour rôle de surveiller le respect des cessez-le-feu et des accords d’armistice, d’empêcher que des incidents isolés ne dégénèrent et de prêter main-forte à d’autres opérations de maintien de la paix de l’ONU dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com