La Maison Blanche s'alarme du «partenariat militaire à grande échelle» Russie et Iran

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain (Photo, AFP).
John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 10 décembre 2022

La Maison Blanche s'alarme du «partenariat militaire à grande échelle» Russie et Iran

  • Cette évolution est «néfaste» pour l'Ukraine
  • Les Etats-Unis réfléchissent aussi, selon John Kirby, à «d'autres mesures de contrôle des exportations»

WASHINGTON: La Maison Blanche a lancé vendredi un grave avertissement contre le "partenariat militaire à grande échelle" et toujours plus approfondi entre Téhéran et Moscou, qui a de son côté réfuté avoir besoin du soutien militaire de qui que ce soit en Ukraine.

Alors que l'Iran fournit déjà à l'armée russe des drones utilisés en Ukraine, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain, a indiqué qu'en retour, la Russie "offrait à l'Iran un niveau sans précédent de soutien militaire et technique", ce qui "transforme leur relation en un partenariat de défense plein et entier".

Cette évolution est "néfaste" pour l'Ukraine, les pays voisins de l'Iran et "la communauté internationale", a-t-il ajouté, annonçant dans le même élan des sanctions contre trois entités russes particulièrement actives dans l'acquisition et la diffusion de drones iraniens.

Selon le renseignement américain, Moscou et Téhéran envisagent en particulier de lancer une production commune de drones "tueurs" en Russie, a indiqué John Kirby, sans donner plus de détails sur l'état d'avancement du projet.

Le porte-parole a aussi rappelé que l'Iran envisageait de vendre à la Russie des "centaines" de missiles balistiques, une information que les Américains avaient déjà rendue publique.

"L'aide va dans les deux sens", a assuré John Kirby.

 Avions de combat

De son côté, Moscou s'apprête en effet, selon les Etats-Unis, à fournir à l'Iran des équipements "sophistiqués", des hélicoptères, des systèmes de défense antiaérienne et des avions de combat, a encore dit le porte-parole.

Rapportant des informations selon lesquelles des pilotes iraniens avaient commencé à s'entraîner en Russie sur des SU-35, des avions de combat russes, John Kirby a déclaré que "l'Iran pourrait recevoir des avions l'an prochain", ce qui "augmenterait de manière significative" les capacités aériennes de Téhéran.

L'ambassadrice du Royaume-Uni aux Nations unies, Barbara Woodward, a elle également publié un communiqué accusateur contre l'Iran et la Russie. "La Russie dément (l'existence de) ces projets. Mais ils ont aussi démenti qu'ils allaient envahir l'Ukraine, nous ne les croyons donc pas", a-t-elle déclaré.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a de son côté dénoncé les "transactions sordides" entre Moscou et Téhéran.

"Nous demandons à l'Iran de changer de trajectoire", a dit John Kirby à propos à la fois du projet de vente de missiles et de celui d'une ligne commune de production de drones.

"Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour dévoiler et perturber ces activités et nous sommes prêts à en faire plus", a assuré le porte-parole.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU vendredi après-midi sur la question de l'approvisionnement en armes des deux parties dans la guerre en Ukraine, la Russie a une nouvelle fois nié recevoir des armes de Téhéran, sans évoquer les accusations américaines de son propre soutien à l'Iran.

"Le complexe militaro-industriel russe va très bien et n'a besoin du soutien de personne", a déclaré l'ambassadeur russe à l'ONU Vassili Nebenzia, notant avoir "réfuté à plusieurs occasions" ces accusations.

Il a à l'inverse estimé que "l'industrie militaire ukrainienne n'existe pas", dénonçant une "guerre par procuration" menée par les Etats-Unis et ses alliés en livrant des armes à Kiev au risque que ces équipements se retrouvent sur d'autres terrains aux mains de "terroristes".

"Cette situation échappe à tout contrôle au point que les armements pour Kiev apparaissent maintenant sur le marché noir non seulement en Europe mais aussi au Moyen-Orient et en Afrique", a ajouté l'ambassadeur qui avait réclamé cette réunion pour discuter de ce point particulier.

Concernant les nouvelles sanctions annoncées vendredi contre la Russie, le département d'Etat américain a précisé qu'elles visaient trois entités spécialement chargées de se procurer des drones en Iran, de les acheminer et de former les Russes à leur utilisation, en particulier en Ukraine "dans des attaques de grande envergure contre les infrastructures civiles".

Il s'agit des forces aérospatiales russes (VKS), du 924e centre étatique pour l'aviation sans pilote et du commandement du transport militaire (VTA), selon un communiqué.

Les Etats-Unis réfléchissent aussi, selon John Kirby, à "d'autres mesures de contrôle des exportations" censées "restreindre l'accès de l'Iran à des technologies sensibles".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.