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Eva Kaili, politicienne grecque et vice-présidente du Parlement européen, s'exprime lors de la cérémonie de remise du Prix du livre européen à Bruxelles. (Dossier/AFP)
Eva Kaili, politicienne grecque et vice-présidente du Parlement européen, s'exprime lors de la cérémonie de remise du Prix du livre européen à Bruxelles. (Dossier/AFP)
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Publié le Lundi 12 décembre 2022

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  • Selon une source judiciaire proche du dossier, s'exprimant sous couvert d'anonymat, Eva Kaili compte parmi ces quatre personnes écrouées
  • Elle n'a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l'infraction qui lui est reprochée a été constatée «en flagrant délit» vendredi, a expliqué cette même source

BRUXELLES: La vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili a été inculpée pour "corruption"dimanche à Bruxelles, et écrouée, dans l'enquête d'un juge belge portant sur de gros versements qu'aurait effectués le Qatar pour influencer des décisions au sein de cette grande institution de l'UE.

Une source judiciaire a indiqué à l'AFP que Mme Kaili et trois autres personnes avaient été écrouées par un juge bruxellois, deux jours après leur interpellation dans une enquête ciblant les agissements du pays organisateur du Mondial-2022.

Mme Kaili n'a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l'infraction qui lui est reprochée a été constatée "en flagrant délit", a expliqué la même source judiciaire. Cette source a confirmé des informations de presse selon lesquelles des "sacs de billets" ont été découverts dans l'appartement de l'élue socialiste grecque.

Ce domicile dans la capitale belge a été perquisitionné vendredi soir. Et celui d'un autre eurodéputé socialiste, le Belge Marc Tarabella, l'a été samedi soir, a ajouté la source judiciaire. Ce dernier n'a pas été interpellé.

Pour assister la police fédérale dans cette seconde perquisition, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola est revenue de Malte à Bruxelles dans la soirée, a indiqué un de ses porte-parole. La présence de la présidente est requise pour un tel acte d'enquête visant un eurodéputé élu en Belgique "comme le veut la Constitution belge", a-t-on expliqué.

Athènes gèle tous les avoirs d'Eva Kaili

L'Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d'argent a annoncé lundi geler tous les avoirs de la vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, écrouée à Bruxelles pour son implication présumée dans un retentissant scandale de corruption en lien avec le Qatar.

La mesure qui vise l'élue, écartée du parti socialiste grec Pasok-Kinal à la suite de cette affaire, concerne "les comptes bancaires, les coffres, les sociétés et tout autre actif financier", selon le président de l'autorité anti-blanchiment, Haralambos Vourliotis, cité par un membre de la même organisation.

Les établissements bancaires grecs et les services de l'Etat compétents ont déjà été informés de cette mesure par l'Autorité de lutte contre le blanchiment d'argent, selon ce membre de cette institution.

Le gel des avoirs concerne également les membres de la famille proche de Mme Kaili, comme ses parents, selon la même source.

Mme Kaili n'a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l'infraction qui lui est reprochée a été constatée "en flagrant délit", a expliqué la même source judiciaire. Cette source a confirmé des informations de presse selon lesquelles des "sacs de billets" ont été découverts dans l'appartement de l'élue socialiste grecque.

«Intolérable»

Cette affaire est "honteuse et intolérable" et elle porte atteinte de manière "très grave" à la réputation du Parlement, a réagi dimanche le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni.

Selon la presse belge, l'ancien eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri, désormais à la tête de l'ONG Fight Impunity, a lui aussi été écroué dimanche.

Il comptait comme Mme Kaili parmi les six personnes interpellées vendredi à Bruxelles, au terme d'au moins seize perquisitions.

Deux de ces suspects ont été remis en liberté et les quatre autres placés en détention provisoire après leur inculpation pour "appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d'argent et corruption".

Le propre père de Mme Kaili a lui même été inquiété dans l'enquête, surpris en train de transporter une grosse somme en liquide "dans une valise", d'après le journal belge L'Echo.

Dans cette affaire, "est suspecté le versement d'importantes sommes d'argent ou l’offre de cadeaux significatifs à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique permettant, au sein du Parlement européen, d'influencer les décisions" de cette institution, a rappelé dimanche le parquet.

Accusations «très préoccupantes», selon Borrell

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a jugé lundi "très préoccupantes" les informations sur une affaire de corruption présumée au sein du Parlement européen dont la vice-présidente grecque, Eva Kaili, a été écrouée.

"Ces informations sont très très préoccupantes", a-t-il déclaré à son arrivée pour une réunion des ministres des Affaire étrangères de l'Union européenne. "Une enquête est en cours et nous la suivons", a-t-il précisé.

"Il s'agit vraiment d'un incident incroyable qui doit maintenant être élucidé sans équivoque et avec toute la rigueur de la loi, car il en va aussi et surtout de la crédibilité de l'Europe", a de son côté estimé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

"C'est un scandale sur lequel nous devons faire éclater la vérité afin que nous puissions nous assurer que cela ne se reproduise pas", a pour sa part insisté le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney. "Une enquête complète et transparente doit être menée afin d'obtenir une explication sur ce qui s'est passé".

«Transformation historique»

L'affaire éclate en plein Mondial-2022 de football, alors que le pays organisateur doit déployer des efforts pour défendre sa réputation décriée en matière de respect des droits humains, notamment ceux des travailleurs.

Elle survient aussi à la veille d'une session plénière du Parlement européen à Strasbourg, où la relation entre l'UE et le Qatar devrait inévitablement resurgir dans les débats.

Eva Kaili, ex présentatrice télé de 44 ans, élue en janvier 2022 à l'une des vice-présidences du Parlement européen, s'était rendue début novembre au Qatar où elle avait salué en présence du ministre qatari du Travail les réformes de l'émirat dans ce secteur.

L'ambassadeur de l'UE à Doha Cristian Tudor avait alors assuré sur Twitter la publicité de cette rencontre jugée positive.

L'organisation du Mondial par le Qatar témoigne de la "transformation historique d'un pays dont les réformes ont inspiré le monde arabe", avait aussi affirmé Mme Kaili le 22 novembre à la tribune du Parlement européen.

Ces propos, qui avaient alors suscité des remous dans les rangs de la gauche et des libéraux, sont revenus à l'esprit de nombreux eurodéputés ce week-end après l'annonce de son arrestation.

"Je crains maintenant de comprendre...", a commenté samedi sur Twitter le Français Pierre Karleskind (Renew, libéraux).

Lundi à Strasbourg, la présidente du Parlement Roberta Metsola a convoqué une réunion des présidents de groupes pour évoquer l'enquête judiciaire belge, ont indiqué dimanche à l'AFP deux sources au sein de l'institution.

Les eurodéputés Verts et socio-démocrates s'opposeront par ailleurs au démarrage de négociations sur une libéralisation des visas pour les Qataris dans l'UE.

Samedi soir, Mme Metsola a décidé d'une première sanction contre Eva Kaili. La vice-présidente grecque s'est vu retirer toutes les tâches déléguées par la présidente dont celle de la représenter dans la région Moyen-Orient.

Des eurodéputés de gauche, dont l'écologiste Philippe Lamberts au nom du groupe des Verts, ont demandé la démission de Mme Kaili. Elle a été exclue dès vendredi soir du parti socialiste grec (Pasok-Kinal) dont elle était une figure déjà controversée.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.