Mondial - Demi-finale: les Bleus en alerte, pour ne pas déchanter

L'attaquant français n ° 09 Olivier Giroud célèbre le deuxième but de son équipe avec son coéquipier l'attaquant n ° 07 Antoine Griezmann lors du match de football de quart de finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre l'Angleterre et la France au stade Al-Bayt à Al Khor, au nord de Doha, en décembre 10, 2022. (AFP)
L'attaquant français n ° 09 Olivier Giroud célèbre le deuxième but de son équipe avec son coéquipier l'attaquant n ° 07 Antoine Griezmann lors du match de football de quart de finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre l'Angleterre et la France au stade Al-Bayt à Al Khor, au nord de Doha, en décembre 10, 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 12 décembre 2022

Mondial - Demi-finale: les Bleus en alerte, pour ne pas déchanter

  • Les hommes de Walid Regragui ont en effet déjà écrit une page d'histoire du football africain en devenant la première nation du continent à atteindre le dernier carré d'une Coupe du monde
  • Deschamps n'a pas manqué, non plus, de mettre en avant les erreurs de jeunesse de Tchouaméni et Theo Hernandez, responsables des deux penalties concédés à l'Angleterre

DOHA: Ultra favorite mercredi (20h00) contre le Maroc, la France tente de rester en alerte, consciente qu'aborder cette demi-finale du Mondial-2022 avec un excès de confiance risque de se payer très cher contre un adversaire galvanisé par son parcours et ses supporters.

"Honnêtement, là, on ne rêve de rien du tout." Dans le souffle de la victoire (2-1) contre l'Angleterre, samedi en quarts, Aurélien Tchouaméni a essayé de garder les pieds sur terre, refusant de se projeter sur une éventuelle "finale de rêve" contre l'Argentine, hypothèse lancée par un journaliste.

Les raisons de se voir en finale sont pourtant nombreuses: sur le papier, le Maroc paraît moins menaçant que l'Espagne ou le Portugal, les deux favoris initiaux de cette partie du tableau, et les Lions de l'Atlas sont sur les rotules, avec trois titulaires blessés et incertains en défense.

"On ne peut pas sous-estimer une équipe en demi-finale. S'ils sont là c'est que c'est une top équipe", a cependant tenu à souligner le milieu du Real Madrid.

Les hommes de Walid Regragui ont en effet déjà écrit une page d'histoire du football africain en devenant la première nation du continent à atteindre le dernier carré d'une Coupe du monde. Contre l'Espagne aux tirs au but (0-0, 3-0 t.a.b), en huitième de finale, puis en quarts face aux Portugais (1-0), ils ont montré une solidarité totale, notamment en défense.

Les Marocains n'ont encaissé qu'un but dans toute la compétition et il a été marqué contre son camp par l'ancien Rennais Nayef Aguerd, face au Canada (victoire 2-1).

Mondial: Mbappé-Hakimi, duel fratricide en demi-finale

DOHA: Amis à la ville et en club, Kylian Mbappé et Achraf Hakimi se sont déjà croisés au Qatar et vont se revoir sur le terrain, pour une rencontre au sommet lors de la demi-finale du Mondial-2022, mercredi à al-Khor.

Une "bromance" publique. Vus ensemble sur Instagram pendant le tournoi, les deux partenaires du Paris SG se sont donné rendez-vous sur Twitter. "See you soon my Friend" ("On se voit bientôt mon Ami"), a lancé le Marocain, message auquel Mbappé a répondu par trois cœurs.

Comme deux jeunes hommes de leur époque, ils échangent aussi sur les réseaux sociaux.

L'attaquant français a par exemple salué la qualification du Maroc contre l'Espagne (0-0, 3 t.a.b. à 0) d'un emoji pingouin, derrière le nom d'Hakimi, clin d'œil à la célébration du manchot d'Hakimi, après son tir au but décisif, une danse que Mbappé pratique aussi au PSG.

Les deux partagent une autre célébration identique: accroupis, un pouce sur le nez, une main dans le dos, en position de théière, que "Kyky" a effectué contre la Pologne (3-1) en 1/8 de finale.

"Nous sommes deux jeunes hommes de 23 ans qui partagent les même goûts, on parle de musique, de jeux vidéo, on va au restaurant", décryptait le Marocain au quotidien Le Parisien.

Le pingouin et la théière 

Ils n'ont même pas deux mois d'écart, Mbappé est du 20 décembre 1998, Hakimi du 4 novembre 1998.

Souvent en photo ensemble sur Instagram, les deux avaient fait un selfie depuis Madrid, le 9 mai, où des médias les avaient également photographiés dans un restaurant de la capitale espagnole, alors que Mbappé hésitait encore entre rester au Paris SG et rejoindre le Real, club formateur du Marocain. Ces images avaient alimenté la rubrique mercato...

Ils se sont déjà vus à Doha. Pendant un jour "off" au Mondial, Mbappé est allé rendre visite à son pote à l'hôtel des Marocains et a posé, tee-shirt orange, pour une photo avec son partenaire en club.

Mercredi, ils vont se croiser sur le côté gauche, ou droit selon le point de vue, lors d'un match au sommet, une demi-finale de Coupe du monde, un niveau que le Maroc atteint pour la première fois de son histoire et de celle du football africain.

Mbappé l'avait-il senti venir? Dans une vidéo diffusée par PSG TV lors du stage de début de saison à Doha, le Français envisageait déjà un France-Maroc à la Coupe du monde.

«Il faudra que je détruise mon ami»

"Il faudra que je détruise mon ami", lance en anglais le champion du monde 2018 avec un grand sourire.

"Je vais le frapper", réplique le Marocain, lui aussi avec le sourire.

Mbappé rigole et relance: "Ça me brise un peu le coeur, mais vous savez, le football c'est le football. Je dois le +tuer+."

Ils se parlent habituellement en espagnol, que le Bondynois polyglotte maîtrise très bien, "mais il m'aide à améliorer mon français", raconte le Madrilène de naissance au quotidien Marca.

Leur relation n'est pas 100% idyllique. Lors d'un match de Ligue 1, le diffuseur Prime Video montre une séquence dans le couloir du stade où Mbappé adresse un reproche à son partenaire, qui a manqué l'occasion de lui faire une passe: "Je te jure, regarde la vidéo!".

"Si c'est ça, je suis désolé", répond Hakimi. "Ça suffit pas désolé, il faut me donner des passes", se crispe l'attaquant.

Mais l'essentiel du temps ils prennent la défense l'un de l'autre.

Hakimi avait publiquement souhaité que "Kyky" reste au PSG l'été dernier, et Mbappé en conférence de presse avait soutenu son ami, un peu moins bon en club.

Hakimi "doit garder cette exigence, moi qui le connais plus intimement, il est revenu cette année avec d'autres intentions, une exigence du quotidien. Il a eu des moments plus difficiles la saison dernière, mais c'était une saison d'adaptation", expliquait Mbappé.

Mais cette fois, pour 90 ou 120 minutes, les deux amis vont s'attaquer au lieu de se défendre.

Gare aux bévues 

"Peu de personnes pouvaient attendre le Maroc en demi-finale de Coupe du monde. Mais, de par ce qu'ils ont fait, ce n'est plus une surprise. Ils méritent d'être là et ce mérite, personne ne peut leur enlever", a prévenu Didier Deschamps.

Avec son légendaire pragmatisme et sa culture de la gagne, le sélectionneur des Bleus est bien placé pour savoir qu'un statut de favori ne veut pas dire grand-chose à l'aube du dernier carré.

Le souvenir du huitième de finale du dernier Euro face à la Suisse, que les Bleus dominaient 3-1 après 80 minutes avant d'être rejoints, puis éliminés aux tirs au but, est peut-être un levier à activer auprès du groupe.

Deschamps n'a pas manqué, non plus, de mettre en avant les erreurs de jeunesse de Tchouaméni et Theo Hernandez, responsables des deux penalties concédés à l'Angleterre. "C'est nous qui leur donnons les munitions", a-t-il rappelé samedi soir.

Ces fautes d'inattention pourraient se payer cash contre un Maroc difficile à transpercer, et soutenu par une marée de supporters au stade al-Bayt d'al-Khor, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Doha.

La seule rencontre des Bleus dans une ambiance hostile lors de cette Coupe du monde est aussi un mauvais souvenir, avec une défaite 1-0 face aux Tunisiens, un match sans grand enjeu disputé avec l'équipe B en clôture de la phase de groupes.

«On n'a rien gagné»

Contre l'Australie (4-1), le Danemark (2-1) et la Pologne (3-1), la France a aussi montré quelques faiblesses en première période. Et le Maroc a prouvé qu'il lui en fallait peu pour faire mal, à l'image du but opportuniste de Youssef En-Nesyri contre le Portugal.

"Ils savent aussi souffrir, prendre sur eux. On ne sous-estimera personne, comme on l'a fait jusqu'à présent", assure Adrien Rabiot. "Ce qu'on a appris dans cette Coupe du Monde c'est qu'il n'y a pas de favori", reprend Kingsley Coman.

La qualification pour une deuxième finale planétaire en quatre ans et demi, contre la Croatie ou l'Argentine, passera donc par "l'humilité", la conviction de "ne pas se voir au bout", comme l'a mentionné Deschamps.

Le boss des Bleus sait qu'un échec inattendu à ce moment du tournoi viendrait balayer toutes les embûches surmontées jusqu'ici par son équipe, guidée par une résilience à toute épreuve.

Les joueurs l'ont-ils compris? Dans leur discours, cela semble être le cas: "On n'a encore rien gagné", insiste Tchouaméni.


France: l'adoption d'un budget compromise après le rejet des députés

Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée nationale a rejeté massivement en première lecture le budget 2026, renvoyant le texte au Sénat et illustrant l’extrême fragmentation politique depuis la dissolution de 2024
  • Le gouvernement minoritaire, sous pression pour réduire un déficit public record, peine à trouver une majorité, malgré l’espoir d’un compromis sur fond de tensions entre blocs politiques

PARIS: Les députés français ont rejeté à la quasi-unanimité en première lecture le budget de l'État pour 2026, dans la nuit de vendredi à samedi, un vote inédit depuis des décennies qui augure mal d'une adoption avant la fin de l'année.

Après des semaines de débats parfois houleux sur la fiscalité du patrimoine, ou celle des grandes entreprises, 404 députés ont rejeté la partie "recettes" du texte (un seul a voté pour), emportant ainsi l'ensemble du projet de loi, sans même étudier la partie "dépenses".

En vertu des procédures parlementaires françaises, ce vote renvoie le texte initial du gouvernement à la chambre haute du Parlement, qui s'en saisira la semaine prochaine.

Dans un paysage politique très facturé depuis la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président Emmanuel Macron en 2024, la difficulté à adopter un budget de l'Etat constitue le sujet majeur à l'origine de la chute des derniers Premier ministres.

Le gouvernement minoritaire de Sébastien Lecornu, un proche d'Emmanuel Macron, se trouve pourtant sous forte pression pour réduire le déficit public, le plus élevé de la zone euro, dont l'ampleur inquiète les marchés financiers.

L'Assemblée avait déjà rejeté en 2024 le budget de l'État, de manière inédite depuis l'adoption de la Ve République en 1958. Mais c'est une première qu'il le soit avec une telle ampleur.

Les groupes de gauche et l'extrême droite ont voté contre, ceux du camp gouvernemental se sont divisés entre votes contre et abstentions. Seul un député centriste a voté en faveur du texte.

- Compromis? -

Si l'exécutif espère toujours une adoption avant la fin de l'année, cela apparaît comme une gageure, en terme de délais comme en terme de majorité pour le voter.

Minoritaire, le quatrième gouvernement en moins d'un an et demi, le sixième depuis la réélection de M. Macron en mai 2022, avait promis de laisser le dernier mot au Parlement pour éviter une censure.

Mais la recherche d'un compromis reste très difficile entre un camp présidentiel fracturé, une gauche traversée de tensions et une extrême droite favorable à une union des droites.

Si elle a vu dans le "plus long débat budgétaire" de la Ve République, un "travail utile", la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi déploré un "certain nombre de mesures inconstitutionnelles, irréalistes ou inapplicables".

Dans le viseur du camp gouvernemental, plusieurs hausses d'impôts, dont un "impôt universel" sur les multinationales, une hausse de taxe sur les rachats d'action, ou une contribution sur les dividendes.

Avec elles, le déficit passerait à "4,1%" du PIB (contre un objectif à 4,7% dans le texte initial), sans elles il serait de "5,3%", a estimé Amélie de Montchalin.

Sur X, elle a dénoncé l'"attitude cynique" des "extrêmes", se disant cependant "convaincue" de la possibilité d'un compromis.

"Le compte n'y est pas", a lancé le chef de files des élus socialistes, Boris Vallaud, estimant les "recettes" insuffisantes pour "effacer" des économies irritantes sur les politiques publiques.

Le PS continuera toutefois à "chercher le compromis", a-t-il assuré.

Les socialistes, qui avaient accepté de ne pas censurer le Premier ministre en échange notamment de la suspension de la réforme des retraites, espéraient que les débats permettent d'arracher une taxe sur le patrimoine des ultra-riches. Mais les propositions en ce sens ont été rejetées.

Si le Parlement ne se prononce pas dans les délais, le gouvernement peut exécuter le budget par ordonnance. Une loi spéciale peut aussi être votée permettant à l'Etat de continuer à percevoir les impôts existants l'an prochain, tandis que ses dépenses seraient gelées, en attendant le vote d'un réel budget.


Narcobanditisme: la porte-parole du gouvernement sera à la marche blanche samedi à Marseille

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
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  • "Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement
  • "Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi

PARIS: La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat".

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".

La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".

Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.

La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).

"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.

Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.

Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.

Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".


Une centaine de personnes en soutien à un directeur d'école menacé de mort

Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
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  • Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte
  • "On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement

RENNES: Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme.

Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Selon des sources syndicales, la famille n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne la fillette aux toilettes.

"On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement.

"Il n'y a pas d'aspect religieux derrière tout ça" a insisté Fabrice Lerestif, un autre représentant de ce syndicat à l'échelle départementale, reprenant les termes du ministre français de l'Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement la veille près de Lyon (centre-est).

Environ 150 personnes, dont des enseignants d'écoles voisines et une trentaine de parents d'élèves, étaient présents devant l'école, fermée pour la journée. "Soutien à notre collègue", "Parents unis! Respect et soutien total à nos enseignants", clamaient deux pancartes accrochées aux grilles.

Parmi les parents d'élèves, Pierre Yacger est venu avec ses enfants soutenir l'équipe éducative "en qui on a pleinement confiance". Concernant le directeur, "on n'a jamais eu de retour négatif", a-t-il affirmé.

Choqué, l'enseignant est depuis en arrêt de travail. Il est "meurtri par la situation" qui a "eu un impact fort sur l'ensemble de l'école", alors qu'il s'agit d'un établissement "où tout se passe bien", a précisé Mickaël Bézard.

Le corps enseignant demande que la fillette, toujours scolarisée dans cette école, soit changée d'établissement, "pour retrouver aussi un climat serein", a-t-il poursuivi.

"Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs", a estimé Gaëlle Rougier, adjointe à l'éducation à la municipalité de Rennes. "Il va bien falloir poursuivre une médiation avec la famille", a-t-elle ajouté.