Les Yéménites dénoncent le code de conduite «injuste» des Houthis envers les fonctionnaires de l’État

Des employés du secteur public attendant de recevoir leur salaire dans un bureau de poste à Sanaa, au Yémen, le 25 janvier 2017. (Reuters)
Des employés du secteur public attendant de recevoir leur salaire dans un bureau de poste à Sanaa, au Yémen, le 25 janvier 2017. (Reuters)
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Publié le Lundi 12 décembre 2022

Les Yéménites dénoncent le code de conduite «injuste» des Houthis envers les fonctionnaires de l’État

Des employés du secteur public attendant de recevoir leur salaire dans un bureau de poste à Sanaa, au Yémen, le 25 janvier 2017. (Reuters)
  • Des employés accusent la milice de lavage de cerveau et de renvoyer ceux qui refusent de se conformer à leurs règles
  • Le Dr Ibrahim al-Kebsi, fonctionnaire de l’État: «Du cœur de Sanaa, j'annonce à cette autorité que son code de conduite sectaire est inadmissible et même scandaleux, honteux, ignoble et incorrect»

DJEDDAH: Les Houthis soutenus par l'Iran ont renforcé un code de conduite controversé envers les fonctionnaires de l’État dans les régions sous leur contrôle, exigeant que des milliers de personnes déclarent leur loyauté au groupe.

De la capitale Sanaa au bastion de la milice à Saada, en passant par d'autres provinces du Yémen, les autorités houthies ont organisé des rassemblements et des cérémonials les montrant en train de signer un document de 36 pages, exhortant tous les fonctionnaires anciens et nouveaux à faire de même.

De nombreux Yéménites craignent de perdre leur emploi s'ils ne prêtent pas officiellement allégeance aux Houthis.

Le document, consulté par Arab News, fait des discours des dirigeants du mouvement houthi et d'autres idées sectaires la principale source d'orientation pour les fonctionnaires. Il stipule également que les travailleurs doivent faire preuve d'hostilité envers les opposants aux houthis et leurs médias.

Les fonctionnaires de l’État dans les zones contrôlées par les Houthis seront tenus de soutenir les activités de la milice, notamment leurs mouvements et événements. Pour renforcer leur «identité religieuse», les travailleurs doivent assister à de longues conférences du chef du mouvement et s'engager dans d'autres activités sectaires.

En outre, les travailleurs devront «montrer une ferveur révolutionnaire et participer à des renouveaux religieux et patriotiques», indique le document.

En vertu de cette réglementation sur la manière de gérer la presse et les réseaux sociaux, il est interdit aux employés de divulguer des informations et des documents liés à leur travail, ou de faire des déclarations contraires à la philosophie du mouvement, notamment la critique des Houthis sur les réseaux sociaux.

«S'abstenir de publier des commentaires, des lettres, des documents ou des informations qui contreviennent aux enseignements et aux valeurs de l'Islam, à la politique de l'État et à l'ordre public», ajoute le document.

Il demande en outre aux employés de boycotter les sites contrôlés par les opposants à la milice et d'en alerter le public. «Évitez et conseillez aux autres d'éviter les organes de presse hostiles et suspects.»

Les travailleurs sont tenus de signer ce document, et ceux qui refusent ou enfreignent ses conditions seront confrontés à la résiliation de leur emploi.

Le document indique: «Toute violation des exigences de ce code entraîne l'adoption de mesures disciplinaires et pénales conformément aux lois et réglementations applicables.»

«Chaque employé signera l’engagement formel de se conformer aux exigences du code, une copie étant conservée dans le dossier de l'employé.»

Ahmed Nagi al-Nabhani, militant basé à Sanaa et fonctionnaire de l’État, a affirmé à Arab News: «Je m'oppose au fait de forcer les gens à assister à des conférences et à des programmes de sensibilisation aux Houthis. Je m'oppose au fait de forcer quiconque à assister à des rassemblements sectaires.»

Il a indiqué qu'il avait refusé de signer le code de conduite ou d'assister à des conférences ou à des cours faisant la promotion du document, et qu’il s'était engagé à le contester même si cela lui coûtait son emploi.

«Les gens ne devraient pas être poussés vers le houthisme, sachant que notre nation est fondée sur le pluralisme religieux et politique.»

«J'ai soutenu les Houthis pendant qu'ils étaient en prison et j'ai défendu leur droit d'exister avec ferveur; mais je n’accepte pas maintenant – alors qu'ils sont au pouvoir – le fait de commettre des injustices contre les autres et de forcer les gens à souscrire à leurs idéaux et à participer à leurs activités», a-t-il ajouté.

Le Dr Ibrahim Al-Kebsi, un autre employé du gouvernement opposé au document, a fustigé les dirigeants houthis, qui avaient reçu leur salaire ainsi que d'autres avantages financiers dans les délais, pour avoir tenté d’imposer leur pouvoir aux employés du gouvernement qui n'avaient pas été payés depuis six ans.

«Du cœur de Sanaa, j'annonce à cette autorité que son code de conduite sectaire est inadmissible et même scandaleux, honteux, ignoble et incorrect», a affirmé Al-Kebsi.

Les Houthis affirment que cette réglementation contribuera à améliorer la productivité et à lutter contre la corruption.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.