L'Ukraine essuie des bombardements massifs, s'efforce de rétablir l'électricité

Les frappes russes matinales ont aussi provoqué la mise à l'arrêt du métro pour que les stations puissent servir d'abris. (AFP).
Les frappes russes matinales ont aussi provoqué la mise à l'arrêt du métro pour que les stations puissent servir d'abris. (AFP).
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Publié le Samedi 17 décembre 2022

L'Ukraine essuie des bombardements massifs, s'efforce de rétablir l'électricité

  • "Ne quittez pas les abris ! L'attaque contre la capitale est encore en cours!", a-t-il demandé aux habitants de Kiev sur Telegram
  • L'administration de Boutcha, où les soldats russes sont accusés d'avoir commis des atrocités lors de leur occupation de cette banlieue de Kiev, a elle annoncé que "les forces antiaériennes ont abattu un missile ennemi"

KIEV: L'Ukraine a subi vendredi matin de nouvelles frappes de missiles russes qui ont provoqué des coupures d'eau dans la capitale Kiev et de courant à travers le pays, Moscou se montrant déterminée à détruire les infrastructures ukrainiennes.

Au moins deux personnes sont mortes à la suite d'une frappe qui a touché un immeuble résidentiel à Kryvyï Rig (sud), selon le gouverneur régional.

Selon les autorités ukrainiennes, "environ 40 missiles" russes ont visé vendredi Kiev, dont 37 ont été abattus par la défense antiaérienne. Elles n'ont pas précisé quels dégâts les autres ont occasionné.

Le maire, Vitali Klitchko, a indiqué que les dommages à l'infrastructure énergétique ont provoqué des "interruptions de l'approvisionnement en eau dans tous les quartiers de la capitale".

De son côté, les autorités prorusses de la région de Lougansk, dans l'Est, ont accusé les forces ukrainiennes de tirs d'artillerie sur deux localités, faisant huit morts et 23 blessés vendredi matin.

Confrontée à une série de revers militaires cet automne, la Russie a opté depuis octobre pour une tactique de frappes massives visant la destruction des réseaux et transformateurs électriques de l'Ukraine, plongeant des millions de civils dans le froid et l'obscurité en plein hiver.

Avec cette nouvelle vague de bombardements russes vendredi, "il faudra peut-être plus de temps qu'avant pour rétablir l'électricité", a alerté sur Facebook l'opérateur électrique national Ukrenergo.

Le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba a réagi en réclamant que les Occidentaux livrent "un obusier à l'Ukraine, un char à l'Ukraine, un véhicule blindé à l'Ukraine, pour chaque missile ou drone qui vise l'Ukraine".

A Kiev, emmitouflés dans leurs manteaux, assis par terre ou sur les marches des escalators, certains habitants ont passé plusieurs heures à l'abri dans le métro.

"Ce matin je me suis réveillée, j'ai vu un missile dans le ciel, et je n'étais pas surprise. Je l'ai vu et j'ai su que je devais aller dans le métro", a confié Lada Korovaï, actrice de 25 ans.

La municipalité a annoncé que le métro resterait à l'arrêt toute la journée.

«Sans électricité»

Ailleurs, des pans entiers du pays étaient une nouvelle fois privés de courant.

"La région de Kirovograd (centre) est entièrement sans électricité", a déploré son gouverneur, Andriï Raïkovytch.

La deuxième ville du pays, Kharkiv (nord-est), était également dans le noir, tout comme Poltava (centre).

Des frappes multiples ont également visé la région de Zaporijjia (sud), selon son gouverneur, Oleksandre Staroukh.

Dans la ville de Bakhmout, que Moscou tente inlassablement de conquérir, un camion semi-remorque est venu livrer quelque 200 poêles à bois, distribués ensuite aux habitants par des volontaires, a constaté l'AFP.

Le chauffeur ne traîne pas pour décharger les palettes: il est stressé par le verglas qui rend les rues glissantes et surtout par les détonations incessantes.

Quelques dizaines d'habitants sont venus récupérer les précieux poêles, dans une ville sans électricité, ni eau, ni gaz.

Oleksandra, 85 ans, elle, n'en a pas. Elle est venue chercher des médicaments à un poste de secours. "Je survivrai à l'hiver, je marcherai davantage pour me réchauffer, j'ai entendu parler d'un point de chauffage, mais je pense que ce n'est pas quelque chose de bien organisé", dit-elle à l'AFP.

ukraine
Les maires de Kharkiv (nord-est) et Poltava (centre-est) ont quant à eux annoncé que leurs villes étaient privées d'électricité à la suite de bombardements matinaux. (AFP).

"Je préfère penser que tout ce que j'entends maintenant (les détonations), c'est notre armée qui travaille. Je veux juste penser comme ça, et ça me fait du bien", ajoute-t-elle.

Non loin, à Kramatorsk, le courant était coupé en fin d'après-midi et la population n'avait plus accès au réseau téléphonique, a constaté l'AFP.

Selon la présidence ukrainienne, 14 civils ont été tués au total jeudi dans le pays dans des bombardements russes.

Ukraine: la Russie a tiré «  environ 40 missiles » sur Kiev vendredi matin

La Russie a tiré "environ 40 missiles" vendredi matin sur Kiev, provoquant notamment des coupures d'eau, ont annoncé les autorités régionales de la capitale ukrainienne.

"Environ 40 missiles ont été enregistrés dans l'espace aérien de la capitale. 37 d'entre eux ont été détruits par les forces de défense aérienne", a indiqué sur Telegram l'administration militaire de la région de Kiev, disant avoir "résisté à l'une des plus grandes attaques de missiles" depuis le début de l'invasion russe fin février.

Sommet Poutine-Loukachenko 

Les présidents russe et bélarusse, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, se retrouvent lundi à Minsk pour un sommet destiné à resserrer encore leur alliance.

Le Bélarus, seul allié de la Russie dans cette guerre, a prêté son territoire pour permettre l'assaut russe sur Kiev au début de l'invasion le 24 février.

Selon M. Loukachenko, le sommet lundi sera "avant tout (consacré) à la sphère économique", mais les deux dirigeants parleront aussi de "la situation politico-militaire autour de (leurs) pays".

Dans un entretien publié jeudi, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valéry Zaloujny, s'est dit convaincu que la Russie allait tenter une nouvelle attaque sur Kiev dans les premiers mois de 2023.

Pour sa part, le chef de l'Alliance Atlantique, Jens Stoltenberg, a prévenu que Moscou se prépare à une guerre longue contre l'Ukraine à qui les alliés de l'Otan doivent continuer à fournir des armes jusqu'à ce que le président Poutine réalise qu'il "ne peut pas gagner sur le champ de bataille".

"Nous ne devons pas sous-estimer la Russie. Elle se prépare pour une guerre longue", a déclaré M. Stoltenberg à l'AFP. "Nous voyons qu'elle mobilise davantage de forces, qu'elle est prête à subir également de nombreuses pertes, qu'elle essaie d'avoir accès à davantage d'armes et de munitions".

L'Ukraine s'efforce de rétablir l'électricité après des bombardements massifs russes

L'Ukraine s'attelait samedi à rétablir l'électricité après les nouvelles frappes de missiles russes qui ont provoqué des coupures de courant à travers le pays, dénoncées comme des crimes de guerre par l'Union européenne.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné ce nouvel «exemple de la terreur aveugle du Kremlin», des «attaques cruelles et inhumaines» contre la population qui «constituent des crimes de guerre».

L'UE a d'ailleurs approuvé de nouvelles sanctions visant Moscou qui interdisent notamment l'exportation de moteurs de drones vers la Russie ou des pays tiers à même de les lui fournir.

De son côté, la France a condamné les bombardements russes de vendredi. «Ces actes constituent des crimes de guerre et n'affaiblissent en rien la détermination de la France à soutenir l'Ukraine et à lutter contre l'impunité», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Au total, 74 missiles - principalement des missiles de croisière - ont été tirés par la Russie vendredi, dont 60 ont été abattus par la défense antiaérienne, selon l'armée ukrainienne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a précisé que Kiev et quatorze régions avaient été affectées par des coupures de courant ou d'eau.

«Toutes leurs cibles sont aujourd'hui civiles. Les frappes russes touchent principalement des installations d'approvisionnement en énergie et en chauffage», a déclaré le président ukrainien.

«Il est probable qu'à la suite de cette guerre, le sens du mot +terreur+ soit associé aux actions folles de la Russie pour la plupart des gens dans le monde», a ajouté Zelensky, qui a appelé à «accroitre la pression» occidentale sur le Kremlin et à livrer davantage de systèmes de défense anti-aérienne à l'Ukraine.

Partout dans le pays, des interventions sont en cours pour rétablir l'électricité.

«Nos ingénieurs et nos équipes de réparation ont déjà commencé à travailler pendant l'alerte aérienne et font tout leur possible pour rétablir la production d'électricité et son approvisionnement. Cela prend du temps. Mais ce sera fait», a déclaré le président ukrainien.

A Kiev, le maire Vitali Klitchko a précisé que seul un tiers des habitants avaient de l'eau et du chauffage, et 40% de l'électricité.

Trois personnes sont mortes à la suite d'une frappe russe qui a touché un immeuble résidentiel à Kryvyï Rig (sud), selon le gouverneur régional.

De leur côté, les autorités prorusses de la région de Lougansk, dans l'Est, ont accusé les forces ukrainiennes de tirs d'artillerie sur deux localités, faisant 11 morts et 17 blessés vendredi.

Confrontée à une série de revers militaires cet automne, la Russie a opté depuis octobre pour une tactique de frappes massives visant la destruction des réseaux et transformateurs électriques de l'Ukraine, plongeant des millions de civils dans le froid et l'obscurité en plein hiver.

Avec cette nouvelle vague de bombardements russes vendredi, «il faudra peut-être plus de temps qu'avant pour rétablir l'électricité», a alerté sur Facebook l'opérateur électrique national Ukrenergo, qui a précisé que «l'électricité (serait) fournie en priorité aux infrastructures essentielles: hôpitaux, services d'eau, installations de chauffage, stations d'épuration des eaux usées».

- «Je survivrai» -

Dans la capitale, emmitouflés dans leurs manteaux, assis par terre ou sur les marches des escalators, certains habitants ont passé plusieurs heures à l'abri dans le métro.

A Kharkiv (nord-est), deuxième ville du pays, les autorités ont annoncé dans la soirée avoir rétabli le courant à 55%. Selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov, 85% des habitants de la région avaient accès à l'électricité vendredi soir.

Dans la ville de Bakhmout, que Moscou tente inlassablement de conquérir, un camion semi-remorque est venu livrer quelque 200 poêles à bois, distribués ensuite aux habitants par des volontaires, a constaté l'AFP.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.


L'Ukraine s'attend à une détérioration sur le front vers la mi-mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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  • L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine
  • La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar

KIEV: La situation sur le front ukrainien va empirer autour de la mi-mai et début juin, qui sera une "période difficile", a prévenu lundi le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov, sur fond de craintes d'une nouvelle offensive russe.

La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Est et Sud, dont elle cherche à s'emparer depuis deux ans.

"N'allons pas trop dans les détails, mais il y aura une période difficile, à la mi-mai et début juin", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans une interview au service ukrainien de la BBC.

L'armée russe "mène une opération complexe", a-t-il dit.

"Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un futur proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique", a estimé Kyrylo Boudanov.

"Armageddon ne se produira pas, contrairement à ce que beaucoup disent en ce moment. Mais il y aura des problèmes à partir de la mi-mai", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine.

En face, les troupes russes, bien plus nombreuses et mieux armées, ne cessent de pousser à l'Est et revendiquent régulièrement la prise de petits villages dans le Donbass.

En février, Moscou s'est emparé d'Avdiïvka, une ville forteresse, et vise désormais la cité  stratégique de Tchassiv Iar.

Cette cité, perchée sur une hauteur, s'étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.

Offensive estivale? 

Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est proche de Vougledar, une cité minière à la jonction des fronts Sud et Est. Début 2023, l'Ukraine était parvenue à y repousser un assaut de l'armée russe, infligeant des pertes humaines importantes.

Kiev craint désormais une offensive estivale russe encore plus puissante.

Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé "possible" un tel scénario, impliquant un groupe de 100.000 soldats russes.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a déjà admis mi-avril que la situation sur le front Est s'était "considérablement détériorée" récemment.

Il a affirmé voir une "intensification significative" de l'offensive russe depuis mars, aboutissant à des "succès tactiques".

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne, sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

L'Ukraine fait désormais face aux hésitations de ses alliés occidentaux, même si une aide militaire américaine de 61 milliards, longtemps bloquée, a finalement été votée par la Chambre des représentants des Etats-Unis samedi. Le texte doit encore être adopté par le Sénat puis promulgué par le président Joe Biden.

Kiev espère désormais que l'aide des Etats-Unis pourra atteindre le front très rapidement. Le Kremlin a, lui, jugé que qu'elle ne changerait "rien"