Mondial: les Bleus attendus en fin de journée à Paris et à la Concorde, la liesse en Argentine

L'attaquant argentin # 10 Lionel Messi (C) célèbre avec ses coéquipiers la victoire du match de football final de la Coupe du monde Qatar 2022 entre l'Argentine et la France au stade Lusail à Lusail, au nord de Doha, le 18 décembre 2022. ( Photo de Kirill KUDRYAVTSEV / AFP)
L'attaquant argentin # 10 Lionel Messi (C) célèbre avec ses coéquipiers la victoire du match de football final de la Coupe du monde Qatar 2022 entre l'Argentine et la France au stade Lusail à Lusail, au nord de Doha, le 18 décembre 2022. ( Photo de Kirill KUDRYAVTSEV / AFP)
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Publié le Lundi 19 décembre 2022

Mondial: les Bleus attendus en fin de journée à Paris et à la Concorde, la liesse en Argentine

  • «Nous reviendrons», a promis lundi Kylian Mbappé sur son compte Twitter, ses premiers mots depuis la désillusion de la veille
  • Quant à Messi, 35 ans, avec ce premier titre mondial -comme Maradona en 1986-, il va encore être un peu plus adulé en Argentine

DOHA:Héros malheureux de la finale du Mondial-2022, les joueurs de l'équipe de France sont attendus lundi en fin de journée à Paris et iront bien saluer leurs supporters Place de la Concorde alors que l'Argentine piaffe d'impatience avant de fêter les nouveaux champions du monde.

Ivres de bonheurs, les Argentins sont descendus par millions dans les rues pour célébrer cette troisième Coupe du monde, le dernier sacre remontant à 1986 et Diego Maradona. Les Bleus, eux, ne conservent pas le trophée remporté en 2018 mais ils peuvent être fiers de leur tournoi.

Cette finale de légende s'est jouée aux tirs au but (4-2) à l'issue d'un scénario fou: un doublé de Lionel Messi, meilleur joueur du tournoi, un triplé de Mbappé, meilleur buteur de la compétition, et des prolongations irrespirables (3-3).

Au point de rassembler 24 millions de téléspectateurs sur TF1, un "record historique d'audience" pour la télévision française.

Conscients de l’engouement suscité par leur parcours, les Bleus, malgré le dénouement cruel, ont ainsi décidé de communier avec leurs fans dès leur retour à Paris.

Contrairement aux affirmations du président de la Fédération française de football, Noël le Graët, qui avait exclu dans la matinée l'organisation d'un tel évènement, la FFF a confirmé la tenue d'un rassemblement Place de la Concorde après l’atterrissage de l'avion des Tricolores, prévu aux alentours de 20h10 à l'aéroport de Roissy.

Les Argentins devraient eux arriver vers 19H00 locales (22H00 GMT) a l'aéroport d'Ezeiza de Buenos Aires, où une réception en petit comité était prévue, selon une source aéroportuaire, mais sans certitude encore sur des retrouvailles le soir même avec les plus d'un million de Porteños qui, jusque tard dans la nuit, ont fêté dimanche le 3e titre mondial.

Finale de légende, Messi- Mbappé, Maroc et portiers... Les tops du Qatar

Le Mondial-2022 s'est achevé dimanche en apothéose avec une finale de légende remportée par l'Argentine de Lionel Messi sur la France de Kylian Mbappé, dénouement d'un mois de football riche en surprises, telle l'épopée du Maroc, et ponctué des parades spectaculaires de plusieurs grands gardiens.

Argentine-France dans la légende, le sacre de Messi

Argentine-France: les qualificatifs manquent pour évoquer le victoire de l'Albiceleste (3-3 a.p., 4 t.a.b à 2), au terme de l'un des plus grands matches de l'histoire du football.

Deux buts de Lionel Messi. Un triplé de Kylian Mbappé. Les stars ont été au rendez-vous d'un match fou.

Alors que les Argentins menaient 2 à 0 grâce à son penalty (23e) et un but de son lieutenant préféré Angel Di Maria (36e), l'autre star de ce Mondial, Kylian Mbappé a ramené son équipe à hauteur en quelques secondes (80e, 81e). Puis Messi a vu le Français réussir son deuxième penalty de la soirée (118e) alors que l'Argentin venait de redonner l'avantage aux siens et haranguait son public (109e).

Mais après quatre échecs depuis 2006, cette fois, c'était le soir de celui qui ravit les amoureux du ballon rond depuis si longtemps. Pour un triomphe au bout du suspense qui offre une troisième étoile à l'Albiceleste après les titres de 1978 et 1986.

Et qui vient couronner l'immense carrière de Messi, immédiatement désigné meilleur joueur du tournoi, pour le plus grand bonheur de ses millions de supporteurs dans le monde entier

Avant ce sacre, l'enfant de Rosario, 35 ans, avait tout gagné en clubs, avec le FC Barcelone surtout. Mais avec sa sélection, il se contentait d'une Copa America (2021). Ce titre mondial le fait rejoindre dans la légende Maradona, "el pibe de Oro". Il surpasse aussi Pelé, avec treize buts en cinq éditions de la compétition reine du football.

Mbappé, meilleur buteur

La bataille pour le trophée de meilleur buteur du Mondial s'est aussi jouée dimanche: avant la rencontre, Messi et Mbappé, les deux superstars du Paris SG, étaient en tête (5 buts chacun).

Mbappé a fini par émerger avec huit buts au total en inscrivant un triplé, tandis que l'Argentin s'est "contenté" d'inscrire deux buts.

Mbappé est devenu dimanche le deuxième joueur à réussir un triplé en finale de Coupe du monde, après l'Anglais Geoff Hurst face à l'Allemagne en 1966.

Avec douze buts en deux participations (ainsi que deux passes décisives lors de l'édition 2022), le joueur de 23 ans égale la légende Pelé pour devenir le sixième meilleur buteur de l'histoire du Mondial.

L'épopée du Maroc, première pour l'Afrique

Porté par une ferveur populaire impressionnante, le Maroc a brisé un plafond de verre en atteignant le dernier carré d'une Coupe du monde, pour la première fois pour une équipe africaine.

"On a eu cette énergie des Africains, du monde arabe, qui nous font passer ces ondes positives qui font qu'à un moment, tout le monde a envie que cette équipe gagne", a savouré le sélectionneur marocain Walid Regragui.

Les Lions de l'Atlas ont impressionné tout au long du tournoi qu'ils ont bouclé en prenant la 4e place: premiers du groupe F avec aucune défaite, puis victoires successives contre l'Espagne (0-0 a.p., 3 t.a.b. à 0) en huitièmes et le Portugal (1-0) en quarts, contre deux favoris.

La défaite en demi-finale contre la France (2-0) n'enlève rien au mérite des Marocains, solides défensivement et généreux devant, comme face à la Croatie samedi lors de la petite finale perdue (2-1).

Surprenants Saoudiens, Japonais, Sud-Coréens

Atypique dans son calendrier avec son rythme effréné et sa programmation en fin d'année civile, le Mondial-2022 a brouillé les repères des grandes nations et favorisé les surprises, outre le Maroc.

L'Arabie saoudite du sélectionneur Hervé Renard a ainsi fait déjouer l'Argentine (2-1) en ouverture, même si les "Faucons verts" n'ont ensuite pas réussi à franchir le premier tour.

Le Japon, lui, a battu tour à tour l'Allemagne (2-1) et l'Espagne (2-1) pour finir en tête du très relevé groupe E, avant de chuter en huitièmes devant la Croatie (1-1 a.p., 3 t.a.b. à 1).

Enfin, mention pour la Corée du Sud qui a dompté 2-1 le Portugal de Cristiano Ronaldo, ainsi que pour la Tunisie tombeuse de la France (1-0), même si les Bleus étaient déjà qualifiés et ont joué avec l'équipe des remplaçants.

Les gardiens en état de grâce

Et si les meilleurs joueurs du Mondial-2022 étaient dans la cage ? Les gardiens se sont signalés au Qatar, en particulier à partir de la phase à élimination directe.

Une statistique résume leur importance: un quart des pénalties (hors tirs au but et hors frappes hors cadre) ont été arrêtés dans ce Mondial, 5 sur 23 contre 4 sur 29 quatre ans plus tôt en Russie.

Et Yassine Bounou (Maroc), Dominik Livakovic (Croatie), Emiliano "Dibu" Martinez (Argentine), Andries Noppert (Pays-Bas) ou encore l'expérimenté capitaine français Hugo Lloris ont tous été décisifs dans le jeu.

"C'est une Coupe du monde extraordinaire pour les gardiens", a analysé l'ancien portier international colombien Faryd Mondragon, membre du groupe d'étude technique (TSG) de la Fifa. "Les quatre gardiens qui ont conduit leurs équipes en demi-finales ont tous été décisifs, déterminants, par leurs arrêts mais aussi leur apport à la construction."

Messi l'égal de Maradona 

Au lendemain du sacre de l'Argentine, la presse internationale célébrait d'une même voix l'"époustouflant" génie de Messi et sa performance toute "maradonienne" jusqu'au terme d'un match "d'anthologie". Sans oublier de consoler l'autre star de cette finale "épique": le "phénomène" Mbappé.

Passé tout près de rejoindre Pelé, comme double champion du monde à moins de 24 ans, le jeune attaquant doit se contenter de ses exploits individuels: un triplé historique dans une finale, le titre de meilleur buteur du Mondial (8 buts), la 6e place au classement des meilleurs buteurs de l'histoire des Coupes du monde, à égalité avec Pelé (12 buts).

"Nous reviendrons", a promis lundi Kylian Mbappé sur son compte Twitter, ses premiers mots depuis la désillusion de la veille.

Quant à Messi, 35 ans, avec ce premier titre mondial -comme Maradona en 1986-, il va encore être un peu plus adulé en Argentine.

"Comme Diego Maradona à son époque, l'idole des stades a été dimanche à la hauteur de sa réputation, plus que jamais la fierté de tout un peuple", saluait lundi le quotidien français le Figaro, dans une louange à l'"époustouflant Messi".

Le coéquipier de Mbappé au Paris SG a d'ailleurs confié qu'il comptait "vivre quelques matches de plus en étant champion du monde".

Côté français, Didier Deschamps, dont le contrat de sélectionneur se termine fin décembre, a donné rendez-vous en début d'année pour évoquer son avenir.

"J'aurai rendez-vous en début d'année avec mon président (de Fédération, Noël Le Graët, NDLR), et puis, vous saurez", a-t-il annoncé dimanche soir .

L'attaquant français Karim Benzema, le Ballon d'Or 2022, qui, blessé, n'avait pu participer à la Coupe du monde, a annoncé lundi la "fin" de sa carrière en équipe de France.

Mais ce match de légende, disputé devant 89 000 personnes exaltées par le scénario, ne doit pas faire oublier le reste.


Troisième jour de grève au Louvre, le musée partiellement ouvert

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
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  • "On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications"
  • En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants

PARIS: Les agents du Louvre ont reconduit leur mouvement de grève jeudi au troisième jour de leur mobilisation contre leurs conditions de travail, contraignant de nouveau le musée à n'ouvrir qu'une partie de ses espaces, a-t-on appris de sources concordantes.

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre.

De nouveau réunis en assemblée générale jeudi matin, les salariés ont approuvé la poursuite de leur mobilisation contre les problèmes de sous-effectifs, la hausse des tarifs pour les non-Européens ou la dégradation du bâtiment, ont indiqué la CFDT et la CGT.

"On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications", a déclaré à l'AFP la déléguée CFDT Valérie Baud.

En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants.

Jeudi, avec quelques heures de retard liées à la mobilisation, le musée a, comme mercredi, ouvert partiellement ses espaces aux visiteurs qui ont notamment accès au "parcours chefs d’œuvre" incluant la Joconde, la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace, a indiqué la direction à l'AFP.

"Ce n'est pas un message positif par rapport aux grévistes", a réagi la CFDT.

Parallèlement à ce conflit social, la présidente du Louvre s'est de nouveau défendue jeudi matin, au lendemain d'une audition au Sénat où sa gestion de la sécurité du musée a été durement critiquée.

Interrogée sur France Inter, Laurence des Cars a affirmé disposer encore du crédit suffisant pour se maintenir à la tête du Louvre, qu'elle dirige depuis fin 2021.

"Je suis à la manoeuvre, je dirige ce musée dans une tempête, c'est très clair, mais je suis calme, déterminée pour accompagner les 2.300 agents du Louvre", a-t-elle assuré, ajoutant prendre sa "part quotidienne" de responsabilité dans les dysfonctionnements du musée.

 


«Marseille doit continuer à être debout», appelle Amine Kessaci, invité du conseil municipal

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
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  • Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes"
  • "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers"

MARSEILLE: "Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue", a appelé jeudi le militant écologiste Amine Kessaci, après le meurtre de son frère Mehdi en novembre, invité du dernier conseil municipal de la ville avant les prochaines élections municipales.

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire.

Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes". "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers".

Pour le militant écologiste, "attaquer les petits jeunes au pied d'immeuble ne va pas stopper ces trafics internationaux". Il faut "exiger des pays comme l'Arabie Saoudite, comme le Qatar, comme la Thaïlande" d'extrader "les têtes de réseau qui vivent très bien de l'argent de la drogue, vivent loin du territoire et font couler le sang ici chez nous et nos enfants se retrouvent assassinés".

Mardi, lors de son déplacement à Marseille, le président de la République Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à mener la "guerre" contre le narcotrafic.

Il a affiché sa volonté d'aller "chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer".

Le chef de l’Etat doit se rendre dimanche pour le Noël aux troupes aux Emirats arabes unis, où d'importants narcotrafiquants ont trouvé refuge, selon la justice française.


Pour le Noël des armées, Macron fait cette année le choix des Emirats

La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
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  • En se rendant aux Émirats arabes unis pour le Noël des armées, Emmanuel Macron adresse un message de soutien aux militaires français tout en réaffirmant l’engagement stratégique de la France dans une région marquée par de fortes tensions géopolitiques
  • Ce déplacement met en lumière la solidité du partenariat de défense franco-émirien, pilier de la présence militaire française dans le Golfe et vecteur de stabilité régionale

En choisissant les Émirats arabes unis pour célébrer, les 21 et 22 décembre, le traditionnel Noël des armées françaises, le président Emmanuel Macron a voulu adresser un message clair à ses militaires engagés loin de leurs familles, mais aussi aux partenaires de la France dans une région marquée par de fortes turbulences géopolitiques.

Ce déplacement présidentiel, à la fois militaire et diplomatique, illustre la solidité d’un partenariat stratégique noué de longue date entre Paris et Abou Dhabi.

Comme le veut la tradition, le président de la République partagera un moment privilégié avec les forces françaises déployées sur place, après une séquence bilatérale avec les autorités émiriennes.

Selon le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron se rendra directement auprès des militaires : il dînera avec eux, avant de consacrer la matinée suivante à des échanges de terrain et à des démonstrations opérationnelles, au plus près de la réalité de leur engagement en période de fêtes.

Si le choix des Émirats arabes unis n’a rien d’anodin, c’est parce que la région concentre aujourd’hui un grand nombre de crises majeures : conflits persistants au Moyen-Orient, tensions maritimes affectant le commerce mondial, instabilité chronique de plusieurs États.

Un déplacement stratégique dans une région sous tension

Le Golfe est devenu un carrefour stratégique où se croisent enjeux sécuritaires, diplomatiques et économiques et, en s’y rendant, le chef de l’État entend rappeler que la France demeure un acteur militaire et diplomatique engagé à l’échelle mondiale.

Mais ce déplacement est aussi l’occasion d’incarner la relation de confiance qui lie Paris et Abou Dhabi depuis plus de trente ans.

Le partenariat de défense franco-émirien, formalisé et renforcé par un accord signé en 2009, s’est progressivement imposé comme l’un des piliers de la présence française dans la région. Il repose sur une coopération étroite, une interopérabilité accrue des forces et un partage d’objectifs communs en matière de stabilité régionale.

Les Émirats arabes unis accueillent en effet un dispositif militaire français structurant. À Abou Dhabi se trouve un état-major interarmées, à la tête duquel est placé un amiral commandant à la fois les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFAU) et les forces françaises déployées dans l’océan Indien.

Cette implantation est complétée par une base navale française, ainsi que par une base aérienne située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, où sont notamment stationnés des avions de combat Rafale.

À environ 70 kilomètres à l’ouest d’Abou Dhabi, dans une zone désertique, est également déployé le 5ᵉ régiment de cuirassiers, équipé de matériels de dernière génération, dont des chars Leclerc et des véhicules blindés de combat.

C’est sur ce site que se déroulera l’essentiel de la séquence militaire du déplacement présidentiel, avec une démonstration interarmées illustrant les capacités opérationnelles françaises.

Au total, près de 900 militaires français sont stationnés aux Émirats arabes unis. Ils jouent un rôle clé dans plusieurs opérations majeures.

Un partenariat militaire franco-émirien au cœur de la présence française dans le Golfe

Les moyens aériens basés aux Émirats contribuent notamment à l’opération Chammal de lutte contre le terrorisme, tandis que les capacités maritimes participent à l’opération européenne Aspides, destinée à sécuriser le trafic international en mer Rouge, récemment menacé par des attaques visant la navigation commerciale.

Au-delà de la dimension opérationnelle, la présence française aux Émirats arabes unis constitue un symbole fort de coopération stratégique et traduit la volonté partagée de renforcer la stabilité régionale, de sécuriser les grandes routes maritimes internationales et de soutenir les efforts de paix dans des zones fragilisées comme l’Irak, le Yémen, la Libye ou encore le Soudan.

Tous ces sujets pourraient être abordés lors des échanges entre le président français et le président émirien, Cheikh Mohamed ben Zayed.

En se rendant auprès des forces françaises à Noël, accompagné de la ministre des Armées, Emmanuel Macron entend surtout témoigner de son attachement personnel aux militaires engagés loin de la métropole.

Le message qu’il veut leur adresser est autant humain que politique, puisqu’il s’agit d’exprimer la reconnaissance de leur engagement et d’affirmer la crédibilité militaire française.

Dans un contexte international tendu, le choix des Émirats arabes unis pour le Noël des armées apparaît ainsi comme un signal fort : celui d’une France fidèle à ses alliances, pleinement investie dans la sécurité internationale et consciente que sa présence militaire est indissociable de relations diplomatiques durables et de partenariats stratégiques solides.