Intervention de Berlin pour aider Athènes et Ankara à renouer des liens

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, et le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, tiennent une conférence de presse à Istanbul en Turquie, le 29 juillet 2022. (AP)
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, et le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, tiennent une conférence de presse à Istanbul en Turquie, le 29 juillet 2022. (AP)
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Publié le Mardi 20 décembre 2022

Intervention de Berlin pour aider Athènes et Ankara à renouer des liens

  • M. Erdogan a proféré des menaces directes à plusieurs reprises contre la présence militaire grecque sur les îles: «Nous pourrions venir soudainement une nuit»
  • Le conflit en Ukraine a renforcé le statut de la Turquie au sein de l’Otan, selon un analyste

ANKARA: Une réunion surprise de haut niveau à Bruxelles entre la Turquie, la Grèce et l’Allemagne a fait naître l’espoir que les liens tendus entre Athènes et Ankara puissent être améliorés grâce à la médiation de la puissance politique et économique de l’Union européenne (UE).
Le porte-parole présidentiel turc, Ibrahim Kalin; le conseiller en politique étrangère et de sécurité de la Chancellerie allemande, Jens Ploetner, et la directrice du bureau diplomatique du Premier ministre grec, Anna-Maria Boura, se sont rencontrés dans le but de renforcer les canaux de communication entre la Turquie et la Grèce, deux alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan).
Aucune autre information n’a été publiée au sujet de la réunion organisée par Berlin et se déroulant au bureau de la représentation allemande auprès de l’UE.
Cette réunion fait suite aux récentes menaces du président turc, Recep Tayyip Erdogan, selon lesquelles le missile balistique national à courte portée récemment testé par Ankara, baptisé «Tayfun», pouvait frapper Athènes dans le cas où «le calme ne régnerait pas» et si Athènes «arme les îles».
La Turquie et la Grèce sont en désaccord sur plusieurs problèmes profondément enracinés, allant des survols au renforcement militaire dans les îles grecques près du littoral de la Turquie, l’exploration des ressources minérales dans la mer Égée et les revendications concurrentes pour les eaux côtières.
Les accords antérieurs entre les deux pays exigeraient que les îles restent démilitarisées.
M. Erdogan a proféré des menaces directes à plusieurs reprises contre la présence militaire grecque sur les îles: «Nous pourrions venir soudainement une nuit.»
Cependant, le ministre grec des Affaires étrangères a publié une déclaration au début du mois de décembre: «Les déclarations des responsables turcs sur la démilitarisation des îles de la mer Égée ont été à plusieurs reprises rejetées dans leur intégralité sur la base d’une série d’arguments, figurant d’ailleurs dans les lettres pertinentes que la Grèce a envoyées au secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU).»
Durant le conflit, l’Allemagne a toujours tenté d’apaiser les deux partenaires de l’Otan et d’agir en tant que médiateur.
En octobre, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a exhorté Ankara à mettre fin à ses menaces contre la Grèce au sujet des îles et il a appelé les deux parties à résoudre leur conflit par le biais du droit international.
Jannes Tessmann, chef du bureau d’Istanbul de la fondation allemande Stiftung Mercator, a souligné que l’Allemagne avait tout intérêt à résoudre le conflit méditerranéen entre la Grèce et la Turquie pour un certain nombre de raisons.
M. Tessmann déclare à Arab News: «Il y a toutefois des raisons de ne pas avoir de grandes attentes à l’égard des pourparlers: les élections entre les deux pays rendent les concessions compliquées. D’ailleurs, l’Allemagne a perdu sa crédibilité en tant que médiateur après la dernière visite de la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, en Turquie et en Grèce. Elle a été accusée par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, d’être partisane.»
Lors d’une conférence de presse conjointe à Istanbul au mois de juillet dernier, les ministres des Affaires étrangères turc et allemand se sont disputés au sujet des différends entre Ankara et Athènes. M. Cavusoglu affirme que l’Allemagne avait perdu son impartialité entre la Turquie et la Grèce.
Selon Jannes Tessmann, il y a peu de pays en dehors de l’UE avec lesquels l’Allemagne entretient des relations aussi étroites que la Turquie.
Par conséquent, les développements en Turquie ont souvent un impact direct sur l’Allemagne, en termes économique, social et politique.
De ce point de vue, les experts notent que toute normalisation des liens entre Ankara et Athènes pourrait approfondir les perspectives de coopération dans d’autres domaines et apporterait par la suite des avantages à tous.
Kristian Brakel, chef de la fondation Heinrich-Böll, indique que cette réunion était une étape prometteuse pour que les parties négocient à nouveau.
«Avec les élections à venir dans les deux pays en 2023, la désescalade est la priorité pour l’instant.»
Il ajoute: «À mon avis, aucun des deux pays ne veut un vrai conflit. Ainsi, s’entendre sur un mécanisme simple ou sur des lignes rouges qui garantiraient que la rhétorique passionnée ne conduise pas à des affrontements accidentels vaudrait beaucoup.»
M. Tessmann abonde dans ce sens, affirmant que la guerre de la Russie avait renforcé l’importance de la Turquie en tant qu’acteur géopolitique et partenaire de l’Otan.
«Les décideurs européens en sont conscients, mais le conflit en Méditerranée orientale rend la coopération constructive avec la Turquie compliquée», souligne-t-il.
Les canaux de communication entre Athènes et Ankara se sont fermés, surtout après la déclaration de M. Erdogan indiquant que le Premier ministre grec, Kyriakos Miksotakis, «n’existe plus» pour lui après que ce dernier a fait pression afin de bloquer les ventes d’avions de combat F-16 à la Turquie lors de sa visite aux États-Unis.
Ebru Turhan, professeure agrégée d’études européennes à l’université turco-allemande, attire l’attention sur les tentatives antérieures de l’Allemagne sous la direction d’Angela Merkel de servir de médiateur entre les deux alliés de l’Otan.
Elle déclare à Arab News: «Au cours de la période 2020-2021, l’Allemagne a servi de médiateur central entre la Grèce et la Turquie dans l’atténuation de la crise de la Méditerranée orientale.»
«En raison de sa position équilibrée envers les deux pays et son refus d’imposer des sanctions sévères à la Turquie, le gouvernement fédéral allemand de l’époque était perçu comme un médiateur crédible par Ankara.»
Cependant, après la visite de M. Scholz à Athènes en octobre et les perspectives d’un accord sur les armes entre Athènes et Berlin, Ebru Turhan précise que le rôle de l’Allemagne en tant que gestionnaire de crise fiable s’était détérioré aux yeux de l’élite politique et des médias turcs.
Elle déclare: «Avec une approche nuancée et constructive à la fois envers la Turquie et la Grèce, le gouvernement fédéral allemand pourrait retrouver son rôle de médiateur équilibré et fiable dans cette crise.»
«Cela permettrait également de modérer la politisation et la médiatisation des relations germano-turques avant les prochaines élections turques et d’améliorer les relations bilatérales.»
Afin de rétablir leurs relations tendues, Mme Turhan souligne que la Grèce et la Turquie devraient se concentrer sur la dépolitisation et la suppression de l’influence des médias dans leur dialogue.
«L’élite politique des deux pays devrait négocier et délibérer sur les défis communs à huis clos dans un cadre professionnel, plutôt que de revenir à des déclarations publiques dures – ce que nous appelons aussi la “diplomatie du mégaphone”.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


A l'ONU, l'enquêtrice en chef sur Gaza a encore espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés

Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
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  • Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide"
  • Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger"

GENEVE: Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés.

"La justice est lente", a affirmé l'ancienne juge sud-africaine, dans un entretien à l'AFP.

Mais "comme l'a dit (Nelson) Mandela, cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. Je considère qu'il n'est donc pas impossible qu'il y ait des arrestations et des procès" à l'avenir, a-t-elle ajouté.

La commission d'enquête, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a établi qu'Israël commet un génocide à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas du 7-Octobre.

Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide".

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger".

La Cour pénale internationale (CPI) avait déjà émis des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant.

Mme Pillay reconnaît que la CPI dépend des Etats pour la mise en œuvre des mandats d'arrêt car elle n'a "ni shérif, ni forces de police".

Mais elle veut y croire, faisant une comparaison : "Je n'aurais jamais pensé que l'apartheid prendrait fin de mon vivant".

"Tellement douloureux" 

Jeune avocate d'origine indienne dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, devenue juge et Haute-Commissaire aux droits de l'homme à l'ONU (2008-2014), Mme Pillay, 83 ans, a l'art de traiter des dossiers difficiles.

Sa carrière l'a menée des cours sud-africaines, où elle a défendu les activistes anti-apartheid et obtenu des droits cruciaux pour les prisonniers politiques, au Tribunal pénal international pour le Rwanda, en passant par la CPI.

Sa mission est des plus ardues depuis qu'elle préside, depuis sa création en 2021, la commission chargée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU d'enquêter sur les atteintes aux droits dans les territoires palestiniens et en Israël.

Elle déplore d'avoir été qualifiée d'"antisémite" depuis et dénonce les appels sur les réseaux sociaux de ceux qui réclament que les Etats-Unis la sanctionnent, comme Washington l'a fait pour une rapporteure de l'ONU, des juges de la CPI et des ONG palestiniennes.

Mais le plus dur, pour elle et son équipe, est de visionner les vidéos provenant de Gaza.

"Nous nous inquiétons pour notre personnel. Nous les surmenons et c'est traumatisant ces vidéos", dit-elle, citant "des violences sexuelles contre les femmes" et "les médecins qui sont dénudés par l'armée".

"C'est tellement douloureux" à regarder même si "on ne peut pas comparer notre souffrance à celle de ceux qui l'ont vécue", poursuit-elle.

Alors qu'elle présidait le Tribunal pénal international pour le Rwanda, des vidéos de civils abattus ou torturés l'ont aussi "marqué à vie".

Selon elle, la comparaison entre le Rwanda et Gaza ne s'arrête pas là : "Je vois des similitudes. Ce sont les mêmes méthodes".

Du Rwanda à Gaza 

"Dans le cas du Rwanda, c'était le groupe des Tutsi qui était visé. Ici, tous les éléments de preuve montrent que c'est le groupe palestinien qui est visé", dit-elle.

Elle mentionne aussi les propos de dirigeants israéliens qui "déshumanisent" les Palestiniens en les comparant à des "animaux". Comme lors du génocide rwandais, lorsque les Tutsi étaient "traités de cafards", ce qui revient à dire qu'"il est acceptable de les tuer", dénonce-t-elle.

Mme Pillay a indiqué qu'à l'avenir la commission entendait se pencher aussi sur des crimes supposés commis par d'autres "individus", expliquant qu'une grande partie des preuves a été publiée par les soldats israéliens eux-mêmes sur les réseaux sociaux.

Elle déplore toutefois que, faute de financements, la commission n'ait pas pu encore examiner si certains Etats qui fournissent de l'armement à Israël pouvaient être considérés complices.

Un travail qu'elle laisse à son successeur. Elle quitte la commission le 3 novembre en raison de son âge et de problèmes de santé.

Avant cela, elle doit présenter un dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "J'ai déjà un visa", confie-t-elle.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.