Iran: Le réalisateur Asghar Farhadi appelle à libérer l'actrice Taraneh Alidoosti

Figure du cinéma iranien («Leïla et ses frères»), Taraneh Alidoosti, 38 ans, a été arrêtée samedi pour des publications sur les réseaux sociaux en soutien aux protestations dénonçant notamment l'exécution de manifestants, ou dans lesquelles on la voit enlever son voile (Photo, AFP).
Figure du cinéma iranien («Leïla et ses frères»), Taraneh Alidoosti, 38 ans, a été arrêtée samedi pour des publications sur les réseaux sociaux en soutien aux protestations dénonçant notamment l'exécution de manifestants, ou dans lesquelles on la voit enlever son voile (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 21 décembre 2022

Iran: Le réalisateur Asghar Farhadi appelle à libérer l'actrice Taraneh Alidoosti

  • «Si montrer un tel soutien est un crime, alors des dizaines de millions de personnes de ce pays sont des criminels», a écrit le cinéaste iranien
  • Depuis ce week-end, les appels à la libération de l'actrice fusent, tant en Iran qu'à l'international

PARIS: A l'instar de nombreuses personnalités et défenseurs des droits humains depuis ce week-end, le réalisateur Asghar Farhadi a lui aussi demandé mardi la "libération" de l'actrice iranienne Taraneh Alidoosti, arrêtée samedi en Iran pour avoir soutenu la vague de protestation.

"Je suis aux côtés de Taraneh et je demande sa libération ainsi que celle de mes autres camarades cinéastes Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, et de tous les autres prisonniers moins connus dont le seul crime est d'avoir voulu une vie meilleure", a affirmé Asghar Farhadi mardi sur Instagram.

Figure du cinéma iranien ("Leïla et ses frères"), Taraneh Alidoosti, 38 ans, a été arrêtée samedi pour des publications sur les réseaux sociaux en soutien aux protestations dénonçant notamment l'exécution de manifestants, ou dans lesquelles on la voit enlever son voile.

"Si montrer un tel soutien est un crime, alors des dizaines de millions de personnes de ce pays sont des criminels", a également écrit le cinéaste iranien, deux fois oscarisé, qui fit notamment jouer l'actrice dans "Le client" (Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2017).

Taraneh Alidoosti est la personnalité la plus renommée arrêtée en lien avec le mouvement de contestation agitant l'Iran depuis trois mois. Plusieurs personnalités du cinéma iranien ont aussi été inquiétées ou arrêtées par les autorités, avant même l'actuelle vague de contestation, comme les réalisateurs Mohammad Rasoulof et Jafar Panahi, toujours en détention.

Depuis ce week-end, les appels à la libération de l'actrice fusent, tant en Iran qu'à l'international.

"La courageuse actrice d'Iran a été arrêtée", a publié sur Instagram sa consœur Golshifteh Farahani, qui a débuté sa carrière en Iran avant de fuir le pays et de s'installer en France.

Le groupe pop britannique des Pet Shop Boys a lui dénoncé un "gouvernement fasciste" en Iran à la suite de cette arrestation, tandis que le festival de Cannes a demandé la "libération immédiate" de Taraneh Alidoosti.

La diplomatie américaine a joint sa voix à ces appels, le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, disant mardi que les Etats-Unis "surveilleraient de près la manière dont le régime traite Mme Alidoosti" et demandant à Téhéran de cesser ces "détentions arbitraires".

"Cela fait partie des efforts du régime pour propager la peur et faire cesser ces manifestations pacifiques", a-t-il dénoncé devant la presse.

La contestation en Iran a été déclenchée par la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après avoir été arrêtée à Téhéran par la police des moeurs. Depuis, des centaines de personnes ont été tuées, des milliers arrêtées et deux hommes de 23 ans ont été pendus.


Irak: le Parlement échoue à élire son président

Une vue générale du parlement irakien à Bagdad, en Irak (Photo, Reuters).
Une vue générale du parlement irakien à Bagdad, en Irak (Photo, Reuters).
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  • Lors du vote de samedi, 311 des 329 députés étaient présents
  • De nombreux députés ne sont pas revenus pour un deuxième vote, les médias locaux partageant des vidéos d'une brève bagarre entre certains d'entre eux

BAGDAD: Les députés irakiens n'ont pas réussi à élire un président du Parlement samedi, aucun des deux principaux candidats n'ayant obtenu la majorité lors d'une séance tendue.

A la mi-novembre, la Cour suprême, plus haute instance judiciaire d'Irak, avait mis fin au mandat du précédent titulaire, l'influent politicien sunnite Mohamed al-Halboussi, après la plainte d'un député pour "falsification" de document.

Depuis, les parlementaires ont échoué à plusieurs reprises à élire un nouveau président en raison de querelles politiques et surtout de divisions entre les principaux partis sunnites.

Lors du vote de samedi, 311 des 329 députés étaient présents.

Le bureau parlementaire des médias a annoncé que 137 avaient choisi Mahmoud al-Mashhadani, le plus ancien membre du Parlement, et 158 avaient voté pour Salem al-Issawi, soit moins pour chacun des deux candidats que les 165 voix requises.

De nombreux députés ne sont pas revenus pour un deuxième vote, les médias locaux partageant des vidéos d'une brève bagarre entre certains d'entre eux et faisant état d'au moins un blessé.
 

Processus ardu 

La séance a ensuite été ajournée.

Dans ce pays majoritairement chiite, le Parlement est dominé par une coalition de partis chiites pro-iraniens.

La vie politique en Irak, pays multiethnique et multiconfessionnel, est régie par un partage du pouvoir entre les différentes communautés: le poste largement honorifique de président revient traditionnellement aux Kurdes, celui de Premier ministre aux chiites, tandis que la communauté sunnite est représentée par le président du Parlement.

Les élections et nominations de responsables aux plus hauts postes sont bien souvent des processus ardus qui peuvent durer plusieurs mois, compliqués par des tractations interminables et des accords âprement négociés.


Un hôpital de Gaza fait état d'un raid israélien ayant fait 20 morts à Nousseirat

De la fumée s'échappe après un bombardement israélien dans le centre de la bande de Gaza, le 18 mai 2024 (Photo, AFP).
De la fumée s'échappe après un bombardement israélien dans le centre de la bande de Gaza, le 18 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • L'armée israélienne a dit vérifier ces faits
  • «Nous avons reçu vingt morts et plusieurs blessés après qu'une frappe aérienne israélienne a visé une maison qui appartenait à la famille Hassan dans le camp de Nousseirat»

GAZA: Une frappe aérienne israélienne a tué dimanche avant l'aube vingt personnes dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza ravagée par plus de sept mois de guerre, ont rapporté l'hôpital Al-Aqsa ainsi que des témoins.

"Nous avons reçu vingt morts et plusieurs blessés après qu'une frappe aérienne israélienne a visé une maison qui appartenait à la famille Hassan dans le camp de Nousseirat", a indiqué dans un communiqué l'hôpital Al-Aqsa. Selon des témoins, la frappe a eu lieu au milieu de la nuit, vers 3H00 (00H00 GMT). L'armée israélienne a dit vérifier ces faits.


Israël: Gantz menace de quitter le cabinet de guerre si pas de plan d'après-guerre à Gaza

 De gauche à droite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre du Cabinet Benny Gantz tiennent une conférence de presse sur la base militaire de Kirya à Tel-Aviv le 28 octobre 2023. (Photo Abir Sultan POOL AFP)
De gauche à droite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre du Cabinet Benny Gantz tiennent une conférence de presse sur la base militaire de Kirya à Tel-Aviv le 28 octobre 2023. (Photo Abir Sultan POOL AFP)
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  • «Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d'ici le 8 juin, un plan d'action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d'importance nationale», a déclaré M. Gantz, s'affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement
  • L'un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d'une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d'une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas»

JÉRUSALEM : Le principal rival de Benjamin Netanyahu, Benny Gantz, a donné trois semaines au Premier ministre israélien pour adopter un «plan d'action» stratégique notamment sur l'après-guerre dans la bande de Gaza, faute de quoi il démissionnera.

«Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d'ici le 8 juin, un plan d'action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d'importance nationale», a déclaré M. Gantz lors d'un discours télévisé, s'affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement».

Chef du Parti de l'Union nationale (centre-droit) et ancien ministre de la Défense, M. Gantz a intégré le cabinet de guerre d'union nationale après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre en Israël par le Hamas, qui a entraîné la mort de plus 1.170 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Le cabinet compte cinq membres, dont les trois principaux sont M. Netanyahu, M. Gantz et le ministre de la Défense, Yoav Gallant.

L'un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d'une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d'une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas», président de l'Autorité palestinienne, chassée de la bande de Gaza en 2007 par le Hamas, a expliqué M. Gantz.

Il a aussi appelé à une normalisation avec l'Arabie saoudite «dans le cadre plus large qui permettra une alliance entre le +monde libre+ et le monde arabe contre l'Iran et ses alliés».

«Si vous choisissez la voie des fanatiques et menez la Nation entière vers l'abîme, nous serons forcé de démissionner», a lancé M. Gantz - ministre sans portefeuille depuis le 7 octobre - à M. Netanyahu.

«Les conditions posées par Benny Gantz sont des propos rabâchés dont le sens est clair: la fin de la guerre et la défaite d'Israël», a réagi M. Netanyahu dans un communiqué, accusant son rival de «chercher une excuse pour renverser le gouvernement» et vouloir «la création d'un Etat palestinien».

Sans majorité parlementaire pour son parti, le Likoud, M. Netanyahu mène une coalition considérée comme la plus à droite de l'histoire d'Israël.

M. Gallant avait déjà sommé publiquement le 15 mai M. Netanyahu de «préparer immédiatement» une «alternative gouvernementale au Hamas» dans la bande de Gaza, où l'armée a indiqué intensifier ses opérations à Rafah, dans le sud, pour une bataille qualifiée de «décisive» par le Premier ministre.

Le ministre avait dit son opposition à une administration civile ou militaire de la bande de Gaza par Israël.

Lancée en riposte à l'attaque du 7 octobre, l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.