Les médecins libéraux appelés à la grève malgré la triple épidémie

Le président de l'association UFML (Union française pour une médecine libre) Jérôme Marty assiste à une manifestation de médecins libéraux et généralistes protestant contre le projet de loi santé proposé par la ministre de la Santé Marisol Touraine, à côté de l'Agence régionale de santé à Toulouse, le 5 octobre 2015. (AFP).
Le président de l'association UFML (Union française pour une médecine libre) Jérôme Marty assiste à une manifestation de médecins libéraux et généralistes protestant contre le projet de loi santé proposé par la ministre de la Santé Marisol Touraine, à côté de l'Agence régionale de santé à Toulouse, le 5 octobre 2015. (AFP).
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Publié le Lundi 26 décembre 2022

Les médecins libéraux appelés à la grève malgré la triple épidémie

  • L'appel des autorités à «l'union sacrée» des professionnels de santé, dans l'espoir de «soulager» des hôpitaux débordés par la «triple épidémie» de Covid-19, bronchiolite et grippe, n'a pas fait renoncer «Médecins pour demain»
  • Ce collectif a signé un coup d'éclat les 1er et 2 décembre: son mot d'ordre de fermeture des cabinets médicaux a entraîné une baisse d'activité d'environ 30% chez les généralistes, selon l'Assurance maladie

PARIS : Les médecins libéraux sont de nouveau appelés à fermer leurs cabinets à partir de lundi et jusqu'au 2 janvier pour réclamer une hausse du tarif de consultation et une amélioration de leurs conditions d'exercice, un mouvement qui s'annonce toutefois moins suivi que celui de début décembre.

L'appel des autorités à "l'union sacrée" des professionnels de santé, dans l'espoir de "soulager" des hôpitaux débordés par la "triple épidémie" de Covid-19, bronchiolite et grippe, n'a pas fait renoncer "Médecins pour demain".

Ce collectif a signé un coup d'éclat les 1er et 2 décembre: son mot d'ordre de fermeture des cabinets médicaux a entraîné une baisse d'activité d'environ 30% chez les généralistes, selon l'Assurance maladie.

Le collectif avait alors annoncé une nouvelle grève entre Noël et le jour de l'an, appel qu'il a maintenu depuis, avec le soutien de certains syndicats (UFML, FMF, SML, Jeunes Médecins).

La mobilisation "sera un peu moindre, ne nous voilons pas la face, mais malgré tout conséquente", a prédit la fondatrice de "Médecins pour demain", Christelle Audigier, qui se projette déjà vers la manifestation nationale prévue à Paris le 5 janvier.

Son collectif réclame un doublement du tarif de consultation de base (de 25 à 50 euros) pour créer un "choc d'attractivité" vers une médecine de ville en manque criant d'effectifs, écrasée par les tâches administratives et qui n'attire plus les jeunes.

L'ensemble des organisations de médecins s'inquiètent pour leur liberté d'installation, remise en question par des propositions de loi sur les déserts médicaux. Ils sont vent debout contre l'éventualité que les infirmières en pratique avancée (IPA) puissent être autorisées à prescrire.

Actant que les négociations en cours avec l'Assurance maladie ont produit des "avancées", plusieurs des principaux syndicats (MG France, la CSMF et Avenir Spé) n'appellent pas à fermer les cabinets durant les fêtes. Le ministre de la Santé, François Braun, a salué leur "responsabilité", vu la "situation critique" des urgences hospitalières.

"Cela me semble une très mauvaise période pour ne pas répondre présent face aux besoins de soins de la population", a fait valoir la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, Amélie Verdier.

Si nécessaire, les ARS pourront procéder à des réquisitions de grévistes. L'un des meneurs du mouvement, Jérôme Marty (UFML), temporise: "Si la demande est forte en raison de la circulation virale, nous prendrons quelques patients".


«Ras-le-bol !»: Grève nationale des livreurs Uber, qui réclament une meilleure rémunération

Une cinquantaine de livreurs travaillant pour Uber Eats manifestent place de la Bataille de Stalingrad à Paris  (Photo, AFP).
Une cinquantaine de livreurs travaillant pour Uber Eats manifestent place de la Bataille de Stalingrad à Paris (Photo, AFP).
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  • Malgré le froid, ils étaient quelques dizaines à s'être rassemblés sur la place Stalingrad à Paris
  • «Avec l'inflation, les salaires augmentent partout, on est les seuls à voir notre rémunération baisser»

PARIS: "C'est quoi la prochaine étape, bientôt il faudra payer pour livrer ?" Les chauffeurs Uber ont manifesté samedi à travers la France, pour réclamer une meilleure rémunération après un changement dans l'algorithme du groupe qu'ils estiment désavantageux.

Malgré le froid, ils étaient quelques dizaines à s'être rassemblés sur la place Stalingrad à Paris, chasubles de syndicat sur le dos et pour certains vélo à la main.

"Je suis là pour dénoncer cette nouvelle tarification qui a été faite de manière totalement unilatérale par Uber", a expliqué à l'AFP Adrien, livreur de 37 ans, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. Deliveroo et Stuart, "c'est le même délire", a-t-il aussi critiqué.

Depuis le 10 octobre, un nouveau système a été mis en place par Uber Eats dans les agglomérations de Lille, Rouen et Valence, pour "valoriser le temps passé à réaliser la course", a justifié la plateforme.

Généralisée depuis le 1er novembre, cette nouvelle tarification "peut faire varier certaines courses à la hausse et d'autres à la baisse, mais ne vise pas à diminuer la rémunération moyenne par course", avait assuré vendredi à l'AFP Uber Eats, qui dit avoir même noté "une légère augmentation du revenu moyen par course de 1,4%" dans les villes pilotes.

Mais des livreurs évoquent une autre réalité: "J'ai constaté que les courses à un ou deux kilomètres sont payées 2,85 euros sur Uber, alors qu'avant elles étaient à 3,30 euros", a affirmé Adrien, qui utilise Uber depuis 2020 et récemment aussi Deliveroo. "Il y en a ras-le-bol !"

"Avec l'inflation, les salaires augmentent partout, on est les seuls à voir notre rémunération baisser. Ça sera quoi la prochaine étape? 0,50 euro la course? Devoir payer pour livrer?", proteste celui qui a l'impression d'être la "variable d'ajustement" du système.

«Pas rentable»

L'appel à la grève a été lancé par Union-Indépendants, la fédération CGT Transports et SUD Commerces. Des rassemblements de livreurs grévistes sont prévus samedi et dimanche, notamment à Paris, Bordeaux, Nice, Strasbourg, Lyon, Toulouse, Marseille et Armentières, dans le nord de la France.

Des mouvements de protestation de livreurs indépendants, qui sont en France quelque 65.000 à passer par Uber Eats, avaient déjà eu lieu en novembre.

A Bordeaux, une vingtaine de livreurs, accompagnés d’une dizaine de militants de la CGT et du porte-parole du NPA Philippe Poutou, se sont eux aussi réunis place de la Victoire en fin de matinée pour réclamer l’amélioration de leur rémunération et de leurs conditions de travail.

"Ce n'est pas un travail rentable. Tu vas sacrifier toute ta journée pour avoir 50 euros", a dénoncé auprès de l'AFP Ousmane Doumbia, coursier Uber Eats de 22 ans. Les "courses de 2 km pour 3 euros, qui en réalité sont plus longues", si "tu les fais en moto, si tu comptes l'essence, l'Urssaf, l'entretien de la moto, à la fin tu n'as rien".

"D'après nos estimations, le nouveau système entraîne une baisse (de rémunération) de 10 à 40%", a assuré Lilian Pouill, livreur de 22 ans venu manifester à Paris. Résultat: "Je travaille plus pour compenser la perte."

«Esclavage moderne»

Selon la députée LFI Danièle Simonet, présente au rassemblement parisien, les plateformes utilisent leur promesse de rémunérer au minimum horaire de 11,75 euros pour "faire baisser le prix des courses" pour les livreurs, ces "tâcherons du XXIe siècle".

"C'est 11,75 euros de l'heure effective de course", sans compter le temps d'attente, a-t-elle dit à l'AFP. Donc "vous cumulez des courses pendant une heure pour qu'elles soient rémunérées au total à 11,75 euros, ça veut dire que vous faites fortement chuter le prix de chaque course individuelle."

"Ça crée une situation d'esclavage moderne", a protesté David Belliard, élu à la mairie de Paris, ville où les "livraisons de repas ont explosé ces dernières années". M. Belliard demande à ces plateformes, qui "exploitent ces gens", de requalifier leurs contrats en salariat. Il regrette que ce système de rémunération pousse les livreurs "à prendre évidemment des risques inconsidérés pour eux et ceux qui sont autour".

"La plupart d'entre nous veulent rester indépendants", a affirmé Adrien, mais "avec  un minimum de protection et surtout, une meilleure rémunération!"


A Paris, nouvelle manifestation de soutien aux Palestiniens

Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, participe à une manifestation pro-palestinienne à Paris, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, participe à une manifestation pro-palestinienne à Paris, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • «Nous sommes tous des enfants des enfants de Gaza», scandaient les manifestants
  • Une quarantaine de rassemblements de soutien au peuple palestinien étaient organisés en France

FRANCE: Des milliers de personnes soutenant le peuple palestinien sont de nouveau descendues dans la rue, samedi à Paris, réclamant un "cessez-le-feu permanent" dans le conflit entre Israël et le Hamas et dénonçant un "génocide" des Palestiniens.

"Nous sommes tous des enfants des enfants de Gaza", scandaient les manifestants, au lendemain de la reprise des bombardements de la bande de Gaza par l'armée israélienne et l'expiration d'une trêve avec le Hamas, qui a permis la libération d'otages.

L'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre a entraîné une riposte massive d'Israël avec pour objectif revendiqué "d'anéantir" le mouvement islamiste palestinien.

Volonté génocidaire 

Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, juché sur le camion de tête de cortège, a jugé devant la presse que la reprise des bombardements israéliens à Gaza présentait "tous les indices d'une volonté génocidaire".

La représentante de l'Autorité palestinienne en France, Hala Abou Assira, a insisté sur la nécessité d'un "cessez-le-feu immédiat face au crime de génocide en cours dans la bande de Gaza".

Une quarantaine de rassemblements de soutien au peuple palestinien étaient organisés en France.


Les bombardements à Gaza présentent des «indices d'une volonté génocidaire», selon Mélenchon

Fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) et ancien député Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
Fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) et ancien député Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
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  • «Tant mieux s'il appelle au cessez-le-feu durable»
  • «Peut-être qu'il fait ce qu'il peut mais je crois hélas que ça ne pèse plus. Ce qui pèse c'est nous, les opinions publiques»

PARIS: Jean-Luc Mélenchon a jugé samedi que la reprise des bombardements israéliens à Gaza présentait "tous les indices d'une volonté génocidaire" et estimé qu'Emmanuel Macron "ne pesait plus" malgré ses appels renouvelés à "un cessez-le-feu durable".

"Nous sommes extrêmement alarmés du fait que la reprise des bombardements signifie une étape d'aggravation de la guerre et présente tous les indices d'une volonté génocidaire", a déclaré le leader insoumis, juste avant le début, à Paris, d'une "Marche pour la paix et la justice" en soutien aux Palestiniens.

"M. Netanyahou avait demandé à la population de Gaza de se diriger du nord vers le sud, et maintenant que la population se trouve dans le sud, c'est là qu'ont lieu les bombardements", a dénoncé M. Mélenchon.

Le triple candidat à la présidentielle, présent à la manifestation avec de nombreux députés insoumis, a aussi souligné qu'il était "mort autant de monde en 42 jour de bombardements à Gaza qu'il en est péri pendant les quatre ans du siège de Sarajevo" de 1992 à 1996. Le gouvernement du Hamas a fait part d'un bilan de plus de 15.000 morts, quand le siège de la capitale de Bosnie avait engendré environ 12.000 morts civiles.

Dubitatif   

Alors que le président Emmanuel Macron, a appelé samedi à Dubaï à "redoubler d'efforts pour parvenir à un cessez-le-feu durable" dans la bande de Gaza, M. Mélenchon s'est montré dubitatif.