Les Houthis enlèvent un célèbre youtubeur basé à Sanaa, critique de la corruption de la milice

Si la milice houthie n'a pas revendiqué la responsabilité de l'enlèvement d’Ahmed, ses dirigeants et ses sympathisants ont condamné ce dernier sur les médias sociaux pour avoir incité la population à se soulever contre le mouvement. (Chaîne YouTube d'Ahmed Hajar)
Si la milice houthie n'a pas revendiqué la responsabilité de l'enlèvement d’Ahmed, ses dirigeants et ses sympathisants ont condamné ce dernier sur les médias sociaux pour avoir incité la population à se soulever contre le mouvement. (Chaîne YouTube d'Ahmed Hajar)
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Publié le Lundi 26 décembre 2022

Les Houthis enlèvent un célèbre youtubeur basé à Sanaa, critique de la corruption de la milice

Si la milice houthie n'a pas revendiqué la responsabilité de l'enlèvement d’Ahmed, ses dirigeants et ses sympathisants ont condamné ce dernier sur les médias sociaux pour avoir incité la population à se soulever contre le mouvement. (Chaîne YouTube d'Ahmed Hajar)
  • Ahmed Hajar a prévenu la milice soutenue par l’Iran que l'animosité de plus en plus marquée à son égard conduira certainement à une révolte
  • La milice houthie est dénoncée pour impôts abusifs, corruption généralisée, démantèlement du système éducatif et incapacité à payer les fonctionnaires

AL-MUKALLA : Des activistes des médias sociaux vivant dans la ville de Sanaa contrôlée par les Houthis affirment que la milice soutenue par l'Iran a enlevé un célèbre youtubeur. Il venait de critiquer violemment la milice sur les réseaux sociaux.

Le comédien, acteur et youtubeur yéménite Ahmed Hajar se promenait la semaine dernière dans la rue Al-Zubairi, à Sanaa, quand il a été enlevé par des civils armés au volant d’un bus. Il a été conduit vers une destination inconnue. La nouvelle a circulé pendant le week-end après que sa famille a signalé sa disparition.

Si la milice houthie n'a pas revendiqué la responsabilité de l'enlèvement d’Ahmed, ses dirigeants et ses sympathisants ont condamné ce dernier sur les médias sociaux pour avoir incité la population à se soulever contre le mouvement.

L'enlèvement de M. Hajar a suscité une vive solidarité envers lui ainsi qu'une grande colère face à la façon dont la milice réprime la liberté d'expression des dissidents. 

La semaine dernière, M. Hajar a posté sur YouTube une vidéo de dix minutes vingt-deux secondes. Il y critiquait la milice houthie pour les malheurs dont elle est responsable: impôts abusifs, corruption généralisée, démantèlement du système éducatif et incapacité à payer les fonctionnaires. 

«Houthi Ansar Allah! (“Houthis partisans de Dieu”, traduction littérale de l’arabe, NDLR). Les Yéménites vous dénoncent, qu'ils vivent au Yémen ou ailleurs... Ils vous traitent de criminels, de fraudeurs et de minables. Ils vous accusent d'être venus à Sanaa pour voler et piller ses richesses et pour vous venger», a déclaré avec mépris Ahmed Hajar dans le dialecte sanaani.

M. Hajar compte 214 000 abonnés sur YouTube et plus de 68 500 followers sur Facebook. Il affirme que la population (notamment les propriétaires de boulangeries, d'épiceries, les chauffeurs de taxi, et même les personnes fortunées…) l'a encouragé à publier une vidéo dans laquelle il exprime leur mécontentement à l’égard des taxes et des impôts abusifs, de la faim et de l'indifférence de la milice face aux souffrances de la population.

«Les gens ont faim et cherchent de la nourriture tout en économisant pour assurer l'éducation de leurs enfants dans des écoles privées. Vous avez miné notre système éducatif.» Il a également prévenu les Houthis que l'animosité de plus en plus marquée à l'égard de leur mouvement conduira certainement à une révolte. «Le peuple va exploser.»

La vidéo a recueilli plus de 8 000 commentaires et des milliers de like sur YouTube. Elle a été largement partagée sur d'autres plates-formes de médias sociaux. Elle a suscité une plus grande attention des médias et du public lorsque la famille de Hajar a signalé sa disparition.

Outre le soutien considérable envers à la victime, son enlèvement a conduit des personnes influentes de Sanaa à dénoncer le mouvement. Elles ont en effet accusé la milice d'avoir enlevé Hajar et de ne pas répondre aux attentes de la population en matière de lutte contre la corruption, l'inflation ou pour l'amélioration des services publics.

Ahmed Elaw vit à Sanaa et compte 786 000 abonnés sur YouTube. Il a appelé les Houthis à admettre leur responsabilité dans la corruption et la famine, et les a exhortés à cesser de poursuivre les dissidents.

«Il s'exprimait au sujet des affaires intérieures du pays. Il les critique», a déclaré Elaw en faisant référence à Hajar. «Il ne fait que dire la vérité que vous refusez d'admettre.»

«Les gens ont faim. Ils ne peuvent pas se permettre d'acheter du yaourt et se nourrissent de déchets. Nous refusons de nous taire. Jetez-nous en prison et abattez-nous.»

Des Yéménites de tous bords, y compris certains partisans de la milice, ont dénoncé l'enlèvement du youtubeur et exigé sa libération immédiate. «Cet homme en vaut mille, nous devons le soutenir de toutes nos forces», a commenté Saddam Ahmed sur la vidéo. 

Mohammed al-Mahdi, conseiller au ministère de la Culture, a déclaré que les informations divulguées par Hajar sur la situation à Sanaa et dans d'autres régions contrôlées par la milice houthie ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan des malheurs du pays.

«Cette vidéo présente un aperçu de la réalité déplorable qui prévaut dans ces régions et témoigne du mépris des citoyens envers la milice et ses pratiques» a tweeté M. Al-Mahdi. 

En effet, les Houthis ont gardé le silence sur l'enlèvement de Hajar, comme pour bien d'autres arrestations de personnalités de l'opposition. Néanmoins, leurs partisans, voire leurs représentants sur les médias sociaux, ont violemment attaqué l'homme, l'accusant de remettre en cause les sacrifices de leurs guerriers et de soutenir leurs adversaires.

Le chef du comité d'échange de prisonniers auprès des Houthis, Abdelkader al-Murtada, a fait allusion à l'implication de ces derniers dans l'enlèvement de Hajar. il a déclaré que le mouvement refusait les critiques formulées contre lui et ses guerriers.

«Le fait d'accuser arbitrairement des individus et de ridiculiser les sacrifices consentis par le peuple yéménite contre les agresseurs relève d'une pratique douteuse», a-t-il déclaré sur Twitter.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.