La Croatie adopte l'euro et intègre l'espace Schengen

Des clients font la queue pour retirer de l'argent dans une banque du centre de Zagreb le 30 décembre 2022, car l'euro deviendra la monnaie officielle de la Croatie le 1er janvier 2023. (Photo de Denis Lovrovic / AFP)
Des clients font la queue pour retirer de l'argent dans une banque du centre de Zagreb le 30 décembre 2022, car l'euro deviendra la monnaie officielle de la Croatie le 1er janvier 2023. (Photo de Denis Lovrovic / AFP)
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Publié le Dimanche 01 janvier 2023

La Croatie adopte l'euro et intègre l'espace Schengen

  • De son côté, le Premier ministre croate a déclaré qu'il s'agissait d'un «moment historique» car la Croatie a atteint ses «objectifs stratégiques»
  • La Croatie, dans l'Union européenne depuis juillet 2013, a proclamé son indépendance de la Yougoslavie en 1991

ZAGREB : La Croatie a adopté l'euro et intégré l'espace Schengen de libre circulation, deux étapes majeures pour ce petit pays des Balkans qui a rejoint l'Union européenne voilà près d'une décennie.

La Croatie a dit adieu samedi à minuit (23H00 GMT) à sa monnaie, la kuna, pour devenir le vingtième membre de la zone euro.

Elle devient en même temps le 27e Etat à rejoindre l'espace Schengen, vaste zone au sein de laquelle plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement sans contrôles aux frontières intérieures.

Pour le quotidien gouvernemental Vecernji List, ces deux événements sont le "couronnement de l'adhésion à l'UE" de la Croatie.

"C'est la période des nouveaux départs, et c'est le cas en Croatie plus que partout ailleurs en Europe", a tweeté la cheffe de la commission européenne Ursula von der Leyen en arrivant en Croatie pour marquer l'événement.

La responsable européenne a rencontré le Premier ministre croate Andrej Plenkovic et la cheffe de l'Etat slovène Natasa Pirc Musar à la frontière entre les deux pays, avant d'aller à Zagreb.

Lors d'une conférence de presse conjointe au poste-frontière de Bregana, Mme von der Leyen a salué "deux immenses réalisations" pour la Croatie, toutes deux atteintes le même jour.

"Alors en effet c'est un jour pour les livres d'histoire" , a-t-elle dit.

De son côté, le Premier ministre croate a déclaré qu'il s'agissait d'un "moment historique" car la Croatie a atteint ses "objectifs stratégiques".

Mme von der Leyen s'est ensuite rendue à Zagreb où elle a pris un café sur la place centrale de la capitale croate avec des responsables croates et M. Plenkovic, qui a payé l'addition en euros.

La Croatie, dans l'Union européenne depuis juillet 2013, a proclamé son indépendance de la Yougoslavie en 1991 et le conflit qui a suivi (1991-1995) a fait quelque 20 000 morts.

«Objectifs stratégiques»

Les dirigeants croates soulignent régulièrement les bénéfices que retireront selon eux leurs 3,9 millions de compatriotes de l'entrée dans la zone euro et dans l'espace Schengen.

Pour les experts, le passage à l'euro contribuera à protéger l'économie croate, l'une des plus faibles de l'UE, face à une inflation galopante, une grave crise énergétique et à l'insécurité géopolitique depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février.

"Bienvenue, chers amis Croates", dans cette monnaie commune, "l'euro", a déclaré en croate le président français Emmanuel Macron au début d'un message vidéo dimanche, pour saluer l'adoption par la Croatie de l'euro, une devise "stable et solide" qui contribue à la résilience de l'Europe face à ce conflit.

En novembre, l'inflation a atteint 13,5% en Croatie, contre 10% dans la zone euro.

Des pays d'Europe de l'Est membres de l'UE mais n'ayant pas opté pour l'euro, comme la Pologne et la Hongrie, se sont révélés encore plus vulnérables à l'inflation.

Pour le gouverneur de la banque centrale croate (Banque nationale de Croatie, HNB), Boris Vujcic, l'abandon de la kuna, mise en circulation en 1994, est la "seule politique raisonnable".

"L'euro apporte certainement de la stabilité et de la sécurité" économiques, a confirmé à l'AFP Ana Sabic, une responsable de la HNB, ajoutant que tous les acteurs de la société en tireront avantage.

Les experts citent en particulier la suppression des risques de change et de meilleures conditions pour les emprunts.

«Club d'élite»

Les Croates éprouvent pour leur part des sentiments mitigés: s'ils se réjouissent en général de la fin des contrôles aux frontières, le changement de monnaie inspire de la méfiance.

Ces derniers jours, les clients ont fait la queue devant les banques et les distributeurs automatiques de billets pour retirer de l'argent, craignant des problèmes de liquidités au lendemain de la période de transition.

Tôt dimanche, le gouverneur de la banque centrale a retiré symboliquement des euros d'un distributeur à Zagreb.

Nombre de Croates redoutent que l'introduction de l'euro n'entraîne une hausse des prix. "Cela va être difficile, les prix sont déjà hauts et ils vont encore monter", redoute Ivana Toncic, une enseignante de Zagreb.

Mais pour Marko Pavic, un employé d'une agence de tourisme, "la Croatie rejoint un club d'élite".

Et "rien ne change le 1er janvier, tout est calculé en euros depuis deux décennies de toute manière", complète Neven Banic, un autre employé.

Environ 80% des dépôts bancaires étaient déjà libellés en euros en Croatie, ses principaux partenaires se trouvent dans la zone euro et le tourisme, qui constitue 20% de son PIB, est alimenté par une importante clientèle européenne.

Coup de fouet au tourisme

La Croatie a accueilli cette année quatre fois plus de touristes qu'elle ne compte d'habitants et l'entrée dans la zone Schengen va donner un coup de fouet à ce secteur.

Dimanche, 73 postes-frontière vont fermer. Dans les aéroports, le changement se fera le 26 mars, pour des raisons techniques.

Parallèlement, la situation aux frontières de la Croatie avec ses voisins non-membres de l'UE — Bosnie, Monténégro et Serbie — ne va guère changer : elle y applique déjà les règles de l'espace Schengen.

La répression de l'immigration illégale reste en revanche un défi majeur. Depuis qu'elle a rejoint l'UE, la Croatie a hérité de la lourde tâche de protéger une frontière extérieure terrestre longue de plus de 1.350 km dont la majeure partie est partagée avec la Bosnie.

Elle se trouve sur la route dite des Balkans occidentaux empruntée par les migrants, mais aussi par des trafiquants d'armes, de drogue et d'êtres humains.

La Croatie a enregistré 30 000 migrants illégaux au cours des dix premiers mois de 2022, soit une augmentation de 150% par rapport à la même période de l'année précédente.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.