2022: «La pire année en termes de nombre de Palestiniens tués par Israël» selon le gouvernement

Un homme chevauche son cheval à côté de la sculpture de sable 2023 sur la plage de la ville de Gaza pendant le dernier coucher de soleil du 31 décembre 2022, alors que les Palestiniens font leurs adieux à une année douloureuse en termes de pertes humaines. (Reuters)
Un homme chevauche son cheval à côté de la sculpture de sable 2023 sur la plage de la ville de Gaza pendant le dernier coucher de soleil du 31 décembre 2022, alors que les Palestiniens font leurs adieux à une année douloureuse en termes de pertes humaines. (Reuters)
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Publié le Lundi 02 janvier 2023

2022: «La pire année en termes de nombre de Palestiniens tués par Israël» selon le gouvernement

  • Une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire en Cisjordanie est à craindre dans les prochaines semaines
  • Les Palestiniens accueillent le vote de l'ONU sur l'occupation israélienne comme une « victoire »

RAMALLAH : La plupart des Palestiniens se souviendront de 2022 comme d'une année douloureuse en raison de l'ampleur des pertes humaines, de l'agression croissante israélienne et de l'élection d'un gouvernement israélien d'extrême droite qui continuera à les priver de leurs droits.

Ibrahim Melhem, porte-parole du gouvernement palestinien, a déclaré à Arab News que 2022 était « la pire année en termes de nombre de Palestiniens tués par l'armée israélienne. »

Selon les chiffres officiels, 225 personnes ont été tuées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza au cours des 12 derniers mois.

Toutefois, Melhem estime qu'il y a des raisons d'être optimiste grâce à la solidarité arabe et internationale avec la cause palestinienne, qui s'est manifestée le plus publiquement lors de la Coupe du monde de la FIFA au Qatar.

Il a également déclaré que les organisations internationales avaient fait preuve d'une meilleure compréhension des revendications et des droits du peuple palestinien.

Ahmed Ghuneim, le leader du mouvement Fatah à Jérusalem, a déclaré à Arab News que l'événement le plus positif de 2022 était l'émergence d'une nouvelle génération de combattants de la résistance palestinienne représentée par le groupe de la Tanière des Lions à Naplouse et des brigades similaires à Jénine, Balata et dans d'autres régions.

Les Palestiniens affirment que les forces de défense israéliennes ont modifié leurs règles d'engagement au cours des derniers mois, rendant acceptable le fait d'ouvrir le feu lorsqu'ils se sentent menacés et de tirer pour tuer, même s'ils pourraient facilement se contenter de blesser l'attaquant.

60% des forces armées israéliennes opèrent actuellement en Cisjordanie, où sont déployés 26 bataillons de combat et 86 bataillons de réserve. « Il y a un soldat pour garder chaque colon », commentent sarcastiquement les Palestiniens.

Les responsables israéliens s'attendent à une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire en Cisjordanie dans les semaines à venir et à une augmentation du nombre d'attaques contre les forces de l'armée israélienne et les colons, ce qui signifiera probablement une augmentation des meurtres de Palestiniens.

Sur une note plus heureuse, les Palestiniens ont salué un vote de l'Assemblée générale des Nations unies demandant à la Cour internationale de justice de rendre un avis sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël des territoires palestiniens, y compris Jérusalem. À l'assemblée, 87 États ont voté en faveur de la résolution, 26 s'y sont opposés et 53 se sont abstenus, un résultat largement considéré par les Palestiniens comme une victoire pour la diplomatie palestinienne.

Le porte-parole de la présidence, Nabil Abou Roudeineh, a déclaré que ce vote était « la preuve du soutien du monde entier à notre peuple et à ses droits historiques inaliénables ».

Il a déclaré dans un communiqué que le président Mahmoud Abbas remerciait tous les pays « qui ont défendu les droits des Palestiniens et toutes les parties qui ont œuvré pour que cette décision soit un succès. »

Abou Roudeineh a déclaré que le temps est venu pour qu'Israël soit tenu responsable de ses crimes.

« Le monde doit assumer ses responsabilités et appliquer les résolutions de la légitimité internationale, et tout le monde doit mettre un terme à la politique de deux poids, deux mesures », a-t-il déclaré.

Il a souligné que les dirigeants palestiniens saisiraient toutes les occasions de protéger le peuple palestinien, et que « le recours aux institutions internationales est un droit palestinien, et nous continuerons à rejoindre les organes et institutions internationaux. »

Il a ajouté : « Nous croyons fermement que la justice basée sur les résolutions internationales et l'absence d'impunité est le seul moyen de parvenir à une paix durable en Palestine, en Israël et dans toute la région. »

« Cela signifie qu'il n'y a pas de négociations pour savoir s'il s'agit d'une terre occupée », a déclaré le porte-parole du gouvernement palestinien, Melhem, à Arab News.

« Aucune condition ne sera imposée aux Palestiniens en échange du retrait israélien », a-t-il ajouté.

 

 Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le président syrien à la Maison Blanche le 10 novembre

Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
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  • Le président syrien Ahmad al-Chareh sera reçu lundi à la Maison-Blanche par Donald Trump, une première historique qui s’inscrit dans les efforts américains pour la paix mondiale
  • Les discussions porteront sur la levée des sanctions, la lutte contre l’État islamique et la reconstruction de la Syrie, après plus de 14 ans de guerre

WASHINGTON: La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a indiqué mardi que le président syrien Ahmad al-Chareh serait reçu lundi à la Maison Blanche par Donald Trump.

Il sera le premier chef d'Etat syrien à faire cette visite, qui "fait partie des efforts" du président américain "pour la paix dans le monde", a déclaré la porte-parole pendant une conférence de presse.

Elle a rappelé que Donald Trump, pendant un voyage dans le Golfe en mai, avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, un sujet qui figurera très haut sur l'ordre du jour de la réunion lundi.

Karoline Leavitt a par ailleurs jugé que la Syrie avait fait "des progrès" sur la voie de la paix avec ce nouveau dirigeant.

Ce sera la deuxième visite aux Etats-Unis d'Ahmad al-Chareh après son passage en septembre à l'ONU à New York, où cet ancien jihadiste est devenu le premier président syrien depuis 1967 à s'adresser à l'Assemblée générale.

Selon le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, la discussion avec Donald Trump portera aussi sur la lutte contre le groupe Etat islamique et sur la reconstruction en Syrie, après plus de 14 ans de guerre.

Le président américain avait dressé en mai un portrait élogieux d'Ahmad al-Chareh, parlant d'un "gars costaud" et assurant que leur première rencontre, qui a eu lieu en Arabie saoudite, s'était "très bien passée".

Il l'avait pressé à l'époque de rejoindre les accords d'Abraham, une initiative diplomatique dont Donald Trump est particulièrement fier, et qui avait vu plusieurs pays arabes reconnaître Israël en 2020.


Soudan: le ministre de la Défense affirme que la guerre va continuer

Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
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  • Le ministre soudanais de la Défense, Hassan Kabroun, a annoncé la poursuite de la guerre contre les paramilitaires des FSR, malgré une proposition américaine de cessez-le-feu
  • Depuis la chute d’El-Facher, des exactions massives sont rapportées, tandis que l’aide humanitaire reste bloquée

PORT-SOUDAN: Le ministre soudanais de la Défense a affirmé mardi que la guerre contre les paramilitaires allait continuer, après une réunion gouvernementale qui a discuté d'une proposition américaine de cessez-le-feu.

"Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais sont en cours", a déclaré le ministre, Hassan Kabroun, dans un discours télévisé.

"Nous remercions l'administration Trump pour ses efforts et ses propositions afin de parvenir à la paix", a-t-il dit, tous en affirmant que la guerre était "un droit national légitime".

Aucun détail sur la proposition américaine n'a été rendu public.

Le gouvernement américain "est tout à fait impliqué" pour tenter de trouver une issue "pacifique" au conflit qui ravage le Soudan, a assuré mardi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, tout en reconnaissant que "la situation sur le terrain est très compliquée".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah Al-Burhane à son ancien allié Mohamed Hamdane Daglo, chef des Forces de soutien rapide (FSR) qui ont pris le 26 octobre El-Facher, dernière ville de la vaste région du Darfour, dans l'ouest, qui échappait à leur contrôle.

Les combats se concentrent désormais sur la région voisine du Kordofan, dans le centre du Soudan, où l'ONU a fait état d'exactions et de déplacements massifs de population ces derniers jours.

- "Incontrôlable" -

Mardi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence, dès maintenant".

"La crise terrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il prévenu, alors que le Conseil de défense et de sécurité présidé par le général Burhane s'est réuni dans la journée pour étudier une proposition américaine de trêve.

L'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours des entretiens au Caire dans le but de finaliser une proposition de trêve humanitaire formulée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Le groupe de médiation, dit du Quad, travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions, présentées mi-septembre à Washington, sont restées lettre morte. Jusqu'à présent, le général Burhane a accueilli négativement ce plan prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.

- "Ne tuez pas les enfants" -

Depuis la chute d'El-Facher, après 18 mois de siège par les paramilitaires, les informations et les témoignages se multiplient sur les exécutions, les pillages, les viols, les attaques contre des humanitaires, documentés par des images satellite et par des vidéos publiées par les combattants eux-mêmes.

Le général Burhane a affirmé sa volonté de "se venger" de la prise de cette grande ville, tandis que le chef des FSR s'est dit déterminé à poursuivre les conquêtes sur le terrain.

Mardi, la représentante de l'ONU en charge des questions humanitaires, Denise Brown, a déploré que la ville d'El-Facher reste "barricadée" et fermée à l'aide humanitaire.

"La livraison d'aide de survie cruciale reste bloquée par les FSR contrairement à leurs obligations à l'égard des lois internationales", a-t-elle déclaré.

Près de 71.000 civils ont fui la ville depuis sa prise par les FSR, certains ayant trouvé refuge à Tawila, à environ 70 km à l'ouest.

"Ne tuez pas les enfants, ne tuez pas les femmes", pouvait-on lire en arabe sur une pancarte écrite à la main lors d'une manifestation lundi d'enfants à Khartoum, la capitale du pays sous contrôle de l'armée.

Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon l'ONU, se joue sur fond de rivalités régionales.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, d'après des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient leur implication.


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.