Irak: un ministre convoqué pour obstruction dans une enquête pour corruption

Le chef de l'Autorité, le juge Haider Hanoun, avait accusé mardi le ministre d'«user de son pouvoir pour entraver le travail» des enquêteurs, assurant que les documents en question «incriminaient des suspects». (Photo, AFP)
Le chef de l'Autorité, le juge Haider Hanoun, avait accusé mardi le ministre d'«user de son pouvoir pour entraver le travail» des enquêteurs, assurant que les documents en question «incriminaient des suspects». (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 04 janvier 2023

Irak: un ministre convoqué pour obstruction dans une enquête pour corruption

  • L'instance gouvernementale a ouvert début décembre une enquête après des «informations» faisant état de «soupçons de corruption» concernant les repas servis en prison
  • Dans le cadre de cette affaire, le ministre de la Justice Khaled Chouani et un haut responsable de son ministère font l'objet d'une convocation par un tribunal spécialisé dans les faits de corruption

BAGDAD: Le ministre de la Justice en Irak a été convoqué par un tribunal pour obstruction dans une enquête sur une affaire de corruption après avoir refusé de remettre des documents, a annoncé mercredi l'Autorité anti-corruption dans un communiqué.

L'instance gouvernementale a ouvert début décembre une enquête après des "informations" faisant état de "soupçons de corruption" concernant les repas servis en prison, avec "une nourriture de mauvaise qualité" et des quantités insuffisantes livrées malgré les paiements effectués, selon des communiqués officiels.

Dans le cadre de cette affaire, le ministre de la Justice Khaled Chouani et un haut responsable de son ministère font l'objet d'une convocation par un tribunal spécialisé dans les faits de corruption "pour avoir refusé de fournir des documents" réclamés par l'Autorité anti-corruption, a annoncé cet organe.

Le chef de l'Autorité, le juge Haider Hanoun, avait accusé mardi le ministre d'"user de son pouvoir pour entraver le travail" des enquêteurs, assurant que les documents en question "incriminaient des suspects".

Le même jour, à l'issue d'une inspection pénitentiaire, M. Chouani avait reconnu des problèmes dans la fourniture des repas et rappelé qu'il avait formé un comité pour "surveiller ces distributions et prévenir tout soupçon de corruption dans l'achat et la distribution" des denrées alimentaires.

Il a assuré vouloir "protéger les détenus de toute extorsion", en interdisant la vente aux prisonniers de denrées qu'ils sont censés obtenir gratuitement.

Il a évoqué des rapports accusant "les entreprises chargées d'approvisionner les prisons de ne pas livrer toute" la nourriture prévue, malgré le règlement des factures.

La corruption qui gangrène l'Irak s'est infiltrée dans toutes les institutions étatiques. Si les condamnations existent, elles visent souvent les échelons intermédiaires de l'Etat ou de simples exécutants, rarement le sommet de la pyramide.

Le gouvernement de Mohamed Chia al-Soudani martèle régulièrement que la lutte contre la corruption et la protection de l'argent public sont ses priorités, multipliant pour cela les annonces et les initiatives.

Le pays a été secoué ces derniers mois par un énième scandale de corruption, avec le vol de 2,5 milliards de dollars détournés d'un compte bancaire du fisc.

"La corruption, omniprésente et systémique, est un des plus grands défis auxquels l'Irak est confronté", fustigeait début décembre l'émissaire de l'ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert.

Le fléau "décourage les investisseurs internationaux et prive l'Etat des ressources nécessaires pour offrir à la population de meilleures écoles, hôpitaux, des routes, et d'autres services publics innombrables".


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

L'ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Danny Danon, s'exprime lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies à New York, le 22 juin 2025. (Photo de Bryan R. SMITH / AFP)
L'ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Danny Danon, s'exprime lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies à New York, le 22 juin 2025. (Photo de Bryan R. SMITH / AFP)
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  • Les États-Unis ont assuré  dimanche avoir « dévasté » le programme nucléaire iranien en bombardant les trois principaux sites nucléaires du pays, rejoignant l'offensive lancée par Israël le 13 juin.
  • Le président Donald Trump a vanté une « réussite militaire spectaculaire » et évoqué un « changement de régime » à Téhéran. 

JERUSALEM : Les États-Unis ont assuré  dimanche avoir « dévasté » le programme nucléaire iranien en bombardant les trois principaux sites nucléaires du pays, rejoignant l'offensive lancée par Israël le 13 juin.

Après des jours de flou autour d'une intervention militaire, Washington a frappé les installations d'enrichissement d'uranium de Fordo, Natanz et Ispahan. Le président Donald Trump a vanté une « réussite militaire spectaculaire » et évoqué un « changement de régime » à Téhéran. 

- Le programme nucléaire iranien « dévasté ». 

Son ministre de la Défense, Pete Hegseth, a affirmé que ces attaques avaient « dévasté » le programme nucléaire iranien grâce à sept avions bombardiers furtifs B-2.

Ce sont les seuls appareils pouvant larguer des bombes anti-bunker de type GBU-57, qui pèsent 13,6 tonnes et peuvent s'enfoncer jusqu'à 60 mètres de profondeur avant d'exploser.

« Les images satellite montrent des dommages monumentaux sur tous les sites nucléaires en Iran. Destruction totale est l'expression qui convient », a affirmé Donald Trump sur les réseaux sociaux.

« Les dégâts les plus importants ont été causés bien en dessous du niveau du sol. C'est on ne peut plus juste ! », s'est-il félicité.

Les avions ont largué 14 bombes GBU-57 sur l'Iran, soit « la première utilisation opérationnelle de cette arme », a déclaré le chef d'état-major, le général Dan Caine. Deux d'entre elles sont tombées sur l'usine d'enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran.

Les trois principaux sites nucléaires iraniens ont subi « de graves dommages », a-t-il souligné.

Cependant, un conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d'uranium enrichi et que « la partie n'était pas terminée », ce qui laisse entendre que l'Iran pourrait poursuivre son programme nucléaire.

« L'Amérique n'a plus sa place » au Moyen-Orient.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a promis une « riposte » à l'« agression » des États-Unis. Le ministre Araghchi a qualifié ce comportement d'« extrêmement dangereux, anarchique et criminel ».

Le conseiller de M. Khamenei a prévenu que les bases américaines au Moyen-Orient utilisées pour frapper l'Iran étaient des cibles « légitimes » et qu'« il n'y avait plus de place pour l'Amérique dans le monde islamique ».

- 40 missiles sur Israël.

Après les frappes américaines, l'agence de presse iranienne Irna a fait état de 40 missiles tirés sur Israël depuis l'Iran, visant l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, ainsi qu'un « centre de recherche biologique ».

Les journalistes de l'AFP ont constaté d'importants dégâts dans des quartiers habités au nord et au sud de Tel-Aviv, où des maisons et des immeubles ont été éventrés. Les secours ont annoncé avoir pris en charge 23 blessés. 

- « Des dizaines de cibles militaires » en Iran.

L'armée israélienne a affirmé avoir frappé « des dizaines de cibles militaires » dans quatre régions iraniennes, dont « pour la première fois » celle de Yazd, dans le centre du pays.

Selon des médias iraniens, trois personnes ont trouvé la mort dans cette région après qu'un drone israélien a touché une ambulance.

Dans la soirée, d'autres frappes israéliennes ont touché le nord-ouest de l'Iran.

- Israël prie pour Trump.

Dans une vidéo destinée à Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué son action qui, selon lui, marque un « tournant historique » susceptible de conduire le Moyen-Orient vers « un avenir de prospérité et de paix ». Il s'est ensuite rendu devant le mur des Lamentations, à Jérusalem, pour réciter une prière spécialement dédiée à cet effet.

Et grâce au président américain, a renchéri le chef du gouvernement, Israël « s'est rapproché » de ses objectifs dans la guerre avec l'Iran. 

- Guerre aux « prétextes absurdes ».

Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité à New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé le « risque » que le monde « s'engouffre dans un cycle sans issue de représailles ».

L'ambassadeur iranien auprès des Nations unies, Amir Saeid Iravani, a accusé les États-Unis d'avoir « encore une fois eu recours à la force illégale » et de « lancer une guerre (...) sous des prétextes absurdes et inventés ».


L'Arabie saoudite condamne l'attentat suicide contre une église en Syrie

Des personnes et des secouristes inspectent les dégâts sur le site d'un attentat suicide signalé à l'église Saint-Élie, dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025.  (Photo de LOUAI BESHARA / AFP)
Des personnes et des secouristes inspectent les dégâts sur le site d'un attentat suicide signalé à l'église Saint-Élie, dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025. (Photo de LOUAI BESHARA / AFP)
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  • Le ministère syrien de la Santé a déclaré qu'une attaque contre une église à Damas dimanche avait fait au moins 20 morts.

RIYAD : l'Arabie saoudite a condamné dimanche un attentat suicide contre une église à Damas qui a fait au moins 20 morts.

Dans un communiqué, le ministère syrien de l'Intérieur a déclaré qu'« un kamikaze affilié au groupe terroriste Daech est entré dans l'église Saint-Élie, dans le quartier de Dwelaa, à Damas, où il a ouvert le feu avant de se faire exploser avec une ceinture d'explosifs ».

Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé la position du Royaume, qui rejette les attaques contre les lieux de culte, la terreur infligée aux civils et le sang innocent versé.

Il a réaffirmé le soutien du Royaume à la République arabe syrienne contre toutes les formes de violence, d'extrémisme et de terrorisme. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En Syrie, une attaque a visé une église, faisant 22 morts

Dégâts sur le site d'un attentat suicide à l'église Saint Elias dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025. (AFP)
Dégâts sur le site d'un attentat suicide à l'église Saint Elias dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le ministère syrien des Affaires étrangères, « cet acte criminel qui a pris pour cible des fidèles chrétiens est une tentative désespérée de saper la coexistence nationale et de déstabiliser le pays ».
  • Pour le ministre de l'Intérieur Anas Khattab, « ces actes terroristes n'arrêteront pas les efforts de l'État syrien pour parvenir à la paix civile ».

DAMAS : Un attentat suicide a fait au moins 22 morts dimanche dans une église chrétienne de Damas, selon les autorités syriennes, qui ont accusé un membre du groupe jihadiste État islamique d'en être l'auteur.

Les Nations unies ainsi que de nombreux pays, des États-Unis à la France, ont condamné cette attaque, la première de ce type dans la capitale syrienne depuis que des forces dirigées par des islamistes radicaux ont renversé l'ex-président Bachar al-Assad le 8 décembre 2011.

La sécurité reste l'un des plus grands défis pour les nouvelles autorités syriennes, que la communauté internationale a appelées à protéger les minorités et à les inclure dans le processus de transition.

Selon le ministère de l'Intérieur, un « assaillant suicide affilié au groupe terroriste Daech » serait entré dans l'église Saint-Elie, dans le quartier de Dwelaa à Damas, aurait ouvert le feu, puis se serait fait exploser avec une ceinture explosive. 

Selon le ministère syrien des Affaires étrangères, « cet acte criminel qui a pris pour cible des fidèles chrétiens est une tentative désespérée de saper la coexistence nationale et de déstabiliser le pays ».

Toutefois, le patriarcat orthodoxe de Damas a exhorté les nouvelles autorités islamistes à « assumer l'entière responsabilité » de l'attentat, leur demandant d'assurer « l'inviolabilité des églises et la protection de tous les ressortissants » du pays.

Pour le ministre de l'Intérieur Anas Khattab, « ces actes terroristes n'arrêteront pas les efforts de l'État syrien pour parvenir à la paix civile ».

M. Khattab avait récemment déclaré que le groupe EI avait opté pour « des attaques précises contre des cibles stratégiques », et annoncé que des tentatives d'attentat du groupe jihadiste sunnite contre les communautés chrétienne et chiite avaient été déjouées. 

En mai, il avait revendiqué sa première attaque contre les nouvelles forces gouvernementales syriennes.

Ces dernières avaient alors affirmé avoir arrêté des membres d'une cellule de l'EI près de Damas, accusés de préparer des attaques, tandis qu'une autre opération à Alep, dans le nord du pays, s'était soldée par la mort d'un agent de sécurité et de trois membres de l'organisation jihadiste.

Au début de la guerre civile syrienne, en 2011, le groupe État islamique avait pris le contrôle de vastes pans du territoire syrien et irakien, proclamant la création d'un « califat » transfrontalier en 2014.

Les forces kurdes syriennes, soutenues par les États-Unis, l'ont vaincu en 2019, mais les djihadistes ont maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien.