La guerre en Ukraine offre de nombreux enseignements quant aux prochains conflits

Des ouvriers du bâtiment grimpent sur le toit d'une église détruite dans le village de Bohorodychne, dans la région de Donetsk, le 4 janvier 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Des ouvriers du bâtiment grimpent sur le toit d'une église détruite dans le village de Bohorodychne, dans la région de Donetsk, le 4 janvier 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 janvier 2023

La guerre en Ukraine offre de nombreux enseignements quant aux prochains conflits

  • Pour le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, la réponse des alliés de l'Ukraine démontre la détermination de la communauté internationale à défendre l'Etat de droit
  • Si des missiles de précision comme les Himars ont joué un rôle important en Ukraine, la guerre a montré que les armements plus anciens ont encore leur place

WASHINGTON: La Russie a envahi l'Ukraine en pariant sur une victoire rapide face aux forces ukrainiennes, mais se retrouve enlisée dans une guerre à rallonge qui offre de nombreux enseignements sur la nature des prochains conflits.

"Taïwan tire des leçons" de la guerre en Ukraine, remarquait en novembre le chef d'état-major américain, le général Mark Milley. "Il y a des leçons que nous tirons. Il y a des leçons que les pays européens tirent et il y a des leçons que le président Xi (Jinping) et l'armée chinoise tirent."

Non seulement la Russie n'a pas atteint les objectifs qu'elle s'était fixée en envahissant son voisin le 24 février, mais les alliés occidentaux de l'Ukraine lui imposent des sanctions punitives et envoient aux forces ukrainiennes un flux continu d'armes qui se sont révélées cruciales sur le champ de bataille.

"L'une des choses que les gens apprennent, c'est que la guerre sur le papier est très différente de la vraie guerre", avait ajouté le général Milley.

"Il y a beaucoup de friction, de brouillard et de mort dans un combat", a-t-il poursuivi, prédisant des difficultés pour les militaires chinois, qui n'ont pas d'expérience récente du combat, si la Chine décidait d'envahir l'île de Taïwan, que Pékin considère comme une partie de son territoire à recouvrer un jour, et si nécessaire par la force.

L'importance de la logistique 

L'arsenal nucléaire de la Russie n'a eu aucun effet sur le champ de bataille, a relevé le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl, invitant Pékin à en tirer les enseignements.

"Le fait que la Russie dispose de l'arme nucléaire n'a pas permis le succès de l'invasion de l'Ukraine, pas même sur le plan stratégique", a-t-il déclaré lors d'une conférence. "Je pense que c'est une leçon importante que Pékin devrait tirer."

L'offensive russe en Ukraine "a représenté une terrible catastrophe stratégique pour Vladimir Poutine", a-t-il ajouté. "J'ai du mal à croire que Xi Jinping veuille que la Chine soit confrontée à la même réaction de la communauté internationale" que la Russie.

Pour le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, la réponse des alliés de l'Ukraine démontre la détermination de la communauté internationale à défendre l'Etat de droit.

"Dès que la Russie a envahi l'Ukraine, on a vu les pays s'unir et non seulement fournir une assistance militaire, mais aussi participer aux sanctions et aux restrictions commerciales qui rendent les choses très difficiles pour la Russie", a-t-il déclaré lors d'un récent point presse.

Il a cité deux leçons à tirer du conflit ukrainien: l'importance de la logistique et l'autonomie accordée aux sous-officiers dans les armées occidentales, ainsi qu'au sein des forces ukrainiennes, formées par les pays de l'Otan.

"Les Russes ont eu des problèmes logistiques depuis le début" et ils en ont encore, notamment en termes de munitions, a-t-il dit.

Et "je pense que les Ukrainiens ont bien combattu au début grâce à la formation que nous leur avons donnée (...) au niveau de la section et de l'escouade. Nous avons vu les sous-officiers prendre des initiatives sur le champ de bataille", a-t-il ajouté.

"En attaquant les voies de ravitaillement et les centres de commande et de contrôle, ils ont beaucoup compliqué la tâche des Russes au début", a expliqué le chef du Pentagone.

Des munitions en nombre 

Pour Mark Cancian, du Center for Strategic and International Studies, le conflit a mis en évidence la façon dont le champ de bataille est désormais observé en permanence. Avec les drones et l'imagerie satellitaire, "il est beaucoup plus facile d'être vu et beaucoup plus important de se cacher", explique-t-il à l'AFP.

Et si des missiles de précision comme les Himars ont joué un rôle important en Ukraine, la guerre a montré que les armements plus anciens ont encore leur place.

"Beaucoup de gens pensaient que le champ de bataille évoluerait principalement vers la précision, et cela n'est pas le cas", indique l'expert. "Les deux camps tirent des milliers (...) de projectiles non guidés tous les jours."

Le nombre impressionnant de bombes et munitions diverses utilisées depuis le début du conflit en Ukraine a montré l'importance de posséder des stocks de munitions adaptés, selon Colin Kahl.

Une autre des leçons tirées du conflit en Ukraine porte ainsi sur l'attention à prêter au "type de munitions dont nous avons besoin, mais aussi (au) type de stocks qu'il faudrait avoir à notre disposition pour d'autres alliés ou partenaires en cas d'un scénario du type Ukraine", a-t-il dit.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.