L'année 2023 s'annonce difficile pour les PME

Pour cette société qui travaille surtout pour l'industrie automobile, l'activité a chuté de 10% sur un an en 2022 (Photo, Twitter).
Pour cette société qui travaille surtout pour l'industrie automobile, l'activité a chuté de 10% sur un an en 2022 (Photo, Twitter).
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Publié le Mardi 10 janvier 2023

L'année 2023 s'annonce difficile pour les PME

  • Au chapitre des nouvelles positives, la trésorerie des TPE-PME reste aujourd'hui en moyenne «à un niveau plutôt confortable»
  • Enfin les difficultés de recrutement font réfléchir à deux fois les chefs d'entreprises avant de se séparer d'un salarié

PARIS: Les PME et les très petites entreprises craignent pour leur avenir en ce début d'année alors que l'activité ralentit et que leurs coûts ont fortement augmenté, à commencer par ceux de l'énergie, selon une étude et des témoignages recueillis par l'AFP.

"Aujourd'hui je produis à perte, uniquement parce que je veux garder mes clients et ne pas hypothéquer l'avenir", a déclaré à l'AFP Jérôme Permingeat, directeur général de la bonneterie Le Minor en Bretagne, dont l'entreprise a enregistré une croissance de 30% au cours des quatre dernières années.

Ses coûts de production ont explosé avec l'électricité passée de 178 euros le mégawatt-heure à 859 euros au 1er janvier, un prix du fioul multiplié par deux, tout comme celui de la laine, tandis que le coton "a pris 70% en une année", rapporte le dirigeant.

Grâce à sa trésorerie, Le Minor va pouvoir "assumer cette période-là sans avoir besoin de licencier, mais il ne faudrait pas que ça dure".

Jonathan Fhima, directeur de l'entreprise de traitement de surface de métaux Mithieux, à Annecy, prévoit lui de se séparer de 10% de ses 65 salariés début 2023.

Pour cette société qui travaille surtout pour l'industrie automobile, l'activité a chuté de 10% sur un an en 2022 avec "une rentabilité qui s'est effondrée avec la problématique inflationniste" à commencer par l'électricité, dont le poids est passé de 6% à 12% du chiffre d'affaires. Et "sur 2023, on va encore faire fois deux", ce qui fait que le prix du courant aura été multiplié par quatre en deux ans.

"Ca ne va pas être simple. Il y a des pans entiers de l'industrie qui commencent à souffrir", estime Jean-Baptiste Crouan, dirigeant d'Auray Plast (Morbihan), une entreprise d'une soixantaine de salariés qui réalise des joints d'étanchéité vendus pour 90% à l'export.

"Le premier trimestre va être compliqué, on se bat avec plusieurs épées de Damoclès au-dessus de la tête, l'énergie, les salaires, les matières premières et les incertitudes politiques qui font qu'on manque de stabilité", ajoute M. Crouan.

Emploi et trésorerie résistent 

Les inquiétudes sont loin d'être limitées à l'industrie.

"Jusqu'en novembre, j'avais encore une facture d'électricité normale, mais celle de décembre qui vient d'arriver, c'est 4 800 euros pour 8 000 kwh consommés, contre 1 800 euros pour 10 200 kwh l'an dernier", déplore Franck Dehede, restaurateur dans le vieux Lille, qui craint que l'aide à laquelle il pourrait avoir droit soit "dérisoire".

Une enquête de la banque publique Bpifrance, à laquelle ont répondu près de 4 600 entreprises, confirme que les perspectives d'activité des PME et très petites entreprises (TPE) pour 2023 sont en forte baisse par rapport à 2022.

"Le ralentissement est confirmé pour probablement atterrir sur une croissance proche de zéro, mais légèrement positive" en 2023, a déclaré à l'AFP le directeur des études de Bpifrance Philippe Mutricy.

La proportion de TPE-PME qui prévoit d'investir en 2023 reste stable à 47%, mais les montants investis devraient être plus faibles notamment à cause du renchérissement du coût du crédit.

Et "certains projets d'investissements pourraient être remis en cause en cas de hausse trop importante de la facture énergétique", indique l'enquête.

C'est le cas pour Mithieux, qui va reporter certains projets innovants le temps de "sortir la tête de l'eau", alors même que l'entreprise est lauréate du plan de soutien à la filière automobile dans le cadre de France 2030.

Au chapitre des nouvelles positives, la trésorerie des TPE-PME reste aujourd'hui en moyenne "à un niveau plutôt confortable", selon Bpifrance, même si elle s'est dégradée au cours des six derniers mois et devrait continuer à le faire au cours du premier semestre 2022.

Et l'accès au financement reste aisé pour la plupart des PME: malgré la hausse des taux d'intérêt, la Banque de France a rapporté mardi une croissance du crédit bancaire de 5,8% sur un an pour les PME à fin novembre.

Enfin les difficultés de recrutement font réfléchir à deux fois les chefs d'entreprises avant de se séparer d'un salarié, ce qui fait que jusqu'à présent "l'emploi a étonné par sa résilience", selon Baptiste Thornary, chef économiste de Bpifrance.


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le marché saoudien du capital-investissement enregistre des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars

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  • Le secteur manufacturier est le plus important en termes de volume d'investissement, avec 46 % du total des capitaux investis.
  • Dominant la scène de l'investissement, les opérations de rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

RIYAD : Le secteur du capital-investissement en Arabie saoudite est en plein essor depuis cinq ans, avec des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars en 2023, selon MAGNiTT.

La plateforme de données sur le capital-risque, ainsi que la Saudi Venture Capital Co ont publié un rapport mettant en évidence une augmentation significative de l'activité de capital-investissement dans le Royaume. 

À partir de 2020, le secteur a connu une croissance impressionnante, atteignant un multiple de 3,7 en 2021 par rapport à l'année précédente et un bond exponentiel à 5,9 fois en 2022 par rapport à l'année précédente.

Les investissements en private equity impliquent l'injection de capitaux par des investisseurs ou des entreprises dans des sociétés privées non cotées en bourse. 

Gérés par des sociétés de capital-investissement, ces investissements visent à accroître la valeur de l'entreprise grâce à des améliorations stratégiques et à des gains d'efficacité opérationnelle, dans l'intention de vendre l'entreprise avec un bénéfice ultérieur.

Ce secteur se caractérise par des investissements à long terme, une gestion active et des profils de risque et de rendement plus élevés.

Le capital-investissement investit généralement dans des entreprises plus matures que le capital-risque, qui se concentre sur les entreprises en phase de démarrage à fort potentiel de croissance, souvent dans le secteur technologique, en utilisant le financement par actions.

Parallèlement, le rapport met en évidence un changement notable dans la nature des transactions de capital-investissement, avec une augmentation substantielle des transactions de rachat, dont la part dans le total des négociations a augmenté de 20 points de pourcentage entre 2020 et 2023, selon le rapport.

Les transactions de rachat font référence au processus par lequel une société de capital-investissement acquiert une participation majoritaire dans une entreprise, souvent en la privatisant pour la restructurer stratégiquement et améliorer sa santé financière.

Parallèlement, les transactions de croissance, qui se concentrent sur l'investissement de capitaux dans des entreprises établies à la recherche d'opportunités d'expansion ou de développement, ont également connu une augmentation de 2 points de pourcentage au cours de la même période.

Dominant la scène de l'investissement, les opérations de  rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

Le rapport met également en lumière la diversité des transactions et l'orientation sectorielle du secteur du capital-investissement au cours des cinq dernières années.

Le secteur de l'alimentation et des boissons est apparu comme l'un des domaines les plus actifs pour les transactions de capital-investissement.

Cependant, le secteur manufacturier a pris la tête du volume d'investissement, obtenant 46 % du capital total déployé entre 2019 et 2023.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com