Israël fait face à de nouvelles protestations contre ce qui pourrait absoudre Netanyahou

Une femme tient une pancarte avec l'inscription en hébreu «La Cour suprême nous protège tous» lors d'une manifestation d'avocats contre les plans controversés du gouvernement israélien qui visent à remanier le système judiciaire. (AFP).
Une femme tient une pancarte avec l'inscription en hébreu «La Cour suprême nous protège tous» lors d'une manifestation d'avocats contre les plans controversés du gouvernement israélien qui visent à remanier le système judiciaire. (AFP).
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

Israël fait face à de nouvelles protestations contre ce qui pourrait absoudre Netanyahou

  • Le gouvernement d'extrême droite israélien a fait face jeudi dernier à une nouvelle série de critiques sur ses politiques extrémistes
  • Le ministre de la Justice, Yariv Levin, souhaite donner davantage de pouvoirs aux membres du Parlement dans la nomination des juges

RAMALLAH: Le gouvernement d'extrême droite israélien a fait face jeudi dernier à une nouvelle série de critiques sur ses politiques extrémistes, en particulier sur ses projets qui visent à réduire l'indépendance du pouvoir judiciaire.

Des centaines d'avocats ont pris part à un rassemblement de protestation devant un tribunal de Tel-Aviv; onze anciens hauts fonctionnaires de la justice ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils se disent «choqués» par les réformes proposées, et l'influente agence Standard & Poor’s (S&P) a averti que les actions du gouvernement qui créent des divisions menaçaient la note de crédit souverain AA- du pays.

Le ministre de la Justice, Yariv Levin, souhaite donner davantage de pouvoirs aux membres du Parlement dans la nomination des juges, actuellement désignés par un panel indépendant et permettre à la Knesset d'annuler une décision de la Cour suprême à la majorité simple.

Les réformes proposées sont largement considérées comme un blanc-seing pour le Premier ministre Benjamin Netanyahou, actuellement en procès pour corruption. Si, comme prévu, son affaire aboutit devant la Cour suprême, les réformes permettraient à la Knesset – que la coalition d'extrême droite de Netanyahou contrôle – d'annuler la décision de cette cour.

L'avocate Orna Sher, 66 ans, présente à la manifestation de Tel-Aviv, déclare que les réformes sont «dangereuses» et qu’elles constituent «une menace pour la démocratie». Elle ajoute: «La nomination des juges sera politique. Les tribunaux ne seront pas indépendants, mais contrôlés par les politiciens.» Une autre manifestante, Bruria Lekner, estime que les projets sont «une destruction et une régression».

Dans leur lettre ouverte, les onze anciens procureurs d'État et procureurs généraux formulent la requête suivante: «Nous demandons au gouvernement de retirer le plan qu'il a publié et d'empêcher les graves dommages causés au système judiciaire et à l'État de droit.»

Le directeur des notations mondiales de S&P, Maxim Rybnikov, principal analyste de crédit pour Israël, indique que l'agence suit de près les réformes judiciaires proposées ainsi que les nouvelles mesures prises par Israël contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée.

«Si les changements annoncés dans le système judiciaire créent une tendance à l'affaiblissement des dispositions institutionnelles d'Israël et des contrôles et équilibres existants, cela pourrait présenter à l'avenir des risques de baisse pour les notes», souligne-t-il. «La principale préoccupation pour nous serait la situation sécuritaire, qui pourrait être compromise par des politiques plus dures.»

Dans une dernière attaque contre les Palestiniens, la Knesset a donné son approbation initiale à un projet de loi qui révoquerait la citoyenneté israélienne ou les droits de résidence de toute personne reconnue coupable d'avoir commis un attentat.

Des sources palestiniennes de haut niveau ont fait savoir que les États-Unis travaillaient discrètement avec les Palestiniens et le gouvernement israélien pour empêcher toute nouvelle action susceptible de saper l'Autorité palestinienne.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Sénégal: La Marine intercepte 272 migrants clandestins en pirogues

Des membres de la gendarmerie sénégalaise patrouillent sur la plage de Ouakam, à Dakar, le 24 juillet 2023, après le naufrage d'un bateau au large de Dakar (Photo, AFP).
Des membres de la gendarmerie sénégalaise patrouillent sur la plage de Ouakam, à Dakar, le 24 juillet 2023, après le naufrage d'un bateau au large de Dakar (Photo, AFP).
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  • Un autre bâtiment avait intercepté jeudi une pirogue avec 71 migrants
  • Cent quarante migrants sont morts ou ont disparu dans cette traversée depuis le début de l’année

DAKAR: La Marine sénégalaise a indiqué samedi avoir arraisonné la veille deux pirogues avec 272 passagers, dernière en date d'une série d'interceptions d'embarcations de migrants tentant de gagner l'Europe.

Parmi les passagers stoppés vendredi dans l'Atlantique à 100 km au large de Dakar par un patrouilleur de la Marine se trouvaient 16 femmes et 7 enfants, a-t-elle dit sur les réseaux sociaux. Ils ont été ramenés au port de Dakar.

Un autre bâtiment avait intercepté jeudi une pirogue avec 71 migrants.

La Marine sénégalaise multiplie les arraisonnements, les opérations de secours ou de prise en charge de migrants clandestins ces dernières semaines. Elle a ainsi stoppé le voyage de 1.693 migrants depuis le 1er juillet, selon un décompte établi à partir de ses informations sur les réseaux sociaux. Nombre des passagers de ces pirogues sont Sénégalais, mais il y a d'autres nationalités.

Des milliers d'Africains espérant une vie meilleure tentent chaque année de gagner l'Europe par l'Atlantique en longeant les côtes, malgré la dangerosité du périple.

Ils voyagent à bord de modestes bateaux ou pirogues à moteur fournis par des passeurs monnayant le voyage. Beaucoup accostent aux Canaries, archipel espagnol et porte d'entrée de l'Europe.

7,5% de plus

Les Sénégalais sont l'un des principaux pays de provenance des migrants qui débarquent aux Canaries.

Les Canaries ont connu entre le 1er janvier et le 31 août 11.439 arrivées de migrants, 7,5% de plus que sur la même période en 2022, selon des données du ministère espagnol de l’Intérieur. C'est le chiffre le plus élevé sur cette période de l’année depuis au moins 2018, et très probablement depuis 2006.

Les Sénégalais représentent la deuxième nationalité des migrants ayant traversé l’Atlantique entre janvier et juillet 2023 (21 % du total), derrière les Marocains (29%) et devant les Ivoiriens (12%) et les Guinéens (10%), selon l'agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières Frontex.

Cent quarante migrants sont morts ou ont disparu dans cette traversée depuis le début de l’année, selon des données reçues de l'Organisation internationale pour les migrations début septembre.

L’ONG espagnole Caminando Fronteras qui, à la différence de l’OIM, s’appuie sur des appels d’urgence avec les clandestins en mer ou leurs proches, parlait, elle, alors de 778 morts ou disparus au premier semestre.

Une soixantaine de Sénégalais sont présumés avoir péri après avoir pris la mer en juillet à bord d'une pirogue repérée et secourue au large du Cap Vert le 14 août.


Coup de théâtre aux Etats-Unis, le «shutdown» peut-être évité

Le sénateur américain Joe Manchin (Photo, AFP).
Le sénateur américain Joe Manchin (Photo, AFP).
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  • La Maison Blanche avait initialement réclamé que la loi de finances votée par les élus comprenne 24 milliards de dollars
  • Et certains bénéficiaires d'aide alimentaire pourraient se la voir temporairement refuser

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants a adopté samedi une mesure de financement d'urgence, étape clé pour repousser la paralysie de l'administration fédérale, un coup de théâtre à quelques heures de ce redouté "shutdown".

Ce rebondissement est intervenu après que le président républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a proposé une ultime solution pour empêcher la paralysie, qui ne pouvait passer qu'avec le soutien des démocrates.

C'est ce qui est arrivé: le texte a été adopté avec 335 oui (91 non) et doit maintenant passer au Sénat. Il prévoit que l'administration continue d'être financée pendant 45 jours, mais n'inclut pas une nouvelle aide à l'Ukraine en guerre réclamée par la Maison Blanche.

Si la mesure de M. McCarthy n'était pas définitivement adoptée, la première économie du monde devrait ralentir dès dimanche: 1,5 million de fonctionnaires seront privés de salaire et le trafic aérien sera perturbé, tandis que les visiteurs des parcs nationaux trouveront porte close.

La raison? Aucune des deux chambres du Congrès - ni le Sénat aux mains des démocrates, ni la Chambre des représentants contrôlée par les républicains - n'est pour l'instant parvenue à adopter une loi de finances pour prolonger le budget de l'Etat fédéral, qui expire à minuit dans la nuit de samedi à dimanche (04H00 GMT dimanche). Pour être adopté, ce texte devrait passer les deux chambres.

Le vote de samedi est "une victoire pour le peuple américain, et une défaite totale des extrémistes de droite", s'est félicité le chef des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries.

Même si l'aide à l'Ukraine, grande pierre d'achoppement entre démocrates et de nombreux républicains, est la grande absente du texte.

La Maison Blanche avait initialement réclamé que la loi de finances votée par les élus comprenne 24 milliards de dollars d'aide militaire et humanitaire pour Kiev. La crise budgétaire aura donc des répercussions directes sur la guerre en Ukraine.

"Ce que la Russie a fait est mal. Mais je pense que quoi que nous fassions, il faut que nous définissions ce qu'une victoire veut dire et ce que le plan doit être", a dit M. McCarthy à la presse.

"Je pense qu'il y a une vraie frustration à travers l'Amérique, qui voit ce président ignorer la frontière des Etats-Unis et être davantage préoccupé par un autre endroit", a-t-il lancé, en allusion à ce que les républicains qualifient de "crise migratoire aux Etats-Unis".

Ukraine 

Une poignée d'élus républicains trumpistes refuse de débloquer une quelconque nouvelle aide à Kiev, estimant que ces fonds devraient être alloués à la gestion de la crise migratoire.

Ces lieutenants de Donald Trump, qui disposent d'un pouvoir disproportionné en raison de la très fine majorité républicaine à la Chambre, ont reçu l'ordre de la part de l'ancien président, qui pourrait affronter Joe Biden en 2024, de "paralyser" l'Etat fédéral à moins d'obtenir gain de cause sur "tous" les dossiers budgétaires en débat.

Elu au prix de nombreuses tractations avec les trumpistes, M. McCarthy risque même son siège dans ces négociations. "Vous savez quoi, si je dois risquer mon poste pour défendre le peuple américain, je le ferai", a-t-il assuré samedi.

En plein dans cette course contre la montre, et pendant que les démocrates examinaient le texte proposé par M. McCarthy, l'un de leurs élus, Jamaal Bowman, a actionné une alarme incendie dans un bâtiment du Congrès.

Une porte-parole a assuré qu'il s'agissait d'un accident, mais les républicains l'ont accusé de chercher à ralentir la procédure.

PIB 

C'est sous la présidence de Donald Trump que les Etats-Unis avaient connu leur plus long "shutdown", au cours de l'hiver 2018/2019. Selon plusieurs estimations, le PIB du pays avait alors été amputé de plus de 3 milliards de dollars.

A quelques heures de l'échéance et malgré l'espoir d'un report, le pays se prépare à une nouvelle fermeture, totale ou partielle, des services. Les fonctionnaires ont commencé à être notifiés de la possibilité d'une paralysie imminente.

En cas de "shutdown", la plupart des célèbres parcs nationaux américains comme Yellowstone risquent de fermer leurs portes. Le trafic aérien devrait également être très perturbé puisque contrôleurs aériens et fonctionnaires de l'agence de sécurité dans les transports (TSA) sont concernés.

Et certains bénéficiaires d'aide alimentaire pourraient se la voir temporairement refuser.

Chaque semaine de "shutdown" pourrait aussi coûter 0,2 point de croissance au PIB des Etats-Unis au 4e trimestre, selon une note des économistes de Goldman Sachs.


Ukraine: Neuf blessés dans l'incendie d'un pipeline pétrolier

Des secouristes travaillant pour éteindre l'incendie suite à un accident survenu sur un oléoduc près du village de Strymba, dans la région d'Ivano-Frankivsk (Photo, AFP).
Des secouristes travaillant pour éteindre l'incendie suite à un accident survenu sur un oléoduc près du village de Strymba, dans la région d'Ivano-Frankivsk (Photo, AFP).
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  • Le sinistre a provoqué une fuite de pétrole sur une surface de 100 m2 avant que le feu ne soit maîtrisé
  • Le site de l'incendie se situe à des centaines de kilomètres des combats avec les forces russes

Kiev: Un important incendie s'est produit samedi après la rupture d'un pipeline pétrolier dans l'ouest de l'Ukraine, blessant neuf personnes dont cinq grièvement, ont indiqué les autorités.

Le sinistre a provoqué une fuite de pétrole sur une surface de 100 m2 avant que le feu ne soit maîtrisé.

"A 17H00 (14H00 GMT), près du village de Strymba, dans le district de Nadvirna, un pipeline pétrolier (de 150 millimètres de diamètre) a rompu", a indiqué le Service national d'urgence en Ukraine.

Un incendie s'est ensuite déclaré pour des raisons encore indéterminées et des médias locaux ont indiqué qu'une puissante explosion s'était produite.

Deux enfants touchés  

"Neuf personnes ont été blessées", a indiqué la gouverneure de la région, Svetlana Onyshchuk. "Selon des informations préliminaires, deux enfants et trois adultes sont dans un état critique, avec de nombreuses brûlures", a-t-elle ajouté.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux, dont l'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité, montraient d'épais nuages de fumée noire au-dessus ce qui ressemble à un village.

Le site de l'incendie se situe à des centaines de kilomètres des combats avec les forces russes, dans la partie est du pays.