Israël: La juge en chef fustige un projet de réforme du système judiciaire

La présidente de la Cour suprême israélienne Esther Hayut (Photo, AFP).
La présidente de la Cour suprême israélienne Esther Hayut (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

Israël: La juge en chef fustige un projet de réforme du système judiciaire

  • «Le nouveau projet du ministre de la Justice ne vise pas à améliorer le système judiciaire mais à l'écraser», a déclaré Esther Hayut
  • Plus tôt dans la journée, plusieurs centaines d'avocats israéliens avaient manifesté devant un tribunal de Tel-Aviv contre ce projet

TEL-AVIV: La présidente de la Cour suprême israélienne a fustigé jeudi un projet controversé de réforme du système judiciaire porté par l'équipe du Premier ministre Benyamin Netanyahou, le qualifiant d'"attaque débridée" contre la justice, dans une rare critique du gouvernement.

Plus tôt dans la journée, plusieurs centaines d'avocats israéliens avaient manifesté devant un tribunal de Tel-Aviv contre ce projet, qui menace selon eux la démocratie.

"Le nouveau projet du ministre de la Justice ne vise pas à améliorer le système judiciaire mais à l'écraser", a déclaré Esther Hayut, à propos de la réforme proposée par Yariv Levin qui veut notamment accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats.

"Il s'agit d'une attaque débridée contre le système judiciaire, comme s'il représentait un ennemi qui devait être (...) écrasé", a ajouté la juge dont les propos tenus lors d'une conférence ont été rapportés par l'administration judiciaire.

Les juges en Israël n'ont pas le droit de commenter publiquement des sujets politiques.

Réagissant à cette déclaration, M. Levin a accusé Mme Hayut de chercher à "inciter à des émeutes".

"La réforme que j'ai présentée fera à nouveau d'Israël une démocratie occidentale qui fonctionne. Elle permettra d'assurer un système judiciaire diversifié qui reflète la nation entière", a-t-il dit à la télévision.

"Je suis engagé dans un dialogue avec toutes les parties (...) pour obtenir les résultats les meilleurs et les plus équilibrés", a assuré M. Levin qui avait annoncé la semaine dernière son projet.

Cette réforme comprend l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement de surseoir aux décisions de la Cour suprême, avec un vote à la majorité simple, et la modification du processus de nomination des juges, qui devront entre autres être désignés par des responsables politiques.

Plus tôt dans la journée à Tel-Aviv, des centaines d'avocats ont scandé "Honte, honte!" et "Nous ne laisserons pas faire", ont constaté des journalistes de l'AFP. "La Cour suprême nous protège tous", pouvait-on lire sur des pancartes brandies devant le tribunal du district de Tel-Aviv.

"La nomination des juges sera politique. Les tribunaux ne seront pas indépendants mais contrôlés par les politiciens", s'est inquiétée Maître Orna Sher, 66 ans.

"C'est dangereux car les réflexions des politiciens sont guidées par l’intérêt de leurs propres partis et non ceux de l'ensemble de la population", a-t-elle ajouté, s'alarmant auprès de l'AFP d'une séparation défaillante des pouvoirs, pourtant "indispensable à la démocratie".

Dans une lettre ouverte publiée jeudi, d'anciens procureurs se sont dits "choqués" par la réforme proposée. "Nous sommes convaincus que le projet ne permettra pas une amélioration du système (judiciaire) mais menace de le détruire", ont écrit les 11 magistrats.

La réforme, qui doit être soumise au Parlement à une date encore inconnue, est proposée alors que le Premier ministre Benyamin Netanyahou est jugé pour corruption dans une série d'affaires.

Déjà en poste de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021, il a formé fin décembre le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël avec ses alliés ultra-orthodoxes et d'extrême droite, après être arrivé vainqueur aux législatives du 1er novembre.


Gaza: le Hamas rencontre les médiateurs au Caire

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
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  • Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté
  • La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza"

LE CAIRE: Une délégation du Hamas, conduite par Khalil al-Hayya, rencontre lundi au Caire des responsables égyptiens et qataris pour évoquer le cessez-le-feu fragile et l'après-guerre à Gaza, a indiqué à l'AFP une source proche des négociations.

Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté.

La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza".

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

"Unifier" les mouvements 

Par ailleurs, "la délégation, aux côtés de plusieurs dirigeants du mouvement, tiendra des réunions avec des responsables égyptiens au sujet du dialogue interpalestinien que l'Egypte doit prochainement parrainer", a précisé la source familière des négociations.

L'Egypte a déjà accueilli plusieurs rencontres entre les mouvements politiques palestiniens, notamment les deux principaux groupes politiques palestiniens, le Hamas et le Fatah de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.

Ces deux mouvements sont opposés depuis des décennies.

"Ce dialogue vise à unifier le corps politique palestinien et à aborder les grandes questions, notamment l'avenir de la bande de Gaza et la formation d'un comité d'experts indépendants chargé de la gestion du territoire", a déclaré la source, faisant écho à la mise en place d'une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par un comité dirigé par le président américain Donald Trump, et proposée par ce dernier.

Le Hamas a déjà fait savoir qu'il ne tenait pas à gouverner la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre.

Plusieurs responsables politiques palestiniens ont également évoqué ces derniers mois la création d'un groupe de gestionnaires palestiniens, non affiliés, en charge d'administrer le territoire où le Hamas avait pris le pouvoir par la force en 2007.

Une autre source informée a affirmé que "les contacts et efforts des médiateurs ont permis hier soir de rétablir le calme et de réactiver le cessez-le-feu à Gaza", ajoutant que "les médiateurs continueront de suivre et de surveiller les violations israéliennes".


Gaza: la Défense civile annonce un nouveau bilan de 45 morts dans des frappes israéliennes dimanche

La Défense civile de la bande de Gaza a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche au cours de frappes aériennes israéliennes dans le territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan de 33 morts. (AFP)
La Défense civile de la bande de Gaza a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche au cours de frappes aériennes israéliennes dans le territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan de 33 morts. (AFP)
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  • Quatre hôpitaux du territoire palestinien ont confirmé ce bilan de 45 décès à l'AFP, disant avoir reçu morts et blessés
  • L'armée israélienne a déclaré avoir frappé dans la journée des dizaines de cibles du Hamas à travers le territoire palestinien, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de violer un cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump

GAZA: La Défense civile de la bande de Gaza a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche au cours de frappes aériennes israéliennes dans le territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan de 33 morts.

L'armée israélienne a déclaré avoir frappé dans la journée des dizaines de cibles du Hamas à travers le territoire palestinien, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de violer un cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump, en vigueur depuis le 10 octobre.

"Au moins 45 personnes ont été tuées du fait de frappes aériennes israéliennes sur plusieurs endroits de la bande de Gaza", a indiqué Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, service de secours opérant sous l'autorité du Hamas.

Quatre hôpitaux du territoire palestinien ont confirmé ce bilan de 45 décès à l'AFP, disant avoir reçu morts et blessés.

L'hôpital Al-Awda à Nuseirat a recensé 24 morts, l'hôpital Al-Aqsa à Deir al-Balah 12, l'hôpital Nasser à Khan Younès cinq et celui d'Al-Shifa à Gaza-ville  quatre.

Des dizaines de blessés ont également été pris en charge par ces hôpitaux. L'armée israélienne a déclaré à l'AFP qu'elle vérifiait les informations concernant les frappes.

Parmi les victimes figure, selon M. Bassal, six personnes tuées quand une frappe israélienne a ciblé "un groupe de civils" dans la ville de Zuwaida (centre).

Il a également fait état de deux autres Gazaouis, dont un journaliste, tués dans la partie ouest de cette ville.

Deux frappes distinctes ont par ailleurs tué six personnes, dont des enfants, près de Nuseirat (centre) et blessé 13 autres, a-t-il indiqué.

Il a aussi fait état d'une femme et deux enfants tués dans une frappe de drone sur une tente abritant des personnes déplacées au nord de Khan Younès (sud).

Dans la soirée, l'armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l'application du cessez-le-feu.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

 


Mohammed ben Salmane et Emmanuel Macron discutent de l'évolution de la situation à Gaza

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  • Les entretiens ont porté sur la situation dans la bande de Gaza et sur les efforts en cours pour mettre fin au conflit et rétablir la stabilité au Moyen-Orient
  • Le prince Mohammed et M. Macron ont souligné l'importance d'alléger immédiatement les souffrances humanitaires du peuple palestinien et de parvenir à un retrait israélien complet

RIYADH : Le prince héritier Mohammed bin Salman a reçu dimanche un appel téléphonique du président français Emmanuel Macron, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Les deux dirigeants ont passé en revue la coopération dans divers domaines et ont discuté des développements régionaux et internationaux d'intérêt commun.

Les entretiens ont porté sur la situation dans la bande de Gaza et sur les efforts en cours pour mettre fin au conflit et rétablir la stabilité au Moyen-Orient.

Le prince Mohammed et M. Macron ont souligné l'importance d'alléger immédiatement les souffrances humanitaires du peuple palestinien et de parvenir à un retrait israélien complet.

Ils ont également souligné la nécessité de prendre des mesures concrètes en vue d'une paix juste et durable fondée sur la solution des deux États.