Dans une grande zone portuaire de France, plaidoyer pour un «conseil de défense industriel»

Le maire, demande notamment des lois pour faciliter l'implantation des industries en France (Photo, AFP).
Le maire, demande notamment des lois pour faciliter l'implantation des industries en France (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 14 janvier 2023

Dans une grande zone portuaire de France, plaidoyer pour un «conseil de défense industriel»

  • «La Covid et l'Ukraine ont eu leur +quoi qu'il en coûte+ et leur conseil de défense sanitaire»
  • Fos-sur-Mer, commune d'un peu plus de 15 000 habitants, abrite la partie «industrielle» du Grand Port Maritime de Marseille

FOS-SUR-MER: Le maire de Fos-sur-Mer René Raimondi, dont la commune est située sur une des plus grosses zones industrialo-portuaires de France, a réclamé la création d'un "conseil de défense industriel" sur le modèle du conseil de défense sanitaire pour réindustrialiser le pays.

"La Covid et l'Ukraine ont eu leur +quoi qu'il en coûte+ (NDLR avec le bouclier tarifaire) et leur conseil de défense sanitaire: il nous faut un conseil de défense industriel", a soutenu M. Raimondi vendredi lors de la cérémonie des voeux .

Le maire, demande notamment des lois pour faciliter l'implantation des industries en France et "répondre à l'ambition de réindustrialisation de notre Nation".

Fos-sur-Mer, commune d'un peu plus de 15 000 habitants, abrite la partie "industrielle" du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), l'un des plus importants de France: c'est là que sont déchargées la majorité des marchandises.

Elle accueille également des acteurs majeurs du secteur, gros émetteurs de gaz à effet de serre, comme le géant de la métallurgie ArcelorMittal, qui y a installé une usine, ou Esso, filiale du groupe américain ExxonMobil, qui a implanté l'une des deux raffineries françaises à Fos.

ONG et habitants s'inquiètent régulièrement de l'impact de ces industries polluantes sur la santé.

René Raimondi souhaite faire de sa ville un "démonstrateur de ce qui peut être fait pour l'industrie, pour la transition énergétique" et demande pour cela des moyens à l'Etat.

Le maire a également présenté plusieurs projets à Fos-sur-mer censés oeuvrer à la transition énergétique et à la décarbonation de l'industrie. Parmi eux, l'implantation par le français H2V d'une usine de production d'hydrogène vert ou celle d'une usine de production d'acier "bas carbone" par le consortium d'entreprises Gravithy, qui réunit notamment Engie et Forvia.


Macron la semaine prochaine au Mont-Saint-Michel et sur les lieux du débarquement en Normandie

Emmanuel Macron se rendra au Mont-Saint-Michel, en Normandie, dans le nord-ouest de la France (Photo, AFP).
Emmanuel Macron se rendra au Mont-Saint-Michel, en Normandie, dans le nord-ouest de la France (Photo, AFP).
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  • La présence d'Emmanuel Macron se veut un hommage aux 177 Français qui débarquèrent en Normandie le 6 juin 1944, regroupés au sein du Commando Kieffer
  • Le Mont-Saint-Michet est un lieu qui symbolise «tout ce qui fait des Français un peuple de conquérants et de bâtisseurs», a dit un conseiller d'Emmanuel Macron

PARIS: Emmanuel Macron se rendra en début de semaine prochaine en Normandie pour célébrer lundi le millénaire de l'abbaye du Mont-Saint-Michel puis lancer mardi, dans le Calvados, les préparatifs du 80e anniversaire du débarquement allié du 6 juin 1944 qui aura lieu en 2024.

Le célèbre îlot rocheux de la Manche, relié à l'Hexagone par une simple route par marée haute, est un lieu qui symbolise "tout ce qui fait des Français un peuple de conquérants et de bâtisseurs", a dit jeudi un conseiller du chef de l'État, en donnant le ton d'un déplacement sous le signe d'un certain lyrisme.

Site le plus suspect du pays hors Ile-de-France, le Mont-Saint-Michel a fourni l'an dernier 2,8 millions de visiteurs, dont 1,3 million pour l'abbaye. Il ne sera pas fermé aux visiteurs pour l'occasion, mais la préfecture prendra "les mesures nécessaires" pour que le déplacement se passe "dans les meilleures conditions possibles", a limité l'Élysée.

Le président Macron a visité lundi après-midi l'exposition "La demeure de l'archange", qui retrace au travers d'une trentaine d'objets l'histoire de ce joyau du patrimoine français, et prononce un discours.

Mardi matin, il se déplacera à Ouistreham, sur les lieux du débarquement, pour assister non pas aux cérémonies traditionnelles du 6-Juin, jouées à Ver-sur-Mer et renvoyées par le ministre des Armées Sébastien Lecornu, mais à la commémoration annuelle organisée par l'École de fusiliers marins.

Il remettra avec Léon Gautier, dernier Français vivant à avoir participé au débarquement, âgé de 100 ans, les bérets verts aux élèves qui ont réussi leur stage commando.

Sa présence se veut un hommage aux 177 Français qui débarquèrent le 6 juin 1944, regroupés au sein du Commando Kieffer.

Surtout, le chef de l'État va installer définitivement le groupement d'intérêt public qui sera chargé de préparer les grandes commémorations évoquées dans un an pour le 80e anniversaire.

Il visitera aussi le nouveau musée du Débarquement à Arromanches, qui vient de rouvrir dans un nouveau bâtiment.

Ce déplacement coïncidera avec la nouvelle journée de mobilisation syndicale contre la réforme des retraites, promulguée mi-avril par Emmanuel Macron après des mois de contestation.


Borne investit le terrain social et défend sa relation «fluide» avec Macron

La Première ministre française Elisabeth Borne à Laval, dans l'ouest de la France, le 1er juin 2023 au lendemain de tensions rapportées dans la presse avec Emmanuel Macron (Photo, AFP).
La Première ministre française Elisabeth Borne à Laval, dans l'ouest de la France, le 1er juin 2023 au lendemain de tensions rapportées dans la presse avec Emmanuel Macron (Photo, AFP).
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  • Elisabeth Borne a assuré avoir «une relation très fluide» avec Emmanuel Macron au cours d'un déplacement consacré à la petite enfance
  • En investissant le sujet social, Mme Borne entend rééquilibrer une image politique brouillée après une année de réformes diverses

PARIS: "Tout va très bien": Elisabeth Borne a assuré jeudi avoir "une relation très fluide" avec Emmanuel Macron au cours d'un déplacement consacré à la présentation d'un plan sur la petite enfance, qui semble confirmer une inflexion à gauche de la Première ministre.

La mise au point vient après plusieurs jours de flottement au sein du couple exécutif, sur fond de débat sur la stratégie de riposte à adopter face au Rassemblement national. Elle signale aussi la volonté de la cheffe de gouvernement de se maintenir à Matignon, alors que ne cessent les spéculations sur un remaniement et son remplacement.

"Ce qui m'importe, c'est qu'on agisse pour répondre aux priorités des Français", a-t-elle affirmé, en estimant que "le reste, c'est une tempête dans un verre d'eau".

Lors d'un déplacement à Angers et à Laval sous le signe de "l'égalité des chances", la Première ministre a expliqué vouloir lever les freins à l'emploi, telle la garde d'enfants, pour laquelle elle prévoit de créer 200.000 places en crèche d'ici 2030, malgré la pénurie criante de personnels dans ce secteur.

Parler de petite enfance, "c'est affirmer que la lutte contre les inégalités n'attend pas, qu'elles doivent être traitées dès les premiers mois de la vie", a-t-elle développé jeudi en conclusion d'un Conseil national de la refondation (CNR).

Quant au développement des modes de garde, "c'est une barrière à l'emploi qui se lève, notamment pour les femmes, c'est l'assurance que chacun pourra bénéficier d'une solution d'accueil pour son enfant, quel que soit son revenu, quel que soit le lieu où il habite".

Feuille de route d'Elisabeth Borne
En investissant le sujet social, Mme Borne entend rééquilibrer une image politique brouillée après une année de réformes diverses, mais surtout dominées par celle des retraites, jugée "de droite" par l'opinion publique.

Pour l'ancienne préfète issue de la gauche, qui avait connu Matignon il y a 25 ans en tant que conseillère de Lionel Jospin, il s'agit ainsi de jouer une partition sociale-démocrate, quitte à assumer des nuances avec le chef de l'État.

Jeudi, dans une crèche à vocation d'insertion professionnelle qui permet aux personnes en recherche d'emploi d'avoir une priorité et de bénéficier de plages horaires très larges, Elisabeth Borne a pris le temps de s'installer au milieu des enfants et de leurs gazouillis, une respiration loin de la bataille engagée à l'Assemblée autour d'une proposition d'abrogation de la réforme des retraites menée par les oppositions.

La contestation s'est toutefois rappelée à elle à proximité de la préfecture de Laval où elle déjeunait, théâtre d'un rassemblement de quelques dizaines de manifestants.

L'étape dans les Pays de la Loire, une région proche du plein emploi que le gouvernement promet à la France entière, avait aussi pour but de tourner la page de ce conflit et de présenter, outre le plan petite enfance, le projet de loi France Travail. Celui-ci doit réorganiser le service public de l'emploi dans le cadre de la mission qu'Emmanuel Macron lui a confiée d'ici au 14 juillet.

"J'ai une feuille de route et je m'y tiens", avait assuré la Première ministre mercredi dans Ouest-France.

Trop dans l'attente pour certains conseillers d'Emmanuel Macron
Après avoir échappé de peu à la censure, et avoir été contredite par le chef de l'État sur le 49.3 ou la loi immigration, Elisabeth Borne entend bien se maintenir malgré les difficultés.

Être Première ministre, "c'est le privilège d’une vie politique, c'est l'occasion de changer les choses (...), de répondre aux défis du présent, tout en préparant l’avenir", assurait-elle le 17 mai juste après avoir soufflé sa première bougie à Matignon.

La durée de son bail rue de Varenne anime pourtant les conversations de la majorité.

"Je ne vois pas comment on peut tenir encore avec Elisabeth Borne comme ça. Il y a une espèce d'ambiance générale où l'on sait qu'il va y avoir un remaniement, on est trop dans l'attente" et, "du coup, on n'avance pas", se lamentait ces derniers jours un parlementaire de la majorité.

Un conseiller de l'exécutif résume : "La question, c'est : est-ce qu'on a envie de donner un vrai portage politique" aux projets du gouvernement ?


France: un campement de 350 migrants évacué à Calais

Cette photographie montre des tentes de migrants installées sous un pont dans le centre-ville de Calais, dans le nord de la France, le 9 mars 2023. (AFP)
Cette photographie montre des tentes de migrants installées sous un pont dans le centre-ville de Calais, dans le nord de la France, le 9 mars 2023. (AFP)
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  • Selon le préfet, Jacques Billant, présent sur place, ce campement installé depuis plusieurs mois sur un terrain privé, constituait «le plus gros site de fixation des migrants à Calais»
  • Mercredi, un migrant soudanais est mort, percuté par un poids lourd dans lequel il tentait de monter pour rallier l'Angleterre

LILLE: Les forces de l'ordre françaises ont évacué jeudi un campement de 350 migrants à Calais, où les exilés continuent d'affluer dans l'espoir de rallier les côtes anglaises, a annoncé la préfecture.

Selon le préfet, Jacques Billant, présent sur place, ce campement installé depuis plusieurs mois sur un terrain privé, constituait "le plus gros site de fixation des migrants à Calais".

Son évacuation, consécutive à des décisions de justice rendues au mois de mars, était "absolument nécessaire" face à la "situation d'insécurité et d'insalubrité" prévalant sur le site, a-t-il souligné.

Selon lui, "la totalité" des migrants présents jeudi matin, "près de 300 personnes", ont accepté d'être acheminés vers des centres d'accueil du nord de la France lors d'une opération menée "dans le calme". Cinq migrants, en situation irrégulière, ont été interpellés, a indiqué la préfecture.

Egalement présent, le coordinateur de l'Auberge des migrants, Pierre Roques, a dit avoir vu une cinquantaine de personnes quitter le campement par leurs propres moyens.

Il dénonce pour les 300 autres des "mises à l'abri forcées". "S'ils ne montent pas dans les bus, ils sont arrêtés, ils n'ont pas le choix", assure-t-il.

Les migrants évacués "vont revenir à Calais dans deux-trois jours comme d'habitude et ils n'auront plus d'affaires", a-t-il déploré, affirmant avoir vu des tentes lacérées avec des couteaux et des effets personnels éparpillés par terre.

Mercredi, un migrant soudanais est mort, percuté par un poids lourd dans lequel il tentait de monter pour rallier l'Angleterre.

"C'était quelqu'un qui vivait sur ce campement et ses proches traumatisés par l'événement se sont fait expulser ce matin", a déploré Pierre Roques.

Les autorités françaises revendiquent sur le littoral nord de la France de lutter contre tout "point de fixation" des exilés qui affluent depuis des années dans l'espoir de rallier les côtes anglaises.

Quelque 46 000 d'entre eux ont réussi à traverser la Manche à bord d'embarcations précaires en 2022, un record, et 8.000 ont été secourus dans les eaux françaises.