La Tunisie peut-elle regagner la confiance des investisseurs locaux et étrangers?

Une photo prise le 8 novembre 2020, depuis la capitale tunisienne Tunis, montre les villes de Gammarth, La Marsa et Sidi Bou Saïd. (Photo, AFP)
Une photo prise le 8 novembre 2020, depuis la capitale tunisienne Tunis, montre les villes de Gammarth, La Marsa et Sidi Bou Saïd. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 18 janvier 2023

La Tunisie peut-elle regagner la confiance des investisseurs locaux et étrangers?

  • Le gouvernement envisage de modifier le cadre institutionnel de l’investissement
  • Les autorités admettent enfin que la Tunisie est loin d’être un paradis pour les investisseurs

TUNIS: C’est une sorte de cadeau de Noël du gouvernement aux investisseurs tunisiens et étrangers. Le 28 décembre 2022, le conseil des ministres a adopté une Stratégie nationale pour l’amélioration du climat des affaires et la relance de l’initiative et de l’investissement. Malgré une reprise en 2018, année de la promulgation du dernier code destiné aux investissements, ces derniers sont en baisse depuis quatre ans. 

Aussi le nouveau texte multiplie-t-il les bonus pour les investisseurs tunisiens et étrangers, à qui les autorités proposent deux avantages. D’abord, «des incitations provisoires – pour les cinq années à venir (2023-2028) – et orientées» qui consistent en l’exonération d’impôt sur les bénéfices et les revenus de l’exportation et «la déduction des revenus et des bénéfices réinvestis dans la souscription au capital ou son augmentation ou dans la société». Ensuite, «l’adoption du contrôle a posteriori en lieu et place des contrôles a priori et parallèles «qui entravaient l’investissement».

«D’importantes garanties»

À l’investisseur étranger, on promet «d’importantes garanties», en l’occurrence «la liberté de posséder des biens fonciers – sauf agricoles –, toutes les parts et actions (dans le respect des dispositions spécifiques relatives à certaines activités)», et le fait de pouvoir transférer «sans autorisation préalable tous les fonds qui lui reviennent au titre d’opérations courantes ou de bénéfices après règlement des montants dus au titre de l’impôt ou du salariat».

Toujours dans le but d’améliorer l’environnement des affaires, le gouvernement envisage également de modifier le cadre institutionnel de l’investissement. Le premier changement concerne l’Instance nationale de l’investissement, créée en 2017 sous la tutelle du ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale – aujourd’hui sous celle de l’Économie et de la Planification. Cet organisme va se voir confier «de nouvelles missions et prérogatives»: suivi du climat de l’investissement, mise en place d’une veille de l’investissement, élaboration d’études sectorielles et comparatives avec les autres pays «afin d’améliorer le climat de l’investissement».

La nouvelle stratégie de développement de l’investissement n’apporte rien de révolutionnaire. Elle reste fidèle à l’approche tunisienne, qui repose principalement sur les incitations et néglige l’aspect le plus important pour l’investisseur: la sécurité de son investissement.

Enfin, la création d’une banque de données «nationale et mise à jour […] qui servira pour la prise de décision et la modification des orientations» est envisagée.

Mais il y a sans doute plus important encore que toutes ces annonces: les autorités admettent enfin ce que l’ensemble des enquêtes et des rapports – notamment ceux des chambres de commerce mixte – disent depuis très longtemps: la Tunisie est loin d’être un paradis pour les investisseurs. 

En effet, dans un passage intitulé «Une liberté d’investissement réelle et non un slogan», le document du ministère de l’Économie et de la Planification reconnaît que «dans la réalité, les investisseurs sont confrontés à un ensemble d’entraves sous couvert d’exceptions dans certains secteurs».

Nouvelle stratégie

En réalité, cette nouvelle stratégie n’apporte rien de révolutionnaire. Elle reste fidèle à l’approche tunisienne en matière d’investissement, qui repose principalement sur les incitations – notamment fiscales – et néglige l’aspect le plus important pour l’investisseur: la sécurité de son investissement, qui implique en particulier la possibilité pour lui de porter plainte, en cas de litige, devant des juridictions internationales, notamment auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi). 

Et rien, dans la nouvelle stratégie comme dans les précédents textes, n’offre cette garantie qui, pourtant, figurait dans le premier code d’investissement tunisien, celui de 1969. Toutefois, les autorités entendent discuter le nouveau texte avec les opérateurs économiques; elles ont encore le temps de rectifier le tir.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com