Turquie: Erdogan évoque la tenue d'élections générales le 14 mai

M. Erdogan, candidat à sa propre succession, a accédé au poste de Premier ministre en 2003, avant de modifier la Constitution et de devenir président, directement élu au suffrage universel, en 2014. (AFP).
M. Erdogan, candidat à sa propre succession, a accédé au poste de Premier ministre en 2003, avant de modifier la Constitution et de devenir président, directement élu au suffrage universel, en 2014. (AFP).
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Publié le Mercredi 18 janvier 2023

Turquie: Erdogan évoque la tenue d'élections générales le 14 mai

  • Le choix de la date du 14 mai pour les élections générales envoie un signal à la frange conservatrice de l'électorat
  • Menderes «a dit le 14 mai 1950 'assez, le peuple aura son mot à dire' et est sorti victorieux des urnes», a lancé M. Erdogan lors d'une réunion des élus de son parti islamo-conservateur, l'AKP

ANKARA: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre mercredi qu'il souhaitait organiser des élections présidentielle et législatives en Turquie le 14 mai, un mois plus tôt que prévu.

Sans annoncer clairement le jour de ce scrutin très attendu, le chef de l'Etat a évoqué sa tenue "73 ans" jour pour jour après le triomphe électoral du Parti démocrate (conservateur) en 1950 lors des premières élections libres de la Turquie contemporaine.

Les élections étaient initialement prévues le 18 juin prochain mais de nombreux observateurs s'attendaient à un scrutin anticipé.

Plusieurs raisons étaient invoquées par des éditorialistes turcs pour ce choix, dont l'économie en berne mais aussi les dates des vacances scolaires et de l'examen d'entrée à l'université, prévus en juin.

Le 14 mai 1950 marque la victoire d'Adnan Menderes, figure emblématique pour la droite conservatrice turque, qui a mis fin au règne du parti de Mustafa Kemal "Atatürk", père de la Turquie moderne.

Menderes, fondateur en 1946 du Parti démocrate, a été renversé par un coup d'Etat militaire en 1960 puis exécuté un an après et son parti a été dissous.

M. Erdogan, lui-même destitué et brièvement emprisonné quand il était maire d'Istanbul dans les années 1990, s'est souvent comparé à Adnan Menderes.

Le choix de la date du 14 mai pour les élections générales envoie ainsi un signal à la frange conservatrice de l'électorat.

Menderes "a dit le 14 mai 1950 'assez, le peuple aura son mot à dire' et est sorti victorieux des urnes", a lancé mercredi M. Erdogan lors d'une réunion des élus de son parti islamo-conservateur, l'AKP (Parti de la justice et du développement), au pouvoir depuis 2002.

"Notre nation adressera sa réponse à la Table des Six (plateforme de l'opposition, ndlr) le même jour qu'il y a 73 ans", a ajouté M. Erdogan dont les propos étaient télévisés.

M. Erdogan, candidat à sa propre succession, a accédé au poste de Premier ministre en 2003, avant de modifier la Constitution et de devenir président, directement élu au suffrage universel, en 2014.

L'opposition a annoncé son intention de revenir à un régime parlementaire en cas de victoire.

La Table des Six est une alliance électorale des six partis d'opposition dont le principal, le CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), a été créé par Mustafa Kemal.

Seul le HDP (gauche-démocratique, pro-Kurde), troisième force parlementaire, n'a pas rejoint cette alliance.

Crise économique

A l'approche des élections, la popularité du président turc est entamée par la crise économique et l'inflation qui a dépassé 85% l'année dernière avant de revenir à plus de 60%.

Mais l'alliance de l'opposition n'a toujours pas annoncé son candidat commun malgré un an de consultations internes, ni fait part de son programme.

Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, 52 ans, est considéré comme un candidat sérieux pour l'opposition, après avoir ravi la plus riche et la principale ville de Turquie à l'AKP en mai 2019.

Mais sa condamnation récente à plus de deux de ans de prison et la suspension des activités politiques a réduit ses chances, estiment de nombreux observateurs. Il a fait appel après avoir été condamné pour "insulte" envers les membres du collège électoral qui avaient initialement invalidé sa victoire ensuite confirmée par un nouveau scrutin.

Kemal Kilicdaroglu, 74 ans, patron du CHP, est désormais  vu comme le probable candidat commun de l'opposition.

Mais il est encore loin de convaincre ses partenaires dans l'alliance qu'il sera le candidat idéal pour vaincre M. Erdogan.

"La Table des Six n'a plus d'autre choix que de désigner le plus tôt possible son candidat commun et d'être derrière celui-ci avec l'ensemble de leur organisation et de leur capacité de leadership", a estimé le journaliste et chroniqueur Kadri Gursel sur Twitter.

"Les sondages montrent l'opposition en tête, mais Erdogan semble avoir retrouvé un élan" - en particulier depuis le début de la guerre russe en Ukraine pour laquelle il entend jouer les médiateurs-, écrit de son côté Timothy Ash, économiste des marchés émergents, dans une note aux clients.

"Je n'écarterais jamais (la possibilité d'une victoire de, NDLR) M. Erdogan lors d'une élection", prévient-il.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.