«Elon Musk a menti»: Début du procès sur des tweets du patron de Tesla

Le procès pour fraude s'est ouvert mardi à San Francisco avec la sélection d'un jury de neuf personnes, et doit durer trois semaines (Photo, AFP).
Le procès pour fraude s'est ouvert mardi à San Francisco avec la sélection d'un jury de neuf personnes, et doit durer trois semaines (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 19 janvier 2023

«Elon Musk a menti»: Début du procès sur des tweets du patron de Tesla

  • «Elon Musk, (alors) PDG de Tesla, a menti, et ses mensonges ont fait perdre des millions de dollars à des personnes», a lancé Nicholas Porritt, avocat des plaignants
  • Le 10 août 2018, ils avaient porté plainte contre le dirigeant d'entreprises, pour avoir «artificiellement manipulé le prix du titre de Tesla»

SAN FRANCISCO: Plus de quatre ans après avoir tweeté qu'il allait sortir Tesla de la Bourse, Elon Musk doit rendre des comptes au tribunal face aux investisseurs qui s'estiment lésés par ses déclarations, après avoir déjà subi les foudres des autorités.

"Elon Musk, (alors) PDG de Tesla, a menti, et ses mensonges ont fait perdre des millions de dollars à des personnes", a lancé Nicholas Porritt, avocat des plaignants, des investisseurs rassemblés dans une action collective.

Le 10 août 2018, ils avaient porté plainte contre le dirigeant d'entreprises, pour avoir "artificiellement manipulé le prix du titre de Tesla afin de complètement ruiner les investisseurs" qui pariaient sur la baisse du cours.

Le procès pour fraude s'est ouvert mardi à San Francisco avec la sélection d'un jury de neuf personnes, et doit durer trois semaines. Elon Musk lui-même doit venir à la barre, peut-être dès vendredi.

Il avait créé la stupeur le 7 août 2018 en affirmant qu'il voulait retirer son groupe de la Bourse en déboursant 420 dollars par action, puis que le financement était "sécurisé".

Quelques jours plus tard il avait indiqué être en discussion avec notamment le fonds souverain saoudien.

Selon la défense, Elon Musk avait bien l'intention de sortir Tesla de la Bourse, et ne doutait pas du financement, grâce à des assurances de ce fonds.

Alexander Spiro, l'avocat du milliardaire, a reconnu que son client avait rédigé ce tweet "de façon précipitée" après qu'un article du Financial Times eut révélé que le fonds saoudien était monté au capital de Tesla.

«Blague»

Le choix des mots était "imprudent", mais "ce n'est pas une fraude", a martelé l'avocat.

"Pendant tout ce processus, M. Musk n'a pas vendu une seule action. Aucun dirigeant de Tesla, aucun membre du conseil d'administration n'a vendu une seule action. Dans les vrais cas de fraude, les gens (...) veulent en profiter", a-t-il insisté.

Le titre du constructeur de voitures électriques avait bondi jusqu'à 386,48 dollars dans la foulée des tweets. Le 16 août, il était redescendu à 335,45 dollars.

A cette date, le New York Times avait publié une interview d'Elon Musk "qui confirmait les pires rumeurs", a avancé Nicholas Porritt, notamment que "personne du conseil d'administration n'avait relu les tweets composés depuis sa voiture en route pour l'aéroport, et que le prix, 420 dollars, était une blague".

Aux Etats-Unis, les chiffres 4 et 20 accolés sont associés à la consommation de cannabis. Quand le milliardaire a proposé de racheter Twitter au printemps dernier, il a choisi un prix de 54,20 dollars par action.

"Je peux vous dire que ce n'était pas une blague pour les investisseurs", a assené Nicholas Porritt.

Glen Littleton, le principal plaignant, a raconté aux jurés comment l'annonce fracassante d'Elon Musk avait bien failli "anéantir" tous ses investissements.

Selon son avocat, cette affaire est aussi importante parce qu'elle concerne le respect des lois qui régissent les marchés financiers - des marchés dont dépendent notamment les fonds de pensions et compagnies d'assurance.

«Doué mais barré»

Tesla avait rapidement abandonné l'idée de sortir de la cote.

Mais le gendarme boursier américain, la SEC, estimant que le patron n'avait pas apporté la preuve de son financement, lui avait imposé de céder la présidence du conseil d'administration, de payer une amende de 20 millions de dollars et exigé par la suite que ses tweets directement liés à l'activité de Tesla soient pré-approuvés par un juriste compétent.

"Elon Musk voit ce procès comme un moyen de faire réexaminer cette décision de la SEC", commente Josh White, ancien économiste de l'agence fédérale. "Il pense qu'il n'a rien fait de mal et qu'il a le droit de dire ce qu'il veut sur Twitter".

L'intervention des autorités n'a pas modéré son appétit pour les provocations sur son réseau social favori, qu'il a racheté en octobre après des mois de rebondissements et sous la menace d'un procès.

Depuis, ses décisions controversées à la tête de la plateforme suscitent des indignations quasi quotidiennes, au point que ses avocats ont demandé la semaine dernière au juge californien de déplacer le procès au Texas, craignant que le jury soit biaisé à San Francisco.

La requête a été refusée, mais les commentaires des potentiels jurés, lus mardi au tribunal, ont révélé à quel point le multimilliardaire divise.

Certains l'ont décrit comme un "pionnier à succès", d'autres comme "arrogant, imprévisible et parfois irrationnel" ou encore "doué mais barré".


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.

 


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.