Macron et Scholz affichent l'unité retrouvée de la «locomotive» franco-allemande

Les festivités s'annoncent assez formelles dimanche avec une cérémonie à la Sorbonne le matin suivie d'un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée (Photo, AFP).
Les festivités s'annoncent assez formelles dimanche avec une cérémonie à la Sorbonne le matin suivie d'un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 23 janvier 2023

Macron et Scholz affichent l'unité retrouvée de la «locomotive» franco-allemande

  • La rencontre entre les dirigeants dont les tempéraments aux antipodes a été scrutée de près
  • Les deux dirigeants devaient ensuite réunir à l'Elysée un conseil des ministres franco-allemand

PARIS: Après la panne, la tentative de sursaut: Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont affiché dimanche à Paris leur volonté de travailler ensemble au service de la "refondation" de l'Europe, y compris dans la réponse à apporter au plan massif de subventions à l'industrie américaine, sans surmonter toutes leurs divergences, notamment sur la défense européenne.

Tous deux sont restés par ailleurs très évasifs sur leur intention de livrer ou non des chars lourds allemands Leopard et français Leclerc à Kiev, le chancelier étant particulièrement sous pression en la matière face aux demandes pressantes du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'occasion du 60e anniversaire du traité de réconciliation entre les deux pays, alors que le Vieux Continent est replongé depuis onze mois dans la guerre, les deux dirigeants ont fait assaut de références à "l'amitié" et la "fraternité" franco-allemandes, clés de la "construction européenne" depuis six décennies.

"L'Allemagne et la France, parce qu'elles ont défriché le chemin de la réconciliation, doivent devenir pionnières pour la refondation de notre Europe", a insisté Emmanuel Macron dans un discours volontiers lyrique à la Sorbonne, décrivant les deux voisins comme "deux âmes dans une même poitrine".

"L'avenir, au même titre que le passé, repose sur la coopération de nos deux pays", "comme locomotive d'une Europe unie", capables de dépasser leurs "différences", a abondé le chancelier allemand, filant la métaphore de ce "moteur franco-allemand" qui souvent "ronronne doucement" mais qui ne marche que par la "ferme volonté de toujours transformer les controverses" en "action convergente".

A l'issue d'un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée, les deux dirigeants se sont attachés à afficher tous les points de convergence et annoncé une avancée dans les infrastructures européennes d'hydrogène, avec l'extension du projet de pipeline franco-portugais-espagnol H2Med à l'Allemagne.

«Rien n'est exclu»
Ils ont ainsi défini une "ligne commune" en faveur d'une réponse européenne "ambitieuse et rapide" aux subventions industrielles américaines en matière de transition énergétique, a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse commune, sans préciser comment cet effort sera financé.

Cette action doit reposer sur la "simplicité" et une "plus grande visibilité sur nos dispositifs d'aide", à ajouté le chef de l'Etat, à la manoeuvre ces derniers mois pour convaincre les pays européens, et notamment l'Allemagne, d'engager un plan tout aussi massif que celui des Etats-Unis pour éviter la désindustrialisation de l'Europe.

Concernant la livraison de chars Leclerc à l'Ukraine, "rien n'est exclu", a déclaré Emmanuel Macron, en soulignant que cela devait s'apprécier "collectivement", une antienne reprise par le chancelier.

"La manière dont nous avons agi par le passé est toujours étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous continuerons à agir en fonction de la situation concrète", a dit Olaf Scholz en référence notamment aux Etats-Unis et à la France.

Mais les deux dirigeants n'ont pas caché que leurs positions restées très éloignées sur un projet de bouclier antimissile européen que Berlin souhaite réaliser avec des technologies israéliennes et américaines déjà existantes alors que Paris plaide pour une solution européenne, sur la base d'un système franco-italien.

60 000 billets de train gratuits pour les jeunes Français et Allemands

"Pour célébrer les 60 ans du traité de l’Elysée" qui scella la réconciliation entre les deux pays, "60.000 billets seront mis à disposition gratuitement, selon des modalités qui seront précisées prochainement", affirment les ministres des Transports des deux pays, Clément Beaune et Volker Missing, dans un communiqué commun.

Les deux Etats promettent un soutien financier à ce dispositif mis en place par la SNCF et Deutsche Bahn (DB).

Paris et Berlin disent également "soutenir" le développement en 2024 d’une liaison ferroviaire directe à grande vitesse entre Berlin et Paris ainsi qu’un train de nuit reliant les deux capitales européennes.

«Maximum de souveraineté»
Le chancelier a réaffirmé qu'il fallait "absolument tenir compte de l'existant, sans devoir attendre trop longtemps pour nous procurer certains armements".

Le président français a lui dit souhaiter "dans les prochaines semaines" travailler avec l'Allemagne et la Pologne notamment pour tenter de faire émerger une "stratégie commune" et "d'aller vers le maximum de souveraineté technologique et industrielle" sur cette question.

En octobre, le conseil des ministres franco-allemand avait dû être reporté en raison de dissensions sur une série de sujets-clés, de l'énergie à la défense, qui ont éclaté au grand jour dans le sillage de la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Résultat, la rencontre entre les dirigeants des deux premières puissances de l'Union européenne, dont les tempéraments aux antipodes compliquent cette relation particulière où les liens personnels font souvent la différence, a été scrutée de près.

D'autant qu'un parfum d'incompréhension flotte entre eux depuis qu'Olaf Scholz a succédé à Angela Merkel fin 2021, chacun s'agaçant des initiatives prises par l'autre sans consultation préalable.

La date des retrouvailles est hautement symbolique: soixante ans jour pour jour après la signature du Traité de l'Elysée par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, cet "acte fondateur" de la "réconciliation" entre deux pays "qui avaient été les plus âpres ennemis" mais "décidaient de devenir les plus étroits alliés", a dit Emmanuel Macron.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.