Démission de la directrice de France Culture, Sandrine Treiner

La directrice de France Culture, Sandrine Treiner, prend la parole lors d'une conférence de presse pour présenter la programmation 2018/2019 de Radio France à la Maison de la Radio, à Paris, le 29 août 2018 (Photo, AFP).
La directrice de France Culture, Sandrine Treiner, prend la parole lors d'une conférence de presse pour présenter la programmation 2018/2019 de Radio France à la Maison de la Radio, à Paris, le 29 août 2018 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 24 janvier 2023

Démission de la directrice de France Culture, Sandrine Treiner

  • «Pour notre collectif et pour France Culture que j'aime tant, je veux clore ce moment difficile», écrit la dirigeante
  • «C'est pourquoi, en accord avec la direction générale, j'ai décidé de quitter la direction de France Culture», a ajouté Sandrine Treiner

PARIS: Critiquée en interne pour ses méthodes managériales, la directrice de France Culture, Sandrine Treiner, a annoncé mardi quitter le poste qu'elle occupait depuis 2015, dans un courrier à ses collaborateurs que s'est procuré l'AFP.

"Pour notre collectif et pour France Culture que j'aime tant, je veux clore ce moment difficile", écrit la dirigeante dont la "brutalité" supposée avait fait l'objet cet automne d'une enquête de Libération, qui évoquait également des signalements pour harcèlement moral.

"C'est pourquoi, en accord avec la direction générale, j'ai décidé de quitter la direction de France Culture", a ajouté Sandrine Treiner, sans attendre les résultats d'une expertise commandée par la direction de Radio France, prévus la "semaine prochaine", selon Le Monde.

Faisant le bilan de ses huit années à la tête de l'antenne du groupe public, elle rappelle que France Culture n'a cessé sur la période "de conquérir des auditeurs, jusqu'à en doubler le nombre".

"Nous avons eu aussi nos désaccords. Parfois, à l'évidence, renforcés par la distance, la séparation, la difficulté à se réunir, la réduction des temps informels, parfois aussi la vitesse des évolutions, le stress, la surcharge de sujets, nous nous sommes moins bien compris", relate-t-elle.

"J'en prends ici en responsabilité toute ma part", assure Sandrine Treiner.

"Tout est plus périlleux pour les femmes. J'en ai moi-même fait les frais par le passé. Pour les femmes en responsabilité, d'une manière particulière. Nous voilà soumises à des injonctions contradictoires, subissant largement des représentations sociales bien établies auxquelles parfois nous avons encore du mal à répondre et que parfois malheureusement nous contribuons à entretenir", écrit-elle.

Il faut "une nouvelle impulsion, et tandis que Sibyle Veil qui m'a accordé sa confiance sans réserve (...) entame un nouveau mandat, il est temps pour moi de me projeter dans de nouvelles perspectives", ajoute la démissionnaire, saluant la "solidité" de "l'équipe en place".

Selon Médiamétrie, France Culture a séduit 1,7 million d'auditeurs quotidiens en novembre-décembre 2022 (+25 000 sur un an), pour une audience cumulée de 3,1%.


En mer du Nord, un grand comptage de coquillages pour mesurer la biodiversité

Des volontaires trient les coquillages qu'ils ont ramassés sur une plage dans le cadre d'une opération de recensement et de comptage organisée par l'Institut flamand de la mer (VLIZ) à Middelkerke le 25 mars 2023. (Photo de Kenzo Tribouillard / AFP)
Des volontaires trient les coquillages qu'ils ont ramassés sur une plage dans le cadre d'une opération de recensement et de comptage organisée par l'Institut flamand de la mer (VLIZ) à Middelkerke le 25 mars 2023. (Photo de Kenzo Tribouillard / AFP)
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  • «Les coquillages sont un bon indicateur de l'état de la biodiversité en mer du Nord», explique Jan Seys, de l'Institut flamand de la mer (VLIZ), organisateur de l'événement annuel
  • «On a observé que des organismes vivant normalement dans des eaux chaudes apparaissent de plus en plus sur la côte», explique un biologiste pour qui «c'est un signe du changement climatique»

MIDDELKERKE, Belgique : Sur les rives de la mer du Nord, des centaines de personnes ont participé samedi à la grande journée de comptage des coquillages, initiative organisée sur 400 kilomètres de plage en France, en Belgique et aux Pays-Bas pour prendre le pouls de la biodiversité marine.

Pour cette sixième édition, Natascha et ses enfants dessinent une grande spirale dans le sable. Armés de seaux en plastique, ils ramassent les coquillages qui se trouvent à l'intérieur de leur dessin avant de les rapporter au bord de la plage, où ils sont soigneusement triés par des bénévoles, puis comptés et consignés par espèce.

«On doit ramasser tous les coquillages qui ne sont pas cassés», explique Natascha Perales, 40 ans, qui participe pour la première fois à cette initiative. «On a trouvé des moules, des huîtres, des coques... Au moins six espèces différentes. C'est une chouette activité malgré le temps», sourit-elle.

Les rafales de vent n'ont pas découragé la dizaine de participants qui se relaient au stand de Middelkerke (nord de la Belgique). Laurence Virolée, 41 ans, est venue avec ses trois enfants: «on a appris plein de choses. L'année dernière, on avait déjà participé à une journée de nettoyage des plages. C'est important pour les enfants de voir l'évolution de la biodiversité et de les sensibiliser aux faits climatiques».

Environ 800 compteurs de coquillages ont participé à l'opération qui se déroulait simultanément en Belgique, aux Pays-Bas et, pour la première fois, en France.

- Espèces exotiques -

Au total, quelque 38.000 coquillages ont été dénombrés, soit à peu près le même nombre qu'en 2022.

«Les coquillages sont un bon indicateur de l'état de la biodiversité en mer du Nord», explique Jan Seys, de l'Institut flamand de la mer (VLIZ), organisateur de l'événement annuel.

«L'année dernière, 15% des coquillages trouvés appartenaient à des espèces exotiques» - particulièrement surveillées par les scientifiques qui craignent qu'elles ne soient invasives. «On a vu par exemple des espèces américaines apparaître sur nos côtes», comme le couteau américain, explique Jan Seys.

Au bord de la plage Joris Hooze, 75 ans, propose aux participants d'observer les mollusques au microscope et d'apprendre à distinguer leurs particularités.

Biologiste à la retraite, il fait partie d'une association belge dédiée à l'observation de la biologie marine. «On a observé que des organismes vivant normalement dans des eaux chaudes apparaissent de plus en plus sur la côte», explique-t-il. Pour lui, «c'est un signe du changement climatique».

L'Union européenne s'est engagée début mars à consacrer plus de 800 millions d'euros à la protection des océans.

«L'Europe souhaite restaurer nos océans d'ici 2030. Si on veut atteindre cet objectif, on a besoin du public. Et ce type d'initiative permet de sensibiliser la population à ces problématiques», commente Jan Seys.

Cette année, les coquilles trouées des coquillages étaient au centre de l'attention des scientifiques qui veulent déterminer combien d'escargots prédateurs menacent les coquillages.


Le couronnement de Charles III, un nouvel élan pour la céramique anglaise en crise

Sur cette photo prise le 20 mars 2023, une céramiste travaille sur une gamme de porcelaine fine, conçue pour commémorer le couronnement du roi Charles III, à Duchess China 1888 à Longton, dans le centre de l'Angleterre. (Photo de Paul ELLIS / AFP)
Sur cette photo prise le 20 mars 2023, une céramiste travaille sur une gamme de porcelaine fine, conçue pour commémorer le couronnement du roi Charles III, à Duchess China 1888 à Longton, dans le centre de l'Angleterre. (Photo de Paul ELLIS / AFP)
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  • Dans une poterie historique du centre de l'Angleterre, les artisans travaillent d'arrache-pied pour répondre à la demande en souvenirs en porcelaine fine, à six semaines du couronnement
  • Les assiettes, les tasses et autres articles que Duchess China fabrique à l'occasion du couronnement de Charles sont inspirés des articles produits en 1937, pour le couronnement de George VI, le père d'Elizabeth II

STOKE-ON-TRENT, Royaume-Uni : Avec son coup de pinceau expert, une artisane trace un trait fin doré autour d'une tasse, la touche finale sur cet objet créé pour célébrer le couronnement de Charles III, le premier d'un monarque britannique depuis 70 ans.

Dans une poterie historique du centre de l'Angleterre, les artisans travaillent d'arrache-pied pour répondre à la demande en souvenirs en porcelaine fine, à six semaines du couronnement, qui aura lieu en l'Abbaye de Westminster à Londres le 6 mai.

«On se sent tellement fier. Il n'y a rien eu de tel depuis le couronnement de la reine» Elizabeth II, en 1953, dit Gary Fraser, directeur de production à Duchess China 1888, dans la ville de Stoke-on-Trent, le berceau de l'industrie de la poterie.

Gary Fraser, âgé de 57 ans, dont le père et le grand-père travaillaient également dans la poterie, se souvient d'eux ramenant des pièces produites à l'occasion de précédents événements royaux, comme pour le jubilé d'argent d'Elizabeth II, en 1977.

«On a le sentiment de faire partie de l'Histoire. Les gens transmettront ces objets à leurs petits-enfants», poursuit-il avec fierté.

Duchess China produit de la porcelaine fine depuis plus de 130 ans.

Les assiettes, les tasses et autres articles que Duchess China fabrique à l'occasion du couronnement de Charles sont inspirés des articles produits en 1937, pour le couronnement de George VI, le père d'Elizabeth II.

Le dessin rouge, blanc et bleu reprend la couronne Tudor des monarques anglais de l'époque d'Henri VIII, avec les mots «Gold Save The King» («L'or protège le roi») en grandes lettres dorées.

Il faut compter 25 livres sterling (28,4 euros) pour une tasse.

Chaque pièce passe entre les mains de plus de 20 artisans avant d'être considérée comme terminée.

L'usine est plus occupée que jamais avec trois événements royaux majeurs en moins d'un an: le jubilé de platine célébrant les 70 ans du règne d'Elizabeth l'été dernier, puis son décès en septembre et maintenant le couronnement de Charles.

- Savoir-faire -

«De toute évidence, une année de couronnement (est) quelque chose que nous n'avons jamais vécu et je ne pense pas que l'on puisse s'y préparer», explique le directeur Jason Simms, qui a repris l'entreprise en difficulté il y a quatre ans avec un partenaire commercial, Andrew Tooth.

«Si on avait écouté ce que les gens disaient, nous n'aurions même pas essayé», dit Jason Simms. Depuis 2019, ils ont fait face à une succession de crises, le Brexit, la pandémie puis l'augmentation des prix de l'énergie après l'invasion russe de l'Ukraine.

L'entreprise produit actuellement sa porcelaine cinq jours par semaine, au lieu de deux ou trois habituellement, et a embauché de nouveaux employés.

Mais le déclin des poteries à Stoke-on-Trent dans les dernières décennies, marqué par des faillites et des délocalisations à l'étranger, a compliqué le recrutement.

Gary Fraser travaillait pour Dudson, une entreprise créée au début du 19ème siècle, jusqu'à sa fermeture en 2019. «Des gens pleuraient. En 20 minutes, toutes les machines se sont arrêtées, les portes ont été fermées et nous avons été escortés hors des lieux», se souvient-il.

Avec ces fermetures d'entreprises, la transmission du savoir-faire d'une génération à l'autre s'est perdue.

Il ne reste qu'une poignée d'entreprises de céramique à Stoke, et Duchess est la dernière datant du XIXe siècle qui fabrique encore ses produits du début à la fin dans la ville.

Jason Simms espère que cette nouvelle collection royale marquera un nouveau départ pour l'entreprise.

Inverser le déclin de l'industrie de la poterie à Stoke relève de l'impossible, selon lui.

Mais ce qui pourrait être possible, cependant, c'est de ramener Duchess «à sa place»: «fournir un très bon produit britannique et préserver les compétences traditionnelles pour les générations à venir», a-t-il ajouté.


Kanye West annonce ne plus être antisémite

Le rappeur Kanye West (Photo, AFP).
Le rappeur Kanye West (Photo, AFP).
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  • «Regarder Jonah Hill dans 21 Jump Street me fait à nouveau aimer le peuple juif»
  • L'année dernière, le rappeur, qui a ouvertement parlé de ses problèmes de santé mentale

WASHINGTON: Kanye West a annoncé samedi qu'il renonçait à l'antisémitisme, dans un post sur Instagram où il écrit que regarder l'acteur Jonah Hill dans le film "21 Jump Street" lui a fait "aimer à nouveau les juifs".

Le rappeur, connu officiellement sous le nom de Ye, a choqué au cours des derniers mois avec une série de remarques antisémites -- il a lancé à plusieurs reprises: "J'aime Hitler" -- qui ont poussé le géant des vêtements de sport Adidas et d'autres maisons de couture à cesser leur collaboration avec lui. Il a également été exclu de la plupart des réseaux sociaux.

"Regarder Jonah Hill dans 21 Jump Street me fait à nouveau aimer le peuple juif", a-t-il écrit sur son compte Instagram.

"Personne ne devrait transformer sa colère contre un ou deux individus en haine envers des millions d'innocents", poursuit-il, avant de conclure: "aucun chrétien ne peut être qualifié d'antisémite sachant que Jésus est juif. Merci Jonah Hill, je t'aime".

Cette déclaration a été reçue avec circonspection.

"Ca ne marche pas comme ça Kanye. Le mal est fait. Les graines de la haine que tu as plantées ont déjà germé", écrit une personne sur Twitter.

L'année dernière, le rappeur, qui a ouvertement parlé de ses problèmes de santé mentale, a été brièvement banni d'Instagram pour avoir enfreint la politique de harcèlement du réseau social lors de son divorce acrimonieux avec la star de la téléréalité Kim Kardashian.

Adidas a déclaré au début du mois réfléchir encore à ce qu'elle allait faire de son énorme stock de produits Yeezy, après avoir mis fin à son partenariat avac Kanye West en octobre dernier. Le fait de ne pas vendre les vêtements et les chaussures liés au rappeur entraînerait une perte de revenus de 1,2 milliard d'euros, a déclaré le groupe en annonçant ses résultats pour l'année 2022.