Signatures d’accords stratégiques entre la France et l’Irak à l’Élysée

Emmanuel Macron et Mohammed Chia Al-Soudani (Photo, AFP).
Emmanuel Macron et Mohammed Chia Al-Soudani (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani signent des documents à l'Elysée, à Paris, le 26 janvier 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani signent des documents à l'Elysée, à Paris, le 26 janvier 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / POOL / AFP)
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Publié le Vendredi 27 janvier 2023

Signatures d’accords stratégiques entre la France et l’Irak à l’Élysée

  • Parmi les accords signés figure un traité visant à renforcer les relations bilatérales dans le domaine de la lutte contre la corruption
  • En décembre 2022, Emmanuel Macron avait plaidé pour que Bagdad s'engage dans une autre voie que celle d'un «modèle dicté par l'extérieur»

PARIS: La France et l’Irak ont signé jeudi une série d'accords stratégiques destinés à renforcer la coopération économique entre les deux pays, a déclaré le palais de l’Élysée. Cette signature est intervenue lors de la rencontre qui a eu lieu jeudi entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani en visite à Paris, a annoncé jeudi la présidence française.
Parmi les accords signés figure un traité visant à renforcer les relations bilatérales dans les domaines de la lutte contre la corruption, de la sécurité, des énergies renouvelables et de la culture, a annoncé vendredi l'Elysée.

Signature d'un traité de partenariat stratégique

Un traité de partenariat stratégique a été signé afin de renforcer les relations bilatérales et d'établir un cadre formel et permanent pour la relation diversifiée et globale dans divers domaines de coopération.

Emmanuel Macron a salué l’engagement du Premier ministre irakien et de son gouvernement en faveur de la lutte contre la corruption, nécessaire au renforcement du lien de confiance entre l’État et le peuple irakiens. La Première ministre a indiqué à son homologue irakien la disponibilité de l’Agence française anticorruption pour coopérer avec les organismes irakiens compétents, en particulier la Commission fédérale de l'intégrité de la République d'Irak. En conséquence, un protocole d'accord a été signé entre la Commission fédérale de l'intégrité de la République d'Irak et l'Agence française de lutte contre la corruption concernant la coopération bilatérale en matière de lutte contre la corruption.

Le président français et le Premier ministre irakien ont affirmé l’importance de la coopération franco-irakienne permettant d’améliorer l’accès des citoyens aux services essentiels en Irak en réponse aux attentes fortes de la population irakienne.

Les deux parties ont salué la coopération fructueuse dans le domaine de la santé à travers la création d'un centre médical financé par le Centre de crise et de soutien du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères à Sinjar. Un accord a été signé pour remettre formellement l'hôpital français de Sinjar aux autorités irakiennes à l'issue du projet. D'autres projets conjoints de coopération dans le domaine de la santé ont été évoqués, tels que le Centre de recherche et de soins médicaux de Mossoul à l'Université de Mossoul, l'hôpital Halabja, spécialisé dans le traitement des victimes d'armes chimiques, le projet de chirurgie cardiaque à l'hôpital Nasiriyah, et la mise en place d'ateliers de formation communs dans le domaine de la santé mentale entre l'Université de Lorraine et l'Université de Mossoul.

Dans le domaine de l'eau et de l'assainissement, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'un projet d'appui à la recherche universitaire et à la formation en matière d'irrigation durable afin de trouver des solutions alternatives répondant à la raréfaction des ressources en eau. Il a exprimé la volonté de la France de développer la coopération avec le ministère irakien des Ressources en eau, notamment à travers l'étude du projet de cartographie des ressources en eau mené par Airbus Defence and Space. Les projets de l'Agence française de développement dans plusieurs gouvernorats irakiens ont également été évoqués.

Les deux parties ont souligné la nécessité de travailler pour assurer que les femmes jouent un rôle de premier plan dans divers domaines. Elles ont également évoqué la nécessité d'intensifier les efforts pour lutter contre le changement climatique et d'atténuer ses dommages à l'environnement irakien et régional, ainsi que la volonté de créer un organe de coopération régionale dans la lutte contre la désertification et les tempêtes de sable

Emmanuel Macron et Mohammed Chia al-Soudani ont souhaité porter plus haut la coopération franco-irakienne au bénéfice de l’accès de tous les Irakiennes et Irakiens aux services publics de l’énergie et des transports. À cet égard, ils ont réitéré leur engagement de faire aboutir les grands projets engagés concernant des infrastructures de réseau en Irak, qui s’appuient sur les savoir-faire français, notamment les projets en cours pour la rénovation du réseau électrique irakien et l’interconnexion électrique avec la Jordanie, ainsi que le projet de construction d’un métro aérien à Bagdad. Dans cette perspective, ils se sont engagés à faire bénéficier l’Irak de l’expertise et des efforts d’entreprises françaises telles que GE Grid France, Schneider Electric, et Alstom.

S’agissant des énergies alternatives, ils ont manifesté leur engagement dans la mise en œuvre du projet multi-énergies de TotalEnergies, qui confirme la volonté de l'Irak de fournir une énergie issue de sources renouvelables et respectueuses de l'environnement, en s'appuyant sur l'énergie solaire et en investissant dans le gaz associé pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Pour faciliter l’aboutissement de ces grands projets, la partie française a exprimé son engagement à prolonger les facilités de crédit export remboursables d’un montant d’un milliard d’euros, pour soutenir les entreprises françaises opérant en Irak. Enfin, les deux parties sont convenues de relancer le Forum des affaires franco-irakien afin de renforcer la coopération et les relations entre les communautés d’affaires des deux pays.

Reconnaissant que la richesse de l’Irak, berceau de grandes civilisations, s’exprime également à travers sa diversité et son histoire, les parties ont salué la coopération dense et ancienne en matière de préservation du patrimoine et des antiquités, qui concerne notamment les deux sites archéologiques de Larsa et de Khorsabad. Les deux parties sont convenues d’une déclaration d’intention conjointe entérinant leur volonté de poursuivre leur engagement pour la protection et la valorisation du patrimoine irakien, le développement muséal, la lutte contre le pillage des sites archéologiques et le trafic des biens culturels. Au-delà, ils ont souligné le dynamisme de la coopération culturelle, mise en œuvre notamment par l’Institut Français d’Irak.

Emmanuel Macron et Mohammed Chia al-Soudani ont marqué leur souhait de renforcer le partenariat franco-irakien dans le domaine de l’enseignement supérieur en accroissant les échanges universitaires et la mobilité étudiante. Ils sont convenus d’œuvrer au doublement du nombre d’étudiants en France bénéficiant de bourses irakiennes, avec le soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Enfin, l’Institut national du Service public, en coopération avec le ministère irakien des Affaires étrangères, contribuera à la formation des fonctionnaires et diplomates irakiens.

M.Soudani qui cherche tous azimuts des partenaires pour donner un coup de neuf au secteur énergétique irakien a fait part la veille de son déplacement de son espoir de renforcer la «coopération sécuritaire entre les deux pays (...), notamment dans la formation et le développement des capacités sécuritaires irakiennes, ainsi que dans le domaine de l'achat d'armement».
Le chef de l'Etat français est de son côté particulièrement investi en Irak où il s'est rendu par deux fois depuis le début de son premier mandat en 2017. En décembre 2022, Emmanuel Macron avait plaidé lors d'une conférence régionale de soutien à l'Irak pour que Bagdad s'engage dans une autre voie que celle d'un «modèle dicté par l'extérieur».

Le Président de la République et le Premier ministre ont affirmé ensemble leur engagement à poursuivre les travaux de la Conférence de Bagdad pour la Coopération et le Partenariat en vue de mettre en œuvre, en lien avec leurs partenaires, des initiatives de coopération dans la région.

Emmannuel Macron a assuré Mohammed Chia al-Soudani de la volonté de la France de se tenir aux côtés du gouvernement irakien aussi longtemps que celui-ci le souhaitera afin de lutter contre le terrorisme de Daech. Le Premier ministre irakien a remercié la France pour son engagement, aux côtés des forces de sécurité irakiennes, et en faveur de la stabilité et de la sécurité de l’Irak, et a souhaité renforcer la coopération bilatérale de défense.

Cette rencontre et les accords signés pourraient donner un coup de fouet à la coopération énergétique entre les deux pays. TotalEnergies avait signé un contrat de 10 milliards de dollars avec l'Irak en 2021, mais le premier coup de pelle se fait attendre.
L'accord avec le géant français porte sur la construction d'unités de collecte et de traitement de gaz pétrolier pour générer de l'électricité. Est aussi prévue la construction dans le sud d'une centrale électrique photovoltaïque capable de produire 1 gigawatt d’électricité, au moment où le réseau électrique est particulièrement en souffrance avec des délestages qui peuvent durer jusqu'à 12 heures par jour, dans ce pays pourtant riche en hydrocarbures.
(Avec Agences)


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.