Tunisie: Marouane Abassi est-il sur un siège éjectable?

Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane Abassi, s'exprime lors d'une conférence de presse le 4 janvier 2023 à Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane Abassi, s'exprime lors d'une conférence de presse le 4 janvier 2023 à Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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Publié le Vendredi 27 janvier 2023

Tunisie: Marouane Abassi est-il sur un siège éjectable?

  • Le gouverneur de la Banque centrale est de plus en plus critiqué en raison de la politique de la BCT, jugée excessivement axée sur la lutte contre l’inflation
  • La majorité des analystes financiers ont sévèrement jugé la décision de la BCT d’augmenter son taux directeur pour la troisième fois en un an

TUNIS: Marouane Abassi n’est-il plus en odeur de sainteté auprès de la présidence de la république? Beaucoup se sont posé la question lorsque le gouverneur de la Banque centrale a été tenu à l’écart de la récente visite du Premier ministre libyen, Abdelhamid Dabaiba, malgré la participation de son compatriote Al-Siddiq Omar al-Kabir lors d’une réunion avec le président tunisien, Kaïs Saïed.

Depuis plus de deux ans, le treizième gouverneur de la Banque centrale tunisienne (BCT) est en effet régulièrement et vertement critiqué, principalement en raison de la politique de la BCT, jugée excessivement axée sur la lutte contre l’inflation.

Véritable tir de barrage
Marouane Abassi a de nouveau été la cible d’un véritable tir de barrage après la décision prise par le conseil d’administration de cet établissement, le 30 décembre 2022, de relever son taux directeur de 75 points de base à 8%. Une mesure destinée, selon un communiqué officiel de la BCT, «à contribuer à freiner la tendance haussière de l’inflation, la ramenant à des niveaux soutenables à moyen terme, afin de protéger le pouvoir d’achat des citoyens, de préserver le stock des avoirs en devises et de favoriser les conditions pour une reprise économique saine et durable».

De rares voix soutiennent cette démarche. C’est le cas par exemple de Mohamed Salah Souilem, ancien directeur général de la politique monétaire à la BCT, qui estime que cet établissement est dans son rôle lorsqu’il se focalise sur la lutte contre l’inflation.

Cependant, tout le monde ne partage pas l’indulgence dont fait preuve M. Souilem à l’égard de l’actuel gouverneur de la BCT, à commencer par le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Saïed, qui s’est interrogé: «Avons-nous besoin d’augmenter le taux directeur de 75 points de base d’un coup, alors qu’il était possible de se contenter de 25 points?»

La majorité des analystes financiers ont, eux aussi, sévèrement jugé la décision de la BCT d’augmenter son taux directeur pour la troisième fois en un an, ce qui l’a fait passer de 6,6% en décembre 2021 à 10,1% douze mois plus tard.

Au-delà du fait qu’il s’agit d’après eux d’un remède inadéquat – ils rappellent que la BCT elle-même reconnaît que l’inflation «est importée» –, ces spécialistes estiment que cette décision aura un effet contraire: elle risque d’aggraver l’inflation, de compromettre la fragile reprise économique et de rendre encore plus difficile le financement des entreprises – ce que l’on appelle «l’effet d’éviction».

Financer le déficit budgétaire
Avant le 25 juillet 2021, Marouane Abassi avait également eu maille à partir avec l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le gouvernement de Hichem Mechichi, ce dernier refusant que la BCT contribue à financer le déficit budgétaire – une position sur laquelle il campe toujours.

L’ex-patron de l’ancien directeur général de la politique monétaire, Taoufik Baccar, n’est pas tendre non plus avec Marouane Abassi. Le dernier gouverneur de l’ère Ben Ali lui reproche de mal comprendre le concept d’indépendance de la BCT. Pour lui, cette dernière «ne peut pas être indépendante», puisque «c’est la politique monétaire qui l’est».

Alors, jamais deux sans trois? Marouane Abassi connaîtra-t-il le même destin que ses prédécesseurs, Moustapha Kamel Nabli et Chedly Ayari, limogés avant la fin de leur mandat d’un poste devenu un siège éjectable après la chute du régime Ben Ali, le 14 janvier 2011? Il est en tout cas peu plausible qu’il soit reconduit.

 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com