En RDC, qui attend le pape, église catholique rime avec politique

Au regard du fort engament historique de l’Église catholique dans la politique en République démocratique du Congo, les Congolais espèrent du pape, attendu le 31 janvier à Kinshasa, un message pour des élections vraiment démocratiques. (AFP)
Au regard du fort engament historique de l’Église catholique dans la politique en République démocratique du Congo, les Congolais espèrent du pape, attendu le 31 janvier à Kinshasa, un message pour des élections vraiment démocratiques. (AFP)
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Publié le Vendredi 27 janvier 2023

En RDC, qui attend le pape, église catholique rime avec politique

  • Les Congolais espèrent du pape, attendu le 31 janvier à Kinshasa, un message pour des élections vraiment démocratiques
  • «»Depuis l'époque coloniale, l’Église catholique a toujours eu en RDC une "ascendance morale, qui fait qu'elle demeure une sorte de recours pour les grandes questions d'intérêt national", selon un politologue

KINSHANA: Au regard du fort engament historique de l’Église catholique dans la politique en République démocratique du Congo, les Congolais espèrent du pape, attendu le 31 janvier à Kinshasa, un message pour des élections vraiment démocratiques.

La prochaine présidentielle est prévue le 20 décembre de cette année. L'actuel chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui a succédé à Joseph Kabila après des élections controversées organisées fin 2018, sera candidat à sa succession.

"Le pape va sûrement dire un mot pour inciter les acteurs politiques à bien organiser les élections", espère Adolphine Mulanga, étudiante kinoise de 21 ans. "Peut-être qu'il peut apporter des conseils pour leur bon déroulement", déclare aussi à l'AFP Toms Kinkela, coopérant de 35 ans.

"Une exhortation de sa part pour la tenue d’élections crédibles, transparentes et inclusives (...) serait la bienvenue", disait même dès décembre au site d'information religieuse La Croix Africa Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence des évêques du Congo (Cenco).

Depuis l'époque coloniale, l’Église catholique a toujours eu en RDC une "ascendance morale, qui fait qu'elle demeure une sorte de recours pour les grandes questions d'intérêt national", analyse pour l'AFP le politologue congolais Christian Moleka.

Elle joue souvent le rôle de "contre-pouvoir", et la voix des évêques fait écho bien au-delà du cercle des catholiques qui, selon des estimations, représentent environ 40% (49% selon le Vatican) des quelque 100 millions d'habitants de RDC.

Très tôt, elle s'est rapprochée de l'élite locale, de sorte que les premiers pères de l'indépendance sont sortis des cercles de réflexion créés autour de l’Église catholique.

Cette intervention permanente de l'église dans la vie politique a régulièrement provoqué des tensions entre elle et les différents régimes qui se sont succédé depuis l'indépendance en 1960.

En 1974, sous le règne du dictateur Mobutu (1965-1997), le caractère laïc de l’État est inscrit dans la Constitution.

Mais l'église du Zaïre (ancien nom de la RDC), à travers ses évêques, a continué à jouer un rôle de premier plan, parvenant dans des périodes critiques à imposer un consensus au niveau national.

«Incontournable»

Lors de la période trouble des années 90, Mgr Laurent Monsengwo, alors archevêque de Kisangani (nord-est), a été au centre des négociations politiques ayant ouvert le pays au multipartisme.

En 2006, pour les premières élections présidentielles démocratiques au Congo, l'église a dirigé la commission électorale nationale indépendante et assuré l'observation électorale.

Dix ans plus tard, en 2016, à la fin du deuxième mandat de l'ancien président Joseph Kabila (2001-2018), c'est encore l'église qui va accompagner le peuple pour exiger le respect du délai constitutionnel dans l'organisation de nouvelles élections.

La répression des manifestations initiées par des mouvements proches de l'église a fait des dizaines de morts à travers le pays.

La critique des résultats de la présidentielle de décembre 2018 puis la polémique autour de la désignation d'un des proches de Félix Tshisekedi à la tête de la commission électorale ont jeté un froid entre le régime actuel et l'épiscopat.

L'église irrite le pouvoir, mais elle est "un partenaire incontournable" de l’État, en raison de son "ancrage sociologique important", par le biais notamment de l'éducation, affirme Christian Moleka. "L’État est tenu de prendre en compte ce partenaire-là", même si parfois ses prises de position frustrent ses intérêts.

Dans un pays marqué par un demi-siècle de régime autocratique, "où les contre-pouvoirs traditionnels ne sont pas assez forts", l'église fait barrage aux "sirènes de l'autoritarisme qui tente tout le temps la classe politique congolaise", poursuit le politologue.

Jusqu'à présent, l'église, "autorité morale", a tenté d'influencer "dans le sens des valeurs qu'elle incarne et des idées qu'elle porte qui, parfois, dérangent les intérêts politiques".

Mais elle "n'a jamais voulu diriger". D'ailleurs, prise "dans les jeux de pouvoir", il vaut mieux qu'elle "garde une certaine neutralité", ajoute-t-il. Les Kinois n'attendent pas du pape qu'il leur dise pour qui voter, mais qu'il pèse en faveur d'un scrutin libre et transparent.

Un séminariste interrogé à Kinshasa ne pense lui pas que le pape parlera publiquement des élections. "Cependant, comme chef de l’État, il abordera sûrement la question en privé avec son homologue", estime-t-il.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.